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29e FISM 2025 à Turin du 14 au 190725
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Comment la FISM définit-elle un « trick » ? Et un « act » ? Est-ce qu’un tour comportant des répétitions d’un même effet sous des conditions de plus en plus restrictives par exemple peut suffire à bâtir un « act » ? Sait-on si les participants reçoivent en plus du règlement disponible sur le site de la FSIM des directives plus détaillées ? *** Si j’ai bonne mémoire (possiblement défaillante vu l’avalanche de magie dévorée pendant 6 jours) l’italien Piero VENESIA n’a présenté qu’un seul tour (l’effet où des aiguilles et autres objets avalés par le magicien-fakir sont régurgités enfilés sur un fil) ce qui ne l’a pourtant pas empêché de tirer son épingle du jeu avec le 2e Prix en magie de salon. *** Description du numéro pour qui veut : À l’entame de ce numéro muet, le petit disque lumineux d’une poursuite perce le noir de scène pour révéler progressivement Piero VENESIA tiré à quatre épingles, pieds serrés, une main derrière le dos. Comme le disque de lumière va s’agrandissant, il révèle à sa droite une de ces anciennes machines à coudre, de celle qu’avait ma grand-mère, encastrée dans une petite table en bois aux pieds ornementés en fer, avec une courroie de cuir qui relie le mécanisme d’entrainement de l’aiguille à un large pédalier métallique situé sous la table. Nous sommes donc dans une maison de couture. S’agit-il d’un client ? Non : et la posture semblable à celle d’un valet au garde-à-vous tout prêt à exécuter une courbette, et la douzaine d’aiguilles qui accrochent bien la lumière piquées dans le revers de tissu sombre de sa veste, lèvent l’ambiguïté : Piero VENESIA est le petit tailleur. Une première aiguille avalée pour ainsi dire accidentellement, et Piero qui ne s’en trouve pas plus mal, se pique d’avaler toutes les autres. Un instant on a pu craindre que chaque nouvelle aiguille avalée allait être l’objet d’une pantomime propre, question de « meubler » le numéro (comme on l’a vu dans d’autres « acts » avec des textes trop longs et parfois superflus ou -surtout en magie scène- avec des jongleries et autres pas de danse quelque peu « plaqués » entre deux effets proprement magiques). Mais non, Piero VENESIA accélère le mouvement pour avaler toutes ses aiguilles (avoir toutes les aiguilles préalablement piquées dans ses revers participe de la clarté de l’effet) ; et de là, il amorce son crescendo, à la fois en variant taille et nature des objets avalés, mais aussi en accentuant le côté « tour de force » des conditions dans lesquelles ces objets sont ingérés. Ainsi plutôt que d’avaler une à une des aiguilles, un petit faisceau de celles-ci sera placé dans un verre, mêlé à du vin, et le tout sera avalé d’un trait. Et, tant qu’à faire, pourquoi ne pas avaler au passage le bouchon de liège du carafon de vin. Repu, Piero s’allume une cigarette de fin de repas qu’il gobe avec son allumette. Restait la question du fil, blanc, bien visible depuis le début du numéro sur la machine à coudre : Piero s’en saisit, le rompt, et le convertit en fil dentaire d’après repas, avant de le manger aussi. S’ensuit la classique régurgitation un à un de tous les objets que le magicien retire dramatiquement de sa bouche. *** Autant qu’on puisse en juger Piero VENESIA emploie ici un « décalage temporel » (D.ORTIZ) : c’est-à-dire que la révélation de l’état final débute (avec les premières aiguilles qui apparaissent sur le fil extrait de la bouche -> relâchement du spectateur , la magie a opéré, plus la peine de chercher le "truc") alors que la méthode pour produire l’effet n’est pas terminée. Malheureusement pour Piero VENESIA vendredi dernier le jury l’a sans doute épinglé à cet instant précis, faute à un mouvement curieusement chorégraphié qui attire trop l’attention sur lui et ne fournit pas la couverture suffisante à la dernière manœuvre nécessaire pour le final. Je viens de réaliser qu’une version de ce numéro était en ligne et ce moment clef y fait d’ailleurs l’objet d’un plan de coupe opportun : Rien de plus suspect pour un magicien que de dérober à la vue des spectateurs ses mains, qu’elles farfouillent trop longuement dans ses poches, sous la table ou dans son dos. Piero VENESIA offre ici une intéressante solution à deux niveaux : · Par sa pose initiale, celle d’un groom au garde-à-vous, d’un valet de pied, Piero VENESIA fixe l’image d’une posture archétypale, et si plus tard il l’adopte à nouveau, une main derrière son dos, cela nous parait tout naturel. · De plus placer une main derrière son dos est ici davantage perçu comme signe de franchise - pour exposer à la vue de tous le plus possible l’objet avalé ou régurgité. -
29e FISM 2025 à Turin du 14 au 190725
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Et malgré une salle totalement inadaptée pour assurer une bonne visibilité (sol plat pour 2200 spectateurs, inconfortables sièges plastique placés en colonnes et pas même en quinconce, écrans trop petits, souvent restés noir en entame de numéros) je vous confirme que même tout en fond salle où je me trouvais le public a tout autant exulté, plié en deux de rire, interloqué et ahuri devant bien des effets ; notamment immédiatement après votre entrée en scène, clairement à ce moment là une perplexité flotte brièvement dans les rangs autour de moi : c'est du lard ou du cochon ? semblent s'interroger les spectateurs autour du moi, et très vite ils comprennent que c'est et de l'art (comique au plus haut niveau, imparable) et du cochon ça et là (ah la lévitation du lapin). De très nombreuses personnes découvraient très certainement votre numéro et soyez heureux d'avoir échappé de peu à une inculpation pour meurtre par fou rire, vu l'état dans lequel j'ai aperçu notamment un spectateur italien pleurer à n'en plus pouvoir de rire, pas sûr que le pauvre homme qui a frôlé l'apoplexie s'en soit remis . Standing ovation totalement sincère et spontanée en fond de salle aussi. Merci à vous ! -
29e FISM 2025 à Turin du 14 au 190725
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Bonjour, Plus frappant peut-être était surtout l'hommage final à René LAVAND, et ses trois boulettes de mie de pain dans la tasse, exécuté ici à quatre mains...ou plutôt à deux mains sur quatre - Rubi FEREZ étant la main droite et Fernando NADAL la gauche ; et sans récitation de poème non plus mais en musique. Le duo FEREZ-NADAL fonctionne ceci dit à l'opposé de celui de Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ - si je m'en réfère à leurs apparitions dans la série Magia Potagia. *** Pour Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ la dramaturgie du numéro se nouait généralement sur une mise en compétition entre eux, se lançant des défis mutuellement, essayant de surpasser l'autre ; ou, parfois, le fantasque et farceur Juan TAMARIZ tendant un "piège" dans le dos de l'élégant et suave Pepe CARROLL -modifiant par exemple avec un clin d’œil au public l'ordre de certaines cartes, ou mélangeant carrément le paquet à son insu. Mais immanquablement Pepe CARROL retombait sur ses pieds, comme si de rien n'était, l'embuche tendue par J.TAMARIZ effacée par magie... Dans ce dispositif-ci, l'intérêt est que ce conflit narratif "extérieur" entre les deux magiciens agit à la manière d'une couverture pour leur collusion secrète bien réelle : le mélange de l'un destiné à compliquer la tâche de l'autre - récit apparent- a en réalité bien l'objectif par exemple d’amener secrètement l'arrangement voulu sur le dessus du paquet, arrangement qui permettra justement au second magicien de "briller" en dépit de l’apparente traitrise du mélange du paquet par le premier ( voir l'introduction du classique "Magic and Showmanship" de H.NELMS pour un autre exemple de conflit narratif apparent comme couverture du modus operandi réel de l'effet, par complicité secrète entre les deux adversaires déclarés du récit). *** Le duo FEREZ-NADAL, lui, est soudé pour produire l'effet magique, soudé littéralement bien souvent, épaule contre épaule. La séquence intermédiaire du numéro à une main chacun sur la guitare, et à une main chacun sur la table pour y produire l'effet magique, illustre cette complète coopération. S'il y a bien une dynamique de (léger) conflit entre les deux personnages elle n'est pas sur la table mais sur leurs visages avec deux leitmotiv : les lunettes de Fernando ne cesse de lui glisser sur le bout du nez et c'est Rubi qui les lui remonte en place. Ce simple geste pose les deux personnages : Fernando est le "sérieux" du duo, soucieux des apparences, et Rubi est l’affectueux, le bienveillant. Fernando, par souci des convenances, ne cesse d'arracher un cure-dent d’entre les dents de Rubi, et le cure-dent malicieusement fait perpétuellement sa réapparition dans la bouche de Rubi. Mais aucune provocation de l'un par rapport à l'autre ici, non, c’est juste que Rubi est l'enfantin des deux -et son cure-dent, et bien, il ne peut juste pas s'en empêcher c'est tout. Avec son visage ovale illuminé de son franc sourire, ou même lorsqu'il fait fait son mystérieux - tel un petit enfant qui aurait caché un objet dans sa main et nous lancerait "Devine !"-, Rubi FEREZ a un charisme tel qu'il désamorce instantanément tout bras de fer magicien-public quant au secret : la magie advient, tout simplement. *** À noter qu'il y avait un autre duo en compétition de micro-magie, les suisses Omini et Nico qui ont vendredi matin fait l'ouverture de la 3e et dernière session de la compétition close-up/magie de salon, avec un numéro extrêmement soigné, bien construit, où des balles éponges vertes sont des virus qui se multiplient et infectent un des magiciens : bâtonnets de test dans la narine, thermomètre, masque sanitaire, tous les accessoires employés sont parfaitement justifiés, la progression dramatique comme la maladie passe de l'un à l'autre très claire. Le thème choisi qui ne rappelle guère de bons souvenirs à quiconque les a-t-il desservi ? Sans doute, mais plus globalement il parait assez net que ce jury était sur une ligne "la magie avant tout", et s'est montré globalement très peu sensible à toute mise en contexte narrative de la magie* du moins c'est comme cela que je le perçois (seul au palmarès Starman et son numéro de dépressif après une rupture amoureuse peut être vu comme une légère exception) (je m'en vais relire à ce sujet la section de L'Arc en Ciel Magique où J.TAMARIZ analyse longuement le mélange magie et narration). *C'est cette même ligne très arrêtée du jury qui a sans doute, comme pour Omini et Nico, compliqué la tâche aux numéros de Air One, Bertrand MORA et Robin DEVILLE puisque chacun à leur manière assumait des partis pris narratifs justement très marqués, assortis d'un travail sur les personnages et sur le conflit dramatique qui en découle. Je repense à l'excellent "Conspirations" spectacle de mentalisme donné la saison dernière au LUCERNAIRE et qui proposait par sa mise en scène astucieuse, levant et rabaissant virtuellement l'invisible 4e mur au gré des effets, comment une magie fortement théâtralisée est possible. Chauvinisme en passant : au contraire des délégations italienne, allemande, bulgare ou autrichienne (olalala l'Autriche pitié) qui nous ont toutes infligés au moins un numéro irregardable, tous les candidats français en magie de salon et close-up qu'on en ait apprécié ou pas le résultat final, leur parti-pris artistique, leurs effets magiques, témoignaient d'un travail de mise en scène, sans doute perfectible, mais avec au moins à chaque fois une recherche de quelque chose. On ne pouvait vraiment pas en dire autant donc de bien d'autres pays. *** Ces six jours furent intenses, passionants, et totalement épuisants : épuisants par ces montagnes russes émotionnelles quand on passe d'un numéro où du fond de son siège on se sent en total empathie avec l'artiste, on croiserait presque les doigts pour que le numéro tienne jusqu'au bout, on vibre et on craint, puis l'instant d’après on aimerait se terrer sous son siège tant le numéro proposé tourne à la débandade complète, le numéro s'étire, la confusion embrume les esprits, les applaudissements s'étiolent, la gêne s'installe. Épuisants aussi car intellectuellement c'est une sollicitation constante, chaque choix thématique, choix de mise en scène, de musique, d’accessoires, de chorégraphie, de texte suscitent une foule d'interrogation, d'idées, on imagine des alternatives, on reconnait un principe plus ou moins bien employé, on s'interroge sur un texte, peu importe qu'on adhère ou pas, c'est un bouillonnement de créativité qui vous lessive, qui parfois frise l’excellence, parfois sombre dans des approximations difficilement recevable côté public, mais qui toujours exige une concentration soutenue s'il on veut analyser à fond chaque numéro- et par analyser j'entends aller au-delà du "oulalala il a flashé" ou des conjectures quant à la méthode employée (après, le 3e jour des session de close-up et magie de scène, vendredi donc 5e jour de la FISM, on ne cachera pas que c'était visiblement et surtout bruyamment difficile pour beaucoup de suivre encore la compétition tant la fatigue était grande) . Admiration aussi pour ceux, tous ceux, qui s'y collent : que de mains qui tremblent, que de voix qui déraillent sous le coup de l'émotion, que de gestes techniques qui dérapent sous la pression, mais ils y sont allés quand même, dans l'espoir de créer un moment magique. Chapeau. L'aspect compétition, délégation des pays, avait été ici même discuté avant la FISM : très franchement ces questions une fois qu'on est dedans s’envolent instantanément, l'ambiance fabuleuse qui se crée autour de la compétition, le plaisir de voir les équipes soutenir avec un chauvinisme bon enfant leurs différents candidats vous emporte-on a souvent la standing ovation facile, mais qu'importe c'est le jeu. Au contraire même l'idée d'avoir des équipes qui soutiennent les artistes dans tous les domaines, créatifs, techniques, et pourquoi pas psychologique - la pression est telle- paraît assez évidemment la voie à poursuivre et amplifier. *** Et zut ... ce matin -après un retour dans la nuit homérique de quelque sept heures depuis TURIN pour PARIS- je me suis surpris à fredonner "Abracadabra"... arghhhhhh Lady GAGA sort de ce corps... -
Joshua JAY au Magic Wip
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Philippe SACCOMANO dans Forum Général
Bonjour, Grosse déception : le Magic Wip c'est hélas fini ... https://www.lephalene.com/actualite-cie-lephalene/2025/4/30/newsletter-maijuinjuillet-2025 Thierry COLLET, maître d’œuvre de l'événement, se produira tout de même dans son propre spectacle en mai prochain, toujours à La Villette : https://www.lavillette.com/manifestations/le-phalene-thierry-collet/ -
29e FISM 2025 à Turin du 14 au 190725
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Bonjour, Le programme de la FISM 2025 est en ligne : https://www.fismitaly2025.com/wcm25-program/mobile/index.html -
29e FISM 2025 à Turin du 14 au 190725
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Bonjour, Walter ROLFO à la tête de la FISM 2025 présente ici l’organisation de cet événement : -
JeanLuc BERTRAND dans Stand up Magic à Paris
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Bonjour, Le spectacle "Stand Up Magic" de @Jean-Luc BERTRAND n'est hélas annoncé que jusqu'au 30 Avril les mercredis à la Contrescarpe à ce stade, souhaitons donc vu vos dates qu'il soit prolongé en mai. À ne surtout pas rater sinon, une vraie recherche d'une présentation engageante et rythmée loin de certains poncifs du mentalisme, un parti pris minimaliste en scène qui tient la route de bout en bout, un travail de la lumière et de la musique tout simple mais soigné et efficace, et disons de vraies "prises de risque" en magie avec une belle variété d'effets. On passe de très beaux moments où l'humour (respectueux, ça change) et l’autodérision sont présents, sans pour autant "cannibaliser" d'autres émotions, assez intenses- des spectateurs (dont je fus je l'avoue) ont été clairement très vivement émus par certains passages du spectacle. Ce qui est frappant c'est combien la salle , au fil des interactions constantes, fait peu à peu sensiblement "corps" (en tous les cas ce fut le cas ce soir-là) ; et rien que pour cela chapeau. L'habilité avec laquelle Jean-Luc BERTRAND fait de chaque participant un "personnage" à part-entière des petits "drames" qui se jouent est à observer comme une leçon de showmanship. Un bravo au passage aussi à Marco BERTRAND qui lance et ponctue le spectacle avec efficacité et humour. Anecdote : un moment délicieux hier soir quand à la question posée à trois spectatrices par Jean-Luc BERTRAND "Comment avez-vous entendu parler du spectacle ?" il y eut un immense éclat de rire car les trois bonnes copines en goguette, bien mises et permanentées de frais, ont fini par avouer entre deux hoquets de rire qu'elles s'étaient tout simplement...trompées de spectacle ! Et aussitôt de conclure, enthousiastes : "mais comme nous avons bien fait...nous passons une si excellente soirée !!!". Tout est dit. -
Unatural Acts de David DEEBLE au Magic Castle
un sujet publié par Dominique BODIN dans Forum Général
Bonjour, Absurde & auto-dérision, tenir une salle du Magic Castle avec si peu (un clin d’œil ici ou là à Ricky JAY et son melon) mais un sens de la pause et du rythme très sûr : Mot clé : Jonglerie-
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Magique ! au Musée National de la Carte à Jouer
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Philippe SACCOMANO dans Forum Général
Bonjour, Ai répertorié ici des vidéos montrant en action trois des pièces qui sont actuellement prêtées par Georges PROUST au Musée National de la Carte à Jouer : 1) La femme Zig-Zag, ici dans sa présentation originale par son créateur Robert Harbin : 2) L'illusion d'optique des écrous de Jerry ANDRUS : 3) Et enfin l'illusion des deux tonneaux dont Paul DANIELS donnait ici une présentation à la manière début XXe : -
Bonjour, La presse généraliste aborde ce sujet : https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/mon-mari-ma-dit-cest-la-magie-ou-moi-ces-magiciennes-qui-semancipent-et-reinventent-lart-de-la-magie-2171251
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Joshua JAY au Magic Wip
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Philippe SACCOMANO dans Forum Général
Bonjour, Vu "Look Closer" également hier soir. Je n'avais jamais été frappé jusque là par la probable influence de Doug HENNING (cité dans le spectacle) sur Joshua JAY : quelque chose d'une candeur bienveillante, d'une sincérité malicieuse, d'un enthousiasme contagieux. Toutefois s'il y a une communauté de ton, les deux diffèrent sensiblement par l'implication personnelle et biographique qu'instille J.JAY dans ses scripts - là où D.HENNING incarnait un pur personnage, sorte de lutin, enfantin et hippie . On ne peut que saluer le mérite de J. JAY d'assurer le spectacle en anglais devant un parterre français : heureusement Joshua JAY a des notions de français, lesquelles lui ont permis d'ailleurs hier d'éviter habilement quelques écueils d'incompréhension chez les spectateurs invités à participer. Un bémol dans l'usage de la vidéo portée ceci dit : celle-ci aurait gagné (à mon sens) à être plutôt au milieu des travées pour toujours faire face à J. JAY en le filmant en plan "américain" disons, plutôt que de dos et en plan (trop) large (bien trop large même, et sous un angle défavorable disons - au risque de possiblement "trahir" certaines méthodes). Plus que la construction des tours eux-mêmes ici (celle du second tour, le tee-shirt, étant sans doute la plus intéressante à étudier) , c'est la mise en espace, les circulations du magicien, la gestion des accessoires qui, pour ma part toujours, m'ont poussé à la réflexion. Grand merci à @Thierry COLLET et son équipe pour l'organisation de ces Magic Wip : j'avais assisté à une soirée "homérique" de "L'Enfumeur" l'an passé, laquelle est restée un super souvenir grâce à la réactivité et la gentillesse, et de l'équipe d'organisation, et de @Luc APERS lui-même, professionnel jusqu'au bout, faisant preuve d'un flegme et d'une amabilité sans faille. Hâte donc de retrouver cette fois Laura LONDON le 7 Mars prochain au Magic Wip, puisqu'elle serait semble-t-il portée disparue... -
Fay PRESTO - close-up woman
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Dorian CAUDAL dans Forum Général
Bonjour, Un bref documentaire sur Fay PRESTO : J'en profite pour reposter ici deux autres entretiens déjà partagés il y a quelques années : Bonne journée, Dominique -
Possibilités de votre Jeu de 52 Cartes
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Michael MATTA dans Forum Général
Bonsoir, Le mathématicien et magicien Persi DIACONIS sur comment mélanger un paquet de cartes : Et une conférence plus en longueur : -
I’m Here on Wednesdays en mémoire du magicien Cliff GUSTAFSON
un sujet publié par Dominique BODIN dans Forum Général
"People should get up everyday and try to make somebody laugh for no reason." Cliff Gustafson Un petit court métrage amateur, comme en raffolent les américains pour célébrer un membre de la communauté, "I’m Here on Wednesdays" en mémoire du magicien Cliff Gustafson (décédé en 2016). Quelque chose de tout simple, prosaïque (?), le vieux magicien de Seatlle sanglé dans son smoking tiré à quatre épingles, souliers impeccablement cirés, s'en va de bars en bars, dans des conditions souvent pas idéales (pour dire le moins), parce qu'il faut bien vivre, à courir le pourboire, mais pas seulement, parce que donner un instant de rires aux autres c'est son job. Et en quelques plans de coupe bien sentis au domicile du couple Gustafson c'est toute une vie qui défile comme un intérieur à la Simenon. Pas un prodige technique sans doute, pas un comédien de première force non plus, mais une manière de générosité jusqu'à rendre "magiques" les dernières nuit sur Terre de proches malades https://robhanna.com/portfolio_page/im-here-on-wednesdays/ -
Jim STEINMEYER - Working in the Theatre: Magic
un sujet publié par Dominique BODIN dans Forum Général
"Les magiciens ne protègent par leurs secrets du public, ils protègent le public de leurs secrets." Jim STEINMEYER Alors qu'une production très "francisée" de la franchise "The Illusionists" arrive en février et mars à Paris aux Folies Bergères, voici un reportage d'une vingtaine de minutes (en anglais), très soigné, qui donne la parole à Mark KALIN (du duo Kalin et Jinger) directeur artistique de la (d'une des) version(s) américaine(s) de "The Illusionists", "Turn of the Century" . On y voit quelques documents d'archives amusants, mais aussi, et surtout, le très prolifique créateur et historien Jim STEINMEYER interviewé dans son studio de travail : -
Déluge - Magie Nouvelle sur Culture Box le 281223
un sujet publié par Dominique BODIN dans Forum Général
Bonjour, À voir pour les fêtes en famille sur Culturebox jusqu'au 05 janvier le très joli spectacle de nouvelle magie pour enfants (?) "Déluge" de la compagnie "Sans gravité" où un cousin de Jacques TATI, mi clown, mi savant de fantaisie, fuit les réalités du monde grâce à ses folles inventions à la Rube Goldberg (on pourra aussi aller musarder du côté du film expérimental "culte" "Der Lauf der Dinge (extrait)" ou des objets introuvables de Jacques Carleman ) Qui dit magie nouvelle, dit qu'ici la narration prime, l'effet magique (1) rejoint le trucage théâtral pour se mettre au service de celle-ci, nous sommes tacitement invités à abandonner toute recherche du comment pour chérir la seule l'émotion ressentie (rire, étonnement, surprise...) : https://www.france.tv/spectacles-et-culture/theatre-et-danse/4382197-deluge.html Dominique (1) Le final où notre attachant héros en vient violemment aux prises avec un poste radio récalcitrant est même totalement dénué d'effet magique, mais conclut logiquement la narration. -
Bonjour, Pour le plaisir de revoir Ricky JAY et Juan TAMARIZ à l’œuvre avec deux variations sur un même thème : une spectatrice va jouer sa bonne fortune selon que des cartes aléatoirement tirées du jeu sont rouges ou noires. Dans le cas de Ricky JAY on voit comment un effet plutôt banal et dénué intrinsèquement de sens est placé dans un contexte correspondant idéalement à son personnage : celui du jeu de cartes et d'argent, discipline où le personnage de Ricky JAY est connu du public pour être un habile falsificateur (et le script a bien le soin de le rappeler dès l'entame de la routine - remarque au passage : c'est aussi là une motivation habile au tirage des cartes trois par trois, ou quand une marque d’honnêteté supposée n'en camoufle que mieux la méthode). La routine en deux phases (la 1re sur une idée de Dai VERNON enchaînée sur le classique OTW de CURRY, mais ici pour une fois bien contextualisé) construit une sorte de crescendo de l'excès : c'est par ce que la déveine de la spectatrice est à ce point systématique, que se construisent, et l'humour de la saynète, et l'habilité sous-jacente de Ricky JAY aux cartes. Là où un esprit de mentaliste aurait essaimé sans doute une ou deux réussites par-ci, par-là, question d'accroitre la crédibilité de l'aléa l'ensemble, c’est bien au contraire cet excès dans l'échec qui ici fait que le public à la fois : 1) infère que Ricky JAY "a bien dû faire quelque chose" ; sans mention explicite dans le script d'une quelconque tricherie de sa part, sans démonstration aucune d'habilité, ni fioriture quelconque surtout : voire même comment le magicien guide la spectatrice dans son mélange "basique" des cartes ; et le ton suave, et la rythmique impeccable de la présentation, catalysent encore plus ce sentiment du public que ce diable de Ricky JAY est définitivement expert en subterfuges et artifices. 2) éprouve de l'empathie pour l’infortunée spectatrice à la malchance décidément suspecte (d'autant que Ricky JAY a bien soin que de l’argent soit explicitement, visuellement, en jeu ce qui amplifie encore l'effet d'identification du public à la spectatrice, victime bien innocente d'un charmant tricheur). Parvenir à ce maximum de divertissement avec une présentation toute entière bâtie sur un bras de fer autour d'un jeu, avec qui-plus-est le parti-pris d'une défaite totale de la spectatrice n'est vraiment pas donné à tout le monde ! *** Amusant donc de comparer avec le même effet -sinon la même méthode- présenté cette fois par Juan TAMARIZ : mais ici voir comment tout au contraire le magicien est embarrassé, tout en empathie et compatissant avec là encore une infortune totale de sa spectatrice. Infortune dont le magicien dans la narration n'est cette fois nullement suspecté d'être responsable (bien entendu le public perçoit certainement que dans l'écriture cette malchance par trop systématique répond à une nécessité préméditée du récit qui se joue devant lui, mais le personnage de J.TAMARIZ est bien innocent dans ce récit). On ne peut qu’admirer toutes les petites touches de présentation qu'emploie J.TAMARIZ pour construire simultanément son personnage et aussi un crescendo dans la routine (et ce malgré la stricte répétition de l'effet : la spectatrice n’obtient que des cartes noires). Comme précédemment avec Ricky JAY, c'est à la fois la parfaite mise en adéquation au personnage du magicien de la routine (à l'effet intrinsèquement assez peu épatant), combinée à cet effet délibéré d'excès, qui en élèvent la qualité de divertissement. Et là où tant réduisent un effet de transformation de carte à un effet purement visuel/flash, pure fioriture dénuée de sens, voir ici comment l’ultime transformation est le parfait climax du récit : le magicien par son pouvoir apportant la bonne fortune à sa très malchanceuse spectatrice. Finalement on a là deux expressions totalement différentes autour d'un même effet, mais qui ont en commun d’être jouées par deux maîtres de la présentation d'un effet magique. Bonne journée, Dominique
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Bonjour, Figure emblématique de la magie outre manche, Fay PRESTO livre ici diverses réflexions tout à fait à son image : solides et pragmatiques: Bonne journée, Dominique
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Bonjour Un long portrait de Derek DelGaudio paru il y a tout juste un an dans le New-York Times (et qui n'a pas été répertorié ici sauf erreur de ma part): https://www.nytimes.com/2017/03/15/magazine/derek-delgaudio-the-magician-who-wants-to-break-magic.html Cordialement, Dominique
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Bonjour, Une critique assassine du show en question: https://www.lesinrocks.com/2018/03/09/medias/tele/qui-est-derren-brown-lhomme-derriere-push-la-tele-realite-derangeante-de-netflix-111056428/ Même s'il est assez clair que le journaliste n'a pas vraiment creusé au-delà des shows "polémiques" de D.BROWN, et qu'il méconnait clairement la perception du personnage par son public anglo-saxons d'origine, certaines questions méritent toutefois d'être posées. Cordialement, Dominique
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[Réflexion] Enigme topologique
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Yves MARTIN (HREJ) dans Forum Général
Bonjour, A noter qu'il s'agit là d'un tour créé et publié par l'inclassable Robert E. NEALE. -
[Réflexion] Artiste ou consommateur ?
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Gérard BAKNER dans Forum Général
Bonjour, Une bien divertissante illustration du débat qui précède : [video:youtube] -
Bonjour, C'est l’américain Scott KIM qui popularisa ces ambigrammes : Scott KIM [img:center]http://www.scottkim.com.previewc40.carrierzone.com/inversions/gallery/images/roberthoudin.gif[/img] A noter que le musicien américain, magicien à ses heures, Joshua QUINN a employé ces ambigrammes dans certains de ses effets...ces textes à plusieurs entrées lui offrant, disons, plusieurs sorties.
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Meilleures Auto / Self Lévitations | références
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Lawrens GODON dans Forum Général
Il ne s'agit pas tant d'un automate "de Pierre MAYER " (qui est davantage un courtier en la matière semble-t-il) que de l'artiste/artisan Jean-François BISSONNET-LEVERBE dont l'atelier magique a tout de celui de Geppetto ou de Robert HOUDIN : [img:center]http://www.jf-bissonnet-leverbe.com/wp-content/uploads/2010/11/JFBL.jpg[/img] Site de Jean-François BISSONNET -
Le chat de Schrödinger
Dominique BODIN a répondu à un sujet de Christian GIRARD dans Chemins de Traverse
Bonjour, Il se trouve que l'avant dernière routine du nouveau spectacle de Dominique DUVIVIER, "Ce soir j'ouvre la boîte", prend justement comme thème l’imaginaire expérience du chat de Schrödinger. On sait gré à D.DUVIVIER d'offrir à chaque spectateur une petite brochure en fin de spectacle qui non seulement fournit quelques petits approfondissements sur les thèmes abordés au fil des tours du spectacle-tout du moins cette brochure pourra-t-elle inciter le spectateur curieux à aller encore plus loin- ; brochure qui mentionne, qui plus est, les sources mêmes de différentes routines du spectacle- ce que peu ont l'élégance de faire : on ne peut que saluer donc l’initiative. La routine proprement dite est bâtie autour de la "Clarity Box" de David REGAL. Cet effet -comme au moins deux autres récemment parus- se présente comme une amélioration de la classique boîte en bois de John KENNEDY - on peut aussi penser par exemple à la version de T.WONDER ou encore à celle assez audacieuse de G.OUELLET. L'amélioration tient donc ici en la transparence de ladite boîte. Trop souvent les "améliorations" en matière de magie n'ont de valeur que du point de vue des magiciens : la nouvellle mouture d'un effet donné invalidant simplement le recours aux méthodes précédemment connues des seuls magiciens, et, partant, ne vise trop souvent qu'à dérouter ceux-ci- quant à évaluer les qualités propres de la nouvelle méthode, et ses contreparties, c'est une autre question. Or dans le cas présent, du point de vue d'un public profane, la transparence ne peut qu'être en effet perçue que comme une amélioration. Et par ailleurs, du point de vue du magicien, le "coût" s'il on peut dire (tous les miracles ont un prix) de cette nouvelle technique est strictement équivalent à celui des précédentes méthodes. Donc amélioration il y a. En revanche l'effet même change du coup de nature. Généralement , avec la boîte classique de John KENNEDY, le déroulé de l'effet était à peu de choses près : la boîte est posée à la vue de tous sur la table. Choix d'une carte signée par le spectateur, perte de celle-ci dans le paquet où elle se volatilise pour être finalement retrouvée dans la boîte. L'effet relève donc du "voyage impossible". Avec la "Clarity box" et ses consœurs le fait que la carte pliée soit vue d'emblée -ce qui, le cas échéant, d'ailleurs était déjà possible avec la version de KENNEDY- et reste en vue tout le long du tour, l'effet relève donc davantage d'une sorte d'ubiquité impossible lorsqu'il s’avèrera que la carte vue dès le départ est incompréhensiblement celle ultérieurement sélectionnée par le spectateur. D.DUVIVIER a, lui, contourné cette nouvelle définition de l'effet en choisissant de présenter l'effet comme celui d'une transposition impossible : une carte portant le mot "chat" présente initialement dans la boîte permutant magiquement de place avec celle signée par le spectateur. Un parti pris qui pourrait d'ailleurs se discuter eu égard au thème choisi (une miraculeuse concomitance de deux états contraires -carte ici et en même temps là- ne résonnerait-elle pas mieux avec l'expérience chat de Schrödinger ?). Je précise qu'en dépit de quelques réserves sur cette routine pour des questions de mise en scène, le reste du spectacle est très réussi et a emporté un franc enthousiasme auprès du public présent.
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