Perso, je préfère l'approche de Punx, Burger, Lavand, qui entouraient leurs tours d'histoires (j'ai d'ailleurs écrit un livre là-dessus, Card Stories). Tamariz écrit que les histoires diminuent l'effet magique, mais je ne suis pas persuadé que c'est le cas (à condition de ne pas laisser l'un piétiner l'autre). Ça engage l'intellect ainsi que les émotions, ça diminue énormément la tendance du spectateur à vouloir comprendre — à dire : « Y'a un truc ! » — et ça fournit bien ce que Burger appelle une « expérience magique », le merveilleux.
Ayant dit cela, je suis tout à fait d'accord pour
comme dit Gilbus. Mais, à mon sens, il faut des effets tout à fait extraordinaires pour cela, des effets tellement déconcertants que le spectateur sait immédiatement que ce qui s'est produit est tout à fait impossible, à tel point qu'il ne pense même pas à faire marche arrière pour essayer de comprendre, parce qu'il sait qu'il n'y a pas d'explication possible.
Il y a donc, à mon avis, des degrés d'impossibilité (comme l'explique Darwin Ortiz dans Strong Magic). Des +/- mille tours de cartes que je connaisais, il n'y en a que trois qui me viennent immédiatement à l'esprit : la carte à travers la table de Benzais (qui tombe dans la main du spectateur), certaines versions d'Open Travellers (qu'on appelle souvent l'Empalmage invisible), et ma version de Point of Departure, d'Elmsley.