Merci Husk’ !
Ca fait du bien de lire ça.
Je me permets de faire une traduction rapide d’un extrait de « Designing miracles » de Darwin Ortiz :
" Le tour sans méthode.
Il y a un certain type de magicien qui est en recherche perpétuelle de ce qu’il pense être la « méthode parfaite ». En fait, ce qu’il désire réellement est un effet qui ne nécessite aucune méthode. L’effet a simplement lieu.
Les marchands de trucs encouragent cet état d’esprit en délivrant des pubs qui listent toutes les méthodes qu’un tour n’utilise pas: « Pas de double-faces, pas de roughing smooth, pas de double index. » Toutes ces méthodes permettent de créer des miracles. Alors, pourquoi insister sur le fait que le tour ne les utilise pas ? Je pense que c’est pour suggérer subtilement que le tour utilise la vraie magie. En éliminant toutes les méthodes auquel le lecteur peut penser, ces pubs impliquent que c’est une version qui ne nécessite pas de méthode. L’effet a simplement lieu. Bien évidemment, elle nécessite une méthode - souvent inférieure à toutes celles que la pub a éliminées.
Aucun magicien n’avouerait (même pas à lui-même) qu’il recherche un effet qui utilise la vraie magie. Mais son comportement le trahit. Le magicien découvre une pub à propos d’une lévitation de billet. Ca à l’air très magique, alors il l’achète. Il est déçu de découvrir que le tour nécessite un fil pour faire flotter le billet. Après tout, le spectateur peut surprendre la présence du fil si on ne travaille pas. Il découvre alors une pub pour une autre lévitation de billet. Celle-ci dit « pas de fil. » Il se précipite dessus, pour découvrir que cette méthode nécessite des aimants. Imaginez si un spectateur le surprend empalmant un aimant ? Ce n’est pas possible. Heureusement, il tombe bientôt sur une pub pour une autre version promettant « ni fils ni aimants. » Mais quand il l’achète il découvre qu’elle utilise secrètement du scotch. Il commence à être découragé jusqu'à ce qu'arrive dans le magazine suivant une pub pour une lévitation de billet qui utilise « ni fils, ni aimants, ni scotch. » Là, c’est sûr, ça ne peut-être que la version qu’il recherche : celle qui n’utilise aucune méthode, celle où le billet flotte tout seul.
Il va sans dire que de tels magiciens ne trouvent jamais leur idéal. Mais, carte bleue en main, ils poursuivent leur rêve. Et ce faisant, ils réalisent le rêve de nombreux marchands de trucs.
Je ne pense pas que vous apparteniez à cette catégorie. Vous ne liriez pas ce livre. Je pense, cependant, que je dois en parler afin d’être complet. Au pire, ça peut vous aider à comprendre le comportement de ces magiciens bizarres qui achètent sans cesse mais ne présentent jamais leurs tours. Ce sont ceux qui se plaignent sans arrêt de ce genre de portefeuille truqué, ou de cette carte déchirée/racommodée, sous le prétexte de la « recherche. » Quelques années plus tard, ils ne font toujours pas l’effet, ils sont toujours occupé à leur « recherche. » "