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Je n'ai pas caricaturé ton propos, je l'ai compris et j'y ai répondu en toute connaissance de cause.

Je pense surtout qu'il y a un amalgame dans l'argumentation entre "maintenir le prix du m²", et "maintenir volontairement les gens dans la rue", et les garanties nécessaires à l'obtention d'un logement.

Et ce n'est pas pour leur éviter des frais de gardiennage, mais pour montrer que, sauf à vouloir exploiter la situation extrêmement juteuse qui consiste à maintenir volontairement des gens à la rue, il y avait des possibilités de bon sens qui ne lèsent pas nécessairement les biens d'autrui - puisque cela semblait être ta préoccupation.

Il n'est pas question d'une préoccupation personnelle, je ne suis pas bailleur, j'en connais, j'en fréquente, je connais aussi leurs problèmes.

Un investissement se calcule aussi sur sa rentabilité, combien de loyers impayés doit absorber un bailleur endetté pour subvenir à la crise du logement?

Ce que je reproche au discours que nous avons c'est de faire porter sur des investisseurs particulier la question de la crise du logement (à Paris en l’occurrence). Pour quelle raison devraient-ils nécessairement louer, ou occuper toutes leurs surfaces, c'est à EUX, ils peuvent en FAIRE CE QU'ILS VEULENT... si j'achète quelque chose et que je le laisse dans mon placard alors que çà pourrait servir à quelqu'un d'autre... c'est mon affaire.

J'irai même plus loin... personne ne vient fouiller dans mes placards, personne ne sais ce que j'ai et dont je ne me sert pas. Alors pourquoi certains s'autorisent à fouiller les propriétés non-exploitées de propriétaires fonciers parisiens?

Sinon, malheureusement, à moins d'un coup de chance qui peut toujours arriver, dont la probabilité est multiplié par l'exploration de pistes diverses, je crains que la collocation soit la solution la plus "simple".

Emalex a répondu juste au dessus, ce n'est pas une question de chance... c'est qu'il y a des sociétés d'assurances, qui garantissent les bailleurs, mais ce n'est pas si facile, je vous invite à lire cet article par exemple:

http://votreargent.lexpress.fr/immobilier/loyers-impayes-une-vraie-galere-pour-les-proprietaires_271682.html http://votreargent.lexpress.fr/immobilier/loyers-impayes-une-vraie-galere-pour-les-proprietaires_271682.html

Je ne nie pas la réalité, le samaritarisme à ces limites, mais encore une fois, il y a de très belles institutions, qui pour encore au moins 3 ans se répondent d'engagements sociaux qu'il faudrait peut-être mettre face à leur responsabilités en terme de logements sociaux.

Mon regard sur les publications Close-Up :

http://closeupcritique.wordpress.com/

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Je pense surtout qu'il y a un amalgame dans l'argumentation entre "maintenir le prix du m²", et "maintenir volontairement les gens dans la rue", et les garanties nécessaires à l'obtention d'un logement.

Pour ma part je n'ai pas pu faire cet amalgame, puisque je n'ai pas parlé, jusqu'ici, des garanties nécessaires à l'obtention d'un logement.

Pour ce qui est des deux premières propositions, je ne vois pas d'amalgame ; j'y vois la réalité.

Il n'est pas question d'une préoccupation personnelle, je ne suis pas bailleur, j'en connais, j'en fréquente, je connais aussi leurs problèmes.

Un investissement se calcule aussi sur sa rentabilité, combien de loyers impayés doit absorber un bailleur endetté pour subvenir à la crise du logement?

Je connais aussi des bailleurs (et des bayeurs, avec lesquels j'ai souvent plus d'affinités), il en existe de toutes sortes ; certains rencontrent des difficultés, d'autres sont des marchands de sommeils sans scrupules. On pourrait développer le sujet, mais ce n'est pas d'eux dont je parlais.

Le bailleur, de quelque manière qu'il exerce sa pratique, qui peut le cas échéant également être critiquée mais là n'est pas le sujet, exerce justement, cette pratique. C'est à dire qu'il gère des logements loués.

Je parlais d'investisseurs, dont les bailleurs peuvent à l'occasion être, disons, en quelque sorte, les employés. De groupes bancaires ou d'assurances qui possèdent des pâtés de maisons entiers, dont la "valeur" estimée figure dans leur portefeuille. Et qui ont donc intérêt à les laisser inoccupés, puisque ça fait grimper cette "valeur". Cette "valeur" repose donc sur l'inutilisation des dits logements et provoque ce que tu appelle un peu plus bas cette "crise du logement" qui est complètement artificielle. Mais j'anticipe.

Tu reproches, dis-tu, au "discours que nous avons", de faire porter sur des investisseurs particuliers la question de la crise du logement (à Paris, dans notre discussion).

Je ne sais pas qui, dans ce "que nous avons" dit quelque chose comme ça, mais je ne me sens pas concerné. Je ne parle pas de particuliers. Je parle de gros groupes d'investissement internationaux. La prétendue "crise du logement" n'existe pas. Elle est créée et entretenue pour garantir de gros profits. (Et je ne parle pas de petits propriétaires privés, je répète.)

Ta comparaison du placard est mignonne, mais ne me semble pas très appropriée. Un puissant groupe financier qui achèterait une grosse partie des denrées alimentaires disponibles pour les revendre très cher au compte goutte à une population affamée par cette pénurie organisée, serait une métaphore plus judicieuse. Mais là on nage en pleine "science-fiction". ;)

Quand j'évoquais la "chance" dans la situation d'Alcalino, c'était pour évoquer une rencontre, une relation de confiance avec un propriétaire par exemple, ce qui, même si c'est rare, arrive à l'occasion. Quelqu'un de proche à trouvé récemment, de la sorte, un logement loué directement par son propriétaire. Une vraie relation s'est instaurée entre eux 2, et, malgré l'absence de garants et des revenus modestes, la location s'est faite. Il est vrai que c'était dans une ville de province, pas à Paris.

Mais tout peut arriver ! Encore une fois, bon courage.

Un endroit où la main de l'homme n'a jamais mis le pied... (Alphonse Allais)

Publié le

J'adore le lien de PaulMagie.

Extrait du premier paragraphe :

"Comme en témoigne Jean-Louis, propriétaire d'une douzaine d'appartements "

Oh ! Le pauvre ! Il a douze appartements et ça lui pose un problème de perdre un locataire !!!

Il faut arrêter avec ces histoires d'impayés.

D'abord il y en a très peu en proportion.

Ensuite quand il y en a, souvent ça vient de gens qui le font exprès soit par malhonnêteté (ce qui ne sera jamais palié par une demande d'une montagne de papiers, parfois bidouillés de plus), soit pour se venger d'un bailleur qui refuse de faire la moindre réparation, comme le mien.

Mais surtout, si les loyers n'augmentaient pas constamment, les locataires auraient beaucoup moins de problèmes financiers.

Au début en province je payais 300 euros pour un deux pièces. Arrivé à Paris c'était 600 euros. Quinze après, dans le MEME logement, j'en étais à 876 E. Bonjour la fidélisation ! Il n'y a aucun salaire qui a augmenté dans de telles proportions.

Ensuite le proprio le vend. Impossible comme aujourd'hui de trouver un autre deux pièces. A la fin du préavis je me rabats sur un petit studio à 900 euros. Je déménage dans l'urgence. A l'arrivée, la cave promise avait disparu... Quelques mois après on m'annonce que les charges "augmentent" et le loyer passe d'un coup de 900 à 980 euros ! Malgré cela, le loyer de base a le culot d'augmenter lui aussi au bout d'un an.

Sans parler d'une discussion avec le peintre chez le voisin : "chez le proprio c'est 3 couches de peinture, ici pour la location c'est 1 seule couche".

Et sans parler non plus des claquements de tuyaux (suite à une pompe défectueuse) qui m'empèchent de dormir...

Alors je suis très content si certains bailleurs ont des problèmes. Quand on pense que certains souffrent pour gagner le smic en travaillant, et qu'un bailleur gagne la même somme sans bouger le petit doigt, et en plus ils ne veulent pas prendre de risque ! Non mais je rêve.

PS : merci pour les conseils.

Publié le (modifié)

Le bailleur à aussi souvent beaucoup travaillé et économisé pour acheter un bien qu'il a mis en location.pour se faire un complément de retraite par exemple. Perso si j' avais un appartement en plus du miens je le mettrai pas en location ou alors avec des garanties en béton, vu que les lois protègent les mauvais payeurs.

Modifié par Danilsen
Publié le
Le bailleur à aussi souvent beaucoup travaillé et économisé pour acheter un bien qu'il a mis en location.pour se faire un complément de retraite par exemple. Perso si j' avais un appartement en plus du miens je le mettrai pas en location ou alors avec des garanties en béton, vu que les lois protègent les mauvais payeurs.
Parfois, oui, c'est vrai.

Mais il ne faut pas me faire rigoler, "beaucoup travaillé" ce n'est pas toujours le cas.

J'ai essayé d'acheter il y a quelques années, mais aucune banque n'a voulu me prêter. Bien entendu certains réussissent, de préférence quand ils sont en couple avec deux salaires. Mais ce n'est pas si facile, même quand c'est pour y habiter. Alors acheter un second appart pour le louer !? Tout le monde ne peut pas se le permettre (sauf en cas d'héritage). Quand à avoir 12 apparts comme dans le lien de PaulMagie, alors là je rigole, ce n'est sûrement pas en travaillant et économisant qu'un particulier peut acheter 12 apparts.

Concernant les mauvais payeurs, il n'y en a pas tellement, et ce n'est pas une raison pour traiter les locataires comme des chiens !

Dans le lot des impayés, certains ont de VRAIS problèmes, et ça c'est principalement la faute aux augmentations permanentes des loyers et des charges.

D'autres sont peut-être foncièrement malhonnêtes.

Mais en tout cas, une chose est certaine : ce n'est pas en demandant une montagne de papiers qu'on détecte les malhonnêtes et les futurs-malchanceux ! Par contre ça a pour conséquence d'éliminer des bons payeurs comme moi : 20 ans de loyers parisiens payés sans problème, il me semble que ce n'est pas rien. Mais voilà, aujourd'hui je n'ai pas de bulletin de paie. Et c'est dommage parce que pour rester bon payeur, ça serait plus facile pour moi de déménager afin de payer seulement 750 euros plutôt que 1000.

Et même si je n'approuve pas, je commence maintenant à comprendre ceux qui se vengent sciemment d'un bailleur crapuleux.

Quand à ce que la loi protège les mauvais payeurs, c'est à voir. En France la justice est longue, mais c'est pareil pour les impayés que pour les crimes.

Par contre le principe n°1 de la loi, c'est le principe de "présomption d'innocence", et là les bailleurs sont en infraction permanente, en supposant par défaut qu'un locataire est mauvais payeur. Curieusement la loi n'est pas appliquée dans ce cas.

Publié le

Salut Alcalino,

Quand les charges augmentent, elles sont retransmises sur le loyer, c'est clair. A Paris, elles ont juste explosé.

Mais au dela de ça, tu aurais un appart à louer, tu demanderais quelles garanties toi?

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Mais au dela de ça, tu aurais un appart à louer, tu demanderais quelles garanties toi?

Si on me montrait un bulletin de paie, je n'en demanderai pas 2 de plus, je ne demanderai pas un contrat de travail en plus, ni une attestation employeur (probablement bidonnée).

Si on me montrait un avis d'imposition, je n'irai pas exiger d'être en CDI, car CDD ou free-lance sont des gens aussi sérieux.

A part pour les étudiants je ne demanderai pas de garant.

Et si quelqu'un me sortait 20 ans de quittances de loyer, je l'accepterai même s'il est au chômage.

Demander des papiers n'apporte aucune garantie, alors autant s'en passer et gagner du temps.

Je rencontrerais le candidat, je discuterais les yeux dans les yeux avec lui, et je déciderais (ou pas) de lui faire confiance.

Il y a 60 millions de gens en France, mais pas 60 millions de mauvais payeurs, l'immense majorité est honorable.

Et d'ailleurs demander les revenus n'a aucun intérêt, puisque le restant dépend des dépenses de chacun. Je roule en vélo, d'autres ont des Ferrari. Certains ont des enfants, d'autres non. Certains font des tours de magie, d'autres jouent au golf. Certains sont célibataires, d'autres ont 3 maîtresses. Certains vont à la plage, d'autres ont un yacht privé.

Alors pourquoi ne pas demander plutôt un relevé bancaire ?

PS : Si un jour je gagne au loto, je louerai des apparts réservés aux chômeurs, cdd, célibataires, etc.

Publié le

Si un jour tu gagnais au loto, tu n'aurais pas besoin de gagner de l'argent, et tu pourrais en perdre en offrant des logements à qui tu veux.

Ce serait très altruiste et je t'en féliciterais.

Mais, un logement qui se loue, c'est en général pas par altruisme.

Je suis d'accord avec toi sur l'éventuelle redondance des documents demandés, mais d'un autre côté, je préfère louer à celui qui présente le moins de risque de mauvais paiement. Ca peut se comprendre, non?

En fait, je vois même pas pourquoi je devrais, alors que j'ai le choix, prendre le risque de loger quelqu'un à mes frais.

Mais je suis un petit propriétaire, pas une multinationale.

Cependant, je souligne que tu n'as ni Ferrari, ni enfants, ni de maîtresses, ni de yacht, et que tu ne joues pas au golf.

Paris étant une ville chère, une ville riche, une ville de riches, une villes pour riches, vouloir y habiter dans ta situation, c'est quand même difficile.

Beaucoup ont parlé de la banlieue (proche ou moins proche), voir même de la province. Ca me parait de bon conseil.

Publié le
Mais au dela de ça, tu aurais un appart à louer, tu demanderais quelles garanties toi?

Si on me montrait un bulletin de paie, je n'en demanderai pas 2 de plus, je ne demanderai pas un contrat de travail en plus, ni une attestation employeur (probablement bidonnée).

Si on me montrait un avis d'imposition, je n'irai pas exiger d'être en CDI, car CDD ou free-lance sont des gens aussi sérieux.

A part pour les étudiants je ne demanderai pas de garant.

Et si quelqu'un me sortait 20 ans de quittances de loyer, je l'accepterai même s'il est au chômage.

Demander des papiers n'apporte aucune garantie, alors autant s'en passer et gagner du temps.

Je rencontrerais le candidat, je discuterais les yeux dans les yeux avec lui, et je déciderais (ou pas) de lui faire confiance.

Il y a 60 millions de gens en France, mais pas 60 millions de mauvais payeurs, l'immense majorité est honorable.

Et d'ailleurs demander les revenus n'a aucun intérêt, puisque le restant dépend des dépenses de chacun. Je roule en vélo, d'autres ont des Ferrari. Certains ont des enfants, d'autres non. Certains font des tours de magie, d'autres jouent au golf. Certains sont célibataires, d'autres ont 3 maîtresses. Certains vont à la plage, d'autres ont un yacht privé.

Alors pourquoi ne pas demander plutôt un relevé bancaire ?

PS : Si un jour je gagne au loto, je louerai des apparts réservés aux chômeurs, cdd, célibataires, etc.

LOL

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    • A défaut, il te suffit de présenter n'importe quelle routine de ton répertoire à tes spectateurs pour que ceux-ci puissent expliquer par la suite qu'ils ont vu un tour de Pierre (et à une lettre près, on n'est pas si loin de la demande initiale. Sans que cela ne te coûte un centime. Merci qui 😜 ?)
    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
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