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[Réflexion] Candéla Chronicles 3 "Le tour"


Rodolphe CANDELA

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Le tour de magie.

Il y a quelques années, une de mes réflexions a été la suivante.

« Qu’est ce qu’un tour de magie, à quoi sert il ? »

Au début lorsque j’ai débuté la magie, je ne voyais qu’une seule chose, le tour, le tour, et encore le tour.

En mûrissant, je me suis aperçu d’une autre chose, c’est que le tour, ce n’est pas ce qui est le plus important.

Ce qui va vraiment être important, c’est comment vous allez le présenter.

En ce moment, il y a une publicité à la télévision ou l’on voit Patrick Bruel dire une phrase extraordinaire et pleine de bon sens « -au poker ce qui compte, ce n’est pas les cartes, mais ce que vous en faites ».

Maintenant, je vais la reformuler pour quelle colle à notre art « - en magie, ce qui compte ce n’est pas le tour, mais ce que vous en faites ».

Trop de magiciens voient le tour comme une fin en soi, alors qu’il est juste un outil de construction. Ce qui fera un très bon tour: c'est la PRESENTATION !!

Il faut accorder plus de temps aux ingrédients d’une bonne présentation (le texte, l’histoire, l’échange, la participation, l’humour, le temps…) trop de magiciens passent outre alors que la clef de la réussite est là, dans la présentation.

Car encore une fois trop de magiciens présentent le tour comme ils l'ont vu sur la vidéo.

Quand je vois ça, j’ai envie de hurler.

Je ne suis et vous n’êtes, ni David stone, ni Bilis, ni Sankey ni Duvivier, ni Bloom…

Ils présentent leurs routines avec un texte, des mouvements et des enchaînements qui leurs correspondent.

Arrêter le "copier-coller" !

Développez selon votre personnalité et votre niveau technique.

Moi par exemple quand j’ai commercialisé « Captivity » sur le DVD je n’ai volontairement pas expliqué la routine complète. J’ouvre et je montre les possibilités du gimmick, car je veux qu’il soit un outil de construction de votre routine.

Car vous n’êtes pas moi !!

ce qui me correspond ne vous correspond pas forcément.

Par contre le gimmick lui a été étudié pour qu’il corresponde à tous le monde.

Arrêtez de suivre le créateur comme des moutons, pausez vous derrière un gimmick ou une envie de faire (technique) .

Élaborez un texte avec des mots qui vous correspondent, enchaînez avec des mouvements de votre niveau technique, insérez les ingrédients déjà cités et vous aurez développé une pépite.

Votre pépite !!!

Vous constaterez ainsi par vous même que le tour n’est pas la chose la plus importante.

Rodolphe

rodolphecandela.com

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Je crains que ce ne soit pas fait exprès, mais le double sens est intéressant.

La Langue des oiseaux donne souvent des choses assez étonnantes. Là aussi, les applications en magie psy et en neuromagie sont ahurissantes.

Bref tout ça n'a rien à voir avec le sujet (mais on peut ouvrir un post sur la langue des oiseux s'il y en a que ça intéresse)...

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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je rejoins rodolphe sur son idée. Lorsque l'on commence la magie, on ne cesse d'acheter des tours vantaient par des marchands de trucs scrupuleux ou moins scrupuleux car il faut bien aussi qu'ils bouffent ces gens là!!!!.

puis avec le temps on se rend compte qu'un effet aussi basique soit il peut être une vrai bombe quand la présentation est bien construite, dixit les transpositions de balle mousse par exemple.

à l'inverse un tout onéreux mal présenté peut être un bide en soit.

Magicalement 

Orélien 

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Bonjour,

Je suis en partie d'accord avec toi Rodolphe. Mais quand on débute en magie, il est légitime de copier ou de singer car on n'a pas le recul nécessaire.

La personnalisation de sa magie vient bien après, pour moi après une bonne dizaine d'années. Ce qui est important je pense, c'est de ne pas déconnecter sa magie de ses autres centres d'intérêts. Plus on est ouvert vers d'autres passions donc curieux, et et à l'écoute des autres, plus notre magie sera identifiable, un peu comme notre signature, et reflétera notre personnalité. La présentation est un ingrédient certes important mais au même titre que la technique ou d'autres aspects : tenue vestimentaire, élocution, culture etc.

Après, on se rend compte que les tours ne sont que des outils, mais quels outils, qu'ils ne faut pas hésiter à supprimer si ils ne remportent pas le succès escomptés m^me si on les pensent "killers"!

Ce qui est intéressant avec un tour c'est qu'il est en perpétuelle mouvance au gré du public, de sa maitrise d'autres techniques (économie du geste) et de la confrontation avec d'autre collègues. Ainsi, certains tours ne me parlaient pas à vingt ans, aujourd'hui je les vois sous un autre angle, enrichi par une connaissance plus approfondie dans beaucoup de domaines . important pour moi.

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Je suis en partie d'accord avec toi Rodolphe. Mais quand on débute en magie, il est légitime de copier ou de singer car on n'a pas le recul nécessaire.

La personnalisation de sa magie vient bien après, pour moi après une bonne dizaine d'années.

Exact, je pense que ça vient petit à petit (je suis dans cette phase). En parlant de ça (je reconnais que c'est peut-être un peu hors-sujet par rapport au thème "le tour") : quel est votre style à vous? Qu'est ce qui vous différencie des autres magiciens? Quelle est votre caractéristique qui fait que l'on se rappelle de vous comme une personne et pas comme un faiseur de tours?

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Élaborez un texte avec des mots qui vous correspondent, enchaînez avec des mouvements de votre niveau technique, insérez les ingrédients déjà cités et vous aurez développé une pépite.

Avant le texte, je préconiserais de travaillais la posture, l'attitude, les gestes, les regards, les silences (très importants), la respiration, le jeu de comédien. Car 93% de la communication avec votre public ne viendra pas du texte :

- 7% des mots,

- 38% par le ton de la voix,

- 55% est communiqué à travers le langage du corps.

Donc misez plutôt sur les 2 derniers points. Comment ? En lisant "Les 5 points magique" de Juan Tamariz pour la théorie et en faisant un peu de théâtre pour la pratique.

Personnellement en tant qu'amateur je fais beaucoup de close-up et depuis que je pratique le théâtre d'improvisation (en loisirs et en match) ma magie a énormément évolué.

L'imagination est plus importante que le savoir.
Albert Einstein

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Je suis en partie d'accord avec toi Rodolphe. Mais quand on débute en magie, il est légitime de copier ou de singer car on n'a pas le recul nécessaire.

La personnalisation de sa magie vient bien après, pour moi après une bonne dizaine d'années.

Exact, je pense que ça vient petit à petit (je suis dans cette phase). En parlant de ça (je reconnais que c'est peut-être un peu hors-sujet par rapport au thème "le tour") : quel est votre style à vous? Qu'est ce qui vous différencie des autres magiciens? Quelle est votre caractéristique qui fait que l'on se rappelle de vous comme une personne et pas comme un faiseur de tours?

En fait, je vais te donner mon expérience. Au début, j'ai imité un magicien que j'avais connu, alors que je travaillais dans un hôtel. Je dirais même que je le singeais. Puis au fur et à mesure, j'ai affiné mon personnage. J'ai cru faire original et j'ai tenté un personnage de Pirate, qui a été un fiasco. C'est lorsque je me suis posé et après plusieurs chutes que je me suis dit (et des gens comme Christian Chelman, Jack Barlett, Frantz, Ludo.. et bien d'autres, m'ont aidé dans cette réflexion, directement ou indirectement...) que je devais développer ce que j'étais depuis toujours : quelqu'un qui est plongé dans la marmite du légendaire celtique depuis mon enfance. Je n'ai donc eu qu'à travailler dessus. J'avoue que c'est du boulot et je ne suis pas encore arrivé à mon point de satisfaction, mais je suis à l'aise dans mon univers, capable d'improviser si besoin... et les gens se rappellent de moi comme du magicien celtique.

Mes caractéristiques : un décor qui plonge le spectateur dans cet univers celtique, mes connaissances en ce domaine, ma façon de conter et d'utiliser les tours pour illustrer ces contes, etc...

C'est ce qui me différencie de mes collègues, et qui permet d'obtenir des marchés que ceux-ci ne pourraient très probablement pas avoir sans un travail culturel de fond.

Pour moi donc, le tour n'est qu'un moyen d'amener le spectateur à la magie. Tout comme le conte, tout comme la musique, tout comme le jeu théâtral. Qu'il use ou non d'un gimmick, l'essentiel est que le spectateur soit amené à une suspension d'incrédulité (cf Légendes Urbaines... ) et donc à entrer dans le monde magique que vous lui ouvrez.

Modifié par tanhouarn

« La préservation de la vérité objective et de la capacité de chaque individu à former des jugements objectivement vrais est la condition première et absolument nécessaire d’une vie libre » (James Conant, in Orwell ou le pouvoir de la vérité, p. VIII).

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J'avoue que c'est du boulot et je ne suis pas encore arrivé à mon point de satisfaction, mais je suis à l'aise dans mon univers, capable d'improviser si besoin... et les gens se rappellent de moi comme du magicien celtique.

Mes caractéristiques : un décor qui plonge le spectateur dans cet univers celtique, mes connaissances en ce domaine, ma façon de conter et d'utiliser les tours pour illustrer ces contes, etc...

Merci pour cette expérience Tanhouarn, ça fait plaisir de voir des magiciens avec de vraies belles personnalités. J'en suis toujours à ma phase de recherche moi... ;)

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On peut parler de deux choses quand on réfléchi sur "le tour":

-Effectivement, la "présentation" est une piste:

Cela rentre dans la création du personnage, qui me semble la première chose à décider:

Le texte, lui, découlera du personnage, puisque c'est le personnage qui le dit.

De même que l'énergie, le style ou les contacts public etc.

Et le personnage lui même va s'inscrire dans un contexte plus large, le spectacle:

On peut, tout comme un acteur, avoir des personnages différents, pour différents styles de spectacles, même si par paresse ou incompétence, les magiciens répugnent parfois à jongler avec des personnages différents (j'ai un mal fou à sortir du personnage de Gilbus, le gros rigolo maladroit, pour enfin devenir Gilbus, l'être terrifiant...c'est ballot.)

En ce sens, rodolphe.candela à bien raison, il faut travailler :)

-Mais on peut penser aussi à d'autres choses, quand on parle du "tour"

Une structure classique consiste à "présenter un tour":

Le personnage est alors peu ou proue un magicien, je crois.

On se retrouve donc avec une structure de spectacle ou les tours vont s'enchainer: le typique numéro de music-hall, ou le magicien prend un machin, fait un tour avec, se fait applaudir, puis fait un autre tour, avec un nouveau machin ou le même etc.

Mais si l'on modifie les terme en disant que l'on présente des "effets" et non des tours?

Cela ne semble pas changer grand chose, mais nous libère de la notion de tour.

On peut alors parsemer d'effets magique un spectacle qui n'a plus la structure music-hall, mais est libre d'avoir n'importe quelle structure:

Conte, pièce de théâtre, histoire drôle... seule votre imagination vous limite.

Pourquoi penser en ces termes?

Car comme le signalent certains, c'est dommage de faire du clonage de tours.

En abandonnant la notion de tours, on se démarque automatiquement de nos sources, qui sont fournis à 99% sous forme de tour, justement:

On garde la procédure, plus ou moins, les gimmicks, les effets, mais le tour que l'on a acheté est automatiquement remplacé par autre chose : Notre spectacle.

La notion de spectacle me semble plus intéressante que celle de tour, car beaucoup plus large:

Non pas que la structure classique des spectacles de magiciens de music-hall soit moins bonne qu'une autre:

C'est une structure parmi d'autres, c'est tout.

Maintenant, il y a l'attente du public:

Un public venant voir un magicien s'attend souvent à une succession de tours, au format classique.

On pourrait avoir peur qu'il soit dérouté.

Et bien je crois au contraire qu'il est agréablement surpris, quand il tombe sur quelque chose de mis en scène, et qui sort un peu du cliché.

"Magicien tout est écris", par exemple, exploite une succession de tours, mais qui ne sont pas au centre du spectacle: le centre du spectacle, ce sont des magiciens qui délirent grave, et font rire le public des clichés que l'on retrouve justement dans les spectacles plus classique.

"l'ombre orchestre", si il y a des effets qui se suivent, Xavier Mortimer les enveloppe dans une ambiance et des performances qui gomment la notion de "tours", à mon sens, pour la remplacer par celle "d'univers poétique". Et c'est formidable.

Les spectacles du scarabée jaune sont des pièces de théâtres parsemées d'effets magique, ou l'équilibre délicat réalisé fait que théâtre et magie ne se dégradent pas, mais se renforcent mutuellement.

Et ainsi de suite pour bon nombre de spectacle de gens de talents...

Cela n'enlève rien (heureusement) à la qualité des tours lorsqu'ils sont présentés sous la forme classique.

Mais il est bon, parfois, de garder à l'esprit que l'on se limite nous même sans forcément de raison ni même s'en rendre compte...

Le format "un tour après l'autre" est pratique pour l'interprète:

On a une structure qui est bien définie, le public la suit sans problème, et on est en terrain sur.

C'est rassurant.

Mais si on veux innover, explorons de temps en temps l'inconnu, car celui qui ne fait que marcher dans les pas des autres ne laissera pas de traces ;)

Changer le format du spectacle est l'une des options, pour laisser des traces :)

Pas la seule, heureusement ;)

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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    • Cannibalisme animal et kronisme :  https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Cannibalisme_animal https://fr.wikipedia.org/wiki/Kronisme https://www.instagram.com/reel/DDRd5HRPSxg/?igsh=bGR4Z2J0bWU4bXA1
    • Et voici les 7 autres chapitres que j'ai aimés dans les 16 derniers chapitres : - Ping pas pong : Une balle de ping-pong donné à un spectateur rebondit normalement, puis après une histoire de grigri et quelques passes magiques, la balle ne rebondit plus. Il faut avoir ou créer une routine plus complète avec des balles de ping-pong, ou avoir autre chose qui se rattache à cet effet, car il est trop court tout seul. - Pomponite chronique : L'effet des pompons chinois avec des objets  très divers (par exemple Sharpie, tube de Smarties, jeu de cartes, etc). Cela peut donner bien des idées de présentation. - Pop confettis : L'effet de la roulette russe, mais présenté avec 4 sacs en papier kraft et des confettis à la place de la balle. Tour bien adapté aux enfants. - Pop-coin : Truquage particulier d'une coquille de pièce permettant de nouveaux effets avec les pièces. Déjà dans son DVD du même nom. - Souricière : On lance le jeu sur une tapette de souris, et la carte choisie par le spectateur est retenue par cette tapette. - Stéthos : Effet classique du cœur qui s'arrête. - Ti'Punch : un accessoire que vous avez tous, pour faire une bosse sur une carte à jouer et ainsi avoir une marque tactile. J'ai essayé. Ça marche très bien. Dans mon précédent message, j'avais dit que son 1er livre Magicabrac n'était pas nécessaire pour les chapitres de ce livre. En fait, plus exactement, il est juste nécessaire pour le chapitre "InCANdescent 2.0" et pour un seul des objets proposés dans le chapitre "Pomponite chronique". Voilà ! C'est une boîte à outils, une boîte à idées, qu'il faut savoir mettre en œuvre. Si jamais j'essaie certaines idées, je vous dirai quelle a été la réaction des spectateurs.  
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