"Le loup devenu berger" est le titre d'une fable de Jean de La Fontaine.
En voici une version actualisée :
Un loup qui recherchait certaine notoriété
Auprès d’élus, auprès de chefs, auprès de sages
Crut qu’il fallait s’aider de l’habit du berger
Pour ainsi oublier terrorisme et otages.
En visite officielle not’e gardien du désert
Est reçu en grandes pompes : c’est fromage et dessert.
A défaut d’paillasson, on déroule la moquette
Pour ce loup d’Tripoli, poli pour être honnête.
Sur l’herbe de Marigny, on y plante son tipi.
Accueil à l’Elysée, grande chasse à Rambouillet.
Visite à l’Assemblée. Infirmières... oubliées.
On glisse sur les droits d’l’homme, c’est : « Bienvenue at home ».
Et v’la n’ote colonel, entouré d’ses gazelles
Qui blatère à tout va : « on n’a pas parlé d’ça ».
Interview au vingt heures, Pujadas est songeur.
On parle de nucléaire. Où est passé Kouchner ?
On lui vend des Rafales. C’est Rama Yade qui râle.
Attentat d’Lockerbie, DC-10 d’UTA
Tout ça peut s’oublier, si…gnatures de contrats.
Au palais d’l’Unesco, il nous fait la morale
Et chacun de penser : « Viv’ment qu’il s’fasse la malle ».
Gérard Bakner (décembre 2007)