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Publié le
il y a 23 minutes, Adriano a dit :

Je sais que j'aurai du mal à discerner le Dominic et le Grand Système, à moins d'avoir vraiment compartimenté les utilisations des deux tables... 

Ah ben clairement les chiffres ne codent pas la même info : 00 = OO dans le Dominic, vs. ZZ / SS / ZS / SZ dans le Mahor System et en plus le Dominic se base sur des célébrités là ou le Major est plutôt sur des choses / objets.

Le Dominic est vraiment pour moi l'antichambre du PAO, c'est à dire 3 infos par valeur, là ou traditionnellement le Major n'en stocke qu'une.

David

mnemonaute_tn.jpg

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Publié le
il y a une heure, Chakkan (David) a dit :

Le Dominic est vraiment pour moi l'antichambre du PAO, c'est à dire 3 infos par valeur, là ou traditionnellement le Major n'en stocke qu'une.

On peut voir ça d'une autre manière, du point de vue de la mémorisation rapide et précise : le PAO ajoute une étape supplémentaire avec un degré de difficulté en plus. Dire que le major (qui est un système de conversion chiffre-son, lequel peut être utilisé seul OU avec modulation, avec un PAO) ne stocke qu'une valeur est certes vrai, mais cela veut aussi dire que la traduction entre nombre et image est directe, rapide, simple. Utiliser un PAO permet de tripler la variété des éléments de ses images, mais l'étape de modulation (en suis-je au P ? au A ? au O ? Quelle est l'action associée à mon P ?) a ses risques, son coût en temps et rajoute un aspect "jonglerie" au tout.

Ensuite, pour rajouter de la variété en utilisant un système majeur sans modulation (sans PAO), on peut s'efforcer de rajouter des détails à ses images, à vraiment les connaitre. Cela permet de faire intéragir plusieurs images de plein de façons intéressantes, originales ... et mémorables !

Mais comme dit, c'est plus du point de vue de l'utilisation en compétition :)

  • J'aime 2
  • 1 month plus tard...
Publié le

Championnat du monde de mémoire à Vienne (14-16 Décembre)- Equipe de France sur le Podium

Hello,

L’équipe de France de mémoire écrit une page de l’histoire du sport français puisque nous obtenons une médaille d’argent par équipe parmi les 16 nations représentées.

Médaille de Bronze en individuel pour la France avec Sylvain Estadieu qui obtient aussi 7 médailles individuelles

Quelques chiffres des records français :

-          mémorisation de 28 jeux de cartes en heure (mon meilleur score est de 14).

-          mémorisation de 399 chiffres en 5 minutes (j’arrive tout juste à 240 à l’entrainement)

-          mémorisation de 112 noms en 15 minutes ( je n’ai fait que 42 au championnat)

-          …..

Un compte –rendu sur facebook :

 

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  • Merci 2
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Il y a 17 heures, Yves Blanchard a dit :

Championnat du monde de mémoire à Vienne (14-16 Décembre)- Equipe de France sur le Podium

Hello,

L’équipe de France de mémoire écrit une page de l’histoire du sport français puisque nous obtenons une médaille d’argent par équipe parmi les 16 nations représentées.

Médaille de Bronze en individuel pour la France avec Sylvain Estadieu qui obtient aussi 7 médailles individuelles

Quelques chiffres des records français :

-          mémorisation de 28 jeux de cartes en heure (mon meilleur score est de 14).

-          mémorisation de 399 chiffres en 5 minutes (j’arrive tout juste à 240 à l’entrainement)

-          mémorisation de 112 noms en 15 minutes ( je n’ai fait que 42 au championnat)

-          …..

Un compte –rendu sur facebook :

 

Merci Yves ! Je viens de terminer Aventures au coeur de la mémoire de Joshua Foer et j'étais vraiment curieux de ce championnat !! Bravo à l'équipe !!!

OSEApprendre Objectif, Système, Expérimente 🧠🎈🌈

  • 1 année plus tard...
  • 2 weeks plus tard...
Publié le (modifié)

Salut,

Tout cela est très intéressant et merci aux intervenants expérimentés dans ce domaine pour leur lumières.

Je planche sur ma table de rappel (0 - 100), j'en suis à sa 3ème modification après avoir utilisé/Mixé les mots crochets des autres comme F. Olicard, David sur Mnémonaute, Harry Lorayne, Olivier Lejeune, T. Buzan, Dominic O'Brian etc... je change encore en essayant de me l'approprier un peu plus à chaque fois (et en gardant les crochets précédents qui fonctionnent bien).

L'apprentissage d'un PAO m'effraie pas mal car j'ai peur d'y passer beaucoup de temps et que ce soit l'usine à gas pour la restitution, tout est évidemment question d’entraînement mais la mémorisation d'un jeu entier n'est pas ce que je veux faire tous les jours (je ne suis qu'un petit cartomane du dimanche qui fait plus ses tours pour lui même par passion et quelques fois devant un pote ou la famille, même si ce serait super cool de pouvoir réaliser cela pour étonner lors d'un repas.)

Mon but est d'avoir des outils cartomagique bien entendu, mais pour ma vie également, m'instruire en retenant des dates, de la géo, des numéros de tel.. des fiches techniques pour mon boulot etc.

Voici le compromis pour aller de l'avant et mes questions...

- Premièrement je laisse (presque) tomber le PAO qui dans mon cas je pense, n'est pas judicieux pour l'instant.

Après beaucoup de réflexion, je pense que pour être complet dans mon utilisation journalière il ne me faut "que" 4 éléments:

- 1) Une Table de Rappel principale à double digit de 00 - 100.

- 2) Une mini Table de Rappel 0 - 9 pour les chiffres simple.

- 3) Une Table de Rappel spécial cartes comme celle d'Harry Lorayne par exemple.

- 4) Des Palais Mentaux

Pour le PAO, j'en comprends les bienfaits, les avantages, la rapidité etc mais.. si dans ma Table de Rappel principale (00 - 100) mes associations sont en mouvement, quelle est la différence avec un PAO du coup ?

Exemple:

Mon - 01 - Est un indien qui tire une flèche avec son arc, je le vois, j'entends le son de la corde quand il la lâche, le Chhhhhhhhh que fait la flèche dans son déplacement ainsi que le chtoooonnnng de celle ci quand elle touche sa cible.

Mon - 02 - C'est Depardieu dans sa version Obélix qui porte un menhir sur son dos (ou un sanglier, ou un tas de romains..) en marchant et sifflotant.

Mon- 03 - Un mousquetaire qui se bat à l'épée ("Les 3 mousquetaires").

Mon - 04 - Les 4 garçons dans le vent, les Fab Four donc les Beatles, Paul Mc Cartney avec sa Violin basse Höfner qu'il joue en gaucher (donc manche sur sa droite, je suis guitariste alors c'est une image marquante pour moi).

........

Mon - 34 - Mario qui conduit et dérape avec son Kart, un gros 34 siglé sur l'avant du Kart.

Mes images de Table de Rappel pour l'instant, ont en fait déjà une action induite, est-ce alors une sorte de PAO ? peut-être qu'à l'usage je serais capable de dissocier les actions et objets de mes personnages de la sorte..

0301043402 nous donnerait un truc du style:

- D'artagnan (03) tirant une flèche (01) avec une basse Höfner (04) en guise d'arc, flèche venant crever un pneu de Mario Kart (34) qui pars en tête à queue et vient rebondir sur le ventre d'Obélix (02). -

Si il reste un chiffre seul on peut affiner en ajoutant un élément de la Mini Table de Rappel de 0 - 9 qui eux sont tous des objets.

Ma table d'avant (0 - 100) aurait donné pour le même numéro 0301043402:

- Un seau gigantesque (0) remplit de milliers de maisons (Maison - 30) se renversant sur un CD géant (Disque = 10) qui tourne de plus en plus vite grâce à un rame (43) sur laquelle pousse des roses (40), créant des vagues sur lesquelles surfent des centaines de cygnes (2). -

Là je me rend vraiment compte que la première méthode est beaucoup plus rapide et moins dévorante en images mentales grâce aux doubles digit quand on est en dessous du chiffre 10, mais au dessus de 10, j'ai l'impression (peut-être fausse) qu'il est plus rapide d'associer des objets, des choses..aux chiffres que des personnages en action pour retenir des numéros, des codes, des courses..

Je sais que c'est selon chacun mais selon mon profil, dois-je continuer sur la voie personnages en action ou non ?

J'ai encore du mal à savoir quand utiliser plutôt un palais mental, ou plutôt une association en chaîne ou plutôt une table de rappel quand l'ordre de ce que l'on a à retenir n'est pas important.

PS: Pour les Tables de 100 à 9999 j'avais vu une astuce. Il suffit d'ajouter un perso qui représente les centaines ou les milliers devant son image de table de 0 - 99. ex:

Pour les 100 - par exemple Son Goku, les 200 - Son Gohan.. les 1000 Harry Lorayne, les 2000 Dai Vernon etc..

Si votre 40 est une rose, 140 sera une association de Son Goku avec votre image pour les roses, ce sera Son Gohan et les roses pour 240.. ce sera Harry Lorayne (1xxx) poussant Son Goku (1xx) dans les roses pour 1140, Dai Vernon + Son Gohan + rose pour 2240 etc...

Cela fait juste 19 persos à ajouter pour étendre sa table de 100 à 9999..

 

Modifié par Yann.B
  • J'aime 2
  • 2 weeks plus tard...
Publié le

Bonjour,

Tu ne fais pas directement du PAO mais de l'association d'images avec des personnage, action objet. - tu construis une histoire sur un seul lieu.

PAO= Personne, action objet sur un lieu (il faut un palais mental, si tu souhaites faire de longues listes de chiffres) -  Certains font du PPAO, PAOO etc... mais toujours sur un seul lieu.

Ton exemple:

0301043402 nous donnerait un truc du style:

- D'artagnan (03) tirant une flèche (01) avec une basse Höfner (04) en guise d'arc, flèche venant crever un pneu de Mario Kart (34) qui pars en tête à queue et vient rebondir sur le ventre d'Obélix (02). -

Pour ma part , en PAO, cela donnerait:

premier lieu : le Mousquetaire tire un flèche sur la basse Höfner ( 03 10 43)

deuxième lieu: les Beatles portent sur le dos ( 04 02)...

Faire des images complexes sur lieu, c'est parfois difficile à retenir - c'est pourquoi tes images de base ( de 00 à 99) doivent être simples , colorées et géométriques ( évite de mettre 4 Beatles - un seul suffit).

En PAO, et pour ma part, les images sont jetées comme une icône sur lieu - elles sont fixes - ce que faisaient aussi les anciens. L'action n'est qu'une forme du corps : dos qui porte, bras qui tendent l'arc ...

P.S: cela dit, certains mnemotechniciens font des histoires autour d'un palais mental avec des images non fixes et en mouvement - C'est aussi une question de système et surtout de pratique ( la compétition aide beaucoup à caler ses systèmes).

tu dis:

J'ai encore du mal à savoir quand utiliser plutôt un palais mental, ou plutôt une association en chaîne ou plutôt une table de rappel quand l'ordre de ce que l'on a à retenir n'est pas important.

Palais mental pour de longues listes de chiffres ou de mots ( sur 10 lieux , tu peux coller 60 chiffres)

Association en chaîne pour des petites suites de chiffres et mots ( idem pour table de rappel en utilisation d'aide mémoire).

 

Publié le

 

Voici , l'italien, Andrea Muzzi ,champion du monde de mémorisation 2019 qui utilise un PAO pour les cartes sur 17 Lieux en moins de 14 secondes.

Il compose un image complexe avec 3 cartes(personne, action, objet) et la jette comme une icône fixe sur les loccis.- entrainement , entrainement .... moins d'une seconde pour construire l'image complexe et la positionner dans le lieu. Regardez la vitesse et la cadence - c'est inspirant et tire vers le haut.

Certains disaient que le PAO était mort au profit de systèmes plus complexes: shadow, dominic etc... Il prouve le contraire: let's back to Basics.

Il était l'année aux championnats de France - impressionnant, mais quel travail.

 

Publié le
il y a une heure, Yves BLANCHARD a dit :

 

 

La video est impressionnante j'avoue

Speed cards les records officiels ;

https://iam-stats.org/discipline.php?id=SPDCARDS

ANDREA MUZII Italy 24.63 seconds 20 MSO Memory Championship 2019 (18 eme mondial)

Mais son record officiel a 24.63 secondes avec un PAO c'est incroyable surtout qu a ce niveau il doit etre le seul qui utilise ce systeme, les autres utilisant le DCS

6 records du monde a son actif ! chapeau

https://iam-stats.org/competitor.php?id=15150

Une biographie ca s'invente.

Publié le (modifié)

Il n’est pas le seul à utiliser un PAO dans ces eaux là. Les asiatiques et notamment les Mongols utilisent des PAO et restent dans les premiers.

Certes , son record est de 24 secondes mais à son échelle, cela date . Je pense que les 14 secondes qu’il fait à l entraînement, il va les faire lors d’une prochaine compétition. Aux dernières nouvelles, il vise le record- tout simplement.

Faut dire qu il est doué - faire 3 choses en même temps.

https://www.facebook.com/andrea.muzii/videos/2762092333899535/

ou encore

https://www.facebook.com/100002963865287/messages/2762093053899463/?d=n

Modifié par Yves BLANCHARD

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    • A défaut, il te suffit de présenter n'importe quelle routine de ton répertoire à tes spectateurs pour que ceux-ci puissent expliquer par la suite qu'ils ont vu un tour de Pierre (et à une lettre près, on n'est pas si loin de la demande initiale. Sans que cela ne te coûte un centime. Merci qui 😜 ?)
    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
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