Aller au contenu
Pas de pub non magique pour les membres du Cercle VM. Clique ici pour en savoir plus !

Recommended Posts

Publié le

Pardonnes moi Bénocard mais je ne vois pas très bien ce que tu veux démontrer avec  "Une pierre n'est pas consciente, pourtant elle existe indépendamment de la conscience."

La pierre existe-t-elle indépendamment de la conscience ? Je t'ai répondu oui (peut être)  mais ce qu'elle est (réellement :)) est certainement très loin de toutes les représentations que je peux avoir sur cette pierre.

La pierre est-elle consciente ? Là aussi je n'en sais trop rien. Même sans rentrer dans les théories animistes ou new age qui attribuent une âme et une conscience à chaque chose, j'avais entendu des développements intéressants sur le fait que même une particule doit avoir une forme de conscience embryonnaire  (le terme est certainement inapproprié mais bon) de ce que cela fait d'être une particule sinon un neutron serait incapable d'entrer en interaction avec un proton. En gros sans cette" conscience" (encore une fois le terme est inapproprié) une particule élémentaire ne pourrait pas exister.

Mais bon... Que signifie « exister » pour une particule élémentaire ?

(encore une bonne question ! :) )

 

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Pas de pub non magique pour les membres du Cercle VM. Clique ici pour en savoir plus !
Invité bénocard
Publié le (modifié)
il y a 13 minutes, Shiva a dit :

La pierre existe-t-elle indépendamment de la conscience ? Je t'ai répondu oui (peut être)  mais ce qu'elle est (réellement :)) est certainement très loin de toutes les représentations que je peux avoir sur cette pierre.

Oui ou peut-être ? Si c'est oui, peu importe que tu la perçoives correctement, si elle existe indépendamment de ta conscience c'est que ta conscience ne l'a pas créée. Et si ta conscience ne l'a pas créée, la proposition "un objet n'existe pas si personne n'en a conscience" est fausse. Ce n'est pas une question sans réponse.

il y a 13 minutes, Shiva a dit :

La pierre est-elle consciente ? Là aussi je n'en sais trop rien. Même sans rentrer dans les théories animistes ou new age qui attribuent une âme et une conscience à chaque chose, j'avais entendu des développements intéressants sur le fait que même une particule doit avoir une forme de conscience embryonnaire

Mouais pourquoi pas imaginer en effet que la conscience soit consubstantielle à la matière ? J'aime bien cette idée, c'est une alternative intéressante à l'apparition spontanée (l'émergence).

Mais la pierre, en tant qu'assemblage de particules, n'aurait, même dans ce cas (et a priori), pas plus de conscience que les particules qui la composent. Pour qu'il y ait une conscience au sens où on l'entend habituellement, il faut un certain degré de complexité, atteint seulement par les êtres vivants... jusqu'à preuve du contraire.

Modifié par bénocard
Publié le
Le 17/04/2018 à 14:57, bénocard a dit :

Oué. Plutôt tout à fait d'accord. A ceci près que le vol n'a pas attendu l'oiseau pour exister. Les poussières volent, l'eau vole, les météorites volent... Du coup il se peut que le vol existe indépendamment, sans être émergent.

Mais c'est sûr que le vol ne fait pas l'oiseau ^_^

Le vol est apparu de façon très indépendante chez différentes espèces (de plus il faut également considérer le vol plané donc sans envol depuis le sol, etc.) mais le vol volontaire de l'oiseau est quand même très différent de ce que tu évoques : une poussière emportée par le vent n'est que le jouet de forces contre lesquelles elle ne peut rien et une météorite qui trace sa route dans l'atmosphère ne fait que tomber. Qu'est-ce que de l'eau qui vole, tu penses à la vapeur ? À l'eau sous forme gazeuse ? 

Invité bénocard
Publié le
il y a 7 minutes, Christian Girard a dit :

Qu'est-ce que de l'eau qui vole, tu penses à la vapeur ? À l'eau sous forme gazeuse ? 

Oui. Des choses qui se déplacent dans l'air, ça existait avant la vie. L'oiseau s'est servi de cette possibilité.

Publié le (modifié)
il y a une heure, bénocard a dit :

Oui. Des choses qui se déplacent dans l'air, ça existait avant la vie. L'oiseau s'est servi de cette possibilité.

Disons que le phénomène existe, peut-être pas le "concept" de vol. Je peux rejoindre Shiva sur ce point. On a déjà évoqué cette question classique "Le bruit de l'arbre qui tombe peut-il exister si personne n'est là pour l'entendre ?" et mon avis est que le phénomène existe, que le son se propage et donc qu'une onde interagit avec l’environnement mais que le "bruit" est propre à l'humain, à la représentation mentale de ce son : une sensation désagréable voire douloureuse.

 

Citation

C'est tout... C'est tout... Pardon ! Cette constatation basique et vulgaire (que l'expérience consciente précède toute tentative de connaissance du monde) a des implications énormes : ça veut déjà dire que "tout ce qui en découle" comme tu dis (c'est à dire juste toute notre représentation de la réalité, excusez du peu) est soumis à toutes les imperfections, tous les biais et toutes les illusions qui peuvent être générés par notre conscience au travers des perceptions et des interprétations du mental.

Que notre interprétation de la réalité soit une gigantesque illusion, j'en conviens. Il faut faire avec (puis recadrer avec des outils appropriés, avec de la pensée, avec de la concertation : pour moi autrui existe et il m'aide à objectiver le Monde, idem pour la culture). Néanmoins Shiva, nieras-tu que l'Univers a une histoire (à chaque fois sur ce point je trouve que tu bottes en touche) ? Si tu mets cela en doute, on flirte avec ce créationnisme vertement dénoncé et pourfendu dès la première page de ce sujet (je pense à cette idée que Dieu aurait créé un Univers récemment mais qu'il lui aurait également créé un passé, factice certes mais aussi convaincant qu'un passé réel (idée intéressante s'il en est du point de vue d'un romancier du fantastique mais qui ne repose sur rien d'autre que des textes religieux et des extrapolations délirantes). La conscience à laquelle tu fais référence depuis des années est quand même essentiellement la conscience humaine (pas l'hypothétique conscience d'un photon ni celle d'une pierre, un thème que j'ai moi-même évoqué dans nos discussions) et cette dernière n'est qu'une particularité infiniment récente au regard de l'âge de notre Univers. Mon analogie avec le vol n'était pas innocente, il est très facile de se sentir planer dans sa tête. ;)

 

Citation

l'expérience consciente précède toute tentative de connaissance du monde

Je suis heureux de constater que tu admets finalement que le Monde préexiste à la conscience sinon sur quoi l'expérience consciente pourrait-elle s'exercer pour faire sa tentative de connaissance ? Je suis même d'accord pour dire qu'il s'agit d'un pari métaphysique (et pour moi ça ne veux pas dire "mets ta physique" au placard), à savoir que le Monde préexiste à la conscience et non le contraire. Si l'expérience consciente ne s'exerce pas sur un Monde préexistant alors toute tentative de connaissance dudit Monde ne peut même pas avoir lieu puisque ce Monde n'existe pas. :crazy:

 

Modifié par Christian Girard
Publié le (modifié)
Il y a 12 heures, Christian Girard a dit :

Néanmoins Shiva, nieras-tu que l'Univers a une histoire (à chaque fois sur ce point je trouve que tu bottes en touche) ?

Je ne nie pas que l’univers ait une histoire, je me pose simplement quelques questions sur les théories évolutionnistes de la conscience ou plus précisément sur la thèse d’une émergence phylogénétique de la conscience.

Je m’interroge sur ce qui est, peut être, considéré comme une évidence : la conscience serait apparue à un certain stade de l’évolution des espèces en réponse à un défi adaptatif. Elle serait donc un avantage évolutif.

Passé ces considérations darwiniennes les doutes s’accumulent : l’expérience pure, la conscience réflexive, le plaisir, la peine, les émotions peuvent-ils être considérés comme de vrais avantages évolutifs ?

Qu’est ce qu’un truc aussi bizarre que la conscience de soi vient faire dans l’évolution ? L’avantage évolutif pour l’être humain n’aurait-il pas été d’être une sorte de zombie sans réelle conscience de soi doté de fonctions cognitives efficaces centrées uniquement sur les entrées sensorielles et les réactions motrices ?

Je n’ai pas de réponse définitive à toute ces questions. En tout cas, il me semble que s’interroger sur le statut de la conscience peut amener à reconsidérer toutes les théories évolutionnistes (je dis bien : non pas à les nier mais à les reconsidérer !).

Modifié par Shiva

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Publié le

Pour compléter mon propos : Il est tout à fait possible d’exprimer du scepticisme vis à vis de certains aspects des théories évolutionnistes sans pour autant devenir amish ou créationniste :D ...Surtout quand l’évolutionnisme affirme, de plus en plus,  sa prétention à expliquer à peu près tout : l’apparition de l’univers, de la vie et de la conscience mais aussi l’histoire des idées, de l’art, des civilisations et j’en passe (il semblerait, d'ailleurs, que même la croyance en Dieu est considérée comme un avantage évolutif).

 

Au nom d’un naturalisme philosophique et d’un positivisme scientifique, on décrète donc que le substrat ultime des faits mentaux est physique, naturel, et que les déterminismes ultimes sont génétiques. 

Alexandre Gefen - Les enjeux idéologiques des théories évolutionnistes - CNRS - Université Paris 4 Sorbonne

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Invité bénocard
Publié le (modifié)
Il y a 12 heures, Christian Girard a dit :

Disons que le phénomène existe, peut-être pas le "concept" de vol. Je peux rejoindre Shiva sur ce point. On a déjà évoqué cette question classique "Le bruit de l'arbre qui tombe peut-il exister si personne n'est là pour l'entendre ?" et mon avis est que le phénomène existe, que le son se propage et donc qu'une onde interagit avec l’environnement mais que le "bruit" est propre à l'humain, à la représentation mentale de ce son : une sensation désagréable voire douloureuse.

La carte n'est pas le territoire ?

Le concept n'existe que dans un cerveau. Je ne comprends pas que tu passes du vol au concept du vol.

Le vol existait d'ailleurs à l'état embryonnaire avant l'oiseau : on en trouve les traces chez les ancêtres les poissons avec leurs nageoires. Si on remonte encore, on trouve les mouvements d'ondulation des premieres bestioles aquatiques. C'est le même concept qui a évolué, il y a bien une solution de continuité.

Il y a 5 heures, Shiva a dit :

Je m’interroge sur ce qui est, peut être, considéré comme une évidence : la conscience serait apparue à un certain stade de l’évolution des espèces en réponse à un défi adaptatif. Elle serait donc un avantage évolutif.

La conscience de l'environnement est évidemment un avantage. Quand la paramécie s'éloigne d'un milieu trop acide, c'est bon pour elle.

Il y a 5 heures, Shiva a dit :

L’avantage évolutif pour l’être humain n’aurait-il pas été d’être une sorte de zombi sans réelle conscience de soi doté de fonctions cognitives efficaces centrées uniquement sur les entrées sensorielles et les réactions motrices ?

Intéressant, cette histoire de zombie. Je me dis : s'adapter, c'est apprendre. Pour apprendre, il faut de la mémoire. Un zombie n'a pas de mémoire. Grâce à la mémoire, je peux intégrer de nouveaux comportements, en les comparant aux comportements passés.

A partir du moment où tu as cette mémoire, tu as formation d'une histoire personnelle. Ca te fait une personnalité. Tu en as conscience, et elle est associée aux mêmes enjeux que la paramécie et son acide. Juste en plus complexe.

Alors qu'un zombie est figé dans le temps.

Modifié par bénocard
Invité bénocard
Publié le
il y a une heure, Shiva a dit :

Pour compléter mon propos : Il est tout à fait possible d’exprimer du scepticisme vis à vis de certains aspects des théories évolutionnistes sans pour autant devenir amish ou créationniste :D ...Surtout quand l’évolutionnisme affirme, de plus en plus,  sa prétention à expliquer à peu près tout : l’apparition de l’univers, de la vie et de la conscience mais aussi l’histoire des idées, de l’art, des civilisations et j’en passe (il semblerait, d'ailleurs, que même la croyance en Dieu est considérée comme un avantage évolutif).

Au nom d’un naturalisme philosophique et d’un positivisme scientifique, on décrète donc que le substrat ultime des faits mentaux est physique, naturel, et que les déterminismes ultimes sont génétiques. 

Alexandre Gefen - Les enjeux idéologiques des théories évolutionnistes - CNRS - Université Paris 4 Sorbonne

Je comprends la critique, de fait c'est agaçant ces gens qui croient avoir tout compris. C'est toujours agaçant. Parce qu'on sait dans le fond que c'est pas vrai.

Par contre, au lieu d'opposer des théories farfelues, je pense que ce serait plus efficace de montrer leurs limites, en partant de leur point de vue et pas en le niant. C'est qu'ils ont des arguments très forts, les bougres.

Publié le
il y a 32 minutes, bénocard a dit :

Par contre, au lieu d'opposer des théories farfelues, je pense que ce serait plus efficace de montrer leurs limites, en partant de leur point de vue et pas en le niant. C'est qu'ils ont des arguments très forts, les bougres.

Les arguments sont considérés forts ou faibles par rapport à un certain cadre de référence. 

Pour juger de la valeur d’une théorie, il est bon de s’intéresser à ses forces et à ses limites certes mais, aussi, de s’interroger sur le cadre de référence qui rend la proposition vraie ou fausse.

L’avantage des théories que tu appelle "farfelues" est qu’elles font, souvent, voler en éclat le cadre de référence habituel (et c’est, d’ailleurs, souvent, au regard de ce cadre de référence habituel (ou dominant) qu’une théorie est jugée farfelue). Les théories farfelues obligent donc à imaginer un autre cadre de référence. L’exercice est toujours intéressant et stimulant.

Par ailleurs l’un empêche pas l’autre. Je veux dire : Montrer les limites d’une théorie ou d’un cadre de référence (le matérialisme, par exemple) n’empêche pas d’explorer d’autres théories fussent-elles jugées farfelues (l’idéalisme et tous ses avatars, par exemple).

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Rejoins la conversation !

Tu peux publier maintenant et t'enregistrer plus tard. Si tu as un compte, connecte-toi maintenant pour publier avec ton identité.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Restaurer la mise en forme

  Only 75 emoji are allowed.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédemment saisis, a été restauré..   Effacer le contenu

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.



  • Pas de pub non magique pour les membres du Cercle VM. Clique ici pour en savoir plus !
  • Messages

    • Je suis allé voir son spectacle avec ma compagne il y a quelques années. C'était très bien écrit, scénarisé et présenté. De l'humour sans tomber dans le lourd, de très belles routines et une bonne présence sur scène. Une personne qui cherche une prestation pour un anniversaire et qui voit cette vidéo peut se dire à tort que la prestation proposée est en dehors de son budget et ne franchira même pas le cap d'une demande de devis. Autrement dit, faire une vidéo dans un cadre luxueux permet de viser certains clients mais peut aussi priver d'autres clients. C'est un choix. Cela ne veut pas dire que c'est un bon ou un mauvais choix.
    • Je fais parti du Champagne Magic Club de Reims depuis  près de 18 ans (depuis 2007) et j'ai toujours connu les conférences à peu près au même prix (entre 350 et 450€), tout comme le prix d'entrée moyen (20€). Les choses que j'ai pu constatées en 18 ans, avec en moyenne 6 conférences par an de 2007 à 2017 environ (nous étions l'un des clubs qui en organisait le plus à cette époque) puis 4 jusqu'à nos jours : - le prix des hôtels a bien augmenté : avant une chambre correcte coûtait 60-70€ (Ibis rouge) et aujourd'hui cela coûte 120-130€. Une conférence coûte donc en moyenne entre 470 et 580€, hors repas. - le nombre de magiciens venant assistant aux conférences a baissé : avant, nous étions sur 20 à 30 en moyenne et aujourd'hui 10 à 20 à quelques exceptions près. Faites le calcul à 20€ en moyenne, le club éponge à chaque fois et ses seules sources sont les cotisations (55€ à l'année avec deux entrées aux conférences incluses) et un gala tous les 10 ans. Et les conférences ne sont pas les seuls frais du club bien entendu. - la qualité des conférences est très variable et le choix de ces dernière se fait sur la base d'une publicité qui présente toujours l'artiste comme le meilleur, avec une liste de points vaseux comme "vous aidera à améliorer votre magie", "effets visuels à fort impact", etc...mais pas de contenu précis. David Stone indique à chaque fois le contenu précis de sa conférence. Il fait parti des plus cher (450€+hôtel) mais on le prend à chaque fois parce qu'on sait quel est le menu, on sait qu'il ne va pas nous présenter la même conférence que celle 10 ans avant en faisant croire à une nouvelle et cet artiste fait toujours le plein (25-30 personnes en moyenne, c'est ça le plein pour nous). Il y a aussi le fait qu'il ne fait pas une tournée de conférence très souvent donc il y a une attente. Je pourrais dire la même chose de @Luc APERS : il indique bien le contenu de sa conférence et même si il n'est pas encore aussi connu des magiciens que David Stone, on sait qu'on peut prendre le risque de mettre un peu plus parce qu'on sait que cela va plaire au plus grand nombre et qu'on aura pas trop à éponger. Le fait qu'un conférencier présente une conférence très proche voire identique à celle qu'il avait présentée 10 ans avant n'est pas un problème en soi. Ce qui est mal perçu est le fait qu'on nous les présente comme des "nouvelles conférences". Revoir Michael Ammar présenter sa routine de gobelets, Juan Tamariz présenter sa "Triple coïncidence" ou @Gaëtan BLOOM présenter ses épingles est toujours un plaisir mais c'est en grande partie parce que l'on sait justement qu'il vont nous présenter ces routines que l'on aime revoir. D'une manière plus globale, ce sont les magiciens français qui indiquent le mieux (ou un minimum) le contenu de leur conférence. Peut-être parce qu'ils nous envoient leur proposition directement. Je n'accuse pas les autres d'être trop vaseux mais leur publicité (ou présentation de la conférence) l'est souvent (après, qui la rédige ? Nous ne le savons pas). Le choix se fait alors sur les bases de ceux qui connaissent l'artiste et son travail. Les conférences "marchands de trucs" (conférence ou chaque routine ou presque nécessite l'achat d'un gimmick ou d'une vidéo auprès du conférencier) ne sont également pas un problème tant que c'est dit dès le départ. Ce sont les déceptions suites à un manque d'information qui font que nous n'allons pas prendre tel ou tel artiste ou que nous ne mettrons pas 450€ plutôt que 350€. Ayant participé à l'organisation d'un congrès (planning, contact des artistes, gestion des entrées du public), je peux également dire que les prix sont les mêmes pour les conférences lors de congrès sauf que la conférence dure 1h et est souvent doublée au lieu d'une seule conférence de 2h en moyenne (avec une pause champagne chez nous) dans un club. Alors oui, une conférence est payée en moyenne 3 à 4 fois moins cher qu'un numéro de gala alors que l'artiste ne se contente pas de présenter des routines mais il les décrit pour que d'autres les présentent correctement à leur tour ou reprennent certaines idées pour en faire autre chose mais le public n'est pas le même (le nombre surtout) donc les moyens pour financer un tel évènement ne sont pas les mêmes. Nous avons fait le choix, pour continuer de recevoir des conférenciers sans être trop dans le rouge et sans augmenter nos prix d'entrée, de réduire le nombre de conférences à 4 au lieu de 6. Alors, on va me dire qu'il faut augmenter le prix d'entrée. Nous l'avons déjà fait un petit peu mais si nous allions au delà, nous aurions encore moins de monde. Ce n'est pas viable. Et croyez-moi, le club ne fait aucun bénéfice sur le dos des conférenciers, bien au contraire. Je parle pour le club de Reims en tout cas. Les problèmes majeurs par rapports aux conférences (et aux congrès d'ailleurs) sont deux : - le manque d'informations importantes précises et assez tôt : date, lieu, prix et surtout contenu (et pour un congrès, c'est le plateau qui devrait être annoncé complètement au moins 6 mois avant; c'est faisable, c'est un choix) - le fait que beaucoup de magiciens préfèrent aujourd'hui apprendre sur internet (avoir tout tout de suite et gratuitement) plutôt que d'aller sur des congrès et des conférences. Ils préfèrent acheter un tas de gimmick, de vidéos, etc...qui leur procure le sentiment de tout avoir plutôt que d'aller voir des spectacles, des conférences et des congrès (où il faut en plus s'organiser pour le transport, le logement, les repas). C'est un phénomène de société qui n'est pas propre à l'univers des illusionnistes mais que l'on retrouve dans toutes les associations : théâtre, danse, même les associations de musique et de sports commencent à voir la moyenne d'âge de leurs membres augmenter. On le voit aussi dès que l'on va voir le spectacle d'un artiste visuel (illusionniste, clown, jongleur, mime, etc...) ou une pièce de théâtre (même moderne) dans un théâtre : la moyenne d'âge est de plus en plus élevée. Les jeunes investissent dans leurs portables, dans leurs chaussures, leurs vêtements, dans certains concerts mais rarement dans les sorties spectacles voire dans les sorties tout court. On est dans le "paraître" avant tout, dans l'image. Les jeunes sont élevés ainsi aujourd'hui. Ce second point est donc insolvable à l'échelle de notre monde de magiciens car il touche à l'éducation. Et je ne parle pas de l'éducation nationale dont le rôle devrait uniquement être d'instruire et de former mais du rôle des parents. Trop de parents ne passent pas assez de temps avec leurs enfants aujourd'hui. Parfois par contrainte mais aussi plus souvent qu'on ne le croit par choix bien qu'ils le nient. On touche donc à un sujet bien plus complexe et plus vaste, la difficulté d'être parent aujourd'hui et d'élever des enfants. Le premier point en revanche peut être résolu à notre échelle : - pour les conférenciers, il s'agit de s'assurer que la présentation de leur conférence soit claire et précise même si, pour conserver l'effet de surprise de certaines routines, il est compréhensible que la présentation n'en dise pas trop non plus. Toute la subtilité est là : en dire suffisamment pour que l'on sache à quoi s'attendre sans en dire trop pour garder quelques surprises. - pour les congrès : c'est une histoire de prise de risque. La stratégie actuelle est d'attendre d'avoir des inscriptions (et donc des ressources financières) pour engager des artistes et si les organisateurs ne se rendent pas compte que cette stratégie ne fonctionne pas depuis des années, c'est qu'ils ont de la merde dans les yeux, je n'ai pas d'autre mot. Si le plateau est bien choisi, les gens s'inscrivent. C'est comme dans un restaurant : vous regarder le menu, les tarifs et si ça vous plaît, vous y aller. Pour aller voir un spectacle : vous consulter le site de la salle (théâtre, parc des expos, etc...) ou sa brochure papier, une affiche et si tel artiste vous plaît, vous réservez vos billets. Je n'ai jamais vu un évènement demander à régler avant en ne fournissant comme seules informations que le lieu, la date et le prix. Encore une fois c'est comme si on vous demandait de payer pour aller à un concert sans qu'on vous donne le nom de l'artiste, au cinéma sans annoncer le film que vous pourrez aller voir, au restaurant sans vous donner le menu, à un spectacle sans info sur son contenu autre que la date, la salle et le prix. Et cette histoire de prix progressif, c'est bien pour les avions et les trains (et encore) mais si certains croient qu'il y aura plus d'inscriptions au prix fort parce que les artistes auront été annoncés, et bien...vous voyez ce que ça donne depuis un moment. Pour revenir aux conférences : payer un conférencier au prix d'un numéro de gala (donc 1200-1500€ en moyenne, parlons concrètement) nécessiterait pour un club recevant disons 20 personnes : - soit d'augmenter l'entrée à 60-75€ et il n'y aura jamais 20 personnes à ce prix aujourd'hui à part pour quelques très grands noms qui ne viendrons jamais en conférence dans un club. - soit d'avoir 60 à 75 personnes en gardant le même tarif d'entrée (20€), ce qui est pire car non seulement réunir ce nombre de magiciens dans un petit club est très difficilement réalisable mais en plus ce serait une conférence dans des conditions défavorables aussi bien pour l'artiste que pour les magiciens spectateurs (en termes de visibilité et de son) ou alors il faudrait louer une salle plus grande, avoir un équipement (micro, sono, lumières voire vidéoprojection, comme pour les congrès). Il y a 30 ans, les magiciens pouvaient encore mettre une somme assez élevée pour aller voir un conférencier mais aujourd'hui, avec la "concurrence anarchique" de tout ce qui se trouve sur internet pour rien ou presque, comment réussir à vendre une conférence à 60-75€ l'entrée ? A moins que ce ne soit David Copperfield, Penn & Teller, Derren Brown ou des artistes de renom hyper médiatisés comme ça qui ne viendront jamais, je ne vois pas comment cela pourrait marcher. Après il y a les masterclass mais c'est autre chose (et à en croire un sujet sur ce forum, la notion de "masterclass" commence à faire débat parce que certains vendent leur conférence sous ce titre et provoque des déceptions). Alors comment faire en sorte qu'on ait envie de mettre le prix pour aller voir un conférencier ? Il faut que ça vaille plus le coup que d'aller sur internet pour avoir ce qui est recherché. Cela veut dire que le contenu d'une conférence ne doit pas se trouver sur internet. Il faut du nouveau, de l'original par rapport à tout ce qui est publié, par rapports aux autres conférenciers. Difficile aujourd'hui de faire une conférence sans "déjà vu". Cela veut dire redonner l'envie de découvrir un artiste en vrai, de le voir présenter ses routine en vrai, de pouvoir échanger quelques mots avec lui. Il faut retrouver ce plaisir là. Parce que lorsque je dis "Il faut que ça vaille plus le coup que d'aller sur internet pour avoir ce qui est recherché", il y a aussi le problème de ce qui est recherché et ce qui est recherché, c'est souvent l'explication d'une routine précise ou deux, souvent celles des routines présentes sur les vidéos youtube de l'artiste que chacun visionne pour compenser le manque d'information de la fiche de présentation de la conférence. Et si par malheur le conférencier ne décrit pas les routines trouvées sur youtube, on a à chaque fois des retours du type "mais ça il ne l'a pas fait". Oui mais il n'a jamais dit qu'il le ferait ! Voici l'essentiel pour ceux qui ne veulent pas passer 10min à lire tout  : - un club (en tout cas je parle pour le club de Reims) ne fait pas de bénéfices avec les conférences (et ce n'est pas le but). Si on rentre dans nos frais ou qu'on s'en tire avec 50€ sur les comptes du club, on est content. Si le club éponge de 300-350€ à chaque fois, ça n'est plus viable. - les conférencier doivent s'assurer que la fiche qui présente leur conférence soit claire et détaille un minimum son contenu. C'est une des raisons pour laquelle un club prendra le risque de mettre un peu plus, même si ce ne sera pas le prix d'un gala. - une conférence en français, même si on a des traducteurs, c'est toujours mieux - revenir à des secrets mieux préservés : moins de commercialisation à tout va de certaines routines permettrait de rendre les conférences et congrès plus attractifs. Il y a 30 ans et avant, les magiciens mettaient le prix plus facilement pour une conférence, un livre ou une vidéo (VHS) parce qu'il y en avait beaucoup moins qu'aujourd'hui et qu'il n'y avait pas tout sur internet. Si le prix pour les conférenciers tout comme pour les galas d'ailleurs a baissé à quelques exceptions près, c'est en partie parce que c'est moins rare. Il faut donc retrouver une certaine rareté. - pour les congrès, c'est comme pour les clubs : la prise de risque doit être pour les organisateurs. Si le choix du conférencier ou du plateau est bon, les inscriptions se font, les comptes s'équilibrent. Si on a des mauvaises surprises par manque d'information ou qu'on cherche à faire des économies sans que cela se voit et bien...ça finit toujours par se voir et ça conduit à faire couler le navire petit à petit.
  • Statistiques des membres

    • Total des membres
      8223
    • Maximum en ligne
      4524

    Membre le plus récent
    Claude MAUGUIT
    Inscription
  • Statistiques des forums

    • Total des sujets
      84k
    • Total des messages
      679k

×
×
  • Créer...