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Publié le (modifié)
il y a 33 minutes, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Ce documentaire montre parfaitement à quel point nous ne sommes jamais en contact avec la réalité mais avec une représentation de la réalité.

Je formulais un peu ça en ces termes dans ce même sujet dès 2012 (sans prétendre en rien être original à ce propos) :  

Le 20/01/2012 à 20:45, Christian GIRARD a dit :

il y a un travail perpétuel entre la perception proprement dite et son interprétation mentale 

Et ceci un an après :  

Le 15/05/2014 à 15:03, Christian GIRARD a dit :

Lorsque le phénomène est, par exemple, les émotions ressenties face à un tableau (je me limite dans mon exemple à une "œuvre d'art", mais finalement il pourrait s'agir de n'importe quoi), l'un des observateurs peut le trouver beau, un autre laid et un troisième pourra être plutôt indifférent à ce tableau. Etc. Sur la plan de la "matière", il s'agit du même tableau, sur le plan de la perception et du ressenti, les réactions sont extrêmement variables, ce qui prouve (pour faire court) qu'il y a soit des qualités intrinsèques au tableau qui échappent à la réduction matérialiste, soit que c'est la conscience propre des observateurs qui transforme "l'objet" perçu. En l'état, il y a « quelque chose » à observer mais les qualités de la « chose » varient selon le regard (le regard intérieur principalement, la construction psychique de l’observateur si tu préfères).

La beauté est-elle un phénomène ?

La forme est-elle un phénomène ?

Kristo, ton exemple avec le marteau signifie : la matière, c'est ce qui fait mal ou, plus largement selon ce point de vue, c'est parce que l'on perçoit la matière avec au moins l'un de nos sens que l'on « prouve » que matière existe. Quid des illusions sensorielles ? La moindre illusion d'optique est là pour inviter à douter de nos perceptions ou de la reconstruction mentale de la "réalité" visible. Et en tirant un peu ce fil on en arrive à appréhender le monde comme une sorte d'immense illusion se jouant de nos sens [...]

La matière n'échappe pas à cette approche. Si tu tentes de mettre un doigt dans le disque formé par une hélice tournant à très grande vitesse, tu auras une illusion de matière dense alors qu'il n'y a dans ce disque, à un moment T, principalement que du vide (de l'espace). Certains font un peu vite une analogie avec des atomes et leurs électrons tourbillonnant qui feraient office d’hélices à cette échelle (d’où la matière « tangible »). On « sait » (hum) qu’un atome est bien différent de cela mais ce que nous propose la physique quantique comme modèle pour penser l’électron (par exemple une sorte de nuage de probabilité dans lequel l’électron se dilue sans qu’on sache très précisément où il est jusqu’à ce qu’on l’observe ou qu’il interagisse) est loin de la matière telle qu’on se la figure avec l’image d’un marteau.

Etc.

Modifié par Christian GIRARD
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Publié le
Il y a 1 heure, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Ce documentaire montre parfaitement à quel point nous ne sommes jamais en contact avec la réalité

Bonjour, 

Donc tu reconnais par là qu'il y a bien une réalité...

Amic'

  • Haha 1

La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le mystère des choses (A. Einstein)

Publié le
Il y a 1 heure, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Ce documentaire montre parfaitement à quel point nous ne sommes jamais en contact avec la réalité

Bonjour, 

Donc tu reconnais par là qu'il y a bien une réalité...

Amic'

La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le mystère des choses (A. Einstein)

Publié le
Il y a 1 heure, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Ce documentaire montre parfaitement à quel point nous ne sommes jamais en contact avec la réalité

Bonjour, 

Donc tu reconnais par là l'existence d'une réalité...

Amic'

La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le mystère des choses (A. Einstein)

Publié le
il y a 9 minutes, Jean-Paul (Arsène) a dit :

Bonjour, 

Donc tu reconnais par là l'existence d'une réalité...

Amic'

🤣 Tu n'as pas du suivre les derniers messages sur le fil "Henri BROCH - Zététique - Art du doute - Science et paranormal".

 

il y a 7 minutes, Jean-Paul (Arsène) a dit :

DESOLE POUR LES REPETITIONS: MON ORDI EST DEVENU FOU...

La réalité est farceuse.

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Publié le
Le 20/05/2020 à 10:51, Christian GIRARD a dit :

Par ailleurs, la situation mondiale actuelle (pandémie, confinement, etc.) est un sacré rappel de ce qu'est la réalité empirique, on n'y échappe pas. Quand le coup de bâton (ou de marteau) frappe tout un chacun à l'échelle planétaire on comprend mieux la valeur de cet argument. 

Ouais... Je dirais plutôt que la manière très diverse dont chacune et chacun a vécu cette période a confirmé, pour moi, que nous vivons tous dans une réalité différente (une sorte de construction mentale subjective et propre à chacun).

Cette période nous a aussi  montré les rouages d'une science en action et, à quel point, cette "science en action" est aussi une construction humaine non dénuée de conflits méthodologiques, éthiques et d'intérêt.

En gros : On ne voit pas les choses telles qu'elles sont , on ne peut jamais les voir que comme on est.

  • J'aime 1

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Publié le (modifié)
Il y a 4 heures, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Ouais... Je dirais plutôt que la manière très diverse dont chacune et chacun a vécu cette période a confirmé, pour moi, que nous vivons tous dans une réalité différente (une sorte de construction mentale subjective et propre à chacun).

Il y a donc de multiples signes de l’existence de la réalité. Toi qui te poses la question depuis le début te voilà renseigné. 🙂 

Ensuite, inutile d'enfoncer des portes ouvertes : évidemment que le réel nous apparaît différemment selon nos outils perceptifs et notre construction psychique, selon que l'on soit un cloporte, une chauve-souris ou un être humain, selon les types de longueurs d'ondes que l'on peut percevoir et comment on les analyse, selon notre culture et nos aptitudes ou nos déficiences propres, etc. Ceci n'a jamais été mis en cause tout au long de ce sujet, c'en est même le cœur selon moi. 

Le vécu individuel d'une situation et autres ressentis, qu'ils soit certes différents pour chacun de nous, n'écarte pas ni n'invalide le tableau d'ensemble. 

Il y a 4 heures, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Cette période nous a aussi  montré les rouages d'une science en action et, à quel point, cette "science en action" est aussi une construction humaine non dénuée de conflits méthodologiques, éthiques et d'intérêt.

Tout à fait, qui a dit le contraire ? Cette capacité à bouger, à entrer en action de multiples façons en restant ouvert à des approches inhabituelles tout en restant prudent, à se remettre en question, à accepter la réfutabilité, à évoluer en fonction des résultats d’observations et des études, jusqu'à approcher au mieux un consensus toujours provisoire, c'est bien la preuve que la science n’est pas figée dans le temps, monolithique et sans mouvement, elle procède plutôt d'une synergie de pensées qui a un côté "organique". 

Il y a 4 heures, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

En gros : On ne voit pas les choses telles qu'elles sont , on ne peut jamais les voir que comme on est.

Cette référence à une assertion attribuée à Anaïs Nin est selon moi une vague lapalissade de plus. Si les choses n'étaient pas, comment les verrait-on ? (Et selon moi, ce verbe "voir" est extrêmement restrictif quant à ce qui se passe sur le plan cognitif.)

Par ailleurs, comment pourrait-on "voir" les choses « comme on n'est pas » ? 🧐

Modifié par Christian GIRARD
Publié le
il y a 26 minutes, Christian GIRARD a dit :

évidemment que le réel nous apparaît différemment selon nos outils perceptifs et notre construction psychique, selon que l'on soit un cloporte, une chauve-souris ou un être humain, selon les types de longueurs d'ondes que l'on peut percevoir et comment on les analyse, selon notre culture et nos aptitudes ou nos déficiences propres, etc. Ceci n'a jamais été mis en cause tout au long de ce sujet, c'en est même le cœur selon moi. 

Oui, je suis d’accord là dessus (sur ce que tu appelles le "cœur" de ce sujet) mais, en fait, nous ne tirons pas les mêmes conséquences de ce "cœur".

Je pense que le cœur de ce sujet amène à clarifier ce qu’est l’objectivité et la subjectivité et le rapport entre les deux.

Il me semble que, pour toi, il y a une délimitation claire et nette entre objectivité et subjectivité. Par ailleurs "objectivité" me semble avoir, pour toi, une connotation de "vrai" et de "réel" tandis que "subjectivité" est susceptible d’être contaminé par "illusion" et "biais". Du coup, il me semble, que dans la perspective dans laquelle tu te places, le critère d’objectivité prime sur la subjectivité (je simplifie et je schématise volontairement, hein).

Pour moi il n’y a pas de délimitation claire et nette entre l’objectivité et la subjectivité mais l'une est en quelque sorte la fille de l'autre (là aussi je simplifie et je schématise pour aller plus vite). L’objectivité nait au sein de la subjectivité. L’objectivité c’est simplement ce qui semble assez stable dans notre expérience subjective (!) pour être valable tout le temps et pour tout le monde. L'objectivité c'est donc ce qui peut faire l’objet d’un accord intersubjectif (!). Comme tu le vois je ne peux pas définir l'objectivité sans faire référence à la subjectivité. Et donc, quelque part, pour moi, c’est la subjectivité  qui prime (ou plutôt qui est "première").

Cette différence de point de vue explique beaucoup de nos incompréhensions.

... Mais nous devons avoir tous les deux raisons.... de notre point de vue ! 🙂

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Publié le (modifié)
il y a 48 minutes, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Il me semble que, pour toi, il y a une délimitation claire et nette entre objectivité et subjectivité.

Je te rassure : pas du tout ! 🙂 

 

il y a 48 minutes, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

Pour moi il n’y a pas de délimitation claire et nette entre l’objectivité et la subjectivité

Oh, je ne sais pas s'il existe quoi que ce soit d’absolument  "objectif". 

Quant à toi, tu affirmes que la seule chose dont tu sois certain c'est d'avoir une conscience (tu réécriras cela avec tes propres mots) mais est-ce bien objectif pour le coup ? 😉 

  

il y a 48 minutes, Patrick FROMENT (Shiva) a dit :

pour moi, c’est la subjectivité  qui prime (ou plutôt qui est "première").

Je ne sais pas ce qui est "premier" mais la subjectivité dépend de ce qui se passe antérieurement dans un cerveau humain pour que puisse s’exprimer ladite subjectivité.

La subjectivité est une question psychologique. Sans cerveau ou autres "supports" pour la générer (selon moi) je ne sais pas où se loge la subjectivité, et toi ? 

Modifié par Christian GIRARD

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    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
    • Bonjour, Un peu plus haut en évoquant combien l''humanité" du personnage de Mortenn CHRISTIANSEN participe de la construction de son numéro, la citation de Derren BROWN que j'avais en tête est extraite de "Notes from a Fellow Traveller", page 416 :  
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