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Réflexions sur la Magie au Restaurant


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Bonjour

Ce billet pour témoigner et faire un retour d’expérience sur la magie au restaurant. Pour poser le contexte, on est là dans un cas bien particulier : le départ en retraite de @Pascal BECQUERELLE fêté entre collègues. Les convives savent qu’il y aura des tours, certains les ont même réclamés. On n’est pas du tout dans un cadre professionnel avec une animation magique proposée par l’établissement. De plus, nous étions dans une salle privatisée pour l’occasion donc pas d’autre public que les collègues présents.

Arrivée à la table

Ici, ce n’est pas vraiment un problème car cela s’apparente à un repas de famille au cours duquel les tours sont plutôt attendus par les convives. Donc pas de stratégie pour s’introduire avec des idées comme le portefeuile en feu ou la cuillère à terre. Mais bon, il faut quand même se « lancer » !

Gestion du service

Là c’est incroyable, on retrouve TOUS les points soulevés par David Stone ou encore @Paul PICHARD (PaulMagie).

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Les gens sont avant tout là pour manger et le repas prime sur le reste. Ici, les serveuses arrivaient et nous interrompaient pour la commande ou apporter les plats, etc. Elles n’étaient pas prévénues et devaient aller vite, c’était le coup de feu du midi. J’ai bien retrouvé cet aspect interruption et « priorité au direct », le tour de magie devient immédiatement secondaire. A un moment, entre le plat et le dessert, on se dit avec Pascal : « on refait des tours ? allez, ok ». Et comme on dit cela, les desserts arrivent… « bon ben, pas tout de suite en fait ». ha ha.

Gestion du public et des angles

On se rend compte que certaines personnes du public continuent de papoter car plus intéressées par leur discussion que par le tour qui commence. C’est leur droit le plus fondamental et cela peut nous interroger sur notre capacité à capter leur attention. Autre point : les personnes qui commentent en même que le tour se fait (« ah là il a coupé à cet endroit, il a peut-être fait un truc spécial » ou encore « il a sûrement pré arrangé les cartes »). Bon, ce n’est pas méchant car ils étaient bienveillants mais j’imagine largement qu’un spectateur décidé à être casse-pied puisse devenir insupportable. Heureusement, le climax proposé par Pascal avec le bonneteau les a scotchés et ils ont ensuite arrêté de chercher de comprendre pour se laisser porter par la magie. Le public ici était majoritairement très scientifiques avec des niveaux de qualif de bac+5 minimum donc très cérébraux et voulant naturellement analyser et intellectualiser à peu près tout.

Lors de ma routine de balles mousses avec le zi** en mousse comme climax, je me suis rendu compte que j’ai mal géré les angles. Un faux-dépôt en particulier a flashé pour les spectateurs à ma gauche. Comme la routine est construite comme un gag du début à la fin, ça passe malgré tout et peut-être compris comme faisant parti du numéro. Je crois qu’en fait c’est plutôt pas mal car à un moment, je « reprends » deux balles sur trois en main gauche et met « seulement » la 3ème en poche (pour le change avec le zi** en mousse) avant de demander : « il m’en reste combien en main gauche ? ». Curieusement, je suis toujours convaincu que je vais être « grillé » (mais tant pis, ce tour est un gag) et pourtant cela fait deux fois (sur deux, bonne moyenne) que je me rends compte qu’en fait les gens sont joués. Tous disent 1, 2 ou 3. Personne ne propose zéro (ce qui est la bonne réponse). Donc ça passe finalement plutôt bien. Si je devais améliorer, ce sera en changeant de matériel. En effet, ce ne sont pas des balles Goshman et la mousse n’est fofolle…

La routine que j’ai proposée ensuite passe très bien en repas de famille mais en restaurant, en fait, elle est trop longue. Voici le déroulé (j’ai un jeu pré arrangé que je sors de l’étui) : je commence avec trois « as » (le public devine clairement que ce sont des trois) et ils se transforment en trois rois (merci Bernard Billis et ta cassette n°1 ha ha). Ensuite j’enchaine avec une première carte choisie à dos bleu qui devient rouge. Une deuxième carte choisie à dos bleu et hop, voyage du dos rouge de la première à la deuxième. Je propose ensuite « une grande illusion de poche » (la formule est de moi et me fait rire, mais quelqu’un l’a sûrement utilisée aussi avant moi) et (comme c’est une dame de carreau à dos rouge), je fais un zig-zag avec un accessoire de type boite de magie. Puis ensuite, je sors un étui rouge (lui-même dans un étui de transport noir) et propose de mettre cette carte rouge dedans. « Et si on faisait disparaitre la carte, ce serait sympa ? ». Et paf, c’est carrément l’étui qui disparait (autre gadget type boite de magie) car le coup de baguette magique était un peut-être un peu trop fort. Et là, contre toute attente de ma part, un spectateur me dit : « mais elle est où la dame alors ? ». La réaction rêvée pour me permettre de sortir mon portefeuille qui prend feu (« oups, l’argent m’a toujours brûlé les doigts » ou encore « c’est parce que je suis un flambeur », ça dépend des jours) et produire la dame de carreau. Avec le recul, c’est trop long et fait appel à trop d’acessoires qui cassent la magie car le public avisé se doute trop fort bien que c’est truqué. Par contre, comment la dame a-t-elle voyagé dans le portefeuille ? on a beau faire, ça reste puissant comme effet et il se suffit peut-être à lui-même.

Ensuite d’une magie purement verticale, on est passé à une magie assise en fin de repas : couper sur les 4 as, twisting the aces (merci Thomas Hierling), carte dans le poing du spectateur, James Bond avec le mélange Faro (encore du Billis), etc. Ici, j’ai trouvé une astuce sympa pour impliquer le public dans le numéro. Je leur ai confié ma baguette magique en leur disant que c’est eux qui faisait le tour, pas moi (évidemment non) car c’est eux qui prononcent la formule magique et font le geste avec la baguette. La baguette a circulé de main en main et ça a beaucoup plu. Je me dis que c’est quelque chose d’intéressant cela : fournir un artefact magique au public l’implique davantage dans la magie de la routine.

Qualité de la performance

Alors on n’est pas magiciens professionnels, Pascal et moi, et nos collègues sont plutôt cools par rapport à ça. Il se trouve néanmoins que nos mains tremblaient !! Alors pour ma part, je n’avais pas fait de tours autrement qu’à ma famille depuis plus de 20 ans. Forcément, il y avait du trac. Mais ces tremblements, je me demande si les 3 verres d’alcool (apéritif + accompagnement des mets) et les cafés du matin n’y étaient pas pour quelque chose. Quelqu’un a de l’expérience sur comment la consommation d’alcool – aussi modérée soit-elle – ou de café peut impacter la performance ?

Un collègue m’a dit que j’occupais très bien l’espace et que le boniment qui accompagnait ma routine de balles mousses rendait la routine vraiment chouette. Ca fait plaisir et je lui ai dit que comme je pense être mauvais manipulateur, je compense avec le jeu d’acteur. Je ne crois pas y arriver sur tout, mais ça fait chaud au cœur d’entendre des compliments.

Pour ce qui est du personnage magique, j’ai du mal à le définir. je suppose que cela viendra avec le temps. Je me tâtais à développer un personnage fantasque façon bouffon avec un accent italien (Paolo Vitali Bouffone !!) mais autant en magie de salon pour enfants ça passerait (surtout en couplant avec du jonglage), autant en restaurant je suis maintenant beaucoup moins convaincu.

Conclusion

Une expérience live de courte durée mais très riche d’enseignements. C’était incroyable à quel point j’ai pu retrouver tous les écueils à éviter dont parlent Paul Pichard et David Stone. On est tombé dedans à pleins tubes, comme des bleus (ce que nous sommes d’ailleurs ^^).

Un effet qu’on pense parfois bof bof du point magicien a parfois un réel impact sur le spectateur, bien plus qu’on ne l’aurait pensé. J’avais déjà lu cela mais le vivre en direct est une expérience intéressante.

Créer la magie relève plus du jeu d’acteur et de la construction de la routine que de la technique pure (ça je le savais déjà mais je le re découvre 20 ans après).

Trop d’accessoires peuvent tuer la magie car faisant naitre la suspicion quant aux éventuels trucages.

Epilogue

J’ai bien conscience que ceci est sûrement du réchauffé pour les amateurs aguerris ou les professionnels. J’espère néanmoins que ce témoignage pourra servir aux jeunes débutants (par jeunes j’entends nouveau dans la pratique).

Merci pour le temps que vous aurez passé à lire ce billet. Et bonne journée / soirée / nuit / WE (rayez les mentions inutiles ^^).

PS : une photo prise pour le collègue qui m'a complimenté.

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Paul

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Le 05/06/2024 à 12:32, Paul ROYES a dit :

Bonjour

Ce billet pour témoigner et faire un retour d’expérience sur la magie au restaurant. Pour poser le contexte, on est là dans un cas bien particulier : le départ en retraite de @Pascal BECQUERELLE fêté entre collègues. Les convives savent qu’il y aura des tours, certains les ont même réclamés. On n’est pas du tout dans un cadre professionnel avec une animation magique proposée par l’établissement. De plus, nous étions dans une salle privatisée pour l’occasion donc pas d’autre public que les collègues présents.

Arrivée à la table

Ici, ce n’est pas vraiment un problème car cela s’apparente à un repas de famille au cours duquel les tours sont plutôt attendus par les convives. Donc pas de stratégie pour s’introduire avec des idées comme le portefeuile en feu ou la cuillère à terre. Mais bon, il faut quand même se « lancer » !

Gestion du service

Là c’est incroyable, on retrouve TOUS les points soulevés par David Stone ou encore @Paul PICHARD (PaulMagie). Les gens sont avant tout là pour manger et le repas prime sur le reste. Ici, les serveuses arrivaient et nous interrompaient pour la commande ou apporter les plats, etc. Elles n’étaient pas prévénues et devaient aller vite, c’était le coup de feu du midi. J’ai bien retrouvé cet aspect interruption et « priorité au direct », le tour de magie devient immédiatement secondaire. A un moment, entre le plat et le dessert, on se dit avec Pascal : « on refait des tours ? allez, ok ». Et comme on dit cela, les desserts arrivent… « bon ben, pas tout de suite en fait ». ha ha.

Gestion du public et des angles

On se rend compte que certaines personnes du public continuent de papoter car plus intéressées par leur discussion que par le tour qui commence. C’est leur droit le plus fondamental et cela peut nous interroger sur notre capacité à capter leur attention. Autre point : les personnes qui commentent en même que le tour se fait (« ah là il a coupé à cet endroit, il a peut-être fait un truc spécial » ou encore « il a sûrement pré arrangé les cartes »). Bon, ce n’est pas méchant car ils étaient bienveillants mais j’imagine largement qu’un spectateur décidé à être casse-pied puisse devenir insupportable. Heureusement, le climax proposé par Pascal avec le bonneteau les a scotchés et ils ont ensuite arrêté de chercher de comprendre pour se laisser porter par la magie. Le public ici était majoritairement très scientifiques avec des niveaux de qualif de bac+5 minimum donc très cérébraux et voulant naturellement analyser et intellectualiser à peu près tout.

Lors de ma routine de balles mousses avec le zi** en mousse comme climax, je me suis rendu compte que j’ai mal géré les angles. Un faux-dépôt en particulier a flashé pour les spectateurs à ma gauche. Comme la routine est construite comme un gag du début à la fin, ça passe malgré tout et peut-être compris comme faisant parti du numéro. Je crois qu’en fait c’est plutôt pas mal car à un moment, je « reprends » deux balles sur trois en main gauche et met « seulement » la 3ème en poche (pour le change avec le zi** en mousse) avant de demander : « il m’en reste combien en main gauche ? ». Curieusement, je suis toujours convaincu que je vais être « grillé » (mais tant pis, ce tour est un gag) et pourtant cela fait deux fois (sur deux, bonne moyenne) que je me rends compte qu’en fait les gens sont joués. Tous disent 1, 2 ou 3. Personne ne propose zéro (ce qui est la bonne réponse). Donc ça passe finalement plutôt bien. Si je devais améliorer, ce sera en changeant de matériel. En effet, ce ne sont pas des balles Goshman et la mousse n’est fofolle…

La routine que j’ai proposée ensuite passe très bien en repas de famille mais en restaurant, en fait, elle est trop longue. Voici le déroulé (j’ai un jeu pré arrangé que je sors de l’étui) : je commence avec trois « as » (le public devine clairement que ce sont des trois) et ils se transforment en trois rois (merci Bernard Billis et ta cassette n°1 ha ha). Ensuite j’enchaine avec une première carte choisie à dos bleu qui devient rouge. Une deuxième carte choisie à dos bleu et hop, voyage du dos rouge de la première à la deuxième. Je propose ensuite « une grande illusion de poche » (la formule est de moi et me fait rire, mais quelqu’un l’a sûrement utilisée aussi avant moi) et (comme c’est une dame de carreau à dos rouge), je fais un zig-zag avec un accessoire de type boite de magie. Puis ensuite, je sors un étui rouge (lui-même dans un étui de transport noir) et propose de mettre cette carte rouge dedans. « Et si on faisait disparaitre la carte, ce serait sympa ? ». Et paf, c’est carrément l’étui qui disparait (autre gadget type boite de magie) car le coup de baguette magique était un peut-être un peu trop fort. Et là, contre toute attente de ma part, un spectateur me dit : « mais elle est où la dame alors ? ». La réaction rêvée pour me permettre de sortir mon portefeuille qui prend feu (« oups, l’argent m’a toujours brûlé les doigts » ou encore « c’est parce que je suis un flambeur », ça dépend des jours) et produire la dame de carreau. Avec le recul, c’est trop long et fait appel à trop d’acessoires qui cassent la magie car le public avisé se doute trop fort bien que c’est truqué. Par contre, comment la dame a-t-elle voyagé dans le portefeuille ? on a beau faire, ça reste puissant comme effet et il se suffit peut-être à lui-même.

Ensuite d’une magie purement verticale, on est passé à une magie assise en fin de repas : couper sur les 4 as, twisting the aces (merci Thomas Hierling), carte dans le poing du spectateur, James Bond avec le mélange Faro (encore du Billis), etc. Ici, j’ai trouvé une astuce sympa pour impliquer le public dans le numéro. Je leur ai confié ma baguette magique en leur disant que c’est eux qui faisait le tour, pas moi (évidemment non) car c’est eux qui prononcent la formule magique et font le geste avec la baguette. La baguette a circulé de main en main et ça a beaucoup plu. Je me dis que c’est quelque chose d’intéressant cela : fournir un artefact magique au public l’implique davantage dans la magie de la routine.

Qualité de la performance

Alors on n’est pas magiciens professionnels, Pascal et moi, et nos collègues sont plutôt cools par rapport à ça. Il se trouve néanmoins que nos mains tremblaient !! Alors pour ma part, je n’avais pas fait de tours autrement qu’à ma famille depuis plus de 20 ans. Forcément, il y avait du trac. Mais ces tremblements, je me demande si les 3 verres d’alcool (apéritif + accompagnement des mets) et les cafés du matin n’y étaient pas pour quelque chose. Quelqu’un a de l’expérience sur comment la consommation d’alcool – aussi modérée soit-elle – ou de café peut impacter la performance ?

Un collègue m’a dit que j’occupais très bien l’espace et que le boniment qui accompagnait ma routine de balles mousses rendait la routine vraiment chouette. Ca fait plaisir et je lui ai dit que comme je pense être mauvais manipulateur, je compense avec le jeu d’acteur. Je ne crois pas y arriver sur tout, mais ça fait chaud au cœur d’entendre des compliments.

Pour ce qui est du personnage magique, j’ai du mal à le définir. je suppose que cela viendra avec le temps. Je me tâtais à développer un personnage fantasque façon bouffon avec un accent italien (Paolo Vitali Bouffone !!) mais autant en magie de salon pour enfants ça passerait (surtout en couplant avec du jonglage), autant en restaurant je suis maintenant beaucoup moins convaincu.

Conclusion

Une expérience live de courte durée mais très riche d’enseignements. C’était incroyable à quel point j’ai pu retrouver tous les écueils à éviter dont parlent Paul Pichard et David Stone. On est tombé dedans à pleins tubes, comme des bleus (ce que nous sommes d’ailleurs ^^).

Un effet qu’on pense parfois bof bof du point magicien a parfois un réel impact sur le spectateur, bien plus qu’on ne l’aurait pensé. J’avais déjà lu cela mais le vivre en direct est une expérience intéressante.

Créer la magie relève plus du jeu d’acteur et de la construction de la routine que de la technique pure (ça je le savais déjà mais je le re découvre 20 ans après).

Trop d’accessoires peuvent tuer la magie car faisant naitre la suspicion quant aux éventuels trucages.

Epilogue

J’ai bien conscience que ceci est sûrement du réchauffé pour les amateurs aguerris ou les professionnels. J’espère néanmoins que ce témoignage pourra servir aux jeunes débutants (par jeunes j’entends nouveau dans la pratique).

Merci pour le temps que vous aurez passé à lire ce billet. Et bonne journée / soirée / nuit / WE (rayez les mentions inutiles ^^).

PS : une photo prise pour le collègue qui m'a complimenté.

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Salut Paul !

Merci encore pour ce retour d'expérience et de prendre le temps de partager avec nous. 

Encore ravi que mes conseils résonnent positivement à travers l'expérience en conditions réelles.

Tu t'es confronté à un "vrai" public (vs public familial) et c'est un grand pas. Au travers de ton récit, je pense que tu as une problématique principale : le répertoire. 

Tu y es allé avec ce que tu avais, les routines que tu connais le mieux, celle qui te semblaient efficace. Et ... Tu t'es heurté - en douceur - aux conditions, au public, au stress... Bref il va falloir faire du tri, changer, ajouter... 

Mais rassure toi, d'une part c'est normal. Je pense qu'on est tous passés par cette étape. Fort heureusement du reste, ça serait dommage que ça marche parfaitement du premier coup. Par ailleurs, c'est une étape que perso je fais régulièrement, pour ne pas m'ennuyer, pour me challenger, pour garder un peu de candeur dans mes prestations. 

Il faut aussi noter que les goûts changent - les tiens, ceux du public - et qu'il est important de rester curieux et investi dans l'air du temps, et pas nécessairement uniquement en Magie (musique, art, film, série...)

Je ne partage pas du tout l'usage du Z*** en mousse... Mais les goûts sont dans la nature, et qui suis-je pour donner des leçons ? Je pense que tu ranges ta prestation dans la mauvaise case avec cette objet. On passe d'un acte élégant, travaillé.. à une animation de comptoir au bar PMU... J'ai dit que je ne jugeais pas... Mais si, je juge quand même. 😅

Tu as largement moyen de faire une routine de balles mousses drôle, surprenante, étonnante et divertissante SANS ce truc infâme. 

Je termine sur le personnage. Incarner un personnage, de surcroît avec un accent dans les conditions du close-up en table à table... Je pense que c'est casse gu**** et le risque de générer un malaise social est assez élevé. Sans compter que tu parles déjà du stress sur cette presta où tu étais "TOI" alors si tu dois gérer un personnage + la magie + les spectateurs... J'ai un doute. 

Et puis, la question c'est surtout pourquoi ? Pourquoi prendre un personnage aussi fortement marqué (je ne te connais pas, mais je pense pouvoir dire : "aussi ÉLOIGNÉ de toi") ? Cherche -pour commencer- une version de toi. J'ai coutume de dire : en presta, je suis la meilleure version de moi. 

Un moi qui peut faire ce qu'il veut, qui peut faire des vannes, qui peut s'approcher des gens, un moi confiant, un moi victorieux..

À toi de trouver celui qui te convient. Mais -et c'est encore une fois que mon avis- à moins d'être un comédien hors pair associé d'un manipulateur chevronné, le tout dans emballé d'une gestion du stress à toute épreuve, incarner un personnage fantasque relève d'une voie périlleuse voire dangereuse.

Mot de la fin : en presta c'est comme au volant, boire ou éblouir il faut choisir.

 

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Mon regard sur les publications Close-Up :

http://closeupcritique.wordpress.com/

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Hello Paul ! 

Merci @Paul PICHARD (PaulMagie) d'avoir pris le temps de répondre à ce retour d'expérience. Cela me fait d'autant plus chaud au cœur que ta réponse est très complète et valide le cheminement dans lequel je suis (la validation est toujours plus agréable à recevoir n'est-ce pas).

Le répertoire

Effectivement, le truc en mousse n'est pas quelque chose qui est amené à être durable et surtout pas faire parti d'un répertoire grand public. Je viens de relire mon billet me rend compte que j'ai oublié d'écrire la partie qui a motivé ce choix. Là, je savais à l'avance que je le ferai à ce collègue là en particulier pour deux raisons :

  1. il est très réceptif aux blagues grivoises (donc je m'adapte au public 😇 ha ha)
  2. j'ai été son chef durant presque 4 ans (2017-2020) et l'idée du climax était de faire une transposition de pensée : "pense fort à ton ancien chef et projette cette image dans ta main (selon le résultat, on te demandera peut-être à quel ancien chef tu pensais)".

Clairement, à la prochaine soirée de parents d'élèves, je ne ferai pas ça à la table où je mangerai (surtout que l'ambiance y est plutôt BCBG en mode Desperates Housewifes 🤣 même si cela change un peu ces deux dernières années). Ce truc en mousse restera rangé quasi tout le temps car j'adore faire de la magie aux enfants et ce serait du plus mauvais goût... Pour les prochaines routines de balles mousses, je garde la routine de Jean Faré en tête mais je vais creuser du côté de Henry Mayol et il me reste encore à étudier ce que propose Daryl. 

Pour les autres numéros, je me rends compte aussi (quitte à me répéter) que trop de gadgets ont un impact néfastes sur la magie --> les spectateurs devinent clairement que l'étui zig-zag et l'étui vanishing deck sont truqués donc cela réduit la performance et l'aura du magicien. Aussi, trop de routines de cartes c'est pas bon. Il faut varier les plaisirs (même pour moi). Je n'arrive pas à déborder d'amour pour les cordes même si je sais que cela peut plaire (ma fille adore par exemple). Mais entre les pièces, les changes de billets, les chouchous, les épingles à nourrice, les balles mousses, les foulards, le chop-cup, etc ... je vais bien finir par trouver mon bonheur. 

Je te rejoins aussi sur l'évolution des tendances : il faut rester ouvert à ce qui sort ne serait-ce pour garder la culture générale au niveau et pouvoir rebondir sur telle ou telle référence durant le numéro. 

Le personnage.

On arrive à la même conclusion. Pour du close-up, il vaut mieux rester sur un personnage proche de ce qu'on est. J'imagine la scène suivante : on est à table ou en cocktail avec des gens (collègue, famille, etc) et arrive le fatidique : "@Paul ROYES : tu nous fais un tour ?". Il serait incompréhensible que je me mette à devenir un personnage complètement loufoque et un accent étrange. Cela ne ferait pas sens et gâcherait l'expérience. Je crois qu'il vaut mieux maintenant le concept de "deux salles, deux ambiance".

  • Salle 1 : un personnage proche de moi et de ce qu'attendent les gens d'un magicien car c'est important également de donner aux gens ce qu'ils attendent.
  • Salle 2 : quelque chose de plus fantasque et comique si jamais je crée un spectacle pour enfants et dans lequel j’intégrerais (je conjugue au conditionnel à raison) un peu de cirque (jonglage balles, diabolo, etc) car on serait sur un numéro hybride de clown et de magie.

Encore merci Paul pour ton retour 🙏

Modifié par Paul ROYES
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Paul

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  • 2 weeks plus tard...
Le 05/06/2024 à 12:32, Paul ROYES a dit :

Forcément, il y avait du trac. Mais ces tremblements, je me demande si les 3 verres d’alcool (apéritif + accompagnement des mets) et les cafés du matin n’y étaient pas pour quelque chose. Quelqu’un a de l’expérience sur comment la consommation d’alcool – aussi modérée soit-elle – ou de café peut impacter la performance ?

Merci Paul pour ce reportage détaillé...et bravo pour nous avoir décrit en détail ta prestation, ton ressenti et ton analyse sans fard.

eT je plussoie PaulMagie qui parle d'or !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bref, je ne veux pas jouer les pères la pudeur et les rabats joie...d'autant plus que je suis un fêtard de première... Mais, mais ...pour ce qui me concerne...en prestation ... deux ou trois heures avant...un fruit ou deux pour l'estomac et pour l'apport en sucre et de l'eau,  de l'eau,  de l'eau...j'en ai trop vu des (jeunes) comédiens, des musiciens,  des magiciens (tiens,  Charles A. on pourrait en faire une chanson...?) qui prenaient un p'tit whisky pour se mettre en forme et quelques semaines plus tard deux p'tits whisky, et quelques mois plus tard trois...et qui étaient finis à 50 ans... et quelques minutes avant,  quelques exercices respiratoires classiques pour chasser le stress... par contre les amis après le spectacle une petite bouffe sympa et quelques verres (avec modération) y a pas de problème...et je suis comme tout le monde il m'arrive parfois de me mettre la tête à l'envers (avec modération (bis) ahahahah !!!)  mais jamais dans le job... et sur la route bien sûr.

Le 05/06/2024 à 12:32, Paul ROYES a dit :

Pour ce qui est du personnage magique, j’ai du mal à le définir. je suppose que cela viendra avec le temps. Je me tâtais à développer un personnage fantasque façon bouffon avec un accent italien (Paolo Vitali Bouffone !!) mais autant en magie de salon pour enfants ça passerait (surtout en couplant avec du jonglage), autant en restaurant je suis maintenant beaucoup moins convaincu.

Alors pour le personnage avec accent...je te comprend tout à fait...mais,  mais...on reconnait un bon imitateur non pas au fait qu'il imite un personnage à la perfection (c'est la base), mais au fait qu'il tient l'imitation (toujours à la perfection) sur la longueur...tenir tout un spectacle avec l'accent italien...soit tu es un vrai italien et ça se discute,  soit, c'est l'imitation de l'accent italien et  ça peut être lassant pour le public et pour toi...

A titre d'exemple, pour moi, je pratique aussi les accents en particulier, l'italien (mais, j'en suis un d'origine) , le belge, le corse, le pépé de Tarbes ou du du Lot et Garonne, le canadien (Alain  C. si tu me lis...) ...etc...

Mais je les utilise, pour présenter une routine,  exemple "Les mélanges du Monde", avec le mélange paysan, (accent du Pépé du Quercy),  le mélange corse (Nous les Corses,  on attend que le vent se lève pour qu'il mélange les cartes..., la fausse coupe bidon, pour l'accent Belge, l'accent italien pour le mélange de la mafia à la cascade...Ou alors pour d'autres routines, je dis :"je vais vous présenter une routine qui m'a été montrée la première fois  par un ami canadien"...t'as compris le coup...tout ça c'est juste pour rajouter un peu d' "entertainment" et après je reviens à ma voix normale... 

PaulMagie a écrit : "Il faut aussi noter que les goûts changent - les tiens, ceux du public - et qu'il est important de rester curieux et investi dans l'air du temps, et pas nécessairement uniquement en Magie (musique, art, film, série...)"

Petite phrase anodine... mais fondamentale...sortez de vos LD, de vos E... de vos SDC...mais Sortez !!!! Théatre, musées, musiques, films...etc....Ouvrez vos chakras...vous renouvellerez  votre créativité et votre vision de la magie...et vous aurez une approche beaucoup plus large de vos possibilités.

Voilà ce que je pouvais écrire en ce vendredi 23 juin 2024...

A bientôt pour de nouvelles aventures !!!!

Baci a tutti.

RF   M M 

 

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Le 10/06/2024 à 10:45, Paul ROYES a dit :

On arrive à la même conclusion. Pour du close-up, il vaut mieux rester sur un personnage proche de ce qu'on est.

A défaut de pouvoir consulter le dictionnaire encyclopédique universel de la magie de Gilbus, qui traite naturellement de ce point, je te renvoie vers "strong  magic" de Ortiz, qui me semble avoir une approche précise et intéressante. 

Penser que le personnage va venir avec le temps n'est pas une bonne solution : le personnage va évoluer avec le temps, c'est normal, mais vers quoi ?

Si on pose dès le départ le type de personnage, son vocabulaire, son costume, ses accessoires, ses traits, son style, on va avoir une vraie création de personnage. 

Compter sur une construction "non réfléchie" va certes donner un personnage, mais est ce que ce sera le mieux que tu puisses faire ? 

C'est comme si on disait : le saut de coupe, c'est bon, j'ai vu la vidéo, donc je l'améliorerais avec le temps, lors des prestations...

Le personnage est la partie la plus visible de notre prestation, pourquoi ne pas s'y pencher sérieusement... 

Ensuite, il y a bien sûr la question de la priorité :

Êtes vous la vedette de la prestation ? C'est en générale le cas pour tous les pros, qui veulent marquer leur public pour qu'on se souvienne d'eux. (et c'est ce que défend Ortiz...) 

Ou est-ce la magie la vedette, l'interprète étant à son service ? 

Les deux réponses sont honorables, mais débouchent sur des traitement très différents. 

Par exemple, il me semble que xavier mortimer, dans l'ombre orchestre, est au service de sa magie. 

A l'opposé, Éric antoine me semble totalement centré sur son personnage, et sa magie est là pour le mettre en valeur... 

Mon dieu, tant de questions à se poser... C'est dur, le spectacle 😉😅

Gilbus

 

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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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    • Je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Je ne suis pas magicien et donc membre d'aucun club de magie. Mais : la FFAP qui devient la FFAM (Fédération Françaises des Arts Magiques)  et se dote de nouveaux logos, de nouveaux visuels, vous en pensez quoi ?  
    • J'ai 2 types de portefeuille que j'utilise : portefeuille Himber et portefeuille uniquement pour la carte au portefeuille. Je ne suis pas un partisan des portefeuilles multi-fonctions, d'abord en raison de mon utilisation principale (carte au portefeuille), ensuite car je préfère un portefeuille avec une seule application, simple, ressemblant le plus possible à un portefeuille ordinaire, de bonne qualité, bien pensé, facile à utiliser (introduction facile de la carte sans passer un temps infini à farfouiller dans sa poche, comme on le voit bien souvent en vidéo, même par des pros), donc à priori plus facile à réaliser par un fabricant (et donc normalement moins cher). Malheureusement, bien que j'ai plusieurs portefeuilles dédiés à la carte au portefeuille, à part celui que j'ai acheté en 2011 (voir photos ci-jointe) chez Magic Depot, et que j'adore, j'en ai jamais trouvé un qui corresponde complètement à mes critères. D'abord, en raison en particulier de leur aspect extérieur, je ne suis pas fan des JOL (ben oui, je suis le seul, mais j'ai le droit) ou du "Instant reset MK2" de Harry Robson avec leur poche extérieure. Ensuite car souvent l'introduction de la carte n'est pas facile (fente trop étroite et/ou pas assez souple, donc difficile d'opérer rapidement et facilement) ("Rebel wallet", "How wallet" de Harry Robson) ou nécessite un guide qu'il faut enlever avant de sortir le portefeuille (ce qui fait perdre du temps) ou est mal placée. Peut-être faut-il que je trouve un artisan qui pourrait fabriquer le portefeuille de mes rêves (car celui que j'utilise, bien qu'étant très bien pour moi, est légèrement perfectible).

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