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Publié le (modifié)

Je galère encore à trouver une bourse ancienne ou une aumônière de l’époque. Du coup je vais me tourner sans doute vers un petit coffret avec les coordonnées cachées dans le coffret.

Essaye de trouver une Blague à Tabac" ancienne sur les sites de vente d'occasion.

En anglais: vintage tobacco pouch.

Merci du coup de main, je cherche d'ores et déjà dans cette direction :)

Modifié par Nicolas (LittleZ0mbie)
Publié le

Antoine, le futur projet que tu evoques dans le post, a t'il un lien avec le passage "le grimoire du chasseur de fées" que tu évoques dans Fantastique?

« Quand on vous a eu, Tom et toi, ta mère m'a dit un truc que j'ai jamais vraiment compris. Elle m'a dit à partir de maintenant, il faut qu'on devienne des souvenirs pour eux. »

• Interstellar •

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Pour ma part, pour la routine "Les iles fortunées", en se renseignant sur le Cap Vert, Diogo Dias et Henri Le Navigateur je me construis une toile de fond historique/ fantastique qui porte sur la confusion Cap vert/ Atlantide avec peut être des iles du Cap Vert qui ont disparu et dont les coordonnées auraient été répertoriées uniquement par Diogo Dias lui même (voir la routine).

Il y a quelque chose qui pourrait t'intéresser. L'Île de Saint Brendan (San Borondon), qui est représentée sur quelques cartes officielles des XVIe et XVIIIe siècle, entre autre. Cette île, la huitième île des Canaries (qui n'en comptent que sept) est une île fantôme qui disparaît et apparaît mystérieusement. Elle peut évoquer à la fois le Paradis (but du voyage du saint) ou un fragment de l'Atlantide.

Inutile de préciser que le Surnatéum possède un original d'époque de cette carte (la version de Guillaume de l'Isle, nom prédestiné).

De là à imaginer que certains peuvent voir l'île et d'autres pas, il n'y a qu'un pas...

San Borondon

San Borondon sur le Surnatéum

Guillaume_Delisle_North_West_Africa_1707.jpg

Et que rien que la vie de St Brendan lui-même peut donner des sacrées pistes magiques, si on s'y penche légèrement (ou un peu plus) :)

« La préservation de la vérité objective et de la capacité de chaque individu à former des jugements objectivement vrais est la condition première et absolument nécessaire d’une vie libre » (James Conant, in Orwell ou le pouvoir de la vérité, p. VIII).

Publié le (modifié)

Ce qui est intéressant c’est cette histoire de l’Atlantide ressurgit avec force dans les journaux du XIX°S et dans l’opinion publique à cause de... la science et notamment de la géologie et du problème de la mesure de la profondeur des océans.

Depuis l'origine des temps, les navigateurs plongent des lignes avec des plombs sous leur bateau pour éviter de s'échouer à la côte. Mais cette pratique n'avait rien de scientifique et pour des raisons évidentes elle ne s'étendit pas à la haute mer. Jusqu'au XIXe siècle, personne ne pensa à explorer le plancher océanique pour lui-même et on n'inventa donc pas les moyens de le faire.

L'obstacle technique de l’utilisation d’une ligne à plomb pour mesurer le fond des océans est double.

D'abord, pour sonder le fond, il faut savoir quand on l'a trouvé... Or, au large, les profondeurs sont telles qu'en raison du poids de la corde elle-même on continue à la dévider même quand le plomb a atteint les sédiments. Du coup, les calculs sont faux.

Le second problème entraîne aussi ce genre de surestimation : les navires ont tendance à dériver, surtout si le courant est fort, et la corde n'est jamais tout à fait verticale.

Dans les années 1830-1840, quand les capitaines anglais et américains adoptèrent comme passe-temps occasionnel le sondage aléatoire des grands fonds avec des lignes à plombs, on régala le public avec des rapports sur des profondeurs incroyables relevées en Atlantique - on avait parfois déroulé plus de quinze mille mètres de corde sans trouver le fond ! Bien sûr, tout cela était faux.

Puis un aspirant de marine américain, John Mercer Brooke, à la fin du XIXe siècle mis au point en 1853 une nouvelle sonde : elle consistait en un fil à voiles et un boulet de canon de trente kilos. L'idée de génie fut d'y ajouter un système de crochets et de cordes permettant de détacher ledit boulet au moment où il touchait le fond. De cette façon, on pouvait remonter la ligne - dans le cas contraire, le poids du boulet l'aurait brisée - et, avec elle, un échantillon des sédiments du plancher océanique prisonnier d'une cavité à l'extrémité de la barre de fer où était accroché le poids. Au moins, quand on avait un peu de sédiments entre les doigts, on était sûr d'avoir atteint le fond !

Le Depot of Charts and Instruments de l'US Navy, dirigé par Matthew Fontaine Maury utilisa l'appareil de Brooke pour mener la première étude rationnelle d'une vaste zone du plancher océanique : l'Atlantique nord. Avec son navire, le Dolphin, cette agence effectua deux cents sondages dans l'Atlantique entre 52° nord et 10° sud. Et, en 1854, Maury publia la première carte de la totalité d'un bassin océanique. Elle indiquait ses courbes de niveau toutes les mille brasses jusqu'à quatre mille brasses de profondeur.

Elle montrait que le fond descend très rapidement à la limite du plateau sous-marin continental et qu'il remonte, à peu près au milieu de l'océan, à un endroit que Maury surnomma "l'élévation du Dauphin", la Dolphin Rise.

Il avait raison pour le caractère "accidenté" du plancher océanique, mais ce fut un coup de chance.

Il n'avait travaillé qu'avec 200 sondages, séparés par des dizaines, voire des centaines de kilomètres, et chacun d'eux - se résumant à une profondeur donnée et quelques grammes de sédiments - était censé représenter des dizaines de milliers de kilomètres carrés de terrains différents... En outre, les zones de sondage n'étaient même pas choisies dans un esprit scientifique : certaines se trouvaient dans la mer des Antilles et d'autres le long des routes maritimes vers l'Europe.

A l'aide de ces 200 points typographiques différents, Maury tenta de "résumer" un océan beaucoup plus vaste que l'Amérique du Nord.

Les dimensions de la chaîne montagneuse qui court au milieu de l'océan - aujourd'hui nommée dorsale océanique - ont été révélées dans les années 1870 par le premier navire océanographique, le HMS Challenger (Her Majesty's Ship Challenger).

C'était un bateau de guerre britannique modifié, une corvette à vapeur de 2300 tonnes et de 69 mètres de long, dont on avait retiré tout l'équipement militaire, à part deux canons, pour embarquer des naturalistes et leur matériel.

En décembre 1872, il appareilla de Portsmouth pour la première expédition océanographique circumterrestre.

Au cours de son long périple en zigzag sur les océans du globe (110 000 kilomètres en trois ans et demi, soit moins de 4 kilomètres à l'heure de moyenne !), son équipage collecta 13000 exemplaires différents d'animaux et de plantes ainsi que 1441 échantillons d'eau de mer.

Il fit aussi des centaines de sondages et remonta plusieurs centaines de spécimens de roches et de sédiments du plancher océanique.

L'exploration de l'océan devint ainsi une opération de routine - et, à la limite, presque ennuyeuse.

Mesurer sa profondeur à un endroit donné et récupérer un échantillon de sédiments demandaient une longue journée de travail, pendant laquelle on était ballotté sur les vagues et on écoutait les plaintes du treuil à vapeur qui remontait d'abord la sonde et puis la drague.

En outre, les sédiments des profondeurs avaient une fâcheuse tendance à se ressembler.

La routine et le rassemblement fastidieux des données, c'était pourtant ce qu'il fallait pour commencer une exploration systématique de l'océan.

Avant l'appareillage du Challenger, le plancher océanique était comme une ardoise vierge - en dépit des travaux de Maury et de quelques autres expéditions lancées vers le milieu du XIXe siècle.

C'était l'idéal pour donner libre cours aux spéculations les plus folles. Que dissimulaient les vagues de l'Atlantique ?

Peut-être un continent perdu, pensaient des hommes aussi éminents que Thomas Huxley(l'inventeur du mot « agnostique »), défenseur de la théorie de l'évolution, et Charles Lyell, pionnier de la géologie moderne. Un continent englouti aurait parfaitement collé à la légende, mais il aurait aussi permis d'expliquer pourquoi, des deux côtés de l'Atlantique, les fossiles et les roches étaient si semblables.

En traversant cinq fois l'Atlantique à des latitudes allant des Açores au nord à Tristan da Cunha au sud, et aussi une fois l'océan Indien et l'océan Pacifique d'ouest en est, le Challenger découvrit les deux traits géologiques les plus importants de la planète, et pour commencer, la première fosse océanique.

- Le 23 mars 1875, près de Guam, à un endroit où personne ne s'attendait à rien de particulier, la sonde du navire descendit à 4475 brasses, plus de 8000 mètres. Le calcul du Challenger fut corroboré par un échantillon de l'argile récupérée sur le fond. Le Challenger Deep - c'est son nom actuel - est située dans la fosse des Mariannes, une des fosses profondes qui bordent le Pacifique. A une cinquantaine de nautiques à l'ouest de l'endroit où, par un simple coup de chance, le Challenger avait mouillé, elle descend à 6033 brasses, soit un peu plus de 11 000 mètres de profondeur. C'est le point le plus bas de l'océan - on pourrait facilement y dissimuler l'Everest et il resterait encore de la place pour quelques sommets des Alpes !

- L'autre trait géologique majeur découvert par le Challenger - ou plutôt redécouvert - fut la dorsale océanique. Alors qu'il était sur le chemin du retour, en 1876, et qu'il filait vers le nord depuis Tristan da Cunha vers Ascension Island, il se retrouva dans des eaux étonnamment peu profondes.

En fait, il longeait la crête de la dorsale. L'idée que la Dolphin Rise de Maury continuât dans l'Atlantique sud avait été émise par les scientifiques au cours du voyage aller, pendant leur traversée entre les îles du Cap-Vert et le Brésil, lorsque les mesures de température avaient révélé que les eaux profondes au large de l'Afrique étaient plus chaudes d'un degré que celles de l'Amérique du Sud.

On pouvait donc logiquement supposer qu'une barrière physique séparait ces deux masses d'eau.

Maintenant que la sonde n'indiquait plus que des profondeurs de moins de 2000 brasses (3660 mètres) au beau milieu de l'océan, les chercheurs du Challenger commençaient à penser qu'il existait peut-être une chaîne de montagnes sous-marines ininterrompue, parallèle aux côtes, entre l'Islande et Tristan da Cunha.

Lorsque la nouvelle arriva à Londres, on s'empressa de célébrer la découverte de l'Atlantide.

Pour les autres dorsales océaniques que le Challenger repéra ensuite, les réactions furent identiques. La dorsale Carlsberg, par exemple, située entre l'Inde et l'Afrique, fut prise pour la Lémurie, un continent englouti qui aurait jadis uni les faunes de l'Inde et de Madagascar.

Mais le Challenger collecta un grand nombre de preuves qui mirent à mal ces légendes.

Aucun des spécimens de sédiments ne contenait des organismes qui ressemblaient aux fossiles trouvés dans les falaises de craie de Grande-Bretagne (qui, on le sait aujourd'hui ont été déposés dans des eaux peu profondes).

A part quelques roches qui, apparemment, avaient été charriées jusqu'à la mer par les glaciers, aucune de celles que les scientifiques remontèrent du plancher océanique ne venait du continent - pas de granite, disons.

En bref, on n'avait aucune raison de penser que, jadis, les chaînes de montagnes sous-marines auraient pu être des continents, et vice versa.

On continua néanmoins à entretenir ce genre d'idées.

En partie parce qu'on avait terriblement envie de savoir pourquoi les fossiles étaient identiques alors même qu'un océan les séparait. Et aussi parce que les quelques centaines de sondages du Challenger, sur les 362 millions de kilomètres carrés de plancher océanique, n'étaient pas suffisants pour changer des croyances solidement ancrées.

Modifié par Melvin

Melvin

Publié le

Suite et fin :

Au début du XX° siècle, on faisait de nombreuses hypothèses sur les océans, parce qu'à vrai dire on connaissait très peu de choses à leur propos. En 1904, l'International Hydrographic Bureau avait préparé la première carte bathymétrique normalisée des mers de la planète, à l'aide des 18 400 sondages disponibles (La première carte bathymétrique générale est éditée au début du XXe siècle par le Prince Albert Ier de Monaco).

Ce n'était pas suffisant pour avoir une idée générale du plancher océanique et, en fait, les géologues ne commenceront à comprendre son architecture complète - et celle de la planète dans son ensemble - qu'un demi-siècle plus tard.

Jusque-là, personne ne sut vraiment de quoi il était question. Si le simple désir de connaissance avait été leur seule motivation, peut-être ces géologues n'auraient-ils jamais beaucoup progressé.

L'installation d'une ligne de télégraphe transatlantique avait justifié et financé certains des précédents sondages en eau profonde.

Mais ce n’est pas la pure soif de savoir qui permirent d’en connaitre plus sur les fonds des océans, mais des considérations éminemment pratiques. Et deux noms célèbres résument parfaitement l'aspect pratique de la question : Titanic et Lusitania.

Après la collision du Titanic avec un iceberg en 1912 qui fit 1513 victimes, les inventeurs de matériel de détection des dangers sous-marins se bousculèrent au portillon.

Et là ressurgit l’idée du mathématicien suisse Jean-Daniel Colladon qui, au cours d'une belle nuit de novembre 1826, installa un assistant dans un bateau sur l'une des rives du lac. Une cloche d'église de soixante-quatre kilos pendait de son embarcation à quelques dizaines de centimètres sous la surface de l'eau et il avait pour instruction d'allumer une torche au moment où il frappait sur sa cloche. Colladon se trouvait dans une seconde barque, à treize kilomètres de là, près de la rive opposée du lac. A l'instant même où il aperçut la lumière, il écouta le son de la cloche avec un cornet acoustique long de cinq mètres - un tuyau d'étain dont une extrémité était bouchée et plongée dans l'eau et l'autre, conique, collée à son oreille. Le son de la cloche lui arriva clairement, mais assourdi, "comme deux lames de couteaux qui s'entrechoquent", écrit Colladon. Le délai entre la flamme et le son lui permit de calculer la vitesse de la propagation d'un bruit sous l'eau : 1435 mètres par seconde, soit quatre fois plus vite que dans l'air.

(Quelques années auparavant, le physicien français Pierre-Simon Laplace (1749-1827) avait établi une formule qui permettait de calculer la vitesse du son dans un milieu liquide d’après la densité et la compressibilité de ce dernier. Pour l’eau, la vitesse théorique était de 1437 m/s, une valeur qui sera brillamment confirmée dans la pratique par Colladon).

Douze ans plus tard, en 1838, Bonneycastle, professeur à l'université de Virginie, tenta fut le premier à tenter de déterminer la profondeur de l'océan grâce au son. Il était en avance de trois quarts de siècle sur son temps. Bonneycastle s’inspira de l’expérience de Colladon. Bonneycastle se laissait ballotter sur le Gulf Stream dans l'espoir de découvrir le plancher océanique grâce aux sons. Il était installé dans un petit bateau mis à la mer par le brick Washington de l'US Navy, à deux jours de navigation de New York. Collé à son oreille, il avait un cornet acoustique semblable à celui de Colladon, sauf que cette fois, le cône était sous l'eau, dirigé vers le plancher océanique. A environ cent cinquante kilomètres de là, l'équipage du brick fit exploser un pétard d'exercice en fonte à plusieurs brasses sous l'eau (une brasse = 1,83 mètres).

Bonneycastle entendit la détonation et moins d'une seconde plus tard, il repéra ce qui était peut-être un écho du fond de l'océan. Un tiers de seconde entre l'explosion et l'écho reçu, suivant la vitesse du son calculée par Colladon, donnait une profondeur de 160 brasses, soit environ 300 mètres. Mais lorsqu'il vérifia avec un plomb au bout d'une ligne, il trouva 540 brasses...

Il aurait certainement été possible, même au milieu du XIXe siècle, de recevoir un écho du plancher océanique. Mais ni Bonneycastle ni Colladon n'ont poursuivi leurs tentatives. On abandonna donc cette direction de recherches jusqu'au début du siècle suivant.

Revenons à l’après Titanic :

L'inventeur, Reginald A. Fessenden, travaillait à la Submarine Signal Company de Boston qui, depuis une dizaine d'années, fixait des cloches immergées aux bateaux-phares et des micros permettant aux navires de les entendre. Fessenden inventa un appareil sonore beaucoup plus fort qu'une cloche - grâce auquel les bâtiments localisaient des icebergs qui, bien sûr, n'étaient pas munis de cloches d'alarme. Dans l'oscillateur de Fessenden, un courant alternatif passait dans une bobine primaire et induisait un second courant dans un cylindre de cuivre qui vibrait et émettait un bruit violent en déformant sa grande membrane métallique. Il était si puissant que lors d'un des premiers tests grandeur nature de l'appareil, sur un voilier des gardes-côtes, au large des Grand Banks, des officiers assis dans le mess entendirent - et sans micro ! - le son renvoyé par un iceberg à deux nautiques de là.

A l'origine, Fessenden cherchait à détecter les icebergs et les sous-marins allemands - comme celui qui avait coulé le Lusitania. Le RMS Lusitania est un paquebot transatlantique britannique. Son nom vient de celui de la province romaine de Lusitanie, le Portugal actuel. C'est le navire-jumeau (sistership) des paquebots Mauretania et Aquitania. Son torpillage par un sous-marin allemand U-20, le 7 mai 1915, au large de l'Irlande, avec plus de 1 200 passagers (dont près de 200 Américains) et un chargement secret de munitions, semble avoir fortement contribué à l'entrée en guerre des États-Unis.

Fesseden n'était pas intéressé par le plancher océanique. Il tenta de construire un sondeur à écho, mais il échoua. Son oscillateur, le phantomètre, en revanche, fut utilisé dans celui qu'inventa un peu plus tard un physicien de l'US Navy, Harvey C. Hayes.

(A noter qu’en décembre 1900 Reginald Aubrey Fessenden réussi l’exploit de transmettre la voix humaine par radio en faisant un essai de modulation d'une onde à haute fréquence avec un micro. En décembre 1906 il réalisa la toute première transmission radio mêlant voix et musique).

Jusqu'alors, un seul sondage en eau profonde avec une ligne et un plomb prenait presque une journée. Avec le Sonic Depth Finder de Hayes, il ne fallut plus qu'une minute.

Cela signifiait qu'il était désormais possible de préparer des profils quasi ininterrompus de la profondeur de l'océan sur la route d'un navire. Hayes lui-même établit pour la première fois de l'histoire un tel profil sur une traversée de l'Atlantique, entre Newport et Gibraltar, à bord d'une frégate, l'USS Stewart, du 22 au 29 juin 1922. Au cours de cette semaine-là, il effectua 900 sondages de grande profondeur - trois fois plus que le Challenger pendant son périple de trois ans et demi ! L'invention de Hayes avait entrouvert une porte du royaume inconnu qui occupe la majeure partie de notre planète.

Le premier navire océanographique à en profiter fut le bâtiment allemand Meteor, qui sillonna l'Atlantique de 1925 à 1927, avec pour principale mission l'étude de la chimie de l'océan. Entre autres, les savants qu'il avait embarqués étaient censés déterminer quelle quantité d'or on pourrait extraire de l'eau de mer pour rembourser les énormes dettes de l'Allemagne après la Première Guerre mondiale. (Une tâche évidemment impossible.) Mais le Meteor fit aussi des sondages tous les cinq/vingt nautiques et produisit donc des profils relativement détaillés du plancher océanique. Ceux-ci confirmèrent, pour la première fois, que la dorsale océanique n'était pas un plateau régulier, mais bien une chaîne de montagnes déchiquetées, comme Maury l'avait deviné, soixante-dix ans plus tôt, sans la moindre preuve.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Atlantis, de la Woods Hole Oceanographic Institution, entreprit une série d'expéditions vers cette dorsale océanique. Ce navire était équipé d'un "sondeur" capable d'élaborer des profils du fond en continu, tant que l'électricité du bord était disponible. Elle ne l'était pas toujours : si quelqu'un ouvrait le réfrigérateur du navire, l'alimentation de l'appareil de mesures était coupée et celui-ci annonçait un gouffre sans fond. Mais ce n'était pas un inconvénient majeur. Les divers matériels de sondage de l'époque étaient loin d'être parfaits et ils étaient terriblement primitifs comparés à nos actuels appareils de cartographie par sonar. Les informations qu'ils fournirent permirent néanmoins l'une des découvertes géologiques les plus importantes du XXe siècle.

En 1952, Mary Tharp assistante de recherche au Lamont Geological Observatory et compagne de Bruce Heezen son patron, découvrit - en dessinant les profils du plancher océanique à l’aide des données des sondages acoustiques collectées par l’Atlantis et le Météor - que le sommet des dorsales océaniques étaient creusées d’un fossé d’effondrement. Heezen fit rapidement le rapprochement entre ces fossés d’effondrement des dorsales et ceux similaires que l’on trouve sur les continents comme le Rift de l’Afrique de l’est, et qui étaient considérés comme des failles de la croûte terrestre qui allaient en s’élargissant. De plus Heezen s’aperçut que les foyers des séismes étaient pour la majorité situés dans des fossés d’effondrement des dorsales. Cela lui fit penser à la théorie oh combien taboue à cette époque pour les géologues… la théorie de la dérive des continents qu’Alfred Wegener avait présenté en 1910... mais ça c'est une autre histoire !

Melvin

Publié le

Je viens de lire la routine sur le labyrinthe ! Dommage qu'on est pas ça avec le pack (même si je comprends que ct pas possible), car c'est fraichement sympa à suivre quand on suit tt la méthodologie mis en place qu'on nous explique juste quelques pages avant !

Je m'y pencherai peut etre plus tard pour faire une version + thriller que j'ai en tete avec un psychopathe qui envoi un puzzle pour sauver ou non une personne qu'il aurait kidnappé (le puzzle représenterait donc differents lieux ou la victime pourrait se trouver).

L'idée m'est venu en tete en faisant le lien avec un excellent jeu qui s'appelle "In Memoriam" pour ceux qui connaissent ;)

« Quand on vous a eu, Tom et toi, ta mère m'a dit un truc que j'ai jamais vraiment compris. Elle m'a dit à partir de maintenant, il faut qu'on devienne des souvenirs pour eux. »

• Interstellar •

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    • Bonjour  J'ai trouvé ça extrait du New York time  Philippe  Version francaise (traduite) : Werner Reich, qui a appris la magie à Auschwitz, est mort à 94 ans Il avait 16 ans lorsqu’un codétenu, un magicien, lui enseigna un tour de cartes dans les baraquements du camp d’extermination. Il appelait cela un « miracle ». Dans les baraquements d’Auschwitz, où des hommes affamés, émaciés et mourants étaient entassés à six par lit, le plus proche voisin de Werner Reich était un homme allemand juif d’une trentaine d’années, courtois, nommé Herbert Levin, connu avant la Seconde Guerre mondiale sous le nom de Nivelli le magicien. Un jour, au début de 1944, M. Reich, alors âgé de 16 ans, revint au baraquement après une corvée, grimpa sur la couchette supérieure de son lit à trois étages et observa M. Levin battre un jeu de cartes sale que les gardes du camp lui avaient donné pour les divertir — une manière d’éviter d’être envoyé à la chambre à gaz. « Et je n’arrivais pas à y croire, vous savez — avoir un jeu de cartes à Auschwitz, c’était comme trouver un gorille dans sa salle de bain », se souvenait M. Reich dans une conférence TEDx en 2020. « Puis M. Levin s’est tourné vers moi, m’a tendu le jeu et m’a dit : “Choisis une carte.” Alors j’ai choisi une carte, et il a fait un tour pour moi. » Pour un adolescent qui n’avait jamais vu un tour de magie, c’était un « miracle ». M. Levin lui expliqua le truc, et M. Reich en mémorisa chaque étape durant tout son temps à Auschwitz — une distraction qui l’aida à survivre à l’horreur — puis pendant une marche de la mort de 55 kilomètres, dans la neige et la glace, vers le camp de Mauthausen, en Autriche. Ce n’est que plusieurs années plus tard, une fois libéré et arrivé en Angleterre, qu’il acheta un jeu de cartes et tenta le tour par lui-même. « Et ça a marché », dit-il. « Ça a magnifiquement marché. » Après avoir émigré aux États-Unis, M. Reich devint ingénieur, sans jamais perdre son amour pour la magie. Il exécutait des tours de cartes et de pièces devant de petits groupes, dans des temples ou lors des anniversaires de ses fils. Il est décédé le 8 juillet à son domicile de Smithtown, dans l’État de New York, a indiqué son fils David. Il avait 94 ans. Enfance et déportation Werner Reich est né à Berlin le 1er octobre 1927. Sa mère, Elly (Dux) Reich, reçut la Croix de fer pour son service comme infirmière sur le front de l’Est pendant la Première Guerre mondiale. Son père, Wilhelm, était ingénieur. La vie confortable des Reich fut bouleversée en 1933, lorsque les nazis prirent le pouvoir et que Wilhelm fut renvoyé de son emploi parce qu’il était juif. La famille se réfugia en Yougoslavie, où le père mourut de causes naturelles à Zagreb en 1940. Quand les nazis envahirent le pays en 1941, la mère de Werner envoya ses deux enfants, Werner et sa sœur Renate, se cacher dans des familles différentes. Werner vécut environ deux ans chez un couple membre de la résistance, avant d’être arrêté par la Gestapo. Commence alors sa vie de prisonnier, notamment dans un commissariat à Graz, en Autriche, où il aperçut sa mère dans la cour de la prison — la dernière fois qu’il la vit avant qu’elle ne soit vraisemblablement assassinée. À Theresienstadt (aujourd’hui en République tchèque), il fut contraint de tuer des nuisibles avec le pesticide à base de cyanure Zyklon B, le même utilisé dans les chambres à gaz. À Auschwitz, il dut courir nu devant le Dr Josef Mengele, qui décidait qui était assez fort pour travailler et qui serait envoyé à la mort. « Nous courions pour nos vies », raconta-t-il au New York Times en 2017. « On essayait d’avoir l’air fort, on souriait — tout pour paraître apte au travail. » Il survécut à Auschwitz, à la marche de la mort (au prix de plusieurs orteils amputés pour cause de gelures) et aux derniers mois à Mauthausen, avant d’être libéré par l’armée américaine le 5 mai 1945. Il avait 17 ans. Il pesait 29 kilos. Une nouvelle vie De retour en Yougoslavie, il s’enfuit deux ans plus tard vers l’Angleterre, où il devint outilleur-ajusteur et rencontra sa future épouse, Eva Schiff. Celle-ci faisait partie des 669 enfants tchèques, principalement juifs, sauvés avant la guerre par Sir Nicholas Winton, un agent de change britannique, grâce à des pots-de-vin, de faux papiers et des contacts secrets avec la Gestapo. Werner et Eva se marièrent en Angleterre et émigrèrent aux États-Unis en 1955. Après avoir obtenu un diplôme à City College of New York, il travailla comme ingénieur chez Nabisco et dans la chaîne de supermarchés Hills. Durant les 25 dernières années de sa vie, il témoigna dans des écoles, des synagogues et des associations de son expérience de la Shoah. Aux élèves, il transmettait un message contre le harcèlement : « Il disait que de bonnes personnes n’avaient rien fait — qu’il s’agisse d’un ami ou d’un pays », raconta son fils David. « Il disait : si tu vois quelqu’un se faire malmener, défends-le. Fais quelque chose. » Outre David, il laisse un autre fils, Mikal, et quatre petits-enfants. Son épouse est décédée en 2016. Sa sœur, Renate Romano, survivante de l’Holocauste, a immigré aux États-Unis en 1948 et est morte en 1999. Le legs d’un tour de magie Le tour de cartes de M. Levin resta gravé dans la mémoire de M. Reich toute sa vie. « Nous aimions tout ce qui pouvait nous arracher à Auschwitz ne serait-ce qu’un instant, tout ce qui pouvait détourner nos esprits de nos souvenirs et de l’horreur autour de nous », dit-il en 2017. En Angleterre, il se plongea dans la magie : il acheta un jeu de cartes, puis d’autres tours et livres de magie. « Il y a une ligne très, très fine entre un passe-temps et la folie », plaisantait-il dans sa conférence TEDx. M. Reich ne revit jamais M. Levin après Auschwitz et ignorait que celui-ci avait lui aussi émigré aux États-Unis, repris sa carrière de magicien et vécu à Rego Park, dans le Queens. M. Levin mourut en 1977, mais M. Reich ne l’apprit qu’environ 30 ans plus tard, en lisant un article dans The Linking Ring, la revue mensuelle de la Fraternité internationale des magiciens, dont il faisait partie. Le révérend William V. Rauscher, prêtre épiscopal à la retraite et magicien, rédigea cet article puis collabora avec M. Reich à son autobiographie, The Death Camp Magicians (2015), qui raconte aussi l’histoire de M. Levin. « C’était un assez bon magicien », dit M. Rauscher. « Il venait chez moi, sortait des cartes et des pièces et faisait des tours sur la table du salon. » « Les autres magiciens le trouvaient fascinant à cause de son lien avec Nivelli. » M. Reich n’oublia jamais M. Levin, ni le cadeau de ce simple tour de cartes qui, un instant, avait offert à un garçon terrifié une évasion et un geste d’humanité. « Ce n’est ni la valeur ni la taille d’un cadeau qui comptent vraiment », disait-il dans sa conférence TEDx. « C’est la façon dont tu le gardes dans ton cœur. »                  
    • @BoB Magicien est l’élève le plus ancien de @Philippe MOLINA et est aujourd’hui devenu un professionnel accompli, vivant de son art en tant qu’animateur et magicien. Dans ce programme, Bob partage 9 routines de cartes originales, accompagnées d’explications détaillées, d’astuces issues de sa pratique quotidienne sur le terrain, et de réflexions théoriques enrichissantes. Sa solide expérience du public, acquise au fil des années, se reflète dans chaque aspect de ce contenu. 🎁 Bonus exclusif – Bon Plan VM : Les Bavardes – PM & Friends S1E07 de Philippe MOLINA offert avec l’achat de la conférence ! 🎬 Durée : 2h45 Disponible en streaming + téléchargement, avec chapitrage pour un accès direct aux effets et explications. Un extrait avec une huile et eau : En promo dutant le Black Magic jusqu'à lundi minuit. https://www.virtualmagie.com/boutique/videos-magie/conferences-ateliers-videos-magie/philippe-vous-presente-bob-magicien/
    • Bonjour, Je recherche le ivre suivant  Des Trucs pour éblouir les nanas (Tome 2) James Hodges Merci  🙂
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