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Depuis les premiers déferlements de soucoupes, en 1947, le phénomène ovni préoccupe, qu'ils l'avouent ou non, scientifiques et responsables, tant politiques que militaires. Et la divulgation d'informations controversées, tel le célèbre Rapport Condon, n'a depuis fait qu'aiguiser davantage la curiosité et les doutes... Laurance S. Rockefeller, un mécène, a voulu en avoir le coeur net. Il a donc demandé à l'un des astrophysiciens américains les plus éminents, Peter Sturrock, de réunir un panel de scientifiques de haut niveau, parmi lesquels quatre Français, pour faire le point sur cette énigme. D'une extrême rigueur, cette synthèse n'a pourtant rien d'ennuyeux : on y rencontre des chercheurs passionnés - comme Jacques Vallée, le " Frenchman " du célèbre film de Spielberg, Rencontres du troisième type -, qui dissèquent les cas d'ovnis les plus frappants des cinquante dernières années. La réponse des scientifiques réunis par Sturrock est on ne peut plus claire : oui, il existe des phénomènes que la science n'est pas à l'heure actuelle en mesure d'expliquer.

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Larges extraits de l'article de Cyrille Vanlerberghe [20 novembre 2002] :

"LE RAPPORT STURROCK ENFIN PUBLIÉ EN FRANCE. Une première : neuf savants examinent le dossier"

Face à un sujet aussi controversé que les ovnis (objets volants non identifiés) les scientifiques évitent en général de s'exprimer en public, de peur de passer pour des soucoupistes fumeux croyant aux petits hommes verts. Cela n'a pas effrayé l'astrophysicien britannique Peter Sturrock, qui osé aborder le sujet dans un livre rigoureux : La Science face à l'énigme des ovnis (1), dont la sortie aux États-Unis a fait l'objet de beaucoup de commentaires. « C'est la première démarche scientifique rigoureuse menée à ce niveau depuis des années sur le domaine des ovnis, commente Pierre Lagrange, sociologue des sciences. Sa démarche scientifique sur le sujet est saine. »

Avec une grande prudence, Peter Sturrock su éviter le piège qui consiste à associer systématiquement des événements pour le moment inexplicables – les objets volants non identifiés – avec des vaisseaux extraterrestres.

Ce chercheur à la réputation sans tache est un spécialiste de la physique des plasmas et de l'étude du Soleil à l'université de Stanford en Californie. Contrairement à la majorité des scientifiques de par le monde, il estime que le phénomène des ovnis mérite une analyse scientifique, avec des critères de qualité au niveau de l'ensemble des recherches dites classiques.

Grâce aux financements d'un mécène fasciné par les ovnis, Laurance S. Rockefeller, Peter Sturrock a rassemblé un panel de neuf scientifiques de renom, en général étrangers au sujet, pour évaluer les travaux les plus solides de sept enquêteurs spécialisés. Les cas d'ovnis avaient été choisis pour illustrer divers effets qui peuvent être étudiés par des méthodes scientifiques classiques : perturbations d'instruments de navigation dans des avions, échos radars étranges, effets sur la végétation et sur le sol, analyse photographique fine des objets observés ou encore débris métalliques tombés au sol.

[...]

Une des conclusions réjouit particulièrement Peter Sturrock, l'organisateur de ces rencontres : « Chaque fois qu'il y a des observations inexpliquées, il y a la possibilité que les scientifiques apprennent en les étudiant quelque chose de nouveau. » Un rapport universitaire paru aux États-Unis en 1968 avait affirmé le contraire, ce qui avait par la suite mis un point d'arrêt aux travaux d'études menés sur les ovnis par le gouvernement américain. Ce rapport dirigé par Edward Condon sert depuis cette époque d'argument unique pour les scientifiques voulant balayer le sujet du dos de la main, et affirmer que les ovnis ne sont que canulars, hallucinations collectives ou des phénomènes atmosphériques bien connus. Par une analyse fine des mille pages du rapport de 1968, Peter Sturrock prouve au contraire que les conclusions d'alors, qui n'ont été rédigées que par Edward Condon, contredisent les comptes rendus des études menées par les universitaires qu'il dirigeait !

« Malheureusement, les propositions concrètes du livre de Peter Sturrock n'ont débouché sur rien aux États-Unis, regrette Jean-Jacques Vélasco. La Nasa, qui dispose pourtant de nombreux laboratoires scientifiques, refuse toujours d'entendre parler du sujet des ovnis. »

[...]

Source et article complet ici : http://emjo.free.fr/Le%20Figaro201102-rapport_Sturrock.htm

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à peine hors sujet: allez voir "l'exoconférence" d'Alexanre Astier.

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Étienne Klein invite Alexandre Astier (qui évoque brièvement l'hypothèse de "L'homme sur la Lune, canular ou réalité ?", mais ce n'est pas le passage le plus intéressant de la conversation, je pense notamment aux méthodes de travail d'Astier) :

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La France a 30 ans de retard face aux américains sur le sujet...Dixit JP Petit.

Jean-Pierre Petit, est un scientifique français spécialiste en mécanique des fluides, physique des plasmas, magnétohydrodynamique et en physique théorique ; il a été directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique en activité en tant qu'astrophysicien à l'observatoire de Marseille. Il est un pionnier d'un pan de recherche abandonné dans les années 1970, la magnétohydrodynamique et la magnétoaérodynamique. Il a notamment mis au point le principe de convertisseur MHD pariétal. Il a participé régulièrement à des colloques internationaux sur la MHD. En cosmologie, il a travaillé sur la « théorie de la bi-gravité ».

[video:youtube]https://www.youtube.com/watch?v=g3UMwR3tVVE

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À mon grand dam, il me semble que je n'ai pas encore inséré la vidéo de cette conférence dans ce sujet. 31 décembre 2015, il est temps (moi aussi j'ai un quota à respecter cette année, Dub ;) ).

« La clé du mystère, « la solution finale » sur le phénomène ovni selon Jean-Pierre Petit :

[video:youtube]

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Un sèche-cheveux à même de faire dresser les "poils" sur la tête. mdr

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Hello Morpine :D

Merci pour ces images.

Hélas, rien de plus frustrant que les vidéos qu’on trouve sur Internet avec son lot de fakes dus à des plaisantins armés bien souvent des outils des nouvelles technologies pour nous tromper. Sauf recoupements multiples de vidéos effectuées par de nombreux témoins et portant sur un même événement, on ne peut rien tirer de ces images (souvent fascinantes par ailleurs). Par contre, la littérature sur le sujet propose des cas vraiment difficiles à balayer d’un haussement d’épaules (Nord et Sud), surtout que, pour balayer, la meilleure option n’est certainement pas de hausser les épaules.

Un exemple : Le 28 janvier 1994, à environ 70 kilomètres de Paris et à 11 700 mètres d’altitudes, un steward, un copilote et le commandant de bord disent avoir observé un disque d’environ 1000 mètres de diamètres et de 100 mètres d’épaisseur, jusqu’à ce que ses contours ne se brouillent et qu’il ne disparaisse. L’observation visuelle multiple a, par chance, été détectée au radar par le contrôle militaire du trafic aérien durant 50 secondes avec une vitesse apparente de successivement 200 km/h, 155 km/h puis 0, mais pas son altitude. Il y a bien évidemment d’autres cas époustouflants d’observations visuelles et de mesures radar qui se recoupent ainsi. Ma source, le livre extrêmement sérieux précité de Peter A. Sturrock, La Science face à l’énigme des ovnis, page 102 (titre original : The UFO Enigma)

Ça calme -8 , et il ne s’agit que d’UN exemple parmi d'autres…

Peter A. Sturrock a été étudiant en mathématiques à l'université de Cambridge [...] a ensuite mené des recherches sur la physique de l'électron [...] passage à l'École normale supérieure de Paris (membre du CNRS de 1950 à 1951), il obtient un doctorat en 1951. [...] recherches en physique nucléaire chez Harwell Research à l'Atomic Energy Research Establishment [...] physique des plasmas au St. Johns' College de Cambridge [...] université Stanford. [...] travailla sur les tubes à micro-ondes [...] sur la physique des accélérateurs pour la Fondation Ford au CERN [...] il inventa le "laser à électron-libre". Il y fut nommé professeur en sciences de l'ingénierie et physique appliquée en 1961 et y travaille encore aujourd'hui en tant que professeur de sciences de l'espace et d'astrophysique.

Peter A. Sturrock a publié plus de 200 articles scientifiques, 2 monographies et 5 volumes traitant de la physique des plasmas, de la physique solaire et l'astrophysique. Il a également participé à de nombreuses commissions nationales, dont l'examen de la Physique Nationale pour la NAS de 1984 à 1985. Sturrock est membre de l'AAAS, l'AIAA, la Société de Physique Américaine, la Société Astronomique Royale, la Société Astronomique Américaine, l'Académie Internationale d'Astronautique, l'Union Astronomique Internationale, la SSE, qu'il préside depuis sa fondation en 1982, du Centre pour les Sciences Spatiales et l'Astrophysique depuis 1982 et qu'il préside depuis 1992. Il a reçu de nombreux prix au cours de sa carrière, dont le Prix de la Gravité (pour la recherche gravitationnelle) de la Fondation pour la Recherche sur la Gravité en 1967, le Prix Lindsay du Centre de Vol Spatial Goddard de la NASA en 1977, le Prix Hale pour la physique solaire de la Société Astronomique Américaine en 1986, la Médaille Arctowski pour la recherche solaire-terrestre de la NAS en 1990, le Prix de Sciences Spatiales de l'AIAA 1992.

Ufologie :

Pendant les années 1970, Peter A. Sturrock s'inspira des travaux de J. Allen Hynek et envoya un questionnaire anonyme aux 2611 membres de l'Association Américaine d'Astronomie en leur demandant s'ils avaient déjà observé un ovni. La moitié environ répondirent et on dénombre une soixantaine d'observations (5 %).

Il déclara en 1977 :

« La résolution définitive de l'énigme des ovnis ne viendra pas sans que le problème soit soumis à une étude scientifique complète et ouverte selon les procédures normales de la science établie. Cela demande un changement d'attitude, principalement de la part des scientifiques et des administrateurs d'universités. »

Et en 1987 :

« Dans leurs déclarations publiques (mais pas nécessairement dans leurs déclarations privées), les scientifiques expriment généralement une attitude négative envers le problème ovni, et il est intéressant d'essayer de comprendre cette attitude. La plupart des scientifiques n'ont jamais eu l'occasion d'être confrontés à des éléments concrets relatifs au phénomène ovni. Pour un scientifique, la principale source d'informations crédibles (autres que leurs propres expérimentations et observations) est fournie par des journaux scientifiques. A quelques rares exceptions, les journalistes scientifiques ne publient pas de rapports d'observations d'ovnis. »

Publié le (modifié)
R.P. Robert a dit :
Comment se fait-il que lorsque qu'il s'agit d'un OVNI, d'un phénomène paranormal etc.. que les photos/films ne sont jamais net ?

J'ai chez moi deux caméras, peu coûteuses, qui filment en HQ et qui en réglages automatiques donnent toujours une belle image !

C'est tout de même bizarre (j'ai dit bizarre..)

Dans Star Wars on trouve de bien belles images très nettes de véhicules spatiaux en tout genre et qui ne sont pas "vrais" pour autant. ;)

Par ailleurs, je ne crois pas que des images nettes changeraient quoi que ce soit à la question du rejet du phénomène ovni.

De mon côté, j'ai fait ce test chez moi, à savoir celui de me dire : Comment réagir si j'observe soudain un ovni par ma fenêtre ? Ma conclusion est que je commencerais par hésiter à me ruer sur une caméra quelconque au risque de perdre le visuel sur ledit phénomène. Si par chance j'ai, disons, mon téléphone mobile dans ma poche, il me semble que le temps de l'allumer et de le mettre en mode photo risque là encore de me faire perdre de précieux instants dans l'observation de visu. Ensuite, je suis persuadé d'obtenir des images de mauvaise qualité (j'ai un iPhone 4) car j'ai fait des tests sur des avions en vol ou de nuit sur l'éclipse de lune qui a eu lieu récemment, le résultat est trèèèès décevant, c'est flou et ça bouge et c'est petit à l'écran.

J'ajoute : Impossible de miser a priori sur un phénomène qui dure longtemps, le passage d'un avion par ma fenêtre ne me laisse pas le temps de le filmer.

Je me permets de te renvoyer une question (sans malice de ma part) : de ton côté, quelles sont les démarches que tu as pu effectuer pour te renseigner sur le phénomène ovni et qui te permettent d'avoir une appréciation juste sur la question ?

Éclipse de lune : Ci-dessous, l'une des "meilleures" images que j'aie pu obtenir la nuit du 27 au 28 septembre, vers 3 h 18. Il s'agit de la dixième photo prise, sur un total de 13. Sur les deux premières photos, la Lune n’apparaissait même pas. Sur les trois suivantes, la lumière d'un lampadaire urbain monopolise l'image même si la Lune se devine dans le halo. Pour les deux photographies suivantes, j'ai cadré depuis l'intérieur d'une pièce, espérant éliminer la lumière parasite, résultat non concluant sans ou avec flash (oui, j'ai testé le flash sans y croire et sur l'image apparaissent distinctement des orbes, ce qui troublerait peut-être certains adeptes du paranormal, mais pas la Lune). Les six images qui suivent sont sensiblement comme celle proposée ci-dessous, la plupart en moins "bien". Bref, ceci m'a permis de relativiser cette évidence qui laisse accroire qu'il est facile d'obtenir un document de qualité sur une observation aérienne grâce aux appareils d'aujourd'hui.

Pour ce qui est de l'éclipse de lune, qui se prolongea assez "longtemps" (au regard de certains autres phénomènes aérospatiaux plus fugaces), j'attendais de pied ferme le phénomène qui avait été annoncé et j'avais déjà l'intention de faire des photos, tout ça pour un résultat très médiocre jusqu'à la dixième prise, alors qu'en serait-il pour un objet céleste en mouvement rapide qu'il faudrait saisir au débotté ? Pas facile du tout, presque impossible...

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Modifié par Christian Girard
Publié le

Si l'on observe un OVNI il est rarement à moins de 10 mètres et le réglage de l'appareil est automatiquement sur l'infini. Je ne prétends pas être le photographe du siècle mais c'est une constatation: le flou artistique est une règle de base en paranormal dans le sens large du terme (apparitions, phénomène de hantise, le film sur les Aliens détenus à la base 51, etc..).

La Cobeps a étudié les phénomènes d'OVNI frappant la Belgique voici quelques années et je constate qu'en matière de photographie les "spécialistes" ne font guère mieux que les amateurs. Je pense que le flou des images favorise plus l'imagination qu'il n'aide à ce faire une idée précise de ce qui c'est passé.

Je suis bien d'accord que la surprise ne favorise pas la prise de vue mais la moindre caméra filme dans des conditions de manque de luminosité impensable voici encore quelques années. La station spatiale et autres satellites espions capables de détecter une voiture en déplacement ne voient pas d'OVNI ou il s'agit d'une grande conspiration. On nous cache tout (lol).

Ceci dit et pour répondre à la question je suis plus intéressé par le paranormal que par les soucoupes et autres engins volants. J'ai un certain recul car cela fera bientôt 60 ans que je m'intéresse (sans gober tout) à la question.

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    • A défaut, il te suffit de présenter n'importe quelle routine de ton répertoire à tes spectateurs pour que ceux-ci puissent expliquer par la suite qu'ils ont vu un tour de Pierre (et à une lettre près, on n'est pas si loin de la demande initiale. Sans que cela ne te coûte un centime. Merci qui 😜 ?)
    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
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