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Les Signes de l'Existence de la Réalité


Patrick FROMENT

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Le philosophe Marc Vivenza a écrit deux essais très intéressants. Un sur Nagajurna :

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Je viens de terminer la lecture de cet ouvrage d'une grande profondeur (normal pour un traité sur la vacuité ;) ). De très nombreuses références, qui prouvent la multiplicité d'approche des différentes écoles. Il faut s'accrocher à chaque mot pour tenter de comprendre le sens des doctrines référencées, c'est complexe. Mais comme les moines mâdhyamika indiens pensaient "qu'il n'y avait finalement rien à comprendre", me voilà rassuré. mdr

Quelques extraits (de formulation simple) au hasard de mes notes :

« Rendre perceptible l’imperceptible vérité, comprendre que tout échappe à la compréhension, c’est là le sens réel de la Voie du Milieu ; Voie au contenu invisible car situé nulle part. » (p. 13)

« Chaque chose est une instantanéité, parce qu’elle n’existe qu’au moment de sa production. On ne peut séparer en elle le caractère de l’apparition de celui de la disparition.

« Le moi n’est donc que la série successive des phénomènes qui, par leur simultanéité, créent l’illusion de la permanence. » (p. 42)

« La Voie du Milieu nâgârjunienne […], c’est une formulation souveraine et libératrice face à la difficile et, disons-le, irrésolue question consistant à connaître l’exacte vérité entre les opinions opposées. » (p. 45)

« [Le principe d’impermanence.] Qu’énonce ce principe, que révèle cette loi ? Tout simplement que le réel n’est pas fixe, qu’il est en transformation perpétuelle, qu’il change, se modifie, qu’il est entraîné dans le grand fleuve du devenir et du mouvement. » (p. 47)

« Pour la doctrine de la Voie du Milieu, la pensée pas plus que la matérialité n’ont de réalité, l’expression du Bouddha au sujet de la pensée veut uniquement exprimer que la pensée "joue un rôle prépondérant, nullement que l’objet de la connaissance doive être nié et qu’il n’existe que la pensée ou connaissance sans objet" ». (p. 51)

Il y en a 237 pages comme ça... :D

C. G.

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Un mot pour Kristo : percevoir la lumière réfléchie (l'image de la pomme, ou plutôt "une partie des représentations possibles de la pomme" car les "images" de la pomme se propagent plutôt dans l'espace à la façon d'ondes sphériques et sa prétendue "couleur" ne devient du "vert" que grâce à la conscience d'un observateur) c'est un peu analogue à "recevoir un coup de marteau" (d'un point de vue sensoriel) : et si ce coup n'était justement que la perception de ce que le marteau n'est pas ?

Je mets ci-dessous en copie ce passage de l'un de mes messages édité dans un autre sujet :

"Le vide n'est pas vide. Dans le vide il y a ce qu'on appelle un champ, un champ quantique, qui en l’occurrence s'appelle un champ de Higgs, qui est un champ homogène, une sorte d'éther si vous voulez [...].

Quant à la masse, ce serait donc une propriété secondaire des particules et non une propriété intrinsèque. La masse n'est plus une propriété des objets mais une grandeur qui résulte de leur interaction avec le vide... qui n'est pas vide". Étienne Klein

Bref, même les particules de ton marteau, Kristo, n'ont pas de masse qui soit une propriété intrinsèque. Ton coup de marteau et ce qui en résulte existent par le champ de Higgs, ils mettent en évidence une sorte d'éther cosmique ;) . Je ne me trompais pas en suggérant que ton coup de marteau révélait au moins en partie ce que le marteau n'est pas :whistle: . Témoignant de l'importance du vide, la masse de ton marteau (sa "réalité physique" selon toi) ne résulte que d'une propriété secondaire. Na ! mdr

(On s'marre hein !)

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"Les trois premiers chapitres de la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel ont pour sujet commun l'attitude de la conscience. Celle-ci s'élève de la certitude sensible à la perception, puis accède à l'entendement, qui permet le passage à la conscience de soi." :

Cliquez : Conscience - Hegel

Cliquez ici : Conscience de soi - Hegel.

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Je sais ce qu'il me reste à faire, je vais prendre mon marteau et aller m'occuper du chat. On va voir s'il est vivant ou mort ! S'il survit j'irai l'enterrer vivant dans le champ de Higgs.

Et si Hegel essaie de s'interposer, il aura affaire à moi !

mdr , bien vu !

Au fait Kristo, sais-tu que c'est toi qui, dans le forum de VM, a fait la première citation relative à Nâgârjuna ? Comme quoi... :D

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La philosophie de Nagarjuna a été taxée tantôt de nihilisme, tantôt de relativisme et tantôt de scepticisme absolu.

La plupart des érudits bouddhistes récusent ces trois qualificatifs même si, à mon sens, il y a bien des traces de relativisme et de scepticisme dans la philosophie de Nagajurna.

Le but du système de Nagarjuna est de démontrer l’absence d’existence en soi des phénomènes et du soi… Pas simple d’ailleurs à comprendre cette notion d’absence d’existence en soi (tout est dans le "en soi").

Notons que si Nagarjuna déconstruit l’idée d’un soi, il s’attarde peu sur le concept de conscience (vijnana en sanscrit), concept que d’autres philosophes bouddhistes vont retravailler quelques siècles plus tard (par exemple Asanga et son demi frère Vasubandhu, les philosophe du Cittamatra (Ecole de l’esprit seul)).

En effet, quand Nagarjuna dit : "Le moi n’est donc que la série successive des phénomènes qui, par leur simultanéité, créent l’illusion de la permanence." (affirmation avec laquelle, je suis assez d’accord du reste) on peut se demander néanmoins à Qui apparait cette série successive de phénomènes et Qui (ou Qu’est ce qui) fait l’expérience de l’illusion de la permanence.

Les philosophes du Cittamatra répondront en développant, par exemple, le concept d’ Alayavijnana (la conscience fondamentale, base de tout).

Il existe bien un non-né, non-fait, non-composé et si celui-ci n’existait pas, il n’y aurait aucune évasion possible hors du né, du fait, du devenu, du composé.

Bouddha

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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La vision bouddhiste de la réalité phénoménale me semble parfaitement résumée (en mots simples) dans ce texte de Nyoshul Khen Rinpotché (un des grands maitres tibétains de la tradition du Dzogchen, décédé en 1999) :

L'illusion et la réalité

L’illusion entretenue par notre esprit est extrêmement profonde et puissante.

On peut illustrer le pouvoir de cette illusion en prenant l’exemple du rêve.

la « réalité » vécue dans nos rêves nous semble aussi vraie que celle que nous percevons en ce moment même.

Pourtant, lorsque le voile illusoire recouvrant notre esprit se dissipe, nous voyons, comme lorsqu’on s’éveille d’un rêve, que cette « réalité » n’était qu’une fiction.

Nous vivons en fait dans un rêve très long, plus long que nos songes nocturnes. Mais qu’un rêve dure quelques minutes ou une vie entière, il n’en reste pas moins un rêve. Après la mort, nous recommencerons un long rêve dans un autre monde d’existence. Ainsi se succèdent les songes aussi longtemps que l’illusion persiste.

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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