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La Cause Animale


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Concernant les forêt, il faut lire cela :

Déforestation : le plus gros des mensonges médiatiques

4 novembre 2017

Par Rémy Prud’homme, Professeur des universités (émérite)

Le champ du climat est fertile en bourdes et mensonges officiels. Dans la petite collection que je fais de ces désinformations, la plus belle pièce était sans doute le rapport d’une commission présidée par Mme Lepage et publiée sous le timbre de la République, qui affirmait que dans le monde en 2014 l’électricité photovoltaïque représente 10% de la production électrique : le vrai chiffre est 0,8%. Madame Lepage multiplie la réalité par douze pour l’aligner sur ses rêves ou sur sa propagande. C’est déjà beaucoup. Mais on a trouvé bien plus gros : une multiplication par mille.

Sur le très officiel site des Républicains En Marche, à la rubrique climat, un titre énorme (avec une faute d’orthographe qui ne l’est guère moins) : Qu’est-ce qu’il se joue réellement aujourd’hui au niveau mondial ?  Et cette affirmation : « 1 km2 de forêt disparaît à chaque seconde dans le monde », dont il est facile de vérifier son caractère fallacieux.

1 km2 par seconde égale 31,5 millions de km2 par an. La meilleure source sur les forêts du monde et leur évolution est un rapport de la FAO (l’Agence des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) intitulé: Evaluation des ressources forestières mondiales 2015. Il évalue la surface forestière du globe à 41 millions de km2. Et la disparition forestière annuelle à 0,08% de ce total, soit 33 milliers de km2. C’est déjà beaucoup, mais c’est à peu près 1000 – mille – fois moins que ce qu’affichent les soi-disant « experts » du climat d’En Marche. A leur décharge, si l’on ose dire, ces experts citent leur source : France 24. Lorsque l’on préfère s’informer auprès d’une télévision d’Etat plutôt qu’auprès de la FAO, on prend des risques avec la réalité

Il y a pire. Informés de leur grossière erreur, les responsables du site et leurs « experts » ont refusé de la corriger. Errare humanum est, sed perseverare diabolicum.

Surtout, ce mensonge et ce refus sont le reflet et le symbole d’une tendance lourde, qui s’aggrave sous nos yeux. De tout temps, les politiques et leurs partis ont pris quelques libertés avec les faits, maquillant la réalité comme une jolie femme son visage, soulignant ce qui plait et cachant ce qui déplait. A des degrés divers. Assez peu dans les pays anglo-saxons et scandinaves, où les contre-pouvoirs médiatiques et universitaires veillaient. Beaucoup dans les pays communistes, tellement que le public croyait systématiquement le contraire de ce qu’on lui racontait, même lorsque le pouvoir disait la vérité. Moyennement dans les pays intermédiaires comme la France, où une fonction publique compétente et indépendante freinait les excès. C’était hier.

Aujourd’hui, les politiques ne se donnent même plus la peine de maquiller la réalité, ils l’ignorent, la foulent aux pieds, l’instrumentalisent, et l’inventent. En écrivant que 1 km de forêt disparaît à chaque seconde, le site du parti au pouvoir se moque bien de la déforestation. Le parti n’est pas au service des forêts, il utilise les forêts au service du parti. Il veut principalement faire peur, de façon à apparaître comme un recours. La recette a longtemps été appliquée par les églises : l’enfer qui vous attend est horrible, voyez les tableaux qu’en fait Jérôme Bosch; pour y échapper, faites-nous confiance. Ce discours s’adresse aux tripes, dans le meilleur des cas au cœur, jamais à la raison. Les responsables d’En Marche qui parlent du climat ne sont pas des experts du climat, mais des experts de la communication. Ils ne cherchent pas à dire le vrai, mais à convertir. On a même inventé un mot : « message-vérité », pour décrire cette mise à la poubelle du souci des faits et des réalités.

Pour les benêts qui croient encore à la science, une désinformation climatique reste une désinformation. Afin d’enrichir ma collection, j’invite à déjeuner – dans un restaurant non-végétarien – le premier ou la première qui m’apportera une désinformation plus grosse encore que celle repérée ici.

Modifié par Melvin

Melvin

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Le changement climatique : la règle en géologie…

Par Prof. Alain Préat, Professeur en géologie à l'ULB et professeur visiteur au Collège Belgique — Article à citer comme : Alain Préat, "Le changement climatique : la règle en géologie…", Arguments — Revue européenne de science, vol. 1, n°2, hiver 2016, http://revue-arguments.com/articles/index.php?id=6.

Abstract. Le taux de CO2 atmosphérique n’a jamais été aussi faible qu’aujourd’hui et la relation température/teneur en CO2 reste encore mal comprise.

Un écheveau d’une incroyable complexité

Depuis que la Terre existe, c’est-à-dire depuis 4,567 milliards d’années,[1] s’il est bien une constante c’est qu’elle n’est jamais restée figée telle quelle, et qu’elle fut sans cesse profondément modifiée de façon plutôt aléatoire. Cela concerne autant les processus internes (notamment la composition de la lithosphère et les variations des mécanismes affectant la dérive des continents) que les processus externes. Parmi ces derniers l’atmosphère n’a cessé de varier du tout au tout notamment en ce qui concerne sa composition gazeuse. L’ensemble de ces processus internes et externes se sont sans cesse ‘télescopés’ et ont entraîné des rétroactions complexes à l’origine des nombreux changements climatiques observés dans les archives géologiques. A ces paramètres s’ajoutent également ceux pilotés à l’échelle extraterrestre, parmi les plus importants citons l’activité du Soleil ou les variations des paramètres orbitaux de notre Planète (précession, obliquité, écliptique). Le résultat est une combinaison extrêmement complexe de processus cumulatifs réguliers, irréguliers, linéaires ou non, chaotiques souvent, jouant à toutes les échelles temporelles et affectant à tout moment le climat qui en constitue une réponse. Physiciens, chimistes, biologistes, géographes… géologues tentent chacun à partir de son pré-carré de démêler cet écheveau particulièrement difficile à comprendre. Les synergies entre les disciplines sont heureusement nombreuses et le système climatique est peu à peu mis à nu à travers les temps géologiques (voir figure ci-dessous pour la succession des âges géologiques).

L’étude du climat actuel semble plus simple que celle des paléoclimats, il s’agit cependant également d’une situation complexe vu l’importance des paramètres mesurables et mesurés qui contribuent à établir la dynamique de notre atmosphère aujourd’hui. L’étude de l’atmosphère est donc bien un des points incontournables pour qui veut comprendre un système climatique, elle est en prise directe avec la partie interne de la Terre (exemple des volcans, de l’érosion continentale suite aux orogenèses ou formations des chaînes de montagnes…), avec la partie externe ou superficielle (exemple des océans, des forêts…) et la composante extraterrestre (exemple des flux des rayons galactiques cosmiques, des impacts de météorites …). Nombre de ces paramètres sont cernés de manière satisfaisante depuis que la Terre existe. Cette connaissance débute avec le modèle du ‘paradoxe du Soleil froid’ ou hypothèse astronomique du Soleil pâle.[2]

Les premières atmosphères, des réservoirs de gaz à effet de serre

Ce modèle d’évolution du Soleil prédit que sa luminosité était plus faible de 25 à 30% de l’Hadéen à l’Archéen, soit d’environ 4,6 à 4,0 Ga (Ga = milliards d’années). Si l’on considère que la Terre possédait durant cette période une atmosphère semblable à la nôtre il faudrait alors attendre 2 milliards d’années (donc jusqu’au début du Paléoprotérozoïque) pour que sa température de surface dépasse 0°C, la température initiale à 4,6 Ga étant comprise entre -43 et -23°C suivant le modèle du ‘paradoxe du Soleil froid’. La quasi-totalité des océans aurait dû être couverte de glace. Les géologues n’ont jamais relevé de trace de glaciation globale durant cette longue période excepté quelques glaciers locaux à 2,9 Ga (glaciation ‘pongolienne’) et à 2,4 Ga (glaciation huronienne). Ils concluent bien au contraire à une période chaude comme en témoignent notamment la présence de cyanobactéries à 3,8 Ga[3] et d’un cycle érosif de l’eau déjà actif ayant mené à l’accumulation de petits cristaux de zircon il y a 4,4 Ga.[4]  L’eau était donc déjà présente 160 Ma (= millions d’années) après la formation de la Terre et les températures océaniques déduites des isotopes de l’oxygène et du silicium mesurés sur des roches siliceuses variaient entre 30 à 50°C (Archéen et Paléoprotérozoïque) bien loin d’un climat qui aurait du être globalement très froid comme le laisserait supposer un ‘Soleil pâle’ de faible luminosité.

Quel sont donc le ou les responsables qui ont permis que la surface de la Planète fût chaude jusqu’au moins le Paléoprotérozoïque il y a 2,5 à 2,4 Ga ? Les températures atmosphériques reconstituées étaient comprises entre +55 et +85°C à l’Archéen. Le candidat numéro 1 est le méthane (CH4), gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2, s’y ajoutent l’éthane (C2H6), le dioxyde de carbone (CO2), l’azote (N2), l’oxyde nitreux (N2O), l’ammoniaque (NH3) et même la vapeur d’eau (H2O). Le méthane, en l’absence d’oxygène à cette période[5] présentait des teneurs de 100 à 1000 fois la teneur de l’atmosphère actuelle. L’origine de ce méthane, probablement abiotique et biotique (production par les archées méthanogènes[6]), fait l’objet de nombreuses études et plusieurs hypothèses sont avancées pour sa quantification. Concernant le CO2, l’étude de paléosols, des BIF (= ‘Banded Iron Formation’[7]) et de minéraux silicatés ou particuliers (pyrite, sidérite, uraninite)[8] montre que sa teneur dans l’atmosphère précambrienne était de 10 à 1000 fois l’actuelle. L’origine de ce CO2 est mieux cernée que celle du méthane, et surtout liée au volcanisme. L’oxyde nitreux pourrait être d’origine biologique dès que les micro-organismes sont apparus. Il apparaît ainsi que durant une période couvrant au moins la moitié de l’histoire de la Terre (depuis sa formation il y a 4,567 Ga jusqu’à 2,5-2,0 Ga) l’atmosphère fut très riche en gaz à effet de serre. Pendant cette période la teneur en oxygène était très basse (0,0001% de la teneur actuelle) comme l’indiquent les minéraux cités ci-dessus qui ne peuvent se former qu’en la quasi absence d’oxygène. Cet oxygène deviendra plus abondant (0,1%) à la limite Archéen/Protérozoïque vers 2,5 Ga, pour atteindre des valeurs proches de l’actuelle dès le Cambrien (il y a 0,541 Ga). C’est avec la photosynthèse suite à l’apparition des cyanobactéries que cet oxygène est produit autour de 2,5 Ga (d’autres processus abiotiques, liés à la tectonique ont également joué de manière importante). Ainsi le faible ensoleillement d’une grande partie de la Planète fut compensé par des gaz à effet de serre sans que cela n’empêchât la Vie de se développer pleinement (prolifération de procaryotes, et plus tard apparition des eucaryotes).

Les climats soufflent le chaud et le froid

Que s’est-il passé après ce long épisode chaud avec une atmosphère de composition variable mais toujours riche en gaz à effet de serre ? Avec l’apparition des premiers organismes non microbiens à la transition Précambrien/Cambrien (vers 0,541 Ga) il est possible de reconstituer les environnements de dépôts de manière plus précise et de suivre leurs évolutions jusqu’à aujourd’hui. Ces données faunistiques et floristiques sont complétées de très nombreuses données notamment de géochimie (par exemple isotopes du carbone, de l’oxygène, de l’azote, du soufre, du strontium, etc.), de physique (géochronologie, paléomagnétisme, stratigraphie magnétique etc.) et de biologie (biomarqueurs, micro- et nannofossiles, alcénones, stomates, etc.). Il apparaît que le climat de la Terre a oscillé entre deux modes principaux suivant une périodicité d’environ 150 Ma[9] : un mode chaud (‘greenhouse’ ou ‘hothouse’) et un mode froid (‘icehouse’), ce dernier avec ou sans glaciations. Citons les trois glaciations majeures du Paléozoïque (ou Ere Primaire), à savoir celle de la fin de l’Ordovicien autour de 444 Ma, celle du Carbonifère à 320 Ma qui s’achève à la fin du Permien vers 280-255 Ma connue sous le nom de ‘glaciation gondwanienne’ omniprésente sur les continents de l’hémisphère sud, et les glaciations plus récentes du Plio-Quaternaire qui débutent il y a environ 15 Ma au Miocène dans l’hémisphère sud avec la formation de l’Antarctique, et il y a 2,5 Ma au Pléistocène dans l’hémisphère nord avec la formation de l’Arctique et l’alternance d’épisodes glaciaires et interglaciaires. Les glaciations phanérozoïques furent précédées de plusieurs autres à la fin du Néoprotérozoïque (Précambrien final) dont la fameuse glaciation marinoenne il y a 635 Ma à l’origine de la fameuse théorie de la ‘Terre boule de neige’ avec des températures d’environ -40°C.[10] Outre ces glaciations spectaculaires, des épisodes froids sont également présents, au moins tout au long de l’histoire phanérozoïque, par exemple à la limite Frasnien/Famennien (Dévonien Supérieur) marquée par un refroidissement de 8° à 10°C des océans qui mena à une extinction majeure des organismes. Dans le détail il y eut deux refroidissements qui s’accompagnèrent d’une diminution de 1500 ppm[11] du CO2 atmosphérique pendant 1 à 3 Ma avec une baisse de 3° à 4°C, puis de 4° à 7°C des températures des eaux équatoriales.[12] Des épisodes particulièrement chauds ont également été mis en évidence au cours du Phanérozoïque, citons une augmentation de 10°C à la transition Permien/Trias avec une atmosphère présentant des températures de +50 à +60°C pendant 5 millions d’années et des températures océaniques de surface de +40°C. L’océan Crétacé est à +37°C, bien au-dessus des températures océaniques actuelles au niveau de l’équateur. Ces épisodes chauds sont toujours bien représentés au Cénozoïque avec des périodes dites ‘hyperthermales’, à la limite Paléocène/Eocène, à l’Eocène inférieur, à l’Eocène moyen, au Miocène moyen et plus récemment au Quaternaire avec le Pléistocène et surtout pour la période historique avec les optima climatiques de l’Holocène, Romain, Médiéval et Actuel.[13] Ces épisodes chauds sont bien étudiés, celui de la limite Paléocène/Eocène (54,98 Ma) a par exemple duré près de 200 000 ans au cours desquels un rapide dégazage de CO2 (et CH4) a rejeté dans les océans et l’atmosphère 2000 à 6000 milliards de tonnes de carbone en 20 000 ans. La température augmenta de 5°C aux tropiques et 8°C aux hautes latitudes dans l’océan profond et l’océan fut acidifié avec un pH de 7,6 et la biodiversité fut touchée. Le taux de CO2 estimé était de 1800 ppm et le niveau de la mer fut plus élevé de 6 m.[14]

Notre atmosphère a toujours été riche en CO2 (jusqu’il y a peu)

Il est évidemment impossible de mesurer précisément les teneurs en CO2 (et autres gaz à effet de serre) et la température au cours des temps géologiques. On connaît néanmoins la plupart (mais sans doute pas tous) des mécanismes qui ont opéré, de sorte que des modélisations sont possibles.[15]  Ces modèles intègrent plus d’une dizaine de processus majeurs, à savoir taux de l’altération continentale des silicates (équations biochimiques), flux de CO2 volcanique intrusif ou effusif, flux de CO2 métamorphique, processus diagénétiques affectant les roches carbonatées, taux d’enfouissement ou de prélèvement du carbone organique et inorganique, orogenèses etc. De très nombreux indicateurs ou ‘proxies’ sont utilisés pour contraindre ces processus. Malgré la grande complexité du problème posé l’ensemble des modèles issus de ces études montrent que la teneur en CO2 a toujours été plus élevée depuis au moins le Cambrien il y a 541 Ma que les teneurs actuelles liées aux cycles glaciaires et interglaciaires. Les fluctuations sont bien la règle et les teneurs en CO2 atmosphérique variaient entre 3000 et 7000 ppm, de même l’acidité des océans était également plus forte avec des pH compris entre 7,2 et parfois 8,0. A comparer avec les teneurs atmosphériques récentes en CO2 qui ont respectivement varié de 180 ppm à 280 ppm au cours des cycles glaciaires et interglaciaires du Quaternaire. La période actuelle est donc ‘anormale’ d’un point de vue géologique puisque les teneurs en CO2 sont bien inférieures à 500 ppm et n’ont été rencontrées qu’une seule fois au cours du Carbonifère/Permien. Il semble même qu’il n’y a pas ‘géologiquement’ de lien entre teneur en CO2 et glaciation, la glaciation ordovicienne, très brève, avec une température terrestre ayant diminué de 3°C présentait une teneur en CO2 d’environ 4500 ppm. Pour résumer une courbe d’évolution du CO2 établie à partir d’un modèle avec une résolution temporelle comprise entre 10 et 30 millions d’années (modélisation GEOCARB III, se reporter à la figure ci-dessous) montre que la teneur en CO2 était 15 à 25 fois supérieure à l’actuelle au cours du Paléozoïque, de même ordre de grandeur que l’actuelle au cours d’une partie du Carbonifère et 3 à 8 fois supérieure à l’actuelle au cours du Mésozoïque, avant diminuer progressivement au cours du Tertiaire.

Qui pilote le CO2 à l’échelle géologique ?

La courbe d’évolution du CO2 résultant de l’ensemble des modèles est confrontée aux données géologiques à diverses échelles. Tentons de voir pourquoi la teneur en CO2 a diminué d’un facteur 10 du Paléozoïque au Quaternaire avec des valeurs basses au Carbonifère.  A cette diminution qui démarre précisément à la limite Silurien/Dévonien correspond une évolution biologique majeure des plantes avec les bryophytes et les ptéridophytes : pour la première fois elles envahissent les continents en formant des forêts.[16] Elles ‘capturent’ le CO2 à travers la photosynthèse (à raison d’environ 60GtC/an, bilan photosynthèse et respiration) et déstockent progressivement le CO2 de l’atmosphère pendant près de 150 Ma, jusqu’au Carbonifère. En même temps elles amorcent ‘la pompe à CO2’ liée à l’hydrolyse ou altération des silicates des parties émergées qu’elles ont envahi.[17] Le taux de CO2 compris entre 3000 et 7000 ppm (suivant les modèles considérés) au Paléozoïque inférieur diminuera jusqu’à environ 300 ppm à la transition Carbonifère/Permien avec une baisse de 8°C de la température atmosphérique. Dans le détail la relation température et CO2 est assez complexe. C’est par exemple ce que montrent les archives géologiques, au cours du Dévonien[18] (soit de 419 à 359 Ma) : on observe un découplage de l’évolution climatique de celle de la teneur en CO2 durant cette période de 60 Ma, la teneur atmosphérique en CO2 a baissé très significativement de 6300 ppm à 2100 ppm au cours de cette longue période sans aucun refroidissement (excepté à la limite Frasnien-Famennien, cf. ci-dessus), la température fluctuant très faiblement autour de 24-22°C. A la fin du Permien le supercontinent (‘la Pangée de Wegener’) s’est formé et les rides médio-océaniques vont ensuite le disloquer dès le Trias (début du Mésozoïque) en créant notamment l’Océan atlantique. Cette fragmentation s’accompagne d’une activité volcanique intense, qui est le moteur des rides, et d’un rejet de CO2 dans l’atmosphère dont la teneur passe à 2000 ppm, la température atmosphérique est plus élevée par rapport l’actuelle de 2°C à la fin du Jurassique et de 8°C à la fin du Crétacé. A nouveau l’activité des plantes, cette fois-ci avec la contribution majeure des gymnospermes et des angiospermes, va consommer ce CO2 qui diminuera régulièrement au cours du Mésozoïque et du Cénozoïque tout en restant à une teneur plus élevée que la concentration actuelle. Au Cénozoïque un refroidissement notable s’amorce et conduira surtout à partir de l’Oligocène aux âges glaciaires du Quaternaire. Cette période est cependant interrompue par plusieurs évènements hyperthermaux, évoqués précédemment, avec chaque fois une augmentation de la température d’environ 5°C suite à l’injection de CO2 et de CH4 dans l’atmosphère pendant des dizaines à centaines de milliers d’années. Finalement la Terre se refroidit significativement il y a 15 Ma (Miocène) et portera en permanence deux calottes glaciaires, l’une dans l’hémisphère sud (Antarctique, il y a 14 Ma), l’autre plus tard dans l’hémisphère nord (Arctique, il y a 2,5 Ma). Le taux de CO2 est au plus bas et oscille en fonction des périodes glaciaires et interglaciaires qui rythment actuellement le climat, avec de longues phases froides et de courtes périodes chaudes (comme l’actuelle).

Les données géologiques incitent à la prudence… pour interpréter la situation actuelle

A l’échelle géologique les courbes d’évolution de la concentration atmosphérique du CO2 et de la température déduite des nombreux indicateurs paléoclimatiques et des modélisations de type GEOCARB sont parallèles à celle des variations du niveau marin et de l’activité des rides médio-océaniques au cours du Phanérozoïque. La situation actuelle est géologiquement exceptionnelle avec, comme au Carbonifère/Permien, les plus faibles concentrations en CO2. Il est pourtant difficile d’établir une relation entre la température et le CO2 : au Permien la concentration atmosphérique passa sous les 210 ppm avec une augmentation de 8°C de la température et une forte diversification des plantes et des animaux. Par comparaison la modification actuelle de température n’est que de 0,5 à 0,7°C alors que le taux de CO2 est de 400 ppm, de même de la fin du Jurassique à la fin du Crétacé la température était respectivement de 2°C à 8°C supérieure à l’actuelle alors que la teneur en CO2 atmosphérique est passée de 2300 à 1000 ppm sur cet intervalle de temps.

Avant de conclure il est important de souligner que la courbe générale montrant le parallélisme entre CO2 et température à l’échelle géologique ne permet pas de conclure une relation directe de cause à effet entre ces deux paramètres suite à la résolution temporelle qui est au mieux de plusieurs dizaines de milliers d’années. En ce qui concerne la période récente qui offre une meilleure résolution temporelle dans l’étude des processus il semble que c’est bien l’augmentation de température qui induit celle de la teneur en CO2. C’est ce qu’a montré le forage de Vostok (jusqu’à 3623m, autour de 240 000 ans) en Antarctique : une analyse détaillée d’une carotte de glace a établi que c’est la température qui gouverne le CO2, ce dernier suivant l’augmentation de température avec un décalage de 800 années.[19]

En conclusion bien que l’atmosphère terrestre ait presque toujours été caractérisée par des teneurs en CO2 bien plus élevées que l’actuelle, la Vie, d’abord microbienne (bactéries et Fungi pour l’essentiel) dès le début du Précambrien il y a plusieurs milliards d’années, ensuite pluricellulaire avec notamment les métazoaires, s’est bien épanouie dans des milieux à fortes teneurs en CO2. Ces milieux ont sans cesse changé suite aux variations climatiques qui sont la règle depuis la formation de la Terre sans que cela n’affecte les processus vitaux.[20] Ces variations sont certainement plus abondantes que celles déjà mises en évidence, et seront mises à jour à mesure que la résolution temporelle ou stratigraphique s’améliore. Dans le détail à notre disposition il n’y a aucune corrélation simple ou linéaire entre taux de CO2 et la température[21] et il semble également que l’augmentation de CO2 soit une conséquence de l’augmentation de la température avec un décalage d’environ 11 mois.[22][23] Tout près de notre époque l’Optimum Climatique Médiéval nous rappelle qu’il a fait plus chaud qu’aujourd’hui pendant quelques siècles autour de l’an mil sans CO2 anthropique. Les archives géologiques nous montrent la même chose, avec des écarts de températures encore bien plus élevés que ceux estimés pour l’Optimum Climatique Médiéval. La relation température/CO2 à court terme est loin d’être élucidée.

La géologie incite donc à la prudence[24] quant à l’interprétation de la situation actuelle atypique puisqu’elle est caractérisée pour une des premières fois dans l’histoire de notre Globe par un faible taux de CO2 dans l’atmosphère.

Prof. Alain Préat

Université Libre de Bruxelles

 

Footnotes :

^ Pour plus de détails sur l’échelle chronostratigraphique internationale se reporter à http://www.notre-planete.info/actualites/4459-age-de-la-Terre ou http://www.stratigraphy.org

^ Kasting, J.F. 2011 The Faint young Sun Problem http://www.isdc.unige.ch/sf2011/slides/Kasting/Lecture 3_Faint young Sun problem.pdf

^ Knoll, A.H. 2003. Life on a Young Planet. Princeton University Press, Princeton and Oxford, 277pp.

^ Valey et al. 2014. Hadean age for a message-magma-ocean zircon confirmed by atom-probe tomography. Nature Geoscience doi : 10.1038/ngeo2075

^ Préat, A. 2015. L’oxygène : un poison pendant plusieurs milliards d’années http://www.notre-planete.info/actualites/actu_4467.php

^ Les archées sont des micro-organismes unicellulaires procaryotes (il n’y a pas de noyau dans la cellule). Se reporter à https://fr.wikipedia.org/wiki/Archaea

^ Ou gisements de fer rubané formant des minerais très riches en fer constitués de l'alternance centimétrique de lits ou lamines quartzitiques et de lits ou lamines riches en oxydes ferriques (principalement la magnétite Fe3O4 et l'hématite Fe2O3). Ils représentent 90 % du minerai de fer exploité dans le monde (ils sont très abondants entre 2,5 et 2,0 Ga, ils apparaissent vers 3,7 Ga et disparaissent vers 0,7 Ga).

^ Canfield, D.E. 2014. Oxygen, A Four Billion Year History, Princeton University Press, Oxford, 196pp.

^ Frakes, L.A., Francis, J.E., Syktus, J.I. 1992. Climates Modes of the Phanerozoic. Cambridge University Press, 274pp. Depuis lors d’autres cycles de variations climatiques à l’intérieur de ces ‘grands cycles’ ont été mis en évidence, par exemple Svenmark, H., 2007 in http://astrogeo.oxfordjournals.org/content/48/1/1.18.full.pdf.

^ Snowball Earth in Wilkipedia, https://en.wikipedia.org/wiki/Snowball_Earth.

^ 1ppm =  une partie pour un million, soit  un millionième https://fr.wikipedia.org/wiki/Partie_par_million

^ Joachimski et al. 2009. Devonian climate and reef evolution : Insights from oxygen isotopes in apatite. Earth and Planetary Science Letters, 284, 599-609. 

^ Cronin, Th.P. 2010. Paleoclimates, Understanding Climate Change Past and Present. Columbia University Press, 441 pages. 

^ Zachos , J., Pagani, M., Sloan, L., Thomas, E., Billups, K. 2001. Trends, Rhythms, and Aberration in Global Climate 65 Ma to Present. http://www.pik-potsdam.de/~stefan/Lectures/paleoklima/Zachos_etal_Science_2001.pdf

^ notamment Modélisation GEOCARBhttp://earth.geology.yale.edu/~ajs/2001/Feb/qn020100182.pdf https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Phanerozoic_Carbon_Dioxide.png

^ Algeo T.J., Ingall, E. 2007. Sedimentary Corg :P ratios, paleocean ventilation and Phanerozoic atmospheric pO2. http://homepages.uc.edu/~algeot/Algeo-Ingall-Palaeo3-CorgP-2007.pdf 

^ Mackenzie, F.T., Anderson, A.J. 2013. The marine carbon system and ocean acidification during Phanerozoic time. Geochemical Perspectives, 2/1, April 2013, 227pp.

^ Le Hir, G., Donnadieu, Y., Goddéris, Y., Meyer-Berthaud, B. Ramstein, G., Blakey, R. 2011. The climate change caused by the land invasion in the Devonian. Eath and Planetray Science Letters, 310, 203-212.

^ Caillon, N. et al. 2003. Timing of atmospheric CO2 and Antarctic temperature changes across Termination III. Science, 299, 5613, 1723-1731.

^ Préat, A. 2016. L’Histoire naturelle est chaotique, la biodiversité aussi…http://www.notre-planete.info/actualites/actu_4510.php

^ Flageollet, C. 2010. Le réchauffement climatique en Europe. Depuis quand ?, Pourquoi ? De Boeck, 140pp.

^ Hulum, O., Solheim J.E., Stordahl, K. 2011. Identifying natural contributions to late Holocene climate change. Global and Planetary Change, 79, 145-156, http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0921818111001457

^ Scaffetta, N. 2011.Testing an astronomically based decadal-scale empirical harmonic climate model versus the IPCC (2007) general circulation climate models. Journal of Atmospheric and Solar-Terrestrial Physics, 80, 124-137, http://scienceandpublicpolicy.org/images/stories/papers/reprint/astronomical_harmonics.pdf

^ Préat, A. 2015. Climate Change. The Rule in the Geological Record, http://www.ulb.ac.be/sciences/dste/sediment/pages_perso/Preat_fichiers/climate_change_dec2015_Ac.pdf

Melvin

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il y a 28 minutes, Melvin a dit :

Concernant les forêt, il faut lire cela :

Déforestation : le plus gros des mensonges médiatiques

4 novembre 2017

Par Rémy Prud’homme, Professeur des universités (émérite)

Le champ du climat est fertile en bourdes et mensonges officiels. Dans la petite collection que je fais de ces désinformations, la plus belle pièce était sans doute le rapport d’une commission présidée par Mme Lepage et publiée sous le timbre de la République, qui affirmait que dans le monde en 2014 l’électricité photovoltaïque représente 10% de la production électrique : le vrai chiffre est 0,8%. Madame Lepage multiplie la réalité par douze pour l’aligner sur ses rêves ou sur sa propagande.

 

Il est assez difficile de trouver des infos fiables en la matière, mais la réalité a l'air bien différente.

D'après ce site : https://www.planetoscope.com/solaire/211-production-mondiale-d-energie-solaire-photovoltaique-en-kwh-.html

On produit chaque année 1035,9 TWh d'énergie solaire photovoltaïque dans le monde.

La production mondiale d'électricité en 2012 a été de 22 613 TWh.

donc 1035.9 / 22613 = 4.6 % et non 0.8 %

Et il faut savoir que la production photovoltaïque augmente fortement ces dernières années. Même si les chiffres de Lepage sont faux, on arrivera sans doute bientôt à 10%.

 

il y a 28 minutes, Melvin a dit :

C’est déjà beaucoup. Mais on a trouvé bien plus gros : une multiplication par mille.

Sur le très officiel site des Républicains En Marche, à la rubrique climat, un titre énorme (avec une faute d’orthographe qui ne l’est guère moins) : Qu’est-ce qu’il se joue réellement aujourd’hui au niveau mondial ?  Et cette affirmation : « 1 km2 de forêt disparaît à chaque seconde dans le monde », dont il est facile de vérifier son caractère fallacieux.

1 km2 par seconde égale 31,5 millions de km2 par an. La meilleure source sur les forêts du monde et leur évolution est un rapport de la FAO (l’Agence des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) intitulé: Evaluation des ressources forestières mondiales 2015. Il évalue la surface forestière du globe à 41 millions de km2. Et la disparition forestière annuelle à 0,08% de ce total, soit 33 milliers de km2.


Là encore la réalité est sans doute ailleurs...

https://www.planetoscope.com/forets/274-deforestation---hectares-de-foret-detruits-dans-le-monde.html

Ce n'est pas 33000, mais "De 130 000 à 150 000 km2 de forêt disparaissent chaque année, soit environ 15 millions d'hectares. Cela signifie que chaque année, nous détruisons en forêt, l'équivalent de la surface de la Belgique représentant 4,1 trilliards de dollars de services écosystémiques gratuits, soit 594 $ par personne. De 1990 à 2010, la déforestation a représenté 4 fois la superficie de l'Italie. Toutes les minutes, 2400 arbres sont coupés. En 2015, ce sont 18 millions d'hectares de forêts qui ont été perdus."

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Il y a 2 heures, Kristo a dit :

 

Il est assez difficile de trouver des infos fiables en la matière, mais la réalité a l'air bien différente.

D'après ce site : https://www.planetoscope.com/solaire/211-production-mondiale-d-energie-solaire-photovoltaique-en-kwh-.html

On produit chaque année 1035,9 TWh d'énergie solaire photovoltaïque dans le monde.

La production mondiale d'électricité en 2012 a été de 22 613 TWh.

donc 1035.9 / 22613 = 4.6 % et non 0.8 %

Et il faut savoir que la production photovoltaïque augmente fortement ces dernières années. Même si les chiffres de Lepage sont faux, on arrivera sans doute bientôt à 10%.

 


Là encore la réalité est sans doute ailleurs...

https://www.planetoscope.com/forets/274-deforestation---hectares-de-foret-detruits-dans-le-monde.html

Ce n'est pas 33000, mais "De 130 000 à 150 000 km2 de forêt disparaissent chaque année, soit environ 15 millions d'hectares. Cela signifie que chaque année, nous détruisons en forêt, l'équivalent de la surface de la Belgique représentant 4,1 trilliards de dollars de services écosystémiques gratuits, soit 594 $ par personne. De 1990 à 2010, la déforestation a représenté 4 fois la superficie de l'Italie. Toutes les minutes, 2400 arbres sont coupés. En 2015, ce sont 18 millions d'hectares de forêts qui ont été perdus."

Tu n'as fait que la moitié du boulot :

A la déforestion (perte), il faut maintenant que tu rajoutes les gains (expansion de forêt, reboisement) pour avoir un bilan digne de ce nom.

Melvin

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Il y a 2 heures, Melvin a dit :

Tu n'as fait que la moitié du boulot :

A la déforestion (perte), il faut maintenant que tu rajoutes les gains (expansion de forêt, reboisement) pour avoir un bilan digne de ce nom.


Ok, ces infos sont aussi dans le lien mis ci-dessus :

"La déforestation s’est produite au rythme de 130 000 km2 (13 millions d’hectares) par an en moyenne de 1990 à 2005 (= la Grèce), Mais ce chiffre de 13 millions d'hectares est trompeur car il tient compte des surfaces replantées et de l’expansion naturelle des forêts dans certains pays et régions. Ainsi, si on tient compte des hausses et des pertes estimées, la perte nette totale de superficie forestière sur la période 1990-2000 était d’environ 89 000 km2 par an.

Sur la période 2000-2005, la perte nette totale de superficie forestière a été un peu moins forte, avec 73 000 km2 par an, soit l’équivalent de 200 km2 de forêt par jour.

Globalement donc, les forêts replantées sont très loin de remplacer les forêts naturelles primaires : souvent composées d’une ou deux essences dédiées à l’industrie papetière, les forêts replantées sont d’une pauvreté écologique affligeante."

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Lu sur https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2017/11/10/dusseldorf-tag-eins/#more-14447 :

"Publié le 10 novembre 2017 par Benoît Rittaud

La première journée de la « Contre-COP23 » de Düssldorf organisée par EIKE a été une belle réussite. J’espère que nous autres climato-réalistes saurons faire aussi bien le 7 décembre.

Vu l’heure qu’il est (plus de 2 heures du mat’, alors qu’on commence demain à 9 heures), je ne vais pas faire trop long.

Nous avons eu droit aujourd’hui à plusieurs exposés de qualité, chacun dans son style. Marc Morano, ce matin, nous a régalé avec son recensement de prédictions contradictoires des carboncentristes : le réchauffement climatique induit plus de neige/moins de neige, plus de crimes/moins de crimes, et autres prophéties contradictoires tout droit sorties de Nostradamus qui ne perdent pas le nord. Mark a clairement identifié l’un des signes caractéristiques des pseudosciences : annoncer tout et son contraire pour, après coup, pouvoir toujours affirmer qu' »on avait prévu » ce qui est arrivé. Bravo à lui.

Une remarque a spécialement retenu mon attention lors de cette journée : l’idée que la disposition d’esprit des élites scientifiques, politiques et journalistiques face à la question climatique ressemble beaucoup à celle qui avait cours à l’époque de l’Allemagne de l’Est. Un rapprochement proposé par plusieurs personnes ayant vécu sous le régime de la RDA, où tout le monde savait à quoi s’en tenir quant au caratère dysfonctionnel de l’État mais où chacun se gardait de le dire tout haut. Comprendre comment un pays entier a pu se construire sur une fiction à laquelle personne ne croyait et pourtant durer plusieurs décennies serait sûrement d’un grand intérêt pour décrire les mécanismes psychologiques à l’œuvre dans l’acte de foi climatique qui anime tant de nos scientifiques et de nos politiques d’aujourd’hui.

L’exposé que j’ai préféré a été celui présenté par Pamela Klein et Niklas Mörner, sur le niveau des mers aux îles Fidji. Ils ont mené une véritable enquête policière pour déterminer une tendance globale à l’échelle de quatre siècles sur les variations du niveau  marin dans cette région. (La tendance ? En gros : zéro.) Les Fidji sont le pays hôte de la COP23 qui se déroule à quelques kilomètres d’ici, ce qui donne un relief particulier au fait que les « alertes » sur la submersion prochaine de ces îles ne sont rien de plus que de la communication journalistique. Il est toujours plaisant de voir une analyse fondée sur des observations directes,  précises et étayées en un endroit particulier. Ça nous change agréablement des « moyennes » climatologiques qui prétendent tirer des conclusions générales à partir de données en réalité très disparates.

L’exposé que j’ai présenté  a confirmé aux yeux de la communauté climato-réaliste mon statut de « philosophe » qui m’avait été attribué à Londres l’an passé. Plus précisément, me voilà définitivement considéré comme un « philosophe français » — apparemment un compliment. « Seul un Français pouvait faire un exposé pareil », m’a-t-on dit après ma présentation. Venant d’Allemands, qui sont quand même de la patrie de Kant, de Marx, de Nietzsche et de Freud, ça fait quand même un peu bizarre, mais qu’on se le dise : nous autres frenchies avons la réputation d’être des penseurs irremplaçables, à la fois utiles et uniques en leur genre. Ne me demandez pas si je suis d’accord : je n’en sais rien, et sans doute seuls des étrangers peuvent avoir un avis pertinent sur la question.

Demain (enfin… tout à l’heure), the exposé sera celui d’Henrik Svensmark et Nir Shaviv sur les rayonnements cosmiques. De mon point de vue, Svensmark est celui qui est le plus proche de disposer d’une théorie crédible sur l’évolution du climat. Je suis vraiment impatient de l’entendre, et j’espère avoir l’occasion de lui dire à quel point j’apprécie ses travaux. Il y aura aussi un exposé de Chris Monckton, un lord anglais très cultivé, redoutablement intelligent, excellent orateur, et à certains égards tout droit sorti du XVIIIe siècle (sans que je puisse décider s’il s’agit d’un compiment ou non). Fascinant à certains égards, le bonhome est difficile à cerner".

Melvin

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2° jour de la contre-cop 23, compte-rendu de Benoît Rittaud :

https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2017/11/10/dusseldorf-tag-zwei-die-hauptprasentation/#more-14572 :

 

"Publié le 10 novembre 2017 par Benoît Rittaud

Cette seconde journée de la conférence organisée par EIKE est l’une des plus mémorables que j’aie vécue en tant que climato-réaliste, pour une raison qui porte un nom, ou plus précisément deux : Henrik Svensmark et Nir Shaviv. Vous les avez ratés ? Vous avez tout raté.

Jusque là je regardais la théorie de Svensmark comme quelque peu inaboutie, comme au fond rien de plus qu’une piste parmi d’autres pour une explication future des évolutions climatiques alternative au tout-CO2. La théorie me semblait intéressante mais plus ou moins en sommeil, attendant des jours meilleurs, un peu comme la dérive des continents de Wegener a dû patienter quelques décennies avant de s’imposer avec la tectonique des plaques.

C’est peu dire que j’ai changé d’avis ce matin. En entendant les deux principaux « solaristes » mondiaux exposer l’état actuel de leurs travaux, les mots de Jacques Duran sur pensee-unique ont résonné à mes oreilles :

Je ne serais d’ailleurs pas étonné que le Professeur Svensmark, avec ses collègues et le Dr Shaviv de Jérusalem, reçoivent un jour le prix Nobel

Certes, Svensmark a dû en rabattre en 2011, quand les modélisateurs du climat ont cru avoir montré que le processus de nucléation par ionisation qu’il proposait pour expliquer la formation des nuages à partir des rayonnements cosmiques ne fonctionnait pas. (Vous ne saisissez pas de quoi je parle ? Alors foncez voir sur pensee-unique, tenez je vous remets le lien, où vous trouverez d’ailleurs plusieurs des courbes que Svensmark nous a montrées.) Svensmark, qui ne dédaigne pas l’autodérision, a même mis dans son diaporama une photo de pierre tombale agrémentée du texte : « Théorie des rayonnements cosmiques : 1995-2011 ».

Parce qu’en 2011, les choses allaient plutôt mal. Non pas que tout s’était effondré : les corrélations très nettes qui apparaissent entre la courbe de l’activité solaire et de nombreux indicateurs du climat passé de par le monde n’avaient pas brutalement disparu. Le problème était de proposer un mécanisme physique crédible articulant les deux, et c’est là que Svensmark avait essuyé un revers : pour fabriquer un nuage, il est nécessaire que la vapeur d’eau puisse se coller à des particules suffisamment grosses, et il lui a fallu du temps pour comprendre comment former celles-ci à partir des rayonnements cosmiques.

Aujourd’hui, il semble que ce soit chose faite. La théorie de Svensmark est si fine qu’elle est testable à l’échelle de quelques heures, à l’aide des variations ponctuelles de l’activité solaire.

Avant de donner le prix Nobel à Svensmark, pour citer à nouveau Jacques Duran, « sans doute faudra-t-il attendre que tout le battage médiatique sur l’effet de serre soit retombé et que les innombrables polémiques soulevées par cette découverte se soient calmées. » Il n’empêche que les avancées présentées ce matin pavent le chemin pour une gloire scientifique qui, à terme, pourrait être de première grandeur, rehaussée encore par l’immense opposition à laquelle Svensmark et ses collègues auront dû faire face.

J’ai posé la question du lien entre ces travaux et la fameuse expérience CLOUD, et ai été surpris de constater que Svensmark ne semblait pas considérer cette expérience du CERN comme complémentaire à ses propres travaux. Pour lui, le rôle de l’ammoniac, c’est un truc de physiciens de l’atmosphère qui ne le concerne que de loin.

Et les climatologues carbocentristes, que pensent-ils de tout ça ? À cette question Shaviv a répondu, un sourire en coin : « Ils ne parlent pas de ce que nous faisons, je ne sais pas pourquoi. Heu… en fait, je crois que je sais pourquoi ! Mais bon, ils n’en parlent pas… » Un tel silence étonne, surtout qu’il contraste fortement avec les attaques dont ils avaient fait l’objet en 2011. Le dernier rapport du GIEC, postérieur aux nouvelles découvertes des « solaristes », est muet sur ces avancées, pourtant publiées comme il se doit dans des revues à comité de lecture. Je suis assez tenté de croire que ce silence est le signe que les résultats sont hautement dérangeants et qu’aucune parade sérieuse n’a encore été trouvée pour y faire face.

Si la science climatique se déroulait de façon normale (au sens courant, non kuhnien), les résultats de Svensmark et des solaristes susciteraient probablement l’enthousiasme de toute une partie de la communauté scientifique mondiale. La théorie est d’une élégance qui la rapproche des plus grandes théories scientifiques : des mécanismes clairs imaginés à partir de données réelles, testés par des expériences de laboratoire et fondés sur une physique cohérente, le tout permettant de reconstituer avec une grande économie de moyens tout un pan du climat passé à l’échelle globale. L’ampleur des échelles temporelles est elle aussi extraordinaire : de quelques heures à plusieurs dizaines de millions d’années.

Quand on pense qu’en même temps, à la COP23, ils ont dû avoir droit à de la soupe à la Greenpeace… On les plaindrait presque ! Ce matin, ce n’était pas à Bonn mais à Düsseldorf qu’il fallait être. Ce matin, la science était belle".

Melvin

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Le ‎08‎/‎11‎/‎2017 à 16:38, Kristo a dit :

Il est assez difficile de trouver des infos fiables en la matière, mais la réalité a l'air bien différente.

D'après ce site : https://www.planetoscope.com/solaire/211-production-mondiale-d-energie-solaire-photovoltaique-en-kwh-.html

On produit chaque année 1035,9 TWh d'énergie solaire photovoltaïque dans le monde.

La production mondiale d'électricité en 2012 a été de 22 613 TWh.

donc 1035.9 / 22613 = 4.6 % et non 0.8 %

Et il faut savoir que la production photovoltaïque augmente fortement ces dernières années. Même si les chiffres de Lepage sont faux, on arrivera sans doute bientôt à 10%.

 

https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/100-renouvelable-pour-pas-plus-cher-fastoche/

Melvin

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Pfff, Jancovici... un pro-nucléaire notable...

De toute façon, le nucléaire est sur le déclin et est devenu plus cher que les renouvelables, et ce ne sont pas ses articles qui pourront inverser la tendance...

 

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http://www.papergeek.fr/en-2016-lenergie-solaire-devient-moins-chere-que-celle-issue-du-petrole-et-du-charbon-13567

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Je ne pense pas qu'il faille faire des comparaisons avec des moyennes européennes puisque notre situation est différente de celle des autres pays. Dire que le nucléaire est cher au niveau européen ne veut pas dire qu'il soit cher en France. C'est comme si tu disais qu'un salarié français était trop payé quand on regarde des moyennes mondiales des salaires.

Modifié par Melvin

Melvin

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    • Intéressant comment ils insistent énormément sur le fait qu'un film à été fait sur sa vie. Ils en font un argument d'autorité, alors que ce film raconte surtout comment le programme de la cia auquel se monsieur a participé a été une vaste fumisterie new age qui a pu prospéré dans un contexte de guerre froide.
    • Tomes 1 et 2 de Gerard Bakner en un seul lot. Le tome 2 est toujours sous cello, strictement neuf. Le tome 1 n'est plus sous cello, en excellent état. Prix demandé pour les 2 tomes: 70 euros fdpi avec envoi via mondial relay, règlement par paypal.    
    • A vrai dire ce qu'apporte la relativité générale sur cette question ce n'est pas que tous les référentiels se valent mais plutôt qu'aucun astre ne tourne autour d'un autre : la terre évolue en ligne droite... dans un espace courbé par la masse du soleil. Le Soleil n'exerce plus de "force" sur la Terre, c'est sur l'espace que sa masse agit. Ce qui est intéressant d'ailleurs d'ailleurs car je pense que pour beaucoup d'entre nous cette "force de gravité" est une réalité, alors que finalement on pourrait dire que c'est un "croyance" qui a été "débunké" depuis Einstein. Et aussi, à strictement parler, si on prend les lois de Newton le soleil et la terre forment un système et tournent tous les deux autour d'un même point. Et comme le Soleil est bien plus massif que la Terre ce point est très proche du centre du soleil. Donc dire que la Terre tourne autour du soleil est en fait une approximation.
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