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[CR] Le temps des magiciens - 19 & 20 janvier 2008
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Stéphane GOMEZ dans Forum Général
Bonjour, Chapeau à toute l'équipe qui n'a pas ménagé sa peine pour le bon déroulement de ce week-end. Je me souviens de l'enchanteur CARMELO et ses deux cuillères tintinnabulant sur un invisible xylophone ... c'était "E la Nave Va" de Fellini, c'était tout simple, tout beau et réellement magique. Je me souviens de Bertrand CRIMET qui rayonne de gentillesse, d'envie de partage et d'un amour presque enfantin pour la magie. Et qui l'air de rien nous a montré qu'avec du fil et un foulard on pouvait faire de la magie qui ait du sens, une logique interne. Je me souviens de G.BLOOM qui en un quart d'heure a fait la démonstration de ce que "showmanship" veut dire : créer une ambiance, proposer une présentation pleine d'énergie et de divertissement. Et avec des tours dits de salons : quoi ? me direz-vous pas du close-up tendance flashy-in-your-face-bycyle-tiger-trop-la-classe © ? Non point, monsieur, avec plein de gros matériel bien déjanté. Je le confesse garçon plutôt poli de mon état je crois bien avoir lâché un juron d'admiration immense à l'explication d'une improbable pêche à la ligne miraculeuse (façon Bank Night). Je me souviens d'un B.BILIS qui parut humble, soulignant "sa chance (de la médiatisation)" à de multiples reprises, et ayant des mots forts, fermes et justes sur la braderie du close-up par les amateurs à des prix cassés aux dépend des professionnels. Je me souviens de M.Mikaël SZANYIEL évoquant ces années d'étude du mime, donnant quelques pistes claires et sensées sur le sujet. Et puis plus tard dans une alcôve offrant un tour bluffant de cartes numérotées (l'effet en grande salle en fut, il est vrai, malheureusement amoindri quelque peu). Je me souviens d'Alexandra DUVIVIER qui en deux extraits de ses spectacles nous a rappelé si j'ose dire la vertu des "parenthèses d'oubli" ou l'art du différé (ASCANIO - un artifice qu'affectionne d'ailleurs Monsieur DUVIVIER père dans nombre de ses spectacles) avec un 3 fly judicieusement intercalé dans une routine type card-toon. Il serait hypocrite de ne pas se souvenir bien sûr de choses un peu moins "heureuses" certes, mais ne gardons que le meilleur, et vivement l'an prochain ! -
[Vidéo] La Malle des Indes et Catalepsie de Michel de la VEGA
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Didier RATCEKOU dans Forum Général
Bonjour, Nous sommes bien d'accord : plus le spectateur peut se convaincre par lui-même de l'impossibilité de l'effet mieux cela est. Plus le spectateur peut incidemment dénoncer par ses propres constatations ses hypothèses pour expliquer l'effet, mieux cela est. Voir toute la discussion de Juan TAMARIZ dans le Chemin Magique quant à l'élimination de toutes les solutions possibles sauf deux : le modus operandi réel (pour le magicien), et la fausse explication fournie ou laissée soupçonnée (meilleur) (pour le spectateur). Ceci étant dit il y a des spectacles ou films bourrés d'effet spéciaux qui ne cherchent effectivement pas à démontrer l'impossibilité apparente de leurs miracles...mais qui ne font pas rêver pour autant. Inversement, Le Flying de COPPERFIELD est un superbe exemple de séquence incluant ces intentions de démonstration à l'envi tout en faisant complètement rêver (en tous cas moi cela me fait rêver). L'un n'exclut pas l'autre à mon sens. On nourrit le cheval de l'imaginaire tout en menant discrètement le cheval du rationnel à la badine pour reprendre l'image de J.TAMARIZ : mais les deux vont inévitablement de concert. -
[Vidéo] La Malle des Indes et Catalepsie de Michel de la VEGA
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Didier RATCEKOU dans Forum Général
Bonjour, Et merci pour ce document original. Le reproche fait plus haut de la non importance de faire ou non examiner la malle me semble, si je puis me permettre, passer à côté de l'intérêt de la vidéo qui est à mon sens de voir avec quelle habilité le magicien parvient précisément à mener l'examen et la mise en place initiale en maintenant l'intérêt tout du long, et ce par l'extrême qualité de son jeu et de ses propos et un rythme soutenu de main de maître. Un exemple à transposer par exemple au mentalisme si en vogue, où "les conditions supposées de laboratoires initiales" qui vont présider à la pseudo démonstration parapsychologique, sont toujours très délicates à mettre correctement en scène (ce fut là l'échec cuisant à Marigny de "Juste une Illusion ?" de G.KURTZ il y a deux ou trois saisons) car outre le fait qu'elles peuvent parfois être longues, il est difficile qu'elles fassent sens : il s'agit idéalement de satisfaire une double exigence dramaturgique : 1) de faire accroire au caractère anodin du matériel employé (qui rétrospectivement soulignera l'impossibilité de l'effet) 2) et , pour autant, de ne pas éventer plus que nécessaire lors de ce même examen la chute à venir du tour (en regard de laquelle l'examen prend a posteriori son sens). A noter ainsi combien de fois Michel de la Vega évoque des chutes possibles du tour autres que celle qui advient in fine : "je rends presque toujours l'objet emprunté", "vous n'allez pas disparaître..enfin pas tout de suite", etc. Cette astucieuse multiplication des chutes "virtuelles" feint que "tout peut arriver" et distrait habilement les spectateurs le temps de la mise en place. Le ton badin employé étant crucial : il ne s'agit pas pour autant d'en promettre "plus" que l'effet final (voir cette manie insupportable qui consiste à s'exclamer et "votre carte signée va apparaître au fond de votre propre portefeuille...ce serait un bon truc hein..non je plaisante" et d'enchaîner avec une découverte de carte dès lors nécessairement décevante). Très intéressants également la définition de la magie fournie et les différents propos de M. DE LA VEGA dans l'entretien. Merci encore ! -
Bonjour, Merci de cette vidéo, qui vaut surtout pour sa reconstitution dans le désordre (pas une idée nouvelle ceci dit) Toutefois désolé de jouer les fines bouches mais, outre le fait que certains mouvements ne sont pas disons très dissimulés et téléphonent pas mal la truc (TnR de Mathieu Bich ? Le début évoque la routine de J.MENDOZA aussi ; mais peu importe), la chute du tour est totalement incohérente : la face de la carte n'étant pas, elle désordonnée, contrairement à son tarot. A mon sens, les signatures en moins et un change en plus et la carte pourrait au final être aussi en désordre sur sa face (tout aussi bien que sur son dos) ce qui serait tout de même franchement plus drôle comme carte à donner à examiner au public (en l'état cette disjonction face-ordonnée /tarot-désordonné converge par trop avec l'idée de duplicata - cf discussion sur TnR)
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[Vidéo] TnR de Mathieu Bich par Chris Kenner
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Mathieu BICH dans Forum Général
Bonjour, Juste une précision dans le petit scénario que je me suis amusé à rédiger ci-dessus, la magicien s'énerve donc, déchire en quatre une carte qui n'est pas celle du spectateur, puis (pour suivre et renforcer l'idée première de Husky) attiré pas sa propre signature présente au dos de cette carte qui n'est pas la bonne aux dires du spectateur (la magicien n'a pas vérifié), le magicien entreprend de restaurer la carte. (c'est ce point que je me reprochais : la magicien doutant de l'honnêteté de son spectateur - et le reproche ne s'adressait aucunement à la routine de T.WONDER -que je vénère- comme cela semble avoir été mal compris ci-dessus - d'ailleurs la remarque serait sans objet concernant la routine de WONDER) . Au cours de la restauration la face de certains morceaux sont "flashés" : si le dos de la carte semble correspondre à la carte choisie par le spectateur initialement (car signée par le magicien à titre d'exemple), en revanche la face (la dame de trèfle dans mon exemple) n'est toujours pas la bonne. Pour paraphraser ASCANIO (Le Jours Noirs/La Magie d'ASCANIO volume 1) il s'agirait en somme là d'une Action de Discontinuité Apparente : il y aurait disjonction temporaire entre le dos qui serait bel et bien semble-t-il celui de la carte choisie, et la face qui elle ne correspondrait pas. Une fois la carte restaurée : coup de théâtre la carte est bien celle choisie par le spectateur. Si je me permets de reprendre ces quelques points venus à la suite de la suggestion d'Husky, c'est pour souligner que dans un tel scénario les deux actions, restauration et transformation, convergent quelque peu vers le même but : retrouver la carte choisie par le spectateur (même si l'ensemble, pour ma part, me semblerait retrouver ainsi une certaine cohérence, je crains toutefois que le change final persiste à amoindrir la restauration). ************* (dans la routine de T.WONDER il y a précisément cohérence globale : si une carte est restaurée, une autre est déchirée, leur transposition et changements d'états respectifs forment un tout qui participe d'une logique -magique mais logique...et tout ça par suite d'un dysfonctionnement de salière ) *************** Je viens de regarder de nouveau la vidéo : chapeau une fois encore à M.BICH c'est réellement superbe, la carte restaurée ultime comme qui dirait, ahurissant. (modulo que j'espère bien entendu que la coupe entre la restauration et la transformation est bel et bien une maladresse extrême du réalisateur de la vidéo, et non pas un truc grossier de marchand de truc pour escamoter une partie cruciale de la procédure -sans quoi ce serait tout de même la première fois que l'on s'essayerait à vendre un tour réalisé par ... trucage vidéo . Mais enfin vu les créations précédentes du même auteur ce que l'on voit est très probablement ce que l'on nous vend) -
[Vidéo] TnR de Mathieu Bich par Chris Kenner
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Mathieu BICH dans Forum Général
Husky, Même si je reste très dubitatif quant au fait de cumuler deux effets distincts (restauration et transformation) ce qui me semble nuire à la cohérence et à la clarté de l'ensemble, j'aime assez ton idée : "Le Magicien tente de retrouver la carte du spectateur, ce n'est pas la bonne, il la déchire, il regarde les morceaux, laisse suggérer qu'il regrette, se ravise, veut et va en faire quelque chose ... il les ressoude... il retourne la carte... à la place c'est bien celle du spectateur !!!" La faiblesse tient à ce passage : "il regarde les morceaux, laisse suggérer qu'il regrette, se ravise" la motivation des actions du magicien est à ce moment là trop faible, il faut une réelle raison de justifier l'intérêt que le magicien porte à cette carte. Pourquoi pas imaginer la situation suivante : le magicien fait choisir une carte au spectateur (mettons qu'il s'agisse de l'as de coeur). Puis il se saisit d'un feutre et comme il indique au spectateur qu'il souhaite le voir noter son prénom en larges lettres capitales sur la carte, il note, à titre d'exemple comme qui dirait, son propre nom au dos de la carte choisie. Le spectateur note ensuite son prénom sur la face cette fois de la carte. Le magicien perd la carte dans le paquet et se propose de la retrouver. Après un ou deux essais infructueux, au troisième échec la magicien brandit face aux spectateurs une carte (mettons la dame de trèfle) qui n'est (une fois de plus !) visiblement pas la bonne. Attention : le magicien ne regarde pas la face de la carte et se fie au spectateur qui lui affirme qu'il ne s'agit pas là de sa carte. Exaspéré de temps d'échecs successifs, le magicien déchire la carte (l'action "violente" doit être ici motivée par la réaction du personnage du magicien face à sa série d'échecs - cela ne conviendra pas à tout le monde) et "jette" les morceaux faces cachées sur la table. Il feint de vouloir passer à autre chose quand son oeil est attiré par les morceaux. Le magicien découvre (et le public avec lui) que le dos de la carte -qui n'était pas aux dires du spectateur la sienne et pour cause puisqu'il a vu une dame de trèfle quand il avait choisi l'as de coeur- porte des écritures. Le magicien lorgne d'un oeil soupçonneux le spectateur. Le magicien de rassembler les morceaux et de procéder à la restauration de la carte -supposément du point de vue du public la dame de trèfle- faisant progressivement apparaître son propre prénom sur le dos de la carte. Comme il se doit au terme de la restauration la carte que le spectateur avait réfuté comme étant la sienne s'avère être bel et bien l'as de cœur qui fut choisi. Il va de soi que j'ignore dans quelle mesure TnR pourra s'intégrer à un tel scénario, mais là je comprendrais un peu mieux le cumul des effets (même si dans mon idée je n'aime pas trop que le magicien traite ne serait-ce qu' implicitement un spectateur de menteur ; par ailleurs tout le monde n'a pas le talent d'un David WILLIAMSON pour s'exaspérer de ses échecs ) -
Si jamais vous avez 424 paquets de cartes sous la main, un peu de place et pas mal de temps, vous pouvez toujours tenter un petit château de cartes : Chateau de cartes
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[Vidéo] TnR de Mathieu Bich par Chris Kenner
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Mathieu BICH dans Forum Général
Bonjour, En découvrant cette vidéo il y a quelques jours, avais été également gêné , comme cela a été souligné ci-dessus, par le final du tour pourtant présenté comme son point fort. La restauration morceau par morceau est la plus visuelle qu'il m'ait été donné de voir c'est entendu, puisqu'à aucun moment aucun des morceaux n'est soustrait au regard du public ; n'en reste pas moins que la question soulevée par Husky de savoir si la carte et ou non donnée à l'examen in fine est effectivement cruciale (à ma connaissance toutes les routines de carte déchirée et restaurée permettent de fournir la carte au public afin que celui-ci constate qu'il n'y pas de colle ou autre - une routine amusante dont le nom m'échappe sur le moment (T.WONDER ?) consistait même à fournir la carte au public afin qu'il découvre des bouts de scotch grossièrement collés au dos de celle-ci : sauf qu'une fois les morceaux ôtés, la carte était bel et bien restaurée ). La transformation de la valeur faciale de la carte dans TNR paraît en revanche totalement antinomique de l'effet de restauration. Le déroulement de cet effet est généralement le suivant : 1)un spectateur choisit librement une carte ; 2) celle-ci est visiblement (et "auditivement") déchirée incontestablement en quatre quarts; 3) les quatre quarts sont magiquement réunis et la carte restaurée. Il va de soi que les évolutions de cet effet ont consisté : 1)à produire la restauration morceau par morceau (procédure popularisée sinon créée par Guy HOLLINGWORTH si je ne m'abuse) et non plus restauration flash d'un bloc des quatre morceaux en un; sur ce point TNR paraît assez grandiose. 2) à lutter contre l'idée de tout change des morceaux déchirés contre un duplicata de ceux-ci ; généralement par deux procédures : a) "libre" choix de la carte initialement par un spectateur ; b) signature de la carte par le spectateur (voir l'idée de présentation absolument formidable d'Arthur TIVOLI dans son DVD TIVOLILAND, qui non seulement permet au spectateur de totalement personnaliser la carte (lutte contre l'idée de duplicata) mais dans le même temps fournit un contexte absolument logique au fait de déchirer puis reconstituer la carte (donner du sens à la routine): le genre d'idée dont on se dit pourquoi ne l'a-t-on pas eu avant !) Dès lors, donc, si TNR paraît absolument formidable pour ce qui est de la restauration (à la condition que "la carte" -ou disons une carte- puisse être donnée à l'examen), en revanche la transformation finale va exactement à l'encontre du but recherché - à savoir convaincre que les morceaux déchirés et soudés entre eux magiquement sont bel et bien les mêmes. Pire, elle encourage l'idée même de troc des morceaux contre un duplicata, et ruine donc le sens de l'effet cherché. C'est le genre de coup de théâtre final (de "kicker") qui en fait de rehausser l'effet, le dénature. Exemple type avec un brainwave, "j'avais prévu votre choix : la preuve une carte et une seule est retournée dans le paquet et c'est la vôtre..et tatadaaaaaaaa, en plus elle a un dos d'une couleur différente du reste du paquet" : mais qu'est-ce que le changement de couleur vient faire dans un effet de prédiction ??? voir à ce sujet : *H.NELMS "Magie et Mise en Scène" *D.ORTIZ "Designing Miracles", paragraphe "Frame of Reference and Kickers" page 139. Toutefois on imagine que la procédure du tour de M.BICH permet si on le souhaite de conserver malgré tout la même valeur de carte au final, et donc de supprimer son supposé stupéfiant dénouement. Ce qui me gêne en revanche beaucoup plus, non plus dans le tour même, mais dans la vidéo diffusée cette fois, est le fait qu'il y a une coupe opportune entre l'instant de la restauration et la révélation du changement de valeur de la carte. Souhaitons tout de même qu'il ne s'agisse pas là d'un effet de montage mensonger destiné à escamoter une partie de la procédure (du type le magicien va chercher dans sa poche un briquet pour faire fusionner les morceaux entre eux ) -
[Boutique] Quel Bon Magasin Choisir
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Nicolas SIMON dans Forum Général
Rebonjour, Iris : je me suis tout simplement rendu sur le site d'Hocus Pocus (que je connaissais, mais qui m'a paru toutjours fort cher) et dans shipping : http://www.hocus-pocus.com/magicshop/ ai trouvé cela: Note: The minimum shipping charge on any order is $6.00 Penguin a un temps fait les frais de port gratuit, parce qu'ils avaient une succursale en europe, en angleterre me semble-t-il. J'ai été étonné qu'Hocus Pocus en fasse de même depuis les Etats Unis (et pour tout dire pensé que tu faisais référence en fait au pinguouin). Mais quant au fait que tu n'as jamais été amenée à effectivement payer de frais de port j'en ignore la raison. PS: (si tu as partie liée avec le site artefake comme le donne à penser ta signature : chapeau, Artefake est à mon sens l'un des plus beaux sites consacré à la magie depuis le regretté Climagic de G.SINGER ; la qualité des informations y est grande et les ouvertures vers d'autres formes d'art nombreuses : un site qui évoque le méconnu Charley BOWERS ne peut pas être foncièrement mauvais ;- ) ) -
[Boutique] Quel Bon Magasin Choisir
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Nicolas SIMON dans Forum Général
Bonjour, Deux rectificatifs : Murphysmagic est un grossiste qui ne vend pas aux particuliers. Hocus Pocus : il y a bel et bien des frais de port contrairement à ce qui était annoncé ci-dessus. Penguin a eu très brièvement une succursale européenne, désormais fermée, à frais de port gratuit - d'où pour un temps des prix ultra compétitifs pour les fournitures générales (cartes truquées, papier flash, FP, F**, etc. bref les seuls articles qui se devraient acheter dans un magasin de magie - avec s'entend des livres, voire quelques D.V.D.) ************************ Ellusionist et Theory11, conseillés ci-dessus, peut-on parler de magasins de magie ? Sites à haute teneur de marketing ajoutée : "street" magic, musique rap, effet scratchs de pellicule sur noir et blanc pour faire plus authentique, clips tape-à-l'oeil au possible, titres façons tags, ciblant les teenagers américains qui veulent faire comme Blaine ou Angel à la télé. Sachant que la plupart de ces trucs sensationnels parce-que-c'est-sur-le-web ne sont bien entendu la plupart du temps que des resucées de trucs "vieux comme le monde" que l'on trouve à la pelle dans les classiques (Tarbell ou autre) tout juste relookés. Voir par exemple "Psnype" ("psychic sniper" : rien que le titre d'un goût certain) dont "l'auteur", un certain Kevin PARKER, coutumier de ce genre de produits à vendre en ligne, a finalement dû retirer la phrase "le spectateur mélange le paquet" de sa publicité sous la "pression"d'acheteurs mécontents : pensez le truc de la mort qui tue aurait du s'appeler Stebbins au lieu de "Psnype". Idem pour "Warning" vendu par D.GARCIA via Ellusionist retiré finalement de la vente car signalé par des acheteurs comme potentiellement dangereux pour la santé des utilisateurs (le communiqué faux-cul au possible du pdg d'Ellusionist vaut son pesant de cacahuètes : http://www.elusionist.com/forums/showthread.php?t=59630&highlight=warning+discontinued on y appréciera tous particulièrement le : "we received understandable letters of concern from some of our Ellusionist members and parents" (!)). Ces marchands de trucs, Ellusionist et Theory11, visent une seule chose : la vente d'effet "à l'unité" (plutôt que des livres ou des dvd contenant de multiples effets ) : d'où des prix prohibitifs (si on les ramène au prix/effet - par rapport à un livre) pour des effets cherchant des ventes rapides et massives grâce : 1)au "buzz" généré artificiellement en amont par les amis de la maison sur des forums. 2) aux vidéos diffusées préalablement sur le net avec moult réactions d'un public abasourdi, hurlant même. Du coup d'ailleurs nombreux sont les effets vendus par ces sites qui sont avant tout construits pour la vidéo même qui les fera vendre : il en résulte des effets pratiquement inutilisables en conditions réelles. Melt avait été l'un des tous premiers de ces effets à-vidéo-sur-le-web-pour-faire-acheter : outre le fait que le truc était plus ou moins pompé sur un autre, l'effet reposait sur des angles redoutables, était impossible à intégrer véritablement au sein d'une routine construite, etc. Dernière arnaque du genre "Factory Sealed" : à en lire les premiers acheteurs, là aussi le truc est repris d'un autre, le nom même du tour est mensonger, le dvd délaye sur une demi-heure une explication qui n'en exigerait semble-t-il pas la moitié (mais là l'arnaque serait un peu trop visible), quant à réaliser le tour ce n'est nous dit-on envisageable que pour un seul spectateur à la fois (ou deux ou trois serrés !), et encore situé pile dans l'angle ad hoc (l'objectif de la caméra vidéo quoi !). Donc à mon sens tibo.nath au moins autant que le chez qui acheter, le quoi acheter devrait à mon avis t'aider à faire le tri. -
3 Choix de Wayne DOBSON
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Sébastien DEFRANCE dans Les Étagères Magiques
Bonjour, Cet effet était inclus dans la prestation de Michael WEBER lors de son passage au Double-Fond voilà un peu plus d'un an. A noter que le tour est vendu séparément mais fait également partie d'un film consacré à Wayne DOBSON : "Wayne Dobson Unclamped". -
Bonjour, Agréable soirée que ce "Chaud Bouillant". Bon accueil typique du Double-Fond, buffet imposant. Côté magie G.BLOOM offre une prestation enjouée, entre bambous chinois, carte à la corde, et numérologie avec des cartes. C'est effectivement on ne peut plus classique dans son ensemble mais mené avec entrain. Bon début donc : l'ambiance est posée, sympathique et enlevée. Vient ensuite D.STONE pour un autre type de magie. Manipulations très techniques, maîtrise constante de l'attention. Un niveau de magie remarquable donc. Les effets sont dans l'ensemble bluffants et très dans "l'air du temps". Toutefois malheureusement la prestation de D.STONE pâtit : 1) du lieu même. D.STONE est amené à répéter son numéro plusieurs fois dans un lieu exigu. Bilan : a) d'une part, juste après avoir assisté au numéro, les spectateurs se retrouvent dans le dos du magicien et pratiquement tous les secrets de la prestation se retrouvent automatiquement débinés un à un. C'est bien dommage mais le choix des tours n'était clairement pas adapté au lieu (la même prestation dans la salle du bas une seule fois pour tous les spectateurs présents aurait paru un meilleur choix ; toute la première partie du spectacle y aurait gagné d'ailleurs). b)d'autre part cela ôte beaucoup de la spontanéité (supposée) de la prestation. Oh bien sûr un spectateur n'est jamais dupe qu'il assiste à un numéro maint fois répété, mais bon, l'art des grands artistes est de créer aussi l'illusion que cela advient ici et maintenant , face à ce public donné, particulier, avec le possible risque d'échec, de raté aussi. Ici, entendre deux ou trois fois exactement les mêmes répliques aux mêmes moments, servies "à la chaîne" aux différents groupes présents ôte beaucoup de magie précisément. 2) la prestation de D.STONE souffre aussi d'un humour souvent déplacé. A peine vient-il d'inviter une spectatrice à le rejoindre en l'assurant qu'il "ne fera rien pour la mettre mal à l'aide", que le magicien croit bon de souligner qu'elle porte le même prénom que telle actrice porno. C'est d'un goût ! Blagues répétés du même tonneau sur les homosexuels : bref la présentation paraît d'arrière garde pour une technique magique elle d'avant garde. Avec la seconde partie c'est le grand plaisir de retrouver le personnage DUVIVIER : tour à tour tendre et nostalgique, libidineux complice ou provocateur narquois. L'humour est bien dosé, le début du spectacle très bien écrit sur deux lignes directrices marquées : a) réflexions sur la création b) une régie très ... intrusive :-) On regrettera que ces deux lignes de force de l'écriture aillent quelque peu en se délitant au fil du spectacle pour être pratiquement perdues de vue au finale. Côté magie soyons francs on est à mille lieux ici de la série Intimiste tout de même. Certains tours paraissent même incongrus : une curiosité topologique charmante certes mais peut-être plus trop adaptée à un public contemporain ; une pénétration de Lubor FIELDER dont le "kicker" dénonce le truc plus qu'il n'en accroît le mystère ; ou bien encore la présence incompréhensible d'un numéro de pièces qui ne fait lui alors, carrément aucun mystère pour les spectateurs. Ne boudons toutefois pas notre plaisir : la soirée est globalement plaisante comme le sont souvent les soirées du Double-Fond ; même si finalement il est vrai qu'on se serait attendu de la part des deux personnages hauts en couleur que sont BLOOM et DUVIVIER, à un niveau de magie un chouïa plus ébouriffant, et, inversement, de la part de D.STONE, à une présentation un rien peu plus "classe", plus à la hauteur disons d'une magie, elle, incontestablement de haute volée. Cordialement, Dominique
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Bonjour, Voici un set de cartes au format SVG. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cette norme, disons simplement que l'encodage des images est fait de telle manière qu'elles soient aisément modifiables en taille sans perte. Ceci est mieux expliqué que je ne saurais le faire ici : Wikipedia - SVG Les images en SVG peuvent être manipulées dans un logiciel de dessin vectoriel bien entendu, tel que l'open source INKSCAPE : INKSCAPE Les cartes proposées ici correspondent (malheureusement) aux graphismes français et non pas américain, type Bicycle. http://david.bellot.free.fr/svg-cards/ Cordialement, Dominique
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[Vidéo] Grande Illusion Révélée de Penn et Teller
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Jean-Paul BNFLS dans Forum Général
On peut s'interroger en effet. Non pas tant sur la valeur de "débinage" que sur l'intérêt en propre d'un tel numéro. Car que reste-t-il au final ? L'exhibition d'un effort, le constat d'un synchronisation réglée au millimètre ? Plus rien de magique en tout état de cause mais quelque chose qui tient plus de l'ordre de la cascade qu'autre chose. On est loin de ces tours au vrai-faux débinage (le foulard changeant de couleur de Max MALINI, le Cabinet à Apparition vu depuis la coulisse) qui se terminent contre toute attente par un effet magique. Penn and Teller se sont fait une spécialité de ces débinages à des fins comiques (?). (et parfois pour la bonne cause en débusquant les faux médiums -une spécialité des magiciens de tous temps- : ESP with animals ). Toutefois on ne peut contester que parfois la "beauté du geste" (voir Al SCHNEIDER sur ce point) y est incontestable : Pen and Teller explain sleight of hand magic et lorque le "débinage" est fait avec cette intelligence là sans doute la magie en ressort-elle tout de même grandie. De même avec ce "débinage" des Gobelets et Muscades : qui en rajoutant une couche de détournement d'attention à l'explication à vitesse grand V du tour lui donne finalement quelque chose malgré tout de magique. A ne pas manquer : Shadows Penn and Teller water trunk -
Un grand classique présenté ici par le toujours énergique Bill MALONE : http://youtube.com/watch?v=fC8vDC7DWrc
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Bonjour, Voici l'adresse d'un blog dont je n'ai pas le souvenir d'avoir vu trace par ici : Magic Archives A ce jour, on y trouvera notamment 3 extraits d'un show télévisé de SLYDINI, un numéro de cartes et de colombe de C.POLLOCK, un numéro de l'homme doué de vision aux rayons X Kuda BUX, et dans son intégralité le numéro de l'homme éméché de Cardini. Si bien entendu tous ces numéros gagnent à être étudiés attentivement, celui, légendaire, de Cardini est particulièrement épatant. Bien entendu, le numéro en question vaut le détour techniquement parlant, avec les fameuses manipulations par Cardini de cartes en gants (sans parler du moment même où ces gants sont retirés !). Mais la mise en scène du numéro est également admirable. Les apparitions dans l'espace de cartes, cigarettes ou boules de billard souffrent, généralement, d'être reléguées au rang de simples (si j'ose dire :-) ) performances d'habilité pure, de jongleries, dépourvues d'un charme magique proprement dit. Trop souvent, le spectateur salue ici le long travail ayant abouti à la maîtrise de ces manipulations (dont il perçoit intuitivement qu'elles adviennent quand bien même n'en saisit-il pas les tenants et aboutissants exacts) plus qu'il n'y éprouve à proprement parler l'émerveillement magique (même si la perfection dans l'exécution est douée d'une qualité esthétique propre, cf. Al SCHNEIDER et sa théorie à ce sujet ; voir la manipulation de boule de billard de Cardini faisant écho magiquement à la comptine de boîte à musique). Cardini parvient, lui, à rendre véritablement magiques ses manipulations, certes par sa maîtrise technique époustouflante, mais aussi par le choix de son personnage et sa mise en scène. Quel est l'effet ? Une pièce, une carte, voire un éventail complet de celles-ci, une boule de billard, se matérialise miraculeusement dans l'espace. Le magicien s'en saisit alors. En d'autres termes l'effet poursuivi décrit ci-dessus, tend à ne faire de la main du magicien qu'une sorte d'assistant, qui n'est pour rien dans le prodige : l'apparition est magique en soi, et devrait précéder idéalement le fait que le magicien se saisit de ce qui est apparu ; sa main n'est pour rien dans le modus operandi du tour : sa seule motivation à se trouver là est dans le fait de prendre bien naturellement ce qui est apparu. Malheureusement, le tour de passe-passe tourne vite plus à un jeu de cache-cache dont le magicien ne sort victorieux que du fait de sa dextérité, et l'effet ci-dessus est généralement vite perdu de vue. Cardini met lui en scène un homme passablement éméché, qui ne parvient pas se débarrasser de cartes, cigarettes et boules de billard qui littéralement lui collent aux doigts. Les choses se trouvent ainsi inversées : l'apparition magique de l'objet ne répond pas au désir du magicien qui se saisirait mettons de la pièce apparue mystérieusement dans l'espace, non, les objets inlassablement apparaissent dans les mains du magicien contre son gré. De sorte que les mains du magicien ne sont plus l'agent de l'effet magique mais la victime. Ainsi, Cardini réussit-il , à mon sens, l'exploit de rendre leur viginité aux mains du prestidigitateur (mains qui ne sauraient être complices de ces apparitions puisqu'elles ne cessent tout au contraire de vouloir se débarrasser de ces cartes encombrantes qui les tourmentent). Mieux encore, Cardini opére certaines apparitions à contre-temps. En d'autres termes, l'attention du public est un instant détournée des mains du magicien : mais quand le regard du public s'y reporte, bam !, un nouvel évantail a infailliblement réapparu. Recourir à ces apparitions en deux temps peut être parfois contre-productif. Digression : Je me souviens ainsi d'une présentation du classique "Bank Night" où l'artiste faisait choisir à des spectateurs restés dans la salle des enveloppes numérotées qu'il faisait alors circuler jusqu'à chacun. Puis, un à un, chaque spectateur ouvrait son enveloppe, et constatait que le gros lot lui avait échappé tandis que le magicien conservait par devers lui en mains l'enveloppe restante. Inutile de dire que quand venait le moment de constater la chance du magicien, l'effet tombait ou presque à plat : l'attention du public ayant été tant et tant dispersée en tous sens alors même que l'ultime enveloppe restait elle entre les mains du magicien, que le simple bon sens amenait le public à se dire que le magicien avait eu mille fois le temps de glisser ce que bon lui semblait dans cette dernière enveloppe tandis que tout le monde regardait ailleurs. Bref, si le public perçoit de manière sensible que l'on a attiré délibérément son attention loin du lieu de l'effet pour ne le lui faire constater que dans un second temps l'apparition, la magie est rarement au rendez-vous. Sauf qu'ici Cardini est lui-même victime de l'apparition magique : le magicien ne prend conscience qu'un énième éventail de cartes lui encombre les mains qu'en même temps que le public, et en conçoit d'ailleurs le même étonnement. De plus il n'y voit quant à ui rien de magique mettant cela sur le compte de sa légère ébriété.
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Donc si je suis bien un spectateur de magie non magicien est donc interdit d'avoir son jugement propre sur ce qu'il vient de voir au nom de ce qu'"il n'y connaît rien en somme". Intéressant que la plupart des grands artistes de scène aient un avis diamètralement opposé, ne voyant qu'une vaine excuse des "mauvais" artistes dans l'accusation du public qui "ne comprend rien" pour ne pas prendre en compte leur propres fautes techniques ou de mise en scène. Par ailleurs, si on suit ce propos à la lettre, pour être donc à même de "casser du sucre" sur une critique défavorable du numéro de R.MERRILL, faudrait-il encore "tout de même être à son niveau (ou presque)", c'est-à-dire argumenter un tant soit peu sérieusement en face des propos construits de Dub et Husky (oui je sais on nage en plein sophisme mais je n'ai pas pu m'empêcher :grin:) ************ Serais curieux de la réaction d'Oliveur aux propos parfois assez "rudes" de deux magiciens "planqués" dans leur espagne natale du nom d'Ascanio et de Tamariz ("quand il faut en faire de la magie y a plus personne") sur leurs confrères américains, critiques assez proches de celles développées par Dub et Husky ci-dessus à propos de R.MERRILL (voir "La Magie d'Ascanio" volume 1, page 174 et suivantes) ************ Je ne suivrais pas pour autant tout à fait Woody pour ce qui est de la critique "technique". D'une part, il s'agit tout de même là d'un point de vue de quelqu'un qui a des connaissances techniques en matière de magie, connaissances dont un public dit de "profanes" ne dispose pas a priori et qu'il sera moins à même de détecter. D'autre part il est absurde de vouloir juger des capacités de contrôle de l'attention d'un magicien au travers d'un média tel que la télévision. Le magicien n'y est pas maître du cadrage, et s'expose qui plus est à des visions répétées de son numéro (or ils sont relativement rares les tours où le magicien peut renoncer à son effet de surprise et par là à jouir de sa capacité d'anticipation sur les attentes du public (caricaturalement -car on sait que cette "règle" a ses exceptions- le "n'annoncez jamais ce que vous allez faire" du livre de magie de mon enfance)) ************ Mais euh...c'est délibéré non ? Cela fait précisément partie du personnage. R.MERRILL prend le parti du magie du défi, que fustige Dub au nom de ce que la magie ne saurait, à juste titre, se résumer à un casse-tête. Toutefois le talent de R.MERRILL ne peut-il précisément résider dans le quelconque même de son personnage (sa tenue fade d'"executive" dans l'agroalimentaire), dans sa bonhommie assumée, dans son relatif immobilisme sur scène, dans l'aspect presque terne, voire "gnan-gnan", de son discours ? Tout ceci à première vue ne légitime guère précisément le personnage de MERRIL à "défier" son public ; pire ceci rend plus aigu encore l'agacement qui pourrait naître de cette lancinante répétition d'apparitions/disparitions de pièces et marqueurs. Mais tout ceci concourt aussi à créer un effet délibéré de saturation (qui semble avoir indisposé certains, et on peut le comprendre) dans la perception du public (voir la magie de Slydini). Dans le "Chemin Magique" J.TAMARIZ invite à réitérer un effet, si possible en en variant la méthode afin de défaire une à une le plus possible les hyptothèses d'explications rationnelles d'un tour que le public pourrait échaffauder. En d'autre termes la sensation magique, l'irrationnel consenti, peut aussi naître de l'exténuation progressive des vélléités du public à chercher le modus operandi, par la répétition à l'envi de l'effet (vaut peut-être le coup d'être relue cette dernière ) Bref peut-être le public de R.MERRILL finit-il par être diverti (malgré tout), moins, comme dans d'autres numéros, par l'aspect merveilleux a priori du personnage et de l'effet (puisqu'il n'y a aucun merveilleux initial ici), que parce qu'il est conduit peu à peu à "rendre les armes", face à ce drôle de bonhomme qui ne cesse on ne sait comment de faire aller et venir sa pièce et son stylo.
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[Humour] The Misadventures of Magic Mac de Dan WOLFE
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Stéphane GOMEZ dans Forum Général
Version plus "trash" (probablement déjà signalée par le passé ici-même) : Morto -
[Congrès] Cannes Magic Festival 2007
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Dominique BODIN dans Forum Général
On doit nager là en pleine ironie vu ce qui suit. Croyez bien que je saisis pleinement la difficulté de la chose. Et au risque de vous surprendre je respecte énormement D.STONE de s'y être risqué. Mais je ne saisi pas votre argument. En quoi le fait qu'il y a ait eu 3500 places excuse-t-il le recours à un humour déplacé ? Doit-on comprendre que plus il y a de spectateurs plus on doit faire bas de gamme ? Je pense juste qu'il y avait une grosse erreur sur le mode choisi, le traitement, dont j'ai constaté qu'il a indisposé de nombreux spectateurs (présent le lendemain même sur le salon du jeux de société à Cannes, ai pu encore entendre des échos négatifs sur ce point). Le dire c'est précisément respecter D.STONE. C'est le taire hypocritement qui serait désobligeant envers cet artiste dont la compétence n'est plus à démontrer par ailleurs. Vous avez raison : par exemple le choix des routines proposées était globalement bon : le racoon (un peu trop copié ceci dit sur la routine de WILLIAMSON jusqu'à Davy Crockett), le twisting arms, les anneaux chinois, etc. La carte au babybel avait-elle sa place ? Ici on peut par exemple s'interroger en revanche. Et encore une fois si on peut respecter "l'engagement" de D.STONE sur scène, je me permets juste de penser qu'il a commis une erreur sur l'évaluation public auquel il s'adressait qui était très familial et mis donc mal à l'aise par un humour plus que douteux. Vous m'avez mal lu. Là où le foutage de gueule commence... Je comprendrais un tel commentaire à l'emporte-pièce si je n'avais pas passé une matinée à essayer d'écrire le post ci-dessus. A argumenter maladroitement sans doute. A essayer naïvement probablement d'être honnête. Je dois être bête car contrairement à ce que vous écrivez ci-dessous, je trouve la critique très difficile vu le temps qu'elle me coûte. Je suis désolé que vous le preniez ainsi. Je suis désolé que vous n'y voyiez que prétention (qu'ai-je à y gagner ?) quand il s'agit de tout le contraire. Etre présent sur une scène ne légitime pas tout. Inversement être un simple spectateur dans la salle n'ôte pas toute pertience. Dire que j'ai trouvé les numéros quelque peu perdus au centre d'une scène immense est un simple constat (pas l'expresison d'une compétence) ce n'est pas un drame ! C'est justement parce que j'estime respectable la volonté de monter un tel gala de magie à Cannes que l'on "doit" (au sens de dette) aux organisateurs d'honnêtement témoigner de son expérience de spectateur. E.BURGER expliquant comment à son sens il convient de développer une routine propose une "méthode" en une douzaine d'étapes. Quelque chose comme la onzième consiste à dire que la routine est achevée. Et la douzième est intitulée : "honesty". Bref j'admire pour "y être allé" et respecte chacun des artistes qui se sont produits ce samedi, ce qui n'empêche pas, en tant que simple spectateur, par affection même pour ces artistes aussi saugrenu que cela puisse vous paraître, de rendre compte du ressenti du public. *** Ai la faiblesse de croire que la magie mérite respect et se joue dans les détails. Dans sa conférence D.WILLIAMSON raconte une anecdote sur C.MILLER et D.VERNON discutant passionnément de ce qu'une balle apparaissant sur un gobelet après en avoir apparemment traversé un autre se doit d'être toujours en mouvement lorsque la pénétration est révélée . D.WILLIAMSON démontre brièvement son propos, gobelet et balle à l’appui, puis conclut fermement : « Si vous trouvez superflue la discussion ci-dessus vous auriez beau jeu de vous dire « cet effet n'est pas pour moi », c'est la magie qui n'est pas pour vous ». *** Si je prends le numéro de P.LIGHT, comme je l'ai écrit le numéro est très bien exécuté. Chapeau bas pour "oser". Ok. Est-ce pour autant un crime que de dire que, parce que l'on trouve cet artiste digne précisément, les tenues de scène choisies déservent à mons sens son numéro ? Paraisssent disons incongrues en regard de la musique choisie par exemple. Ces costumes ne sont pas répréhensibles en eux-mêmes, mais parce qu'ils sont d'un autre âge devraient désormais être justifiés : par le personnage du magicien, le récit du numéro, le décor, que sais-je... La petite erreur de mise en scène relevée, dérisoire et essentielle à la fois, ne doit-on pas s'en réjouir ? car ce n'est rien, et c'est tout en même temps. Rien à "réparer", et tout dans la recherche d'une magie toujours meilleure. J'ai la faiblesse de croire que si on veut bien se donner la peine d'y réfléchir chacun, à commencer par le magicien en question lui-même, conviendra qu'il y avait là un "mauvais calcul" en terme de détournement d'attention. Là encore il s'agit d'un simple raisonnement, d'un simple constat, et bien de l'expression du respect envers ce numéro. Mais je suis tout prêt à entendre vos arguments démontrant sur ce point qu'il n'y avait pas là erreur. C'est en effet curieux d'entendre toujours dire "les trucs ne sont rien, tout est dans la présentation" et de se faire fustiger dès que l'on se risque à essayer de discuter la présentation comme on pourrait discuter de telle ou telle passe ou tel gimmick. Ai déjà dit ici le relent nauséabond de cet interdit critique, et immodestement pour le coup, je me permets de vous y renvoyer : http://www.virtualmagie.com/ubbthreads/s...true#Post122235 -
Venu à Cannes pour le Festival International des Jeux, ce fut l'occasion d'assister au gala de clôture du Cannes Magic Festival, les deux manifestations étant menées en parallèle. Le spectacle débute avec le numéro de magie en lumière noire de Jean-Marie LE ROYER. Peu de mystère certes mais il s'agit là plus d'une nostalgie des fantasmagories des grands boulevards de la fin du dix-neuvième ; quelques jolies images créées pour un numéro qui gagnerait à être resséré : passée la curiosité initiale des spectateurs pour ce dispositif, l'intérêt s'essoufle vite et le numéro s'étire exagérément en longueur, atténuant malencontreusement d'autant son effet sur le public. Vient alors sur scène Huang ZHENG lauréate du concours de scène organisé lors du festival : un numéro venu de Chine de production de foulards, cartes, le tout en tenue et sur une musique typiques. Pas original pour un sou mais un joli numéro très bien fait, jouant beaucoup sur l'exotisme et dégageant une certaine poésie. Il est à noter que la scène du palais des festivals de Cannes offre un énorme volume : l'absence totale de décor et un éclairage généreux sur l'ensemble de la scène n'aidaient guère à mettre en valeur les numéros proposés, lesquels paraissaient quelque peu petits, perdus et isolés au centre de cette immense scène. Ceci n'aidait tout particulièrement pas un numéro comme celui de Huang ZHENG, lequel tire précisément une grande partie de son impact de ce qu'à partir de rien il y a tout : autrement dit la scène termine jonchée de foulards, confettis, cartes. Inévitablement ici bien que la surface couverte au finale fut très grande, elle paraissait moindre au beau milieu d'un si vaste espace, et l'effet de cet assez beau numéro en fut d'autant affadi. Les allemands Peter et Sonja MORETTI proposèrent un numéro d'arbalètes spectaculaire et une caisse aux épées. Très classique là encore, avec des numéros présentés plus comme des tours de force de cirque que des tours de magie. Juan MAYORAL proposa un numéro enchaînant des effets de magie générale au tour d'un fil conducteur : le magicien pleurant le départ de sa bien aimée. Une "jonglerie" avec une flamme de bougie en lévitation et se mouvant d'elle-même fut certainement ce qui eut le plus d'effet sur le public. A noter également un voyage impossible d'un foulard rouge du poing du magicien dans une lampe dont la lumière blanche vira au rouge. Le numéro se conclut sur une paire de chaussures à talons se déplaçant seule et un joli baiser en ombre chinoise entre le magicien et son invisible belle. Là encore ce numéro, réussi, pâtit quelque peu d'être "perdu" au centre d'une scène gigantesque. Philippe LIGHT se chargea de "l'inévitable" numéro de colombes, empruntant au passage sans vergogne la musique du spectacle Allégria du cirque du Soleil. Bien exécuté dans l'ensemble en dépit d'un oiseau un peu farouche qui mit quelque peu en difficulté le magicien, on notera surtout un numéro d'anneaux chinois mené alors même qu'une colombe se balance sur l'un des anneaux. Malheureusement la tenue du magicien et de sa partenaire répondant à des critères d'élégance vieux d'environ une cinquantaine années donnaient une touche affreusement kitsh à l'ensemble du numéro. Classiquement le numéro s'acheva sur la disparition de la cage des colombes. Cette disparition souffrit ici d'une petite erreur de mise en scène intéressante : habituellement dans cet effet un assistant vient "négligemment" évacuer en coulisse la table dont le magicien vient de retirer la cage couverte d'un foulard. Or ici ce geste qui se doit d'être "psychologiquement invisible" devint très "voyant" et suspect car : 1) d'une part toutes les autres manutentions de matériel avaient lieu dans le reste du spectacle rideau fermé et non pas "bizarrement" comme ici au cours même du numéro, 2)d'autre part, le trajet à parcourir pour l'asssistant avec la table vide était sensiblement allongé du fait des dimensions imposantes de la scène. Ce qui se devait d'être anodin, "en passant", fut tout au contraire singulier, et détourna même malencontreusement l'attention d'une partie du public de la disparition même de la cage (le mouvement de l'assistant du centre de la scène aux coulisses étant plus ample que celui du magicien jetant simplement le foulard et la cage devant lui). Jano YANG proposa un numéro de bulles de savons géantes : toujours visuellement agréable en revanche la tenue de l'artiste torse nu sous une sorte de tulle n'était pas du meilleur goût. YUNKE se chargea intelligement des "grandes illusions" : la poursuite de l'assistante par le magicien (vampire ? barbe-bleue ?) devient le prétexte à une caisse aux épées, une décapitation et une adaptation habile d'"Interlude". Au lieu de présenter ce dernier effet comme une impossible pénétration (la partenaire du magicien se tenant derrière le magicien puis traversant complètement le torse de celui-ci sans dommage), YUNKE amène secrètement son assitante derrière lui et ne conserve que le transpercement et du même coup l'apparition de la partenaire. Laquelle déguisée en monstre participe à recréer un effet à la manière des films "Alien" impressionant et réussi. Vint enfin le clou du spectacle : Jérôme MURAT et son superbe numéro de statue bicéphale. Original, beau, mené selon un crescendo d'effets bien construit et sur une durée bien caculée, émaillé de petites touches de burlesque, le tout avec des éclairages et une bande son soignés : enfin, la magie était là sur scène. La salle ne s'y trompa pas d'ailleurs réservant un triomphe mérité à J.MURAT. Je me faisais une joie par ailleurs que la soirée soit animée par David STONE dont la réputation en matière de close-up n'est plus à faire. Quelle déception ! Nous eûmes droit à la présentation estampillée "gala pour ploucs de province" consistant à aligner remarques graveleuses sur remarques graveleuses et à mettre systématiquement mal à l'aise les spectateurs montés sur scène. D'emblée, un premier spectateur se retrouva ainsi affublé d'un chapeau ridicule et d'un gilet de sauvetage grotesque et renvoyé à sa place dans cet accoutrement : en deux minutes le magicien s'était mis à dos la salle, D.STONE se moquant même ouvertement alors de sa "victime" : "on va pas vous louper à l'entracte hein pas vrai". Finesse quand tu nous tient... Le numéro du ballon avalé (BEDWELL/Romaric) fut présenté sur le mode : "j'ai un succès énorme avec ce numéro dans les clubs gay". Même humour déplacé lorsque se plaçant derrière un spectateur D.STONE croit spirituel d'ajouter "mais je ne suis pas gay". Le comble étant que le magicien assure lorsqu'il descend dans la salle chercher ses spectateurs-assistants qu'il "ne les mettra pas mal à l'aise" pour aussitôt faire exactement l'inverse. Et comme de bien entendu toutes les spectatrices montées sur scène eurent systématiquement droit à leur quota de sous-entendus sexuels lourdingues. Un tel gala étant une occasion de faire découvrir de la magie à un grand public il est assez consternant de voir cette occasion gâchée une fois de plus par un magicien se croyant obligé d'infliger à un public familial un humour corps de garde de bas étage. Au sortir de la salle, outre les remarques assassines sur le présentateur de la soirée entendues ici ou là de parents et grands-parents accompagnés de leurs enfants et petits-enfants (à qui il allait maintenant falloir expliquer ce qu'est un club gay ou pourquoi le magicien a invité toutes les dames dans sa chambre d'hôtel), le public semblait regretter dans l'ensemble le manque d'originalité du spectacle. Outre le côté "déjà vu" de nombreux numéros, il faut dire que la programmation même de ce gala en lui-même avait été faite en dépit du bon sens puisqu'à l'intérieur du même spectacle il y eut deux fois le numéro des anneaux chinois et deux fois la caisse aux épées !!! L'énorme succès de Jérôme MURAT invite à réfléchir : le public a changé, son goût artistique est désormais plus exigeant. Que n'offre-t-on au large public réuni les meilleurs extraits des spectacles de magie du moment novateurs ou cherchant du moins à l'être tels que "L'Ombre-Orchestre" de X.MORTIMER, "Fée ce n'est pas Sorcier" d'E.AMATO, "Paradoxes" de L.BERETTA, du spectacle d'Eric ANTOINE ou bien encore d'"Imagines-toi" de J.COTTEREAU ?
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[Spectacle] Fée c'est pas sorcier ! d'Elisabeth AMATO le 150207
un sujet publié par Dominique BODIN dans Forum Général
Bonne nouvelle ! Elisabeth AMATO est de retour avec "Fée c'est pas sorcier". Vu hier au soir au Théatre de l'Ouest Parisien, un vrai plaisir de retrouver, après "Tours et Détours" cette magicienne toute en simplicité, à l'humour espiègle, sachant chaleureusement mettre à l'aise les nombreux spectateurs amenés à participer au spectacle, improviser sans complexe, et meubler habilement les inévitables temps morts d'un spectacle (montée d'un spectateur sur scène, spectateurs devant réaliser certaines tâches, etc.). Dans ce nouveau spectacle, E.AMATO est rejointe sur scène par Hubert un esprit frappeur. Les tours de mentalisme constituent l'essentiel du programme agrémentés de quelques jolis effets de magie générale. Mais E.AMATO ne se présente pas comme une mentaliste, non, tout cela n'est que tours du destin, coïncidences dont la magicienne semble ingénument s'émerveiller au même titre que son public - voire en attribuer le mérite même aux spectateurs invités sur scène. Le tout est émaillé des divertissants exposés d'E.AMATO sur le surnaturel, un rien "new-age", un rien ésotérique, non dénués d'humour et visant surtout à instaurer l'atmosphère magique... Des bémols ? Certes une ultime "grande illusion" (faisant suite à un très joli tableau final) qui malheureusement ne fit hier au soir guère mystère pour les spectateurs côté cour (dont je fus) question d'angle et par faute d'un éclairage un rien trop généreux. On pourra aussi trouver que "Fée c'est pas sorcier" reprend beaucoup (sans doute un peu trop) du répertoire de "Tours et Détours": mais après tout reprocherait-on aux chanteurs d'inclure invariablement leurs indémmodables succès dans tous leurs tours de chant ? C'est avant tout le personnage même d'E.AMATO tout en malice et chaleur qui importe. -
[Spectacle] Close-Up Monthly - Masters of Magic aux Caves le 160107
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Kohai dans Forum Général
Merci à toi d'avoir pris le temps de le lire. N'exagérons rien ! Signé : un nul en opéra et musique classique, bd, sf, héroïc fantasy, etc. Les références des ouvrages auxquels il était fait référence, si ça peut aider : Magic and Showmanship de Henning NELMS (disponible en anglais à pas cher sur Amazon et en français aux éditions du Spectacle de Strasbourg). LE livre de magie. A noter que TAMARIZ propose dans "Le Chemin Magique" un approfondissement systématique de la méthode décrite par NELMS. Les Jours Noirs d'ASCANIO : un des rares livres qui montre ce que devrait être tout livre de magie, l'alliage savamment dosé et de la description technique du tour, et de l'analyse critique de son effet, sa méthode, sa mise en scène. Les écrits de Tommy WONDER en sont un autre exemple fabuleux. Ce sont des ouvrages incontournables pour approfondir en magie à mon sens. Les Entretiens Francis BACON et David SYLVESTER : un ouvrage sur la peinture aux éditions SKIRA qui montre assez bien combien l'artiste alterne les phases de réflexion critique et les phases de création où il se place en "outre-téhorie" disons, où il met en oeuvre un instinct construit (par l'"inutile" critique du travail des autres et du sien propre). Il y avait une référence aux célébrissimes entretiens Hitchcock/Truffaut mais il faut bien dire que Hitchcock "ruse" assez dans ces entretiens (les entretiens de Jean RENOIR avec la même équipe d'infâmes critiques sont peut être encore plus passionnants). Quant à R.BARTHES qui a passé sa vie à écrire des critiques "qui ne servent à rien" : Les Mythologies (très, très amusantes à lire et un délice d'écriture), La Chambre Claire (un enchantement sur la photographie) et L'Obtus et L'Obvié (étude plus générale sur l'image). Le reste de ses écrits me dépassent à peu près totalement. Ben j'espère juste que les auteurs ci-dessus t'apporteront autant de joies critiques qu'ils m'en ont procurées. Et je me suis laissé dire que les bouquins de François Marie Arouet étaient pas mal non plus -
[Spectacle] Close-Up Monthly - Masters of Magic aux Caves le 160107
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Kohai dans Forum Général
Il y a de quoi s'étrangler face à cette paradoxale critique de la critique. Des siècles d'écrits critiques sur la littérature, la peinture, le cinéma, expédiés d'un lapidaire : "La critique est facile et ne sert à rien". En magie, brûlons vite les écrits de FITZKEE, NELMS, WONDER, et ASCANIO (dont l'ouvrage "Les Jours Noirs" constitue le summum à mon sens du travail critique en magie) qui ne servent donc à rien. Pour paraphraser Max MAVEN : "Critic is easy. The bad one". Ce n'est pas parce que 90% de ce qui se fait appeler "critique" n'est précisément pas de la critique mais tient plus du vague billet d'humeur que de la véritable critique, que la critique serait aisée. "La critique ne sert à rien...": là encore, énoncer un tel non sens sidère ! Surtout quand on lit plus loin : " donnez des suggestions d'améliorations"... euh.... mais...n'est-ce pas là ce que l'on appelle précisément ...faire un travail critique ?!?! N'est-ce pas précisément ce à quoi sert la critique : une compréhension profonde de l'essence du travail de création qui amènera à produire des oeuvres de plus haute valeur artistique encore. Il est vrai qu'aucun critique de cinéma, mettons, n'a réalisé d'oeuvre conséquente. Truffaut, Rhomer, Chabrol et Godard n'existent pas. Godard qui (oh l'impudent !) ose dire qu'écrire une critique c'était déjà faire du cinéma. Et on n'est pas sans ignorer que l'un des plus grands artistes du siècle passé, A.HITCHCOCK (qui était, rappelons-le, ultra "commercial") n'avait que mépris -si j'ose dire- pour les critiques pré-cités. De même est-il bien connu qu'en peinture, au nom de ce que la critique "ne sert à rien", aucun grand maître ne s'est jamais livré à quelconque travail critique sur les oeuvres passées -allant jusqu'à la copie que l'on interpréterait naïvement que comme le seul apprentissage technique du geste, hors toute réflexion critique précisément. Et là encore on n'est pas s'en ignorer que par exemple Francis BACON, peintre majeur de la seconde moitié du XXième, n'avait que dédain pour David SYLVESTER, éminement citique d'art - au point de s'entretenir avec lui sur des centaines de page pour ce qui constitue L'ouvrage critique essentiel sur la peinture de la fin du siècle dernier. En lisant ce post je me disais il ne manquait plus qu'une "tarte à la crème" du type "Des goûts et des couleurs" (summun de la pensée petite-bourgeoise -au sens où BARTHES l'entendait- sûr éteignoir à toute critique, proclamant haut et fort un imbécile prétendu individualisme du goût comme alibi à une incapacité critique réelle) ; ou bien encore cette rengaine répétée à l'envi : "ne critiquez pas : faites". Comme si la pratique seule légitimait l'acte critique, comme si on dégnait au critique, parfois lucide de ses propres insuffisances justement, le droit d'appliquer cette même lucidité aux travaux d'autrui. Je me disais donc : manquerait plus qu'un bon petit lieu commun de derrière les fagots du genre : "La critique est facile, l'art est difficile". Et vlan ! Pas manqué : la re'vla "La critique est facile, l'art est difficile". Superbe. Imparable. Ressassée tant et tant que cette rengaine même l'absout de toute discussion : sa répétition lui assure sa véracité de facto ; le nombre fait foi, le récurrence proverbiale en fait une vérité d'airain, inattaquable - sur le mode si toute le monde le dit et de tout temps c'est que c'est vrai, car "naturel" en somme. On pourrait pas voter un petit moratoire, hein des fois, sur l'emploi de cette citation : ca nous ferait des vacances. On rappelera que cette citation, oh combien bien "pensée" (!), est signée du bien connu Philippe Néricault DESTOUCHES qui en matière d'art s'y entendait : il n'y a qu'à voir combien son oeuvre magistrale "encombre" littéralement les théâtres parisiens encore aujourd'hui. Il est vrai que la postérité n'a pas plus retenu le nom de François Marie Arouet qui était le très obscur critique contemporain de DESTOUCHES. Par avance toutes mes excuses à Eric CONSTANT qui je l'espère aura compris que je n'en ai pas après lui particulièrement mais plus après une certaine attitude en vogue qui consiste à jeter le haro sur la critique au profit d'un certain poujadisme "artistique" (dont par exemple Luc BESSON en cinéma est le meilleur avatar), manière de véhicule d'une forme d'obscurantisme qui ne dit pas son nom. Il s'agit de substituer à la véritable critique une forme de loi du marché : sur le mode, en cinéma par exemple, : si respectivement 10 et 5 millions de gens vont voir Les Bronzés 3 et Camping ceux-ci représentent le summum de la création artistique. En magie, l'artiste qui a assuré 100 représentations aurait nécessairement plus de poids critique que celui qui n'en a assurées que 99. N'est-ce pas tout au contraire parce que la critique, noble, humble, est si difficile et indispensable que trop échouent à la pratiquer sérieusement et ne sont dès lors pas à même d'améliorer substantiellement leur pratique magique ? -
[Tour] Table Flottante de David COPPERFIELD
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Michaël THELLIEZ dans Forum Général
Juste pour info : La Table Tournante telle que présentée par D.COPPERFIELD est un tour d'un autre David, BERGLAS. Ce dernier la présenta il y a plus de vingt ans lors de l'un de ses shows télévisés. A ma connaissance, D.COPPERFIELD est le seul à avoir été autorisé par D.BERGLAS à employer ce tour. Je ne connais pas les détails de la présentation de BERGLAS, mais je ne pense pas qu'y figurait la nappe : une idée géniale de COPPERFIELD (et son équipe) pour visuellement communiquer à un moment donné, sans un mot et très simplement, l'absence de tout contact entre les mains des spectateurs et la table. Même chose avec la croix tracée "à la va vite" à la craie au centre, simulacre de pentacle, qui renvoie vaguement à un puissant imaginaire magique. Le Camera Trick est l'un des tours sur lequel Paul DANIELS a acquis sa réputation. Là encore il fut présenté il y a une trentaine d'année par P.DANIELS en direct à la télévision lors de l'un de ses shows. L'apport essentiel de COPPERFIELD et ici d'une part la découpe de la boîte qui épouse la forme de la caméra et du cameraman (en lieu et place de la boîte parallélépipédique employée par DANIELS) ; d'autre part l'implication du public avec la très bonne idée de faire tourner la caméra vers la salle (et non pas se contenter du coucou du magicien à la caméra) : cela "actualise" le tour, c'est ici et maintenant que cela se joue. Une partie du truc est également ici très habilement dissimulée par une technique qui consiste en ce que ce qui renforce l'impossibilité du tour de force, en démontre l'impossibilité, en fait , le facilite. ( à noter que COPPERFIELD utilise exatement le même principe dans l'un des tours en vue de son show actuel) Pour autant la fin du tour tel que présenté par COPPERFIELD est disons plus discutable avec cette pirouette du "faux direct" télévisé qui justement renvoie au trucage vidéo ce qui n'est peut-être pas forcément très heureux en la circonstance. De plus tel que présenté par Paul DANIELS ce tour avait quelque chose...d'impromptu ou presque. En effet dans le cadre d'un show télévisé, se piquer de faire disparaître l'une des caméra présentes dans le studio pour précisément filmer le show en question a quelque chose de cohérent, de lié aux circonstances. Amener une caméra de télévision sur une scène paraît disons plus artificiel. Cordialement, Dominique -
Julien LABIGNE en ce moment à l'antenne sur France Inter pour une heure d'entretien croisé autour du thème de l'illusion
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