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Surnatéum de Christian CHELMAN à Bruxelles


Antoine SALEMBIER

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Sur les photos, il est difficile de voir si il manque ou non la "chose" sur l'arme,mais cela pourrait expliquer pourquoi il subsiste encore des vampires aujourd'hui, les chasseurs n'on pas bien fait leur boulots.

En tout cas lorsqu'on prend des gants blanc pour montrer une relique c'est forcément une vrai.

Il est vrai qu'on tire dans le cercueil pour garantir que le défunt est bien mort, décédé et non vivant. Mais ça ne nécesite pas particulièrement une arme magique. Par contre, lorsqu'on combat une créature magique (sorcier, vampire, loup-garou...), l'arme doit être protégée contre les sorts. Elle doit donc présenter certaines caractéristiques particulières. C'est d'ailleurs la raison d'être des balles d'argent et/ou bénites. Le plus ancien usage connu de balles d'argent bénites concerne la Bête du Gévaudan. Mais on cite dans le Dictionnaire Infernal de Collin de Plancy, le fait de tirer des balles d'argent dans les nuages, pour faire tomber les sorciers. Certains nobles semblaient également protégés magiquement, et des projectiles en argent pouvaient être utilisés pour les abattre. Au début du XIXème siècle, on notera le suicide de Jan Potocki (l'auteur du Manuscrit trouvé à Saragosse), féru d'occultisme, qui se tirera une balle d'argent bénite (fabriquée à partir de la fraise en argent qui orne son sucrier) dans la bouche. Le conte de Grimm, les deux frères (Die Zwei Brüder)*, mentionne également l'usage d'une balle d'argent pour tuer une sorcière. Pourquoi l'argent? Car il s'agit d'un métal consacré à la déesse Hécate, déesse de la sorcellerie, et par ce fait, l'argent est le seul métal qui ne peut être ensorcelé. L'ail, l'Aconit, la Mandragore, sont également des plantes dédiées à Hécate.

Trois croix d'argent gravées sur le fût du canon, au-dessus de la poudre, garanti la mise à feu de cette dernière.

Un pistolet protégé des sorts devrait idéalement être un pistolet de policier ou d'officier militaire (et même de noble), et non un ridicule petit pistolet de défense, comme celui du kit mentionné. Les flacons présentés dans ce kit, ne sont pas non plus d'époque. Une Bible n'a également aucune utilité dans un Vampire Killing Kit. Par contre, un Rituale Romanum ou un livre indiquant comment trouver une tombe de vampire ou divers monstres, serait plus utile. Le pieu quant à lui, peut être en bois ou en métal, le fer étant par nature apotropaïque.

* Les Deux Frères

On notera l'usage de trois boutons d'argent pour faire les balles: 3 est par nature un chiffre magique.

His brother found the knife all rusted on one side, and went in search of his brother. He was welcomed as the young king in the town, but put a sword in the bed between him and the princess. Hearing what his brother had been doing, he set out to the same woods and found the same witch, but refused to strike his animals. When he shot his gun at her, she was proof to lead, but he tore off three silver buttons and shot her. He made her restore his brother, his brother's animals, and many others.

quelque chose m'étonne dans tout ça. étant donné que tout ça est une mythologie, comment est-il possible de définir aussi précisément ce qui est nécessaire à tuer un vampire, puisque personne ne l'a fait? les vampires sont connus à travers la planète, chaque région du monde n'a pas fait émergé une théorie propre les concernant?

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Pour revenir sur la récente acquisition Royal Armouries de Leeds, il me semble au contraire que leur achat colle parfaitement à leur discours. Jonathan Ferguson a fait une étude sur les faux kits de tueur de vampire et il en a acheté un, c'est tout.

Il est tout à fait ouvert à la discussion et je crois même savoir qu'il rendra visite dès que possible à son collègue du Surnatéum afin de compléter / découvrir un autre pan de l'histoire de ces kits qui ont décidément fait couler beaucoup d'encre...!

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Mitzvah

Mardi 14 Octobre 1941, Prague.

L’ombre se faufila par la façade Est de la synagogue Altneu. Au début du XVIIème siècle, le rabbin Loëw avait fait supprimer l’escalier qui menait aux combles, il fallait donc placer une échelle pour atteindre le grenier.

Mikhaèl Pernath escalada la façade jusqu’à l'accès, prit la clé suspendue à son cou, et ouvrit la porte. Ces exercices n’étaient plus de son âge, et il avait le souffle court, mais il devait impérativement atteindre la Genizah, le cimetière des anciens documents hébreux que l’on ne pouvait en aucun cas détruire. Il entra sous la soupente, et descella une pierre du mur. Puis il plongea sa main dans l’orifice, et s’empara d’un petit objet qu’il glissa dans sa poche. Il quitta ensuite la synagogue et referma soigneusement la porte.

Les nazis détruisaient systématiquement toutes les synagogues de Tchécoslovaquie, et Mikhaèl ne pouvait se permettre de laisser certains objets dans les mains des SS. Il prononça ensuite une courte bénédiction qui devrait protéger le lieu. Mais cela suffirait-il ?

Deux jours plus tard, les nazis l’embarquèrent avec 1000 autres personnes, pour le ghetto de Lodz.

Vers la fin du mois d’août 1944, il sera transféré à Auschwitz.

C’est là qu’il se lie d’amitié avec son voisin de lit et de malheur. Ce dernier se prénomme Halter, et vient de Bruxelles. Il a été arrêté à Carcassonne, en France, lorsqu’exténué, il n’avait plus eu la force de passer la frontière. Veuf, Halter lui avoue avoir caché son jeune fils dans une famille catholique de Bruxelles, pour le protéger de rafles anti-juives. Il garde précieusement la photo de sa femme et de son fils dans le compartiment secret d’une boite en fer blanc.

Quand ils en ont le temps, les deux hommes jouent aux échecs et discutent légendes de Prague et kabbale. Mikhaèl semble très versé dans les arcanes du Talmud, de la Kabbale et du Sefer Yetzirah.

Un jour, que tous les prisonniers du camp sont rassemblés à l’extérieur, un Obersturmbannführer-ss passe dans le camp. « Dybbuk ! Démon ! chuchote Mikhaèl à Halter. C’est Amalek, l’ennemi du peuple juif, puisse son nom d’Adolf Eichmann être maudit pour l’éternité. »

Le temps passe et la santé des deux hommes se fragilise. Des rumeurs véhiculent l’idée que l’Armée Rouge approche du camp, et les nazis sont de plus en plus nerveux.

Les deux hommes se font un serment réciproque, une mitzvah. Si Halter meurt en premier lieu, Mikhaèl tâchera de retrouver son fils pour lui raconter la fin tragique de son père. Pour ce faire, il devra prendre dans la petite boite métallique, la photo de sa femme et son fils cachés dans le double fond.

Si Mikhaèl meurt, Halter doit prendre son manteau et conserver du mieux qu’il peut, ce qui se trouve dans les poches. Il ne précise toutefois pas ce qu’il y a dans les poches.

C’est Mikhaèl qui disparait le premier, probablement atteint du typhus. Halter prend alors son manteau, et fouille les poches. Elles ne contiennent pas grand-chose : deux pièces de monnaie du ghetto de Lôdz, un peu de tabac, un fragment de doigt d’une statue, et un sac contenant des Tephilins. Le Belge ne voit pas en quoi ces objets sont si importants.

En janvier 1945, Halter est emmené dans une marche de la mort qui le fait quitter Auschwitz. Epuisé, et souffrant horriblement des jambes, il s’effondre en chemin. Un SS lui met une balle dans la tête, et laisse son corps sur le chemin…

Mais le malheureux n’est pas mort. On ne sait pas trop ce qui se passe entre le moment où il est abattu et le moment où il se retrouve dans un hôpital, contrôlé par l’armée rouge. Voyageant entre la vie et la mort, il passe plusieurs mois dans un lit, perd en partie la mémoire, souffre d’épouvantables migraines, de délires et de visions.

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Pendant l’année 1949, il émigre en Israël, à Jérusalem, et y trouve un petit boulot de tailleur. De temps en temps, de vagues images de son fils et de sa femme lui traversent l’esprit, mais il ne peut se souvenir de ce qu’il leur est arrivé.

En 1950, Isaac Kagan, un ancien élève de Mikhaèl Pernath le retrouve, et lui parle du rabbin, un grand érudit, spécialiste de la kabbale et du Talmud. Il aimerait l’entendre raconter les derniers instants de la vie de son maître. Halter lui parle alors du doigt de pierre qu’il a retrouvé dans la poche du manteau. Isaac blêmit, et lui raconte la légende qui suit :

« Une légende raconte que vers la fin du XVIème siècle, le rabbin Juda Loëw Ben Bezalel, appelé également MaHaRal, fabriqua un être de terre, un Golem, qu’il anima. Pour lui donner vie, il écrivit sur un parchemin, un des 7 noms de Dieu, qu’il plaça dans sa créature, puis l’anima grâce au mot « EMETH » (Vérité). Cet être sans âme, servait à la fois de serviteur dévoué et de protecteur du ghetto de Prague, contre les indésirables et les Amalécites, les ennemis des juifs. Mais un jour, le golem se révolta contre son maître, et ce dernier lui retira la vie en effaçant la lettre aleph a (aleph), transformant le mot Emeth en Meth qui signifie alors : MORT. Le Golem s’effondra et se brisa. Les fragments furent alors transportés dans la Genizah de la synagogue Altneu.

En mars 1940, devant la menace nazie grandissante, les restes de la créature furent transférés dans un endroit secret, et scellés à tout jamais. Mais un fragment de doigt avait été oublié. On le laissa momentanément dans une cache du grenier, jusqu’à ce que Mikhaèl Pernath décide de le transférer ailleurs. Mais il fut arrêté par la Gestapo, et transféré dans un premier convoi vers le ghetto de Lódz.

Il est vraisemblable qu’il s’agit du fragment de pierre que vous avez reçu.

Pourrais-je vous l’emprunter un instant, sachez que comme gardien de cette relique, vous pouvez me le refuser. »

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Halter passa le doigt à Isaac. Ce dernier demanda si le Belge avait une carte du monde. Il inscrivit le mot Emeth sur un bout de papier, posa une sous-tasse sur la carte. Il déposa le doigt de pierre sur cette surface dure et lisse, et recouvrit le tout de la tasse inversée. Il prononça ensuite une courte incantation où Halter reconnut les mots Emeth et Dybbuk. Quand il souleva la tasse, le doigt de pierre indiquait la direction de l’Argentine. Isaac eut un sourire, et ajouta : « Merci, cela va probablement nous simplifier la vie. En échange, je vous promets d’essayer d’accomplir la mitzvah de mon maître, je ferai tout ce qui est possible pour retrouver votre famille.»

Halter décédera au début de l’année 1955, sans jamais avoir revu son fils.

Adolf Eichmann, le responsable principal de la Shoah et de la mort de 6000000 de personnes, fut enlevé à Buenos Aires par un commando du Mossad, le 11 mai 1960. Jugé et condamné à mort en Israël, il fut pendu le 31 mai 1962. Le nom de code qui lui correspondait dans l’opération Attila, était Dybbuk…

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Décembre 2011. Surnatéum

On sonna au Surnatéum.

Un jeune homme d’une trentaine d’années se trouvait devant la porte, avec une caisse en carton.

« Monsieur Christian Chelman ? » demanda-t-il.

« Mon nom est Mikhaèl Kagan, je viens terminer une longue quête, une mitzvah promise par mon père Isaac à votre grand-père. Il a fallu des années pour retrouver Willy, le fils d’Halter Helman. Nous ne pouvions pas savoir que son nom avait été transformé en ‘Chelman’, ni qu’il avait été baptisé et ‘christianisé’ pour être mis à l’abri des nazis. J’ai appris le décès de votre père en 2008, et c’est donc à vous, le fils aîné de la famille que je dois remettre cette caisse, et l’histoire qui accompagne son contenu… »

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La statue du MaHaRal sera d'ailleurs épargnée aussi bien par les nazi que les soviétiques...

A part ça, histoire passionnante comme d'habitude ! (sympa de voir l'évolution depuis une idée lancée dans un post du MC en 2003...)

"L'illusion au service de l'art, voilà notre culte." N.F.

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La Synagogue Alt Neu et le cimetière juif seront également épargnés. Certains disent que les nazis voulaient faire un musée juif, pour se rappeler des races éliminées par eux.

Je travaille depuis longtemps sur le thème du Golem, mais sans jamais avoir abouti. L'histoire ci-dessus suis la structure du roman de Meyrink, avec des éléments du film de Wegener, et surtout un travail de mémoire. Il y a énormément de niveaux de lecture différents, sans compter un effet 'magique' qui illustre le conte.

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