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Publié le (modifié)
il y a une heure, Chakkan a dit :

...

"Pour l'instant tout se passe dans ta tête et dans ta main, mais d'après toi elle serait dans quel état la pièce ?...  Ouvre pour voir..."

Aucun mensonge. De la dissimulation technique, oui. L'appel à l'imagination aussi.
Je n'ai même pas menti sur le super-héros puisque c'est aussi MON préféré.

Tu as raison, c’est aussi un point important :

On parle du mensonge, mais il faut parler de la vérité.

En fait, un magicien ment bien moins qu’un acteur ou un politicien, par exemple.

Tout simplement parce qu’un acteur n’est pas lui-même, il joue un rôle, et doit donc tout dire sous forme de mensonge, même les vérités que dit son personnage !

Un conteur affabule toujours…

Mais un magicien, lui, a une chance considérable :

Il débite souvent des énormités, mais il a le pouvoir de prouver qu’elles sont vraies !

Quand on regarde la pièce, oui, elle est vraiment tordue. C'est la vérité.
Ce n’est pas un mensonge.

L’illusionnisme permet de rendre l’impossible vrai.

On ment souvent sur la méthode, mais à un moment ou un autre, l’objet a vraiment disparu, le foulard a vraiment changé de couleur, la corde est vraiment raccommodée… Pour un temps, parfois, car la vérité peut être passagère, ou relative, ou définitivement, si la situation finale (la pièce tordue) est permanente.

Mais au moins, on a des preuves !

Alors qu’un acteur doit compter sur l’accord du public (suspension du refus de croire) pour que son rôle soit convaincant, et atteigne une certaine vérité pour le public.

Le magicien, lui, n’a pas besoin du consentement du public, au contraire :

Il fait des choses impossible, mais prouve qu’il les fait quand même, c’est un peu le principe.

Il va donc mentir, certes, mais sur le moyen, pas sur l’effet lui-même.

Du moment que l’effet est inscrit dans la conscience du spectateur, il est vrai.

Même si on a trompé le spectateur sur la situation initiale, ou sur l’action magique, ou sur l’effet lui-même :

La réalité, pour le spectateur, c’est ce que pense savoir le spectateur.

Le reste n’est que philosophie ;)

Gilbus.

Modifié par Gilbus
  • J'aime 1

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Publié le

Moi, depuis 40 ans, quand je mens, je rougis... ça m'a souvent joué des tours... Heureusement, la joie, la tristesse, la peur, la gène, l'enthousiasme, le compliment, la colère, la digestion me font rougir aussi. Mes mensonges ne sont donc pas si visibles et se noient dans ma nature émotive! Néanmoins, j'évite le plus possible de mentir lorsque je raconte ma magie, les autres émotions m'infligent suffisamment de supplices pour en rajouter inutilement...

  • J'aime 1

Didier (artifice31)

Publié le (modifié)
Le 12/06/2017 à 15:03, Gilbus a dit :

Alors qu’un acteur doit compter sur l’accord du public (suspension du refus de croire) pour que son rôle soit convaincant, et atteigne une certaine vérité pour le public.

Le magicien, lui, n’a pas besoin du consentement du public, au contraire :

Il fait des choses impossible, mais prouve qu’il les fait quand même, c’est un peu le principe.

Il va donc mentir, certes, mais sur le moyen, pas sur l’effet lui-même.

Du moment que l’effet est inscrit dans la conscience du spectateur, il est vrai.

Même si on a trompé le spectateur sur la situation initiale, ou sur l’action magique, ou sur l’effet lui-même :

La réalité, pour le spectateur, c’est ce que pense savoir le spectateur.

Le reste n’est que philosophie ;)

Gilbus.

Peut être que le magicien et l'acteur ont besoins du consentement du public, pour l'acteur le public consent  à ce que          soit jouer devant lui une histoire qu'il va prendre en partie pour de vrai, comme le disent les enfants, par des personnages, qui s'affirment être une autre personne, dans une incarnation.

Le magicien fait venir des spectateurs, avec convention qu'il va leur voir des choses spectaculaires ou non mais impossible, dans le sens de la narration, qu'offre le magicien dans son spectacle.

Le public consent à être dupé et y va pour cela.

Est la même chose pour la politique, certaines fois on peut se le demander.

Quand on voit ceux qui ont voté au 1er tour pour notre président actuel et que l'on écoute leurs

arguments, comme je l'ai fait, qui ne résistent pas à une confrontation avec la réalité.

Magiciens, acteurs deux professions qui ont sans doute leur origine à nos aubes, c'est à dire,

aux soirées de coin du feu, où certains racontaient des histoires et d'autres faisaient disparaître un objet ou une quelconque manipulation pour distraire des adultes ou des enfants.

Heureusement les conteurs et les magiciens existent toujours.

Les conteurs sont devenus les bardes du monde antique et iranien, encore actuellement l'Iran en compte.

En Grèce et en Inde ces hérauts sont devenus les créateurs du théâtre.

En Grèce et en Inde ils jouent les histoires de leur mythologie, de leur création du monde.

Modifié par Invité
Publié le
Il y a 14 heures, thucydide a dit :

Peut être que le magicien et l'acteur ont besoins du consentement du public, pour l'acteur le public consent  à ce que          soit jouer devant lui une histoire qu'il va prendre en partie pour de vrai, comme le disent les enfants, par des personnages, qui s'affirment être une autre personne, dans une incarnation.

Le magicien fait venir des spectateurs, avec convention qu'il va leur voir des choses spectaculaires ou non mais impossible, dans le sens de la narration, qu'offre le magicien dans son spectacle.

Le public consent à être dupé et y va pour cela.

....

Ta vision est intéressante à plus d’un point, mais nous ne parlions pas exactement de la même chose :

Tu évoques les raisons pour lesquels les spectateurs viennent voir les spectacles.

Et il y a effectivement beaucoup à dire là-dessus…

 

Alors que je parlais du processus même, à l’intérieur du spectacle, qui fait que l’on y croie.

Quand tu regardes une pièce de théâtre bien jouée, ou un pauvre type désespéré songe au suicide, tu peux vivre et partager son angoisse.

Quand une riche héritière tombe amoureuse mais se demande si on ne l’aime que pour son argent, on peut aussi se poser la question avec elle.

Hors, ces situations jouées ne sont pas vraies !

Ce sont des acteurs, celui qui est désespéré se porte en fait comme un charme, et la riche héritière a du mal à payer son loyer, dans la vraie vie…

Et cela, le spectateur le sait : ce sont juste des acteurs qui jouent un rôle, pas de mystère.

Le mystère viens quand une pièce nous émeut (alors que rien n’est vrai, tout est joué) ou nous fait rire (alors qu’on sait que c’est juste artificielle, la situation comique est visiblement montée de toute pièce)…

Pourquoi ces représentation fictives vont-elle susciter en nous de VRAIES émotions (que celui qui n’a jamais ris ou eut les larmes aux yeux lors d’un spectacle se manifeste… nous le plaindrons.)

Et bien une des raisons est justement la fameuse « suspension du refus de croire » :

En arrivant au spectacle, on sait que tout est faux.

Mais dès que le rideau se lève, si les acteurs nous aident en jouant bien, on se laisse volontairement prendre par l’histoire, et on y « crois » : on va vivre l’histoire avec ceux qui nous la racontent, on accepte d’être dupés, et donc de profiter pleinement du spectacle, et de ses émotions, vu qu’on est là pour ça, à la base ;)

Cette « suspension du refus de croire », c’est abaisser nos boucliers de scepticisme, accepter qu’on nous guide vers une autre histoire, parfois fantaisiste, et vivre le spectacle de façon plaisante.

Le théâtre, la vidéo (cinéma/télé/autre), le conte, la marionnette, et d’une façon générale, presque tous les arts narratifs utilisent ce fonctionnement.

Je parle d’arts narratifs, car les arts visuels ne sont pas exactement dans la même mécanique :

Ils peuvent jouer plus sur la performance ( certains spectacles de jonglerie, par exemple....) que sur la narration, et n’ont donc pas ce lien avec une histoire que l’on doit croire.

Pouf Pouf, donc, le spectateur, calé dans son siège, accepte ce qu’on lui montre…

 

Est-ce le cas de l’illusionnisme ?

Pas toujours.

Je dirais même pas souvent…

Tout simplement car, de nos jours et en France, la magie est souvent considérée comme une devinette à résoudre, et si on ne trouve pas, c’est que le type est fort !

Donc, la fameuse « suspension du refus de croire » nous sera refusée d’emblée si on annonce de la prestidigitation : les gens ont envie de savoir comment ça marche (en majorité, faite des sondages autour de vous...), ou en tout cas de ne pas accepter l’illusion sans preuves.

Et c’est là que ça tombe bien : des preuves, on en a, et plein.

Puisque le principe même de l’illusionnisme, c’est de reproduire l’impossible, non pas uniquement dans l’imaginaire du spectateur, mais dans la réalité de la scène :

Je mets la pièce dans la main droite, je malaxe, j’ouvre la main, la pièce a disparue :

Ce n’est pas consensuel : le spectateur n’a pas à imaginer qu’elle est partie, la pièce n’est vraiment plus là.

C’est la preuve.

 

Attention, je ne dis bien sûr pas que tout ce qu’on montre au spectateur est vrai :

Sinon, nous aurions de vrais pouvoirs… ;)

Simplement, on lui montre une partie fausse, qu’on lui fait prendre comme vraie, et une partie vraie, qu’il ne peut pas contester.

Enfin, quand je dis « simplement »…. C’est pas si simple, ça ne l’est jamais ;)

 

La partie « vraie » peut être fausse aussi, bien sûr :

Je mets deux pièces en main droite, je malaxe, il n’en reste qu’une.

Là, si on utilise un procédé courant, on ne peut pas dire qu’il n’y a réellement qu’une pièce dans la main, à la fin.

Mais le spectateur n’en verra qu’une, réellement. Et pour lui, ce témoignage de ses sens est réel.

La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur…

Mais à la différence des histoires, le spectateur n’invente pas l’illusion : il la constate.

 

L’art de l’illusionnisme est donc de savoir quand et comment mentir, et quand et comment dire la vérité.

Et de savoir gérer la réalité du spectateur, pour servir l’émotion magique.

 

J’irais plus loin :

La suspension du refus de croire va amoindrir l’effet.

Dans la « suspension du refus de croire », le public accepte volontiers de se faire berner, il est là pour profiter du spectacle.

En magie, s’il accepte tout ce qu’on lui dit, ce n’est plus un spectacle de magie : on revient au théâtre, au conte etc.

L’effet magique, qui déclenche l’émotion magique, est bien différent des jeux théâtraux.

Le spectateur vient au spectacle pour être bluffé par le magicien, mais pour que cela marche, il ne faut pas que ce soit consensuel :

La vérité de la magie doit s’imposer dans l’esprit du spectateur, et y semer le trouble.

C’est ce trouble qui génère l’émotion magique :

Ce moment où l’esprit perd pied, se voit face à l’impossible, ne peut plus se reposer sur le simple bon sens commun ni sur ses sens, et donc remet TOUT en question…

 

C’est pour cela que beaucoup de magicien (je l’ai lu venant de plusieurs personnes, j’arrondis a « beaucoup » ;) ) disent en substance :

« Si on vient me voir à la fin en me félicitant, et en me disant « j’ai rien vu », j’ai raté mon coup. »

 

Car une personne qui « n’a rien vu » sait qu’il y avait quelque chose à voir, et admire donc la qualité de la performance de dissimulation.

Hors la performance magique vient au second plan.

L’émotion magique, ça, c’est top.

Et l’émotion magique ne se contente pas d’un manque de visibilité du truc…

Il faut vraiment perturber l’univers du spectateur, qu’il ne sache plus, l’espace d’un instant, ou il en est…

Si on me traite de manipulateur génial (ce que je ne suis assurément pas dans la réalité), je suis dépité.

Si on me dit que ce qu’ils ont vu est incroyable, impossible : la, je suis déjà plus fiers de moi.

Si on me demande sérieusement si je peux faire quelque chose pour résoudre un problème dans la vie du spectateur, grâce à mes pouvoirs, la, c’est que j’ai été un tout petit peu trop bon… ;)

Nous n’avons donc pas les mêmes mécanismes de communication que les autres spectacles vivants :

Nous devons montrer de l’irréel, mais dans la réalité du spectateur, pas dans l’irréalité d’un univers inventé.

 

Cela n’empêche pas d’ailleurs, d’utiliser un univers inventé pour y mettre nos illusions.

Mais les illusions les plus fortes sont celles qui se produisent dans la réalité du public.

Bon, ok, venant d’un type qui allie conte et magie, c’est un peu scier la branche ou on est perché, ce genre de réflexion…

Si l’irréalité du conte amoindri l’effet, ben faut laisser tomber le conte…

Hihihi : il faut que je fasse attention, j’ai failli me convaincre moi-même…

Ben non :

J’aborde un peu ce mécanisme dans mes formations sur la magie contée (pub ! B|), mais ce qu’il ne faut pas oublier :

C’est que rien n’est jamais aussi simple que ce que j’ai dit plus haut, et le mécanisme du spectacle est bien plus complexe que cette unique notion de réalité ou d’irréalité, de mensonge ou de vérité…

Rien n’est assez simple, dans l’univers, pour se réduire à une seule notion sans faire d’énormes approximations…

 

Et c’est heureux, nous vivons dans un univers passionnant.

Gilbus

  • J'aime 1

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

Publié le (modifié)
Il y a 8 heures, Gilbus a dit :

Ta vision est intéressante à plus d’un point, mais nous ne parlions pas exactement de la même chose :

Tu évoques les raisons pour lesquels les spectateurs viennent voir les spectacles.

Et il y a effectivement beaucoup à dire là-dessus…

 

Alors que je parlais du processus même, à l’intérieur du spectacle, qui fait que l’on y croie.

Quand tu regardes une pièce de théâtre bien jouée, ou un pauvre type désespéré songe au suicide, tu peux vivre et partager son angoisse.

Quand une riche héritière tombe amoureuse mais se demande si on ne l’aime que pour son argent, on peut aussi se poser la question avec elle.

Hors, ces situations jouées ne sont pas vraies !

Ce sont des acteurs, celui qui est désespéré se porte en fait comme un charme, et la riche héritière a du mal à payer son loyer, dans la vraie vie…

Et cela, le spectateur le sait : ce sont juste des acteurs qui jouent un rôle, pas de mystère.

Le mystère viens quand une pièce nous émeut (alors que rien n’est vrai, tout est joué) ou nous fait rire (alors qu’on sait que c’est juste artificielle, la situation comique est visiblement montée de toute pièce)…

Pourquoi ces représentation fictives vont-elle susciter en nous de VRAIES émotions (que celui qui n’a jamais ris ou eut les larmes aux yeux lors d’un spectacle se manifeste… nous le plaindrons.)

Et bien une des raisons est justement la fameuse « suspension du refus de croire » :

En arrivant au spectacle, on sait que tout est faux.

Mais dès que le rideau se lève, si les acteurs nous aident en jouant bien, on se laisse volontairement prendre par l’histoire, et on y « crois » : on va vivre l’histoire avec ceux qui nous la racontent, on accepte d’être dupés, et donc de profiter pleinement du spectacle, et de ses émotions, vu qu’on est là pour ça, à la base ;)

Cette « suspension du refus de croire », c’est abaisser nos boucliers de scepticisme, accepter qu’on nous guide vers une autre histoire, parfois fantaisiste, et vivre le spectacle de façon plaisante.

Le théâtre, la vidéo (cinéma/télé/autre), le conte, la marionnette, et d’une façon générale, presque tous les arts narratifs utilisent ce fonctionnement.

Je parle d’arts narratifs, car les arts visuels ne sont pas exactement dans la même mécanique :

Ils peuvent jouer plus sur la performance ( certains spectacles de jonglerie, par exemple....) que sur la narration, et n’ont donc pas ce lien avec une histoire que l’on doit croire.

Pouf Pouf, donc, le spectateur, calé dans son siège, accepte ce qu’on lui montre…

J'ai à peine évoqué "la suspension du refus de croire," elle est difficile à expliquer, c'est pour cela que je l'ai à peine évoqué.

C'est une base évidemment pour le théâtre et les autres spectacles.

Pour toi la magie se crée dans le spectateur, n'y a t'il pas une acceptation dans le spectateur d'une pièce de théâtre, que la pièce mise en scène se joue aussi en lui.

Il intègre ou s'imprègne de la vie des personnages, au fond c'est ce que l'on vie tous les jours

  on acquiesce  à prendre en compte comme étant la vie, ce que l'on rencontre dés le levé,

notre monde et les personnes qui le constitue.

Le mécanisme semble se rapprocher de ce que l'on attend dans une pièce de théâtre.

 

Est-ce le cas de l’illusionnisme ?

Pas toujours.

Je dirais même pas souvent…

Tout simplement car, de nos jours et en France, la magie est souvent considérée comme une devinette à résoudre, et si on ne trouve pas, c’est que le type est fort !

A tord!

Donc, la fameuse « suspension du refus de croire » nous sera refusée d’emblée si on annonce de la prestidigitation : les gens ont envie de savoir comment ça marche (en majorité, faite des sondages autour de vous...), ou en tout cas de ne pas accepter l’illusion sans preuves.

Et c’est là que ça tombe bien : des preuves, on en a, et plein.

Puisque le principe même de l’illusionnisme, c’est de reproduire l’impossible, non pas uniquement dans l’imaginaire du spectateur, mais dans la réalité de la scène :

Je mets la pièce dans la main droite, je malaxe, j’ouvre la main, la pièce a disparue :

Ce n’est pas consensuel : le spectateur n’a pas à imaginer qu’elle est partie, la pièce n’est vraiment plus là.

C’est la preuve.

 

Attention, je ne dis bien sûr pas que tout ce qu’on montre au spectateur est vrai :

Sinon, nous aurions de vrais pouvoirs… ;)

Simplement, on lui montre une partie fausse, qu’on lui fait prendre comme vraie, et une partie vraie, qu’il ne peut pas contester.

Enfin, quand je dis « simplement »…. C’est pas si simple, ça ne l’est jamais ;)

 

La partie « vraie » peut être fausse aussi, bien sûr :

Je mets deux pièces en main droite, je malaxe, il n’en reste qu’une.

Là, si on utilise un procédé courant, on ne peut pas dire qu’il n’y a réellement qu’une pièce dans la main, à la fin.

Mais le spectateur n’en verra qu’une, réellement. Et pour lui, ce témoignage de ses sens est réel.

La magie ne naît pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur…

Pourtant j'aime à croire que la magicien comme conteur nous narre une histoire enchanteresse, et nous invite à le suivre.

Mais à la différence des histoires, le spectateur n’invente pas l’illusion : il la constate.

 

L’art de l’illusionnisme est donc de savoir quand et comment mentir, et quand et comment dire la vérité.

Et de savoir gérer la réalité du spectateur, pour servir l’émotion magique.

 

J’irais plus loin :

La suspension du refus de croire va amoindrir l’effet.

Dans la « suspension du refus de croire », le public accepte volontiers de se faire berner, il est là pour profiter du spectacle.

En magie, s’il accepte tout ce qu’on lui dit, ce n’est plus un spectacle de magie : on revient au théâtre, au conte etc.

L’effet magique, qui déclenche l’émotion magique, est bien différent des jeux théâtraux.

Le spectateur vient au spectacle pour être bluffé par le magicien, mais pour que cela marche, il ne faut pas que ce soit consensuel :

La vérité de la magie doit s’imposer dans l’esprit du spectateur, et y semer le trouble.

C’est ce trouble qui génère l’émotion magique :

Ce moment où l’esprit perd pied, se voit face à l’impossible, ne peut plus se reposer sur le simple bon sens commun ni sur ses sens, et donc remet TOUT en question…

Au début je pensais à l'inverse de toi, mais tu m'as convaincu.

Oui une rupture avec la causalité que le spectateur vie et a l'esprit, je comprend ce que tu dis, la scission entre ce qu'il voit et la rationalité qui est à l'oeuvre dans la causalité du vécu, nous saisi et nous transporte dans l'enchantement.

 

C’est pour cela que beaucoup de magicien (je l’ai lu venant de plusieurs personnes, j’arrondis a « beaucoup » ;) ) disent en substance :

« Si on vient me voir à la fin en me félicitant, et en me disant « j’ai rien vu », j’ai raté mon coup. »

 

Car une personne qui « n’a rien vu » sait qu’il y avait quelque chose à voir, et admire donc la qualité de la performance de dissimulation.

Hors la performance magique vient au second plan.

L’émotion magique, ça, c’est top.

Et l’émotion magique ne se contente pas d’un manque de visibilité du truc…

Il faut vraiment perturber l’univers du spectateur, qu’il ne sache plus, l’espace d’un instant, ou il en est…

Si on me traite de manipulateur génial (ce que je ne suis assurément pas dans la réalité), je suis dépité.

Si on me dit que ce qu’ils ont vu est incroyable, impossible : la, je suis déjà plus fiers de moi.

Si on me demande sérieusement si je peux faire quelque chose pour résoudre un problème dans la vie du spectateur, grâce à mes pouvoirs, la, c’est que j’ai été un tout petit peu trop bon… ;)

Nous n’avons donc pas les mêmes mécanismes de communication que les autres spectacles vivants :

Nous devons montrer de l’irréel, mais dans la réalité du spectateur, pas dans l’irréalité d’un univers inventé.

OUi gilbus

 

Cela n’empêche pas d’ailleurs, d’utiliser un univers inventé pour y mettre nos illusions.

Mais les illusions les plus fortes sont celles qui se produisent dans la réalité du public.

Bon, ok, venant d’un type qui allie conte et magie, c’est un peu scier la branche ou on est perché, ce genre de réflexion…

Si l’irréalité du conte amoindri l’effet, ben faut laisser tomber le conte…

Hihihi : il faut que je fasse attention, j’ai failli me convaincre moi-même…

Ben non :

J’aborde un peu ce mécanisme dans mes formations sur la magie contée (pub ! B|), mais ce qu’il ne faut pas oublier :

C’est que rien n’est jamais aussi simple que ce que j’ai dit plus haut, et le mécanisme du spectacle est bien plus complexe que cette unique notion de réalité ou d’irréalité, de mensonge ou de vérité…

Rien n’est assez simple, dans l’univers, pour se réduire à une seule notion sans faire d’énormes approximations…

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Tout à fait!   tu as raison

 

Et c’est heureux, nous vivons dans un univers passionnant.

Gilbus

 

Modifié par Invité
Publié le (modifié)
Il y a 5 heures, thucydide a dit :

J'ai à peine évoqué "la suspension du refus de croire," elle est difficile à expliquer, c'est pour cela que je l'ai à peine évoqué.

C'est une base évidemment pour le théâtre et les autres spectacles.

Ben, on en parle pourtant énormément, surtout je crois depuis le bouquin de Nelms, « magie et mise en scène », vers 1969.

Nelms était un magicien/écrivain qui s’intéressait beaucoup au théâtre, et il parle abondement dans son livre de cette fameuse suspension du refus de croire.

Il parle aussi d’énormément d’autres choses, lisez le !

Mais ce coup de la suspension, je n’ai jamais vraiment accroché, il y avait quelque chose qui me chiffonnais :

Pourtant, tout le monde cite Nelms la dessus, comme source incontournable…Bizarre…

Donc, pour écrire l’article sur la suspension du truc, dans le DEUDLMDG*, j’ai pris quelques minutes pour y réfléchir, et je me suis aperçu que je n’y croyais pas dans le cas de la magie.

Pour plein d’autres spectacle, c’est une notion essentielle, mais là…

Après, je peux aussi me tromper, mais j’espère avoir donné un peu d’éclairage au machin.

Ou une occasion de contre-réfléchir, si vous pensez que je me goure…

Citation

 

Pour toi la magie se crée dans le spectateur, n'y a t'il pas une acceptation dans le spectateur d'une pièce de théâtre, que la pièce mise en scène se joue aussi en lui.

Il intègre ou s'imprègne de la vie des personnages, au fond c'est ce que l'on vie tous les jours

  on acquiesce  à prendre en compte comme étant la vie, ce que l'on rencontre dés le levé,

notre monde et les personnes qui le constitue.

Le mécanisme semble se rapprocher de ce que l'on attend dans une pièce de théâtre.

 

Bon, je vais devoir détailler un peu, mais j’essaie de faire court… ou pas.

Tu as bien compris ce que je pense, et qui n’est pas du tout une thèse que j’ai inventé, heureusement :

« La magie ne nait pas dans les mains du magicien, elle nait dans l’esprit du spectateur »

Qui est une extension de trucs du genre : « la beauté est dans l’œil de celui qui regarde »…

Et effectivement, comme tu le soulignes, le spectacle fonctionne sur le même schéma :

Le spectateur reçoit le spectacle, lui donne vie dans son esprit, et c’est pour cela qu’on peut être touché par un spectacle.

En conte, c’est encore plus flagrant qu’en théâtre ou au cinéma :

En théâtre ou en cinéma, ceux qui font le spectacle donne des images toute prêtes au public.

Le conteur, lui, en quelques mots, va permettre au spectateur de créer lui-même images et films dans sa tête. Les conteurs sont de grosses feignasses, ils font bosser le public sans que celui-ci se méfie…

 

On a donc de toute façon un processus cognitif (arf, le terme est un peu pédant, désolé…) qui est au cœur du spectacle.

Mais qu’en est-il de la vérité, dans ce processus ?

Mettons que le décor du théâtre soit une toile peinte avec une représentation de cuisine.
Au bout d’un moment, on ne verra plus que c’est une toile peinte, on sera « dans la cuisine » :
La suspension du refus de croire a fait son boulot, on y croit, à la cuisine en peinture.

Le marionnettiste va nous montrer un singe qui fait un numéro tout en discutant avec le public :
Au bout d’un moment, la suspension agit, et paf, on se retrouve avec un singe vivant qui parle, pas une marionnette.

Bien entendu, ce n’est qu’une suspension volontaire et temporaire :
A tout instant, le spectateur peut décider d’en sortir, et il reverra la toile peinte et la marionnette.

La magie fonctionne un peu différemment :
Le spectateur ne peut pas décider de sortir de l’illusion, car ce n’est pas lui qui en est la cause.

C’est la magie et le magicien.

Donc, pas la suspension de quoique ce soit : la magie est réelle !
En partie…
Et en tout cas, sa réalité pour le spectateur ne dépend pas de la volonté du spectateur.

Bien sûr, il peut passer dans le déni :

« il a fait un truc tellement vite que j’ai pas pu voir »

« il m’a entourloupé, pour pas que je regarde là où il trichait »

Ou plus simplement :

« il manipule drôlement bien, on ne voit rien »

Ces réactions de dénis, que vous avez sans doute déjà croisées, sont normales :

Plutôt que de se soumettre plus longtemps à l’émotion magique, qui remet son univers en jeu, le spectateur préfère se rassurer avec des explications qui n’en sont pas.

N’empêche que le processus magique n’est pas directement autorisé par l’esprit du spectateur, au delà de se dire qu’il va voir le spectacle pour être trompé :

 

Ce n’est pas lui qui crée l’illusion : c’est l’illusionniste qui va construire l’illusion dans l’esprit du spectateur.
 

Je ne sais pas si c’est plus clair comme ça ?

Citation

 

Citation

Tout simplement car, de nos jours et en France, la magie est souvent considérée comme une devinette à résoudre, et si on ne trouve pas, c’est que le type est fort !

A tord!

 

Ben, oui… Sauf qu’il y a des générations de magiciens qui ont travaillé à former le public à cette vision des choses.

Bon, il y a toujours eut aussi de grand magiciens, qui nous entrainaient dans leur univers magique et poétique, et nous émerveillait.

Mais malgré tout, un bon nombre de magicien, d’avant ou de maintenant, présentent toujours des puzzles.

Citation

 

Citation

La magie ne naît pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur…

Pourtant j'aime à croire que la magicien comme conteur nous narre une histoire enchanteresse, et nous invite à le suivre.

 

Ben, c’est exactement cela qu’on apprend en faisant du conte :

L’histoire ne se construit pas dans les mots du conteur, mais dans l’esprit du spectateur.

Pour la magie pure, bien sûr, dans l’idéal, c’est ce qui se passe aussi :

Avec ou sans conteur, le magicien a quelque chose à dire : un tour peut toujours raconter une histoire, celle qu’on est en train de vivre au moment où se déroule le tour.

Mais ce n’est pas évident, quand on se concentre juste sur la partie magique du spectacle.

Avec la magie contée, au moins, la question ne se pose pas, on est franchement en train de construire une histoire, et d’y emmener le public.

On dit souvent : il faut faire rêver le public, l’emporter dans son univers à soi...

Ok, mais comment ?

Ben au moins, la magie contée résout cette partie du problème, puisque c’est la nature même du conteur que d’emporter le spectateur dans son histoire.

En se servant dans ce cas de la suspension du refus de croire ;)

Mais l’effet, lui, n’en a pas besoin… il faut donc concilier les deux.

Ce n’est pas toujours simple, mais on peut le faire ;)

 

Citation

Au début je pensais à l'inverse de toi, mais tu m'as convaincu.

 

Niark niark niark, j’en ai contaminé un de plus… bientôt, le monde m’appartiendra !!!

OuHahaHahaHa !!!!!!

Citation

Oui une rupture avec la causalité que le spectateur vie et a l'esprit, je comprend ce que tu dis, la scission entre ce qu'il voit et la rationalité qui est à l'oeuvre dans la causalité du vécu, nous saisi et nous transporte dans l'enchantement.

 

Heuuu…oui, ben, surement, voilà, c’est ça…

 

Donc, je t’inscris à combien de stages ?

Je vais en avoir à vendre bientôt !  ;)

 

Gilbus

 

* : DEUDLMDG : Dictionnaire Encyclopédique Universel De La Magie De Gilbus, l’ouvrage de référence que je consulte le plus souvent, quand je veux savoir ce que je pense.

Modifié par Gilbus
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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

Publié le

J'aimerais bien aller à un de tes stages, mais j'habite loin de chez toi.

Publié le (modifié)
Il y a 9 heures, thucydide a dit :

J'aimerais bien aller à un de tes stages, mais j'habite loin de chez toi.

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il y aura très probablement au moins un stage en région parisienne à la rentrée, et un autre prés de Rennes.

J'en ai fait un à Toulouse il y a quelques temps...

Mais c'est vrai que dans le sud/sud-est, je n'ai rien de prévu:

Si toi ou une autre personne veut organiser ça dans votre région, pourquoi pas? :)

Contactez moi si ça vous tente...

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Gilbus

Modifié par Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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    • Voici un extrait de la FISM : Le règlement est très vague et de ce fait, on peut arguer que la simple disparition d'un FP dans un foulard aurait compté. Maintenant comme on peut voir plus haut, Dani n'a pas été éliminé. A moins, de discuter avec les juges, il est donc difficile de savoir ce qu'il lui aurait permis d'avoir plus de points.
    • Bonjour, Plus frappant peut-être était surtout l'hommage final à René LAVAND, et ses trois boulettes de mie de pain dans la tasse, exécuté ici à quatre mains...ou plutôt à deux mains sur quatre - Rubi FEREZ étant la main droite et Fernando NADAL la gauche ; et sans récitation de poème non plus mais en musique. Le duo FEREZ-NADAL fonctionne ceci dit à l'opposé de celui de Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ - si je m'en réfère à leurs apparitions dans la série Magia Potagia. *** Pour Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ la dramaturgie du numéro se nouait généralement sur une mise en compétition entre eux, se lançant des défis mutuellement, essayant de surpasser l'autre ; ou, parfois, le fantasque et farceur Juan TAMARIZ tendant un "piège" dans le dos de l'élégant et suave  Pepe CARROLL -modifiant par exemple avec un clin d’œil au public l'ordre de certaines cartes, ou mélangeant carrément le paquet à son insu. Mais immanquablement Pepe CARROL retombait sur ses pieds, comme si de rien n'était, l'embuche tendue par J.TAMARIZ effacée par magie... Dans ce dispositif-ci,  l'intérêt est que ce conflit narratif "extérieur" entre les deux magiciens agit à la manière d'une couverture pour leur collusion secrète bien réelle : le mélange de l'un destiné à compliquer la tâche de l'autre - récit apparent- a en réalité bien l'objectif par exemple d’amener secrètement l'arrangement voulu sur le dessus du paquet, arrangement qui permettra justement au second magicien de "briller" en dépit de l’apparente traitrise du mélange du paquet par le premier ( voir l'introduction du classique  "Magic and Showmanship" de H.NELMS pour un autre exemple de  conflit narratif apparent  comme couverture du modus operandi réel de l'effet, par complicité secrète entre les deux adversaires déclarés du récit). *** Le duo FEREZ-NADAL, lui, est soudé pour produire l'effet magique, soudé littéralement bien souvent, épaule contre épaule. La séquence intermédiaire du numéro à une main chacun sur la guitare, et à une main chacun sur la table pour y produire l'effet magique, illustre cette complète coopération. S'il y a bien une dynamique de (léger) conflit entre les deux personnages elle n'est pas sur la table mais sur leurs visages avec deux leitmotiv : les lunettes de Fernando ne cesse de lui glisser sur le bout du nez et c'est Rubi qui les lui remonte en place. Ce simple geste pose les deux personnages : Fernando est le "sérieux" du duo, soucieux des apparences, et Rubi est l’affectueux, le bienveillant. Fernando, par souci des convenances, ne cesse d'arracher un cure-dent d’entre les dents de Rubi, et le cure-dent malicieusement fait perpétuellement sa réapparition dans la bouche de Rubi. Mais aucune provocation de l'un par rapport à l'autre ici, non, c’est juste que Rubi est l'enfantin des deux -et son cure-dent, et bien, il ne peut juste pas s'en empêcher c'est tout. Avec son visage ovale illuminé de son franc sourire, ou même lorsqu'il fait fait son mystérieux - tel un petit enfant qui aurait caché un objet dans sa main et nous lancerait "Devine !"-, Rubi FEREZ a un charisme tel qu'il désamorce instantanément tout bras de fer magicien-public quant au secret : la magie advient, tout simplement. *** À noter qu'il y avait un autre duo en compétition de micro-magie, les suisses Omini et Nico qui ont vendredi matin fait l'ouverture de la 3e et dernière session de la compétition close-up/magie de salon, avec un numéro extrêmement soigné, bien construit, où des balles éponges vertes sont des virus qui se multiplient et infectent un des magiciens : bâtonnets de test dans la narine, thermomètre, masque sanitaire, tous les accessoires employés sont parfaitement justifiés, la progression dramatique comme la maladie passe de l'un à l'autre très claire. Le thème choisi qui ne rappelle  guère de bons souvenirs à quiconque les a-t-il desservi ? Sans doute, mais plus globalement il parait assez net que ce jury était sur une ligne "la magie avant tout", et s'est montré globalement très peu sensible à toute mise en contexte narrative de la magie* du moins c'est comme cela que je le perçois (seul au palmarès Starman et son numéro de dépressif après une rupture amoureuse peut être vu comme une légère exception)  (je m'en vais relire à ce sujet la section de L'Arc en Ciel Magique où J.TAMARIZ analyse longuement le mélange magie et narration). *C'est cette même ligne très arrêtée du jury qui a sans doute, comme pour Omini et Nico, compliqué la tâche aux numéros de Air One, Bertrand MORA et Robin DEVILLE puisque chacun à leur manière assumait des partis pris narratifs justement très marqués, assortis d'un travail sur les personnages et sur le conflit dramatique qui en découle. Je repense à l'excellent "Conspirations" spectacle de mentalisme donné la saison dernière au LUCERNAIRE et qui proposait par sa mise en scène astucieuse, levant et rabaissant virtuellement l'invisible 4e mur au gré des effets, comment une magie fortement théâtralisée est possible. Chauvinisme en passant : au contraire des délégations italienne, allemande, bulgare ou autrichienne (olalala l'Autriche pitié) qui nous ont toutes infligés au moins un numéro irregardable, tous les candidats français en magie de salon et close-up qu'on en ait apprécié ou pas le  résultat final, leur parti-pris artistique, leurs effets magiques, témoignaient d'un travail de mise en scène, sans doute perfectible, mais avec au moins à chaque fois une recherche de quelque chose. On ne pouvait vraiment pas en dire autant donc de bien d'autres pays. *** Ces six jours furent intenses, passionants, et totalement épuisants : épuisants par ces montagnes russes émotionnelles quand on passe d'un numéro où du fond de son siège on se sent en total empathie avec l'artiste, on croiserait presque les doigts pour que le numéro tienne jusqu'au bout, on vibre et on craint, puis l'instant d’après on aimerait se terrer sous son siège tant le numéro proposé tourne à la débandade complète, le numéro s'étire, la confusion embrume les esprits, les applaudissements s'étiolent, la gêne s'installe. Épuisants aussi car intellectuellement c'est une sollicitation constante, chaque choix thématique, choix de mise en scène, de musique, d’accessoires, de chorégraphie, de texte suscitent une foule d'interrogation, d'idées, on imagine des alternatives, on reconnait un principe plus ou moins bien employé, on s'interroge sur un texte,  peu importe qu'on adhère ou pas, c'est un bouillonnement de créativité qui vous lessive, qui parfois frise l’excellence, parfois sombre dans des approximations difficilement recevable côté public, mais qui toujours exige une concentration soutenue s'il on veut analyser à fond chaque numéro- et par analyser j'entends aller au-delà du "oulalala il a flashé" ou des conjectures quant à la méthode employée (après, le 3e jour des session de close-up et magie de scène, vendredi donc 5e jour de la FISM, on ne cachera pas que c'était visiblement et surtout bruyamment 😉 difficile pour beaucoup de suivre encore la compétition tant la fatigue était grande) . Admiration aussi pour ceux, tous ceux, qui s'y collent :  que de mains qui tremblent, que de voix qui déraillent sous le coup de l'émotion, que de gestes techniques qui dérapent sous la pression, mais ils y sont allés quand même, dans l'espoir de créer un moment magique.  Chapeau. L'aspect compétition, délégation des pays, avait été ici même discuté avant la FISM : très franchement ces questions une fois qu'on est dedans s’envolent instantanément, l'ambiance fabuleuse qui se crée autour de la compétition, le plaisir de voir les équipes soutenir avec un chauvinisme bon enfant leurs différents candidats vous emporte-on a souvent la standing ovation facile, mais qu'importe c'est le jeu. Au contraire même l'idée d'avoir des équipes qui soutiennent les artistes dans tous les domaines, créatifs, techniques, et pourquoi pas psychologique - la pression est telle- paraît assez évidemment la voie à poursuivre et amplifier. *** Et zut ... ce matin -après un retour dans la nuit homérique de quelque sept heures depuis TURIN pour PARIS- je me suis surpris à fredonner "Abracadabra"... arghhhhhh Lady GAGA sort de ce corps...  
    • Merci pour cette précision. Je pensais que Dani concourrait uniquement en invention. Il reste dommage que dans la catégorie GI, on exige deux illusions différentes. Pas certain que des effets additionnels de magie générale suffisent avec une seule grande illusion. C’est du moins ce que l’on m’a expliqué à plusieurs reprises, mais peut-être les choses ont-elles changé ( ou mériteraient d’évoluer dans le cas contraire). 
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