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Manière de s'exprimer ?


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Bonjour,

 

J'ai remarqué que certains magiciens avaient une façon particulière de s'exprimer, une sorte de style. Comme Billy Debu avec un ton très noble et un langage un peu ancien.

 

Ou encore @Philippe Noël dont je viens de regarder son Oil and water.

 

Est-ce naturel ? Travaillé ? Si travaillé, comment trouver la bonne façon de s'exprimer ? J'imagine que c'est lié au personnage qu'on joue.

Faiseur de trucs et de bidules.

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Pour moi la meilleure façon de s'exprimer est d'être naturel tout simplement en y ajoutant un soupçon de théatralité (mais ne pas surjouer non plus).

Lorsque le naturel n'est pas là, le public s'en rend vite compte. Même si l'on joue un personnage, cela n'empêche pas d'être naturel (même si cela peut paraître incompatible, mais j'apprenais cela quand je donnais mes cours de théâtre).

Modifié par Thierry (Moonlight)
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Thierry Périchon
http://www.moonlightanimations.fr
 

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Il y a 4 heures, Magic-Tony a dit :

N'est-ce pas là tout le métier d'acteur ?

Si et c'est pour cela que j'ai fait du théâtre et que j'étais prof de théâtre. Ensuite, il faut penser (même en close-up) à la mise en scène (par exemple, comment l'on dispose les objets sur la table). Dominique Duvivier explique bien tout cela dans les 2 livrets "Cartomagie 2008".

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Thierry Périchon
http://www.moonlightanimations.fr
 

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Je pense qu'on a tous plusieurs personnalités en nous et que lorsque l'on campe un personnage, on exploite voire on surexploite l'une d'entre-elles.

J'appelle ça des "masques" 🙂

On n'est pas totalement la même personne :

  • Derrière l'écran de son PC
  • Face à la boulangère
  • Face à son patron
  • Face à l'homme ou la femme que l'on aime
  • Face à quelqu'un que l'on cherche à séduire
  • Face à son enfant
  • Face à son gynéco
  • Et cætera...
  • Et donc pour conclure : face à son public.

Bref, je pense que lorsque l'on compose un personnage, on puise dans l'une de ses personnalités...

Je rejoins @Thierry (Moonlight), il faut qu'il y ait une part de naturel, si nous on n'y croit pas, personne n'y croira !

Modifié par Mickaël
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Mais comment trouver le bon phrasé ?

 

Francky le tricheur a aussi une manière bien à lui de s'exprimer.

 

Je peux aussi parler naturellement mais ça sera banal.

 

Plus que les tours en eux-même, j'aimerais travailler cette partie là, l'emballage on va dire.

J'ai déjà commencé par changer l'histoire des As Gangsters car tout le monde présente plus ou moins la même chose.

 

Qu'en pense @Gilbus qui maîtrise l'art du conte ? Ou encore @Michel (darlone) ?

 

On peut aussi parler de Belmondo, toc toc badaboum...

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Faiseur de trucs et de bidules.

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il y a 38 minutes, Magic-Tony a dit :

Plus que les tours en eux-même, j'aimerais travailler cette partie là, l'emballage on va dire.

"L'emballage" compte finalement beaucoup plus que l'effet magique en lui-même.

Je vais prendre Eric ANTOINE en exemple, on le présente clairement comme un magicien (qu'il est) mais si l'on regarde attentivement, on peut constater qu'il n'y a pas énormément de magie à proprement parler, il y a surtout de la présentation, des sketchs, de l'humour, il a même des sketchs complets avec uniquement des "faux tours de magie" c'est à dire uniquement de l'humour, des gags en faisant croire qu'il va faire de la magie...

En résumé, la présentation compte autant sinon plus encore que le tour en lui-même.

Regardez les "magiciens" en herbe de 12 ans sur YouTube pour vous en convaincre 😎

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J'en pense que tu devrais commencer par trouver un personnage qui correspondent à l'univers que tu veux véhiculer. Qui est-il, d'ou vient-il, que fait-il (pour les plus anciens et pour rire "cet incroyable robot des temps nouveaux..". 😀)

Quel est sa façons d'être, gaffeur, sur de lui, comique, pince sans rire...

Et surtout " ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément" en clair que ton personnage soit bien clair et défini dans ta tête pour rester toujours dans ce personnage (forcément plus il sera éloigné de toi plus cela sera difficile, c'est pour cela que les cours de théâtre existent).

Il n'est pas nécessaire de forcer un accent ou d'être forcément dans la démesure.

Quelques répliques, un état d'esprit, quelques expressions du visage, un code vestimentaire, une posture...peuvent suffire.

A toi de cerner ce qui te correspond et correspond à ta magie. Tu peux être un vampire, un mage vaudou, un immortel qui traverse l'histoire, un clone d'harry potter, un comique vanneur, un maladroit qui rate tout ou pas, un type que sa propre magie surprend, un extraterreste venu de la planète xorg, un type égnimatique (qui ponctue ses tours par "étonnant non"), un pseudo scientifique, un prof de magie raté exclue de Poudlard, un grand timide, un savant-fou...etc

Ensuite il n'est pas nécessaire d'en faire trop, juste que rapidement en quelques secondes le public comprenne qui tu es, et que la narration de tes routines correspondent à ton personnage (comique de répétitions, routines faussement ratées...). Ne cherche pas à imiter mais à créer.

Parfois c'est bien de faire simple et de "gommer" pour éviter d'être trop dans la caricature.

Voilà pour l'approche du comédien, l'art du conte c'est encore autre chose, il y a du rythme, des silences, des intonations, on peut faire vivre plusieurs personnages dans une histoire. C'est adapté pour certaines ambiances moi pour d'autres.

Enfin le plus important c'est par ton personnage et ta narration, appuyés par les effets de tes routines, de faire naître l'émotion du public (rire, surprise, nostalgie, peur...). C'est difficile à atteindre, souvent aléatoire, mais y tendre est selon moi (et beaucoup d'autres) un gage de succès. Emporter le public dans son univers, son ambiance, est toujours un défis mais c'est tellement mieux que "Ce jeu est parfaitement normal, tirez une carte, regardez vous pouvez la mettre ou vous voulez (euh la carte...😂), là je mélange...

Si tu fais naitre cette émotion, que tu fais appel à ses sentiments, à sa madeleine de Proust, le spectateur se souviendra longtemps de ta prestation, si tu as juste retrouvé sa carte, il s'en souviendra 2 minutes...

Il y a de nombreux ouvrages pour créer un personnage, écrire une belle routine, c'est parfois plus utile qu'un livre de Tours. On peut-être un superbe technicien et ne pas bien passer auprès du public, mise en scène et sens de la scène sont à mon sens indispensables.

 

 

Modifié par Michel (darlone)
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www.dedales-hypnose.fr

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Pour rebondir sur ce que dit Darlone, un petit extrait du DEUDLMDG:

Citation

 

                  Le personnage

« Comment je fais pour faire aussi bien que machin ? »

Heuuu, je n’ai pas bien compris la question, ou alors la réponse est dedans, non ?

 

Tu ne peux pas faire les mêmes personnages que tes idoles ?

C’est normal, tu n’es pas eux.

 

Tu dois faire tes propres personnages, ou faire ton propre « toi-même » si ton personnage est proche de ton vrai « toi »…

Maintenant, développer un style de personnage différent de toi…. C’est tout à fait possible, il suffit d’un peu de talent d’acteur…mais…

Différent de toi ?

Cela voudrait dire que le « toi » est monolithique, uniforme, unique.

Or nous avons tous différents aspects de notre personnalité, qui apparaissent au fil des situations ou des humeurs.

Se considérer comme un seul style de personnage soit même, c’est limiter la vision que l’on a de nous.

Donc, si le jeu d’acteur t’effraie, tu peux concevoir de développer un aspect de ta personnalité à toi, pour créer un personnage différent de ce que tu fais d’habitude :

Tu restes toi, mais pas le toi habituel…

Pense à ce que tu es quand tu es :
Amoureux
En colère
Débordé par plein de boulot
Morose
Etc.

Autant de personnalités qui sont les tiennes, et peuvent être exploitées par tes personnages.

Bon, ça, c’est l’idée générale, l’application, c’est plus dur.

Perso, je suis du genre gros bonhomme rigolo, pince sans rire, et qui se moque volontiers de lui-même, maladroitement charmeur et ridicule.

C’est le Gilbus que j’ai en magie.

Mais c’est lassant :
Marre d’être le rigolo de service, au bout d’un moment.

J’essaie de faire des choses différentes, mais c’est dur.

Tiens, en conte, je me suis fait une série d’histoire abominables (de quoi faire un spectacle entier), très noires, qui finissent mal, et en général par la mort de quelqu’un (dans d’atroces souffrances, c’est encore mieux)

Le personnage de conteur, qui dit ces contes, n’est pas un rigolo.

Et bien c’est difficile :

Les spectateurs se marrent tous, ils rigolent quand je leur dit des horreurs… dur dur…

Du coup, j’essaie d’être inquiétant, dans une autre gamme, celle du mystère.

Mais comme je veux rester sympa, ce n’est pas simple : sympa, mais inquiétant, c’est une personnalité complexe…

 

Je crois que je devrais faire dans les choses plus simples, plus clairement lisible.

Mais à faire trop simple et monolithique, on risque de tomber dans la caricature.

Tout cela n’est pas simple…

Et cela demande du temps, bien sûr, et de nombreux essais.

En fait, comme je le disais, la réponse est dans la question…

Reste à comprendre la question.

Il faut en tout cas qu’il y ait unité, cohérence et lisibilité.

-L’unité est ce qui va rendre ton numéro homogène, honnête, on pourra y croire.

-La cohérence aussi, mais à un autre niveau : chaque chose que tu feras sera justifiée et conforme à l’univers et au personnage concerné : c’est une cohérence interne, que le spectateur n’a pas forcément à connaitre par le détail, mais que toi du doit mettre en place, pour que tout soit réaliste.

-et enfin la lisibilité, car à travailler sur les deux premières choses, on peut parfois (souvent) arriver à des aberrations qui ne sont compréhensibles que par l’auteur, et qui ne servent donc à rien, si ce n’est rendre son spectacle ennuyeux, puisque le spectateur ne pourra pas y adhérer :

Même si tu développes des univers très fouillés et poétiques, il faut que le public puisse au moins les entrevoir, et venir y jeter un œil, voir même y entrer un moment avec toi… sinon, tout cela ne sert qu’à se faire mousser.

 

Mais pour répondre précisément sur la voix…

Effectivement, la voix s’altère dés qu’on est en public, personnage ou pas.

Mais en fait, tu poses une excellente question…

Que faire quand on doit parler en public.

La réponse est délicate.

Spontanément, je répondrais comme beaucoup : on devrait essayer de garder sa voix naturelle…

C’est le plus facile moyen de ne pas en faire trop, et de ne pas prendre un air grandiloquent…

Sauf que…

Nous sommes en spectacle.

Les exemples que tu cites, de personnes prenant un ton spécial en prestation, sont des choix personnels.

Des choix artistiques, et je ne remets jamais en cause le choix d’un autre dans ce domaine.

Cela dépend trop de la personne, de son intention à ce moment, de ses essais avec d’autres façon de faire, du contexte où se déroule la prestation…

Bref, il est difficile de critiquer un choix de ce genre, en négatif ou positif.

On peut par contre constater si le résultat nous plait ou pas à nous…

 

Le parler naturel, la solution ?

Parfois oui, parfois non.

En chanson, on a le chanteur d’opéra, qui s’exprime de façon totalement « antinaturelle », au point d’être souvent incompréhensible.

Et on a Boby Lapointe, qui chante dans un tout autre registre.

Les deux chantent, qui peut dire si leurs choix sont meilleurs, l’un ou l’autre ? les contextes sont tellement différents.

En spectacle, il y a tellement de façon d’être bons, et milles fois plus de façon d’être mauvais…

 

Mais si on veut essayer de trouver des règles :

En plus de l’unité, de la cohérence et de la lisibilité, cité plus haut, il y a la crédibilité et la sincérité : il faut être « vrai »

Ce qui fait que tout le monde ne peut pas tout faire :

Si un gars de 16 ans essaye de prendre un personnage de joueur de casino, ça ne marchera pas.
Pas crédible, sauf à passer en mode « acteur », et donc sortir du monde réel.

Mais pire : le contexte va tout chambouler :

Si tu fais des tours à des potes qui te connaissent, tu ne peux prendre un ton grandiloquent, mettre de l’emphase sur ton texte, sans être dans la dérision, voire le burlesque.

La voix naturelle, avec quelques intonations légèrement renforcées, montrera qu’on n’est pas en train de faire le guignol.

Avec un autre contexte, des inconnus rencontrés dans une situation hors spectacle, tu peux mettre plus facilement une ambiance mystérieuse, en restant dans les limites de ce qui est crédible pour ton physique et ta personnalité.

Comme ils ne connaissent pas notre voix naturelle, on a beaucoup plus de marge dans la modification de la voix naturelle. Mais quel que soit la voix, elle doit être « naturelle » pour ceux qui écoutent.

Dans un cadre de spectacle, c’est encore différent : le public acceptera que l’on fasse l’intéressant, tant qu’on le sera, intéressant… on a donc plus de choix : voix naturelle, voix déclamante, voix hystérique…ce qu’on veut : c’est la voix du personnage, de la situation, et il faut assumer le personnage et la situation.

 

Il n’y a pas de solution universelle, en tout cas, je n’en connais pas.

 

Mais il y a des choses qui sont plus faciles que d’autres à faire :

OUI, la voix naturelle, c’est le plus facile à faire.

A condition de bien la travailler… oui, même le naturel se travaille 😉

Et une voix déclamante, c’est ce qu’il y a de plus facile à MAL faire… 😉

On surjoue, on fait dans la grandiloquence, on n’est pas crédible…

 

Dans les ateliers que j’anime, on a souvent le cas de personnes changeant leur voix systématiquement, et inconsciemment, dés qu’il faut parler en public.

Le problème est alors le « inconsciemment » :

On n’est plus dans le choix artistique, on est dans la soumission à un réflexe, et c’est ce qu’il y a de moins artistique.

Ou si ce n’est un réflexe, c’est une copie (consciente ou pas) d’un style : « il faut parler comme ça, en public ».

Tiens, je connais une fille qui, dés qu’elle parlais sur une scène, le faisait de façon chantante : comme si elle vocalisait tous les mots. De façon totalement inconsciente.

On lui a fait la remarque, on l’a fait s’écouter.

Elle à maintenant réduit sa façon chantante, volontairement, après bien des exercices et du travail :

Les choses que l’on fait sans y penser sont souvent les plus difficiles à corriger.

Elle peut toujours utiliser sa voix chantante, mais maintenant, c’est volontairement, pas en permanence.

Quand ce n’est pas un choix libre (l’artiste est libre !), la première chose est de faire prendre conscience à la personne de ce qu’elle fait.

Ensuite, faire réfléchir sur le « pourquoi » elle fait ça…

Ensuite, la personne peut faire un choix en connaissance de cause : c’est son choix.

Et si la voix est surjouée, il faut lui montrer comment en faire un peu moins, mais bon, chacun est libre…

 

C’est pour cela que ta question est excellente :

La réponse n’est pas simple.

 

Gilbus

Modifié par Gilbus
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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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C'est pas si simple que ça d'être une voix finalement.

 

Lors de mon dernier entretien d'embauche j'ai remarqué que je pouvais paraître un peu hautain, enfin surtout au regard de l'activité demandée (c'était une association de lutte contre l'exclusion sociale).

 

Pendant ce court contrat il y a une dame d'un certain âge qui me faisait la discussion très souvent et à qui j'ai fait quelques tours (dans les derniers jours je m'amusais à faire apparaître une carte derrière son oreille).

J'ai remarqué que lors des moments de plaisanterie j'adoptais une voix plus basse que naturellement et un style un peu joueur, je ne saurais trop comment le définir.

Mais différents de la voix et du style que j'ai quand je fais des tours à des amis.

 

Sinon dans la vie de tous les jours j'ai une voix plutôt medium et j'aime raconter des bêtises (jeux de mots, humour noir, blagues pourries...) mais ce n'est pas très magicien, à moins d'exceller comme comique (Eric Antoine).

Faiseur de trucs et de bidules.

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