Christian GIRARD

Attention, le dualisme te guette ! De mon côté, j’ai souvent insisté sur l’interaction corps et esprit (ensemble de phénomènes émergents). Selon moi, sans corps (même amputé de diverses parties hein, mais pas toutes) ni le cerveau qui va avec, il n’y a pas d’esprit ni de conscience humaine (pas plus qu’il n’y a d’usine de fabrication de Coca sur Jupiter ). Donc jusqu’à preuve du contraire j’estime que les sorties hors du corps (OBE) sont des sortes d’illusions (on a déjà signalé qu’on pouvait produire des OBE en tripatouillant des parties du cerveau). La question du « je » et du « il » cadre peu avec la biologie me semble-t-il, je ne suis d’ailleurs pas convaincu qu’on soit « un », qu’on soit « Je » (même si l’on s’exprime avec ce « je »). Nous avons une impression de continuité d’être mais, entre l’adulte d’aujourd’hui et le bébé venant de naître que nous fûmes, il s’agit de deux êtres très différents à de nombreux égards. Lors du sommeil (hors cas de rêves dits « lucides ») la notion d’un soi bien déterminé devient très floue, quelque chose rêve. J’ai déjà exprimé dans VM que nous sommes constamment dans des états modifiés de conscience et qu’à chaque instant qui passe nous ne sommes plus vraiment le même… Nous sommes donc parfois je (ou d’autres « je » dans le cas des TDI), parfois il (elle ou iel), parfois on, parfois nous… Va savoir !

On sort un peu du sujet des EMI mais, comme je me pose souvent des questions bizarres, je vous en livre une relative aux TDI : lors du sommeil, lequel des alters est en train de rêver ? Tous ? Aucun ? Le rêve peut-il être partagé tour à tour par les diverses personnalités ? Plus « prosaïquement », peut-on estimer que lorsque chacun de nous rêve c’est le rêve d’un alter particulier – « celui qui rêve » pourrait-on l’appeler – qui est en jeu (et en Je) ?

Du coup tu donnes des éléments de réponse à la question que j’avais posée en 2017 relative à la place de la conscience dans le cas d’une personnalité multiple :

… tardigrades ! : « Tardigrade : premier organisme multicellulaire à faire l’objet d’une intrication quantique » : https://trustmyscience.com/tardigrade-premier-organisme-multicellulaire-subir-intrication-quantique/

C’est compter sans l’ingéniosité humaine, voici une nouvelle dénomination : Deltacron !

En tout cas cette toile a suscité des réactions sur la toile. (À quand un lavis pour susciter des réactions sur la vie ?)

Euh… Non, c’est comme pour le bras perdu, tu me comprends mal. Aucune référence à de la croyance dans mes propos, j’évoque juste des actions positives, ou un comportement qui ne nuit à personne, sur la base d’une morale ou d’une éthique personnelle, cela n’a pas de lien avec une croyance aveugle. D’ailleurs de nombreux croyants agissent mal n’est-ce pas ? Du coup je dirais plutôt : « Heureux ceux qui voient sans avoir cru. » (Le Guide Girard, édition 2022, chapitre 3)

Eh oui, la répétition participe du caractère hypnotique de certains messages. Au fait, comment appelle-t-on un éléphant ayant vécu une expérience de mort imminente ? Un trompe-la-mort !

Ah, mais qu’est-ce donc que devenir meilleur, par rapport à qui (soi ou les autres), par rapport à quoi (la morale, un dogme, une orientation idéologique, etc.) ? Encore un nouveau sujet qui pourrait nous emmener loin … Un végétarien est-il meilleur qu’un mangeur de viande dont l’action militante va agir plus globalement et durablement sur le bien-être animal (par exemple un politique qui réduirait de façon drastique et à l’échelle nationale voire planétaire les souffrances dans les abattoirs et les conditions sanitaires des animaux non-humains) ? Quels sont ces expérienceurs (ceux qui ont vécu – si je puis dire – une EMI) qui ont œuvré pour le mieux être de l’humanité ? Quels exemples donner ? De nombreuses personnes changent de mode de vie et agissent avec bienveillance pour autrui sans pour autant avoir connu d’expérience mystique qui donc est un facteur déclencheur pour certains mais inutile pour d’autres. Finalement est plus admirable quelqu’un qui agit pour le bien sans avoir eu une sorte de révélation divine qu’une autre qui a été poussée à cela par une force ou une volonté qui lui était extérieure…

Je parlais de la perte d’un bras.

C’est peut-être un constat mais qui prouverait quoi ? Peut-être que le mystique est victime d’une perte ! Si je perds un bras, c’est irréversible (même à Lourdes), mais est-ce un plus, un mieux, une situation plus élevée ? Donc si la malléabilité psychique du mystique a été perdue, cela expliquerait l’impossibilité de la réversibilité, comme une sorte d’AVC quoi, mais en moins dramatique dans le cas d’une expérience mystique évidemment. Ça reste une hypothèse j’en conviens.

Celui qui se prend pour une réincarnation de Napoléon est sans doute également convaincu d’en détenir une preuve psychique irréfutable. Bref, une preuve pour soi (une conviction profonde ou un ressenti) ne constitue en rien une preuve pour tous. Si j’aime le chocolat au lait, j’ai effectivement une preuve intérieure irréfutable que je trouve ça bon et que le bon goût du chocolat au lait « existe ». Dois-je poursuivre sur le fait que d’autres n’éprouvent pas le même plaisir intérieur que moi pour le chocolat au lait ? Note que je n’ai parlé que de l’éducation religieuse (on ne naît pas catholique ou musulman, on le devient), pas de l’expérience mystique qui peut être vécue semble-t-il par n’importe qui (en tout cas par une gamme large d’individus culturellement diversifiés), je sais faire le distinguo.

D’où, comme je l’ai déjà écrit dans VM : défense d’y voir !

J’ai plutôt fait hier un clin d’œil aux Rois mages d’une façon un peu particulière, avec cette Galette des Chefs (pour l’association POIC, qui s’occupe d’une maladie rare que je ne connaissais pas) : L’événement en 2020 : https://nouvellesgastronomiques.com/16eme-edition-de-la-galette-des-chefs/

Merci Patrick, bien vu. Très bon article qui n’écarte pas les aspects neurologiques. Un peu ardu parfois et il faudrait passer plus de temps que je ne l’ai fait pour bien intégrer voire seulement comprendre tous les éléments de l’analyse mais l’auteur a me semble-t-il traité sérieusement le sujet. Sa conclusion (c’est moi qui met en gras la dernière phrase) : « Notre question était d’évaluer épistémologiquement les raisons de passer d’une description interne de l’expérience mystique à une description externe. Par deux fois, des problèmes non épistémologiques sont apparus : 1) la clôture causale de la nature qui est un problème métaphysique et 2) l’analyse comparative des différentes traditions mystiques qui est un problème pour les sciences des religions. L’argument sur l’appartenance à des processus cognitifs ne peut donc pas être concluant sans une sortie de l’épistémologie au profit d’une part de l’histoire et de l’anthropologie des mysticismes et d’autre part d’une métaphysique de la nature. »

Je ne crois pas qu’on naisse « religieux», on le devient par une éducation. On pourrait donc lister également tous ceux qui devenus ainsi « des croyants qui ne l’étaient pas de naissance » devinrent par la suite athées. Il faut prendre garde de bien séparer la spiritualité de l’adhésion à une religion. Par ailleurs, les expériences mystiques sont légion. Personne ne met en doute ces expériences (un état modifié de conscience), les interpréter c’est tout autre chose car s’il s’agit bel et bien d’une modification psychique importante (pour celui qui en est le sujet) on ne peut par pour autant en conclure grand chose quant à une prétendue cause divine. Et tout cela ne constitue en rien des « signes » ou des « preuves » de l’existence d’un dieu mais uniquement que les humains ont des dispositions psychiques multiples et malléables. Quant au passage du texte de Yann Schmitt, on y trouve une mauvaise analogie selon moi, celle de « l’expérience perceptive » du guetteur ayant vu un navire pirate. Pas besoin de développer cela j’espère.

« “Don't Look Up” : pour les scientifiques, la réalité est encore pire que la fiction. » Article de Slate

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Il faut des minets avant que la situation ne devienne trop explosive. On constate que tu ne travailles pas sans filet, ce qui est prudent avec un jeu de mots un peu bateau.

Pour rappel, j’avais parlé de La Nuit de feu d’Éric-Emmanuel Schmitt dans ce même sujet en 2016 :

Vu le sujet, je parierais sur cette pièce :

Je crois plutôt qu’il va te faire une scène.

Attention, Alx va sortir du bois (et non du boa hein !) : Terrain minet

Première de Temps X, une émission sur la science-fiction avec… Jean-Pierre Petit comme invité . Notez également une séquence étrange à la toute fin avec une présentatrice qui perd ses moyens devant la caméra : C’est étonnant (pour moi), il y est déjà question de Rendez-vous avec Rama dont j’ai parlé dans VM il y a encore peu de temps…