Tiré du roman de Franck Herbert, « DUNE », traduction de Michel Demuth pour Robert Laffont Editions.
«
Dans la salle à manger de la grande demeure d'Arakeen, on avait éclairé les lampes à suspenseurs pour lutter contre la venue prématurée du soir.
...
« Une fois, sur Caladan, dit Paul, j’ai vu le cadavre d’un pêcheur noyé, il… »
« Noyé ? » s’écria la fille du confectionneur de distilles.
Paul hésita. « Oui. Immergé dans de l’eau, jusqu’à ce que la mort s’ensuive. Noyé »
« Quelle intéressante façon de mourir ! »
Il eu un sourire dur, puis regarda de nouveau le banquier. « Ce qui était intéressant chez cet homme, c’étaient les blessures qu’il portait aux épaules. Des blessures faites par les crampons des bottes d’un autre pêcheur. La victime avait fait partie d’un groupe qui se trouvait à bord d’un bateau (un appareil pour naviguer sur l’eau) et ce bateau avait fait naufrage…Il s’était enfoncé dans l’eau. Un autre pêcheur, qui avait aidé à ramener le corps, dit qu’il avait déjà rencontré ce genre de blessures. Elles révélaient qu’un autre passager avait essayé, au moment du naufrage, de grimper sur les épaules de son malheureux compagnon dans l’espoir d’atteindre ainsi la surface pour respirer de l’air. »
« Et en quoi était il intéressant ? » demanda le banquier.
« Mon père a fait alors une remarque. Il a dit que l’on pouvait très bien comprendre l’homme qui grimpe sur les épaules d’un autre au moment ou il se noie. Par contre, cela devient incompréhensible s’il le fait… disons dans un salon. (Il hésita, afin de préparer le banquier à ce qui allait suivre) ou, ajouterai-je, à la table du dîner. »
»
Et dans un espace virtuel de communication?