Tout comme il existe un comique de situation, nous nous devons de pratiquer une magie de situation.
Le comique de situation : un individu est assis à un bar. Il a une tasse de café en main gauche. S’il renverse sa tasse, ça peut être drôle mais sans plus. Si un autre client lui demande l’heure et qu’il renverse sa tasse pour regarder sa montre. Là on a un gag (mis en situation).
La magie de situation : mettons maintenant un peu de poudre gélifiante auparavant dans la tasse et étudions la même situation.
Cette fois-ci quand le client regardera sa montre, rien ne tombera. Le client donnera tout simplement l’heure à l’autre. Ici, le gag est décalé et la magie ajoute un élément de plus à cette situation. Et là, je crois, que la magie prend toute sa place.
Quand David STONE répare sa cigarette, c’est uniquement, parce que maladroitement il l’a cassé auparavant. L’effet magique est justifié.
Bruno, j’aime bien l’idée de l’iceberg. Le public doit voir, en priorité, le pourquoi de l’effet magique (sa raison d’être). Le comment est secondaire (mais attention, secondaire ne veut pas dire que la technique ne doit pas être excellente).
L’achat du dernier DVD Killer (dixit Bruno) est tout de même important afin d’avoir dans sa base de données des techniques ou des astuces supplémentaires dans laquelle on va pouvoir piocher.
Mais pour que cet iceberg existe, il faut s’appuyer sur la base de l’iceberg. C’est le point de départ de tout effet magique.
L’exemple du ticket déchiré de Michael WEBER, que nous rappelle SEB, est superbe.
J’adore quand SEB écrit que le fait de restaurer un journal déchiré ne sert qu’à prouver qu’il y a un deuxième journal caché quelque part. Même si la technique est excellente (et il faut qu’elle le soit) l’effet ne sera si fort que si il est justifié. Le mot « motivé » qu’emploie SEB me convient également très bien.
Plus l’effet sera justifié, plus la technique sera facile à mettre en œuvre.
Rappelez-vous ce sketch de David COPPERFIELD ou il fait disparaître sa partenaire (une vieille gouvernante qu’il l’oblige à faire ses devoirs (David joue dans ce sketch son propre rôle d’enfant). Ici, nul besoin de boîte avec des angles et des recherches de couleur pour faire paraître la boîte plus mince. Ici le matelas sur lequel va disparaître la gouvernante doit bien, faire 30 cm d’épaisseur et le public s’en fou.
La présence du matelas est pleinement justifiée (la chambre de David) et son utilisation aussi (la gouvernante se réfugie sur le lit car elle a peur de la souris que vient de faire apparaître David). Voilà de la magie comme je l’aime. De la magie théâtralisée.
La magie ne devrait être qu’un outil au service du comédien. Mais quel outil !
J’aime assez comparer la magie à l’opérette (aujourd’hui on dit comédie musicale). L’outil est bien entendu différent (la magie ou la chanson) mais la finalité est la même.
Personnellement, j’ai compris cela en voyant un spectacle d’Henri DES. Une succession de sketchs (ses chansons) s’adressant aux enfants.
Merci a toi MAGIC SEB, je sais que tu as compris.
Poursuivons si vous le voulez bien cette discussion…