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Le 11/03/2018 à 19:04, Christian GIRARD a dit :

Hello Bénocard, bienvenue dans "Le futur c'est déjà maintenant" :D.  Il faut bien évidemment tempérer les propos cités qui ne sont pas de moi (comme ceux que je vais mettre en lien ci-dessous) mais bon, pour ce qui concerne le fond l'élan est déjà donné, pour ma part je choisis évidemment de jouir du nouveau paradigme qui est en cours (et j'en saisis aussi les dangers, mais je crois qu'on n'a pas le choix). 

Pour ce qui concerne l'intuition artificielle, je te laisse libre de ton rejet catégorique que j'imagine conséquemment encore plus fort pour ce qui concerne les algorithmes de conscience artificielle, on en parle ci-dessous dans une conférence que je conseille à tous car elle brosse un large tableau de ce qui est en cours via le deep learning (diagnostic médical, créativité, etc.). C'est génial de pouvoir vivre cette révolution je trouve... J'ai eu l'occasion il y a peu d'interagir (en anglais) avec l'assistant personnel intelligent Alexa d'Amazon qui est pourtant plutôt simple par rapport à ce qui existe, j'étais bluffé mais c'était fun, je suis preneur !  Il ne va pas falloir longtemps pour qu'une intelligence artificielle crée des tours de magie à profusion (ça existe peut-être déjà ?) mais, de toute façon, l'idée d'ensemble de tout ce qu'implique l'IA va déjà bien au-delà de la magie que l'on connaît.

"Stephane Mallard - L'intelligence Artificielle - A l'aube de la disruption ultime" :

Encore une sacrée leçon d'humilité pour l'humanité... Je me demande dans quel domaine l'Homme ne sera pas complètement dépassé. 

 

Victor Ferry, "Qu'est-ce que la disruption ? En quoi ça vous concerne ? Que faire pour vous y préparer ? On en parle !"

 

 

 

 

 

 

 

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  • 5 months plus tard...
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Quand la machine apprend : La révolution des neurones artificiels et de l'apprentissage profond. 

 Yann Le Cun  (Auteur)

Citation

Nous vivons une révolution inouïe, inimaginable il y a encore cinquante ans, celle de la machine qui apprend, et qui apprend par elle-même. Au lieu d'exécuter les ordres d'un programme, la machine peut désormais acquérir par elle-même, par l'expérience, les capacités nécessaires pour accomplir les tâches qui lui sont assignées, y compris celles que l'on croyait réservées à l'humain. Les applications sont immenses : reconnaissance des formes, des voix, des images et des visages, voiture autonome, traduction de centaines de langues, détection des tumeurs dans les images médicales... Yann Le Cun est à l'origine de cette révolution. Il est en effet l'un des inventeurs de l'apprentissage profond, le deep learning, qui caractérise un réseau de neurones artificiels dont l'architecture et le fonctionnement s'inspirent du cerveau. C'est à la naissance de cette nouvelle forme d'intelligence, à l'émergence d'un système quasiment auto-organisateur, que nous convie Yann Le Cun. Un livre qui évoque la démarche intellectuelle d'un inventeur au carrefour de l'informatique et des neurosciences. Un livre qui éclaire l'avenir de l'intelligence artificielle, ses enjeux, ses promesses et ses risques. Un livre passionnant, clair et accessible, qui nous fait pénétrer au cœur de la machine et nous fait découvrir un nouveau monde fascinant, qui est déjà le nôtre.

71HtDtvBOeL.jpg

 

 

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"Pourquoi l'informatique va mettre les sciences à l'envers ?" :

Citation

 

Cité des sciences et de l'industrie

Conférence de Gérard Berry, informaticien et professeur émérite au Collège de France. Il y a tenu la chaire Algorithmes, machines et langages de 2012 à 2019. Il a reçu la médaille d’or du CNRS en 2014. L'informatique chamboule le monde, mais les racines de ce bouleversement restent mal connues du public même scientifique. L’exposé montrera comment elle conduit à une façon radicalement nouvelle de penser et d’agir à travers le traitement algorithmique de l’information, qui est fondamentalement différent des méthodes des sciences et techniques classiques. Il montrera à quel point un couplage fin avec ces dernières permet d’atteindre des résultats majeurs qui leur serait inaccessibles autrement. Rencontre au Forum du CNRS, à l'occasion de ses 80 ans, organisé à la Cité des sciences et de l'industrie.

 

 

 

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Le 24/11/2019 à 11:23, Christian GIRARD a dit :

 

Quand la machine apprend : La révolution des neurones artificiels et de l'apprentissage profond. 

 Yann Le Cun  (Auteur)

71HtDtvBOeL.jpg

 

 

Dévoré il y a quelques jours !

C'est une bonne synthèse de ce qui se fait aujourd'hui. A lire rapidement, car l'IA avance très très vite depuis une ou deux décennies, et notamment ces dernières années. Le bouquin va très rapidement devenir obsolète !

L'auteur aborde essentiellement les techniques les plus efficaces aujourd'hui, celles basées sur le "deep learning". Ces techniques font appel à des notions mathématiques plutôt simples. Mais mis à part les premiers chapitres, il ne faut pas être trop fâché avec les maths pour apprécier le propos (un bon niveau de terminale scientifique, voire plus).

Les risques de dérives auxquels peut conduire une utilisation massive de l'IA dans divers domaines ne sont pas occultés, mais on sent que ce n'est pas la préoccupation principale de l'auteur. En gros, l'auteur botte plus ou moins en touche. Dommage. Car le domaine est complexe. Et si ceux qui le comprennent le mieux ne se chargent pas des problèmes éthiques, la puissance financière et politique ne mettra aucun frein à des utilisations que je considère quant à moi très préoccupantes.

Bob

Modifié par bob
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  • Tolérance : c'est quand on connaît des cons et qu'on ne dit pas les noms (Pierre Doris - Humoriste 1919-2009)
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Le 30/12/2019 à 16:05, bob a dit :

l'IA avance très très vite depuis une ou deux décennies, et notamment ces dernières années.

 

Citation

L'intelligence artificielle (IA) devient de plus en plus intelligente. Des recherches suggèrent qu'au cours de notre siècle, une IA pourrait être aussi intelligente qu'un humain. Alors, dit Nick Bostrom, elle pourrait nous diriger: « L'intelligence artificielle est la dernière invention que devra créer l'humanité. » Le philosophe et technologue, Nick Bostrom nous demande de réfléchir au monde que nous sommes en train de construire, un monde rempli de machines intelligentes. Ces dernières nous aideront-elles à préserver l'humanité avec nos valeurs, ou auront-elles leurs propres objectifs ?

À écouter ici :

 

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(Traduction Google) :

« Que se passe-t-il lorsque nous apprenons à un ordinateur à apprendre? Le technologue Jeremy Howard partage de nouveaux développements surprenants dans le domaine en évolution rapide de l'apprentissage profond, une technique qui peut donner aux ordinateurs la capacité d'apprendre le chinois, ou de reconnaître des objets sur des photos, ou d'aider à réfléchir à un diagnostic médical. (Un outil d'apprentissage en profondeur, après avoir regardé des heures sur YouTube, s'est lui-même enseigné le concept de « chats ».) Laissez-vous emporter par un domaine qui changera le comportement des ordinateurs autour de vous... plus tôt que vous ne le pensez. »

 

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Ah ça, l'IA c'est super chouette...

La menace des robots tueurs

Un article de l'UNESCO

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L'intelligence artificielle (IA) connaît de nombreuses applications dans la sécurité et le domaine militaire. Sur le terrain, elle facilite les manoeuvres et permet de sauver des vies en cas d'avaries. Elle accroît la performance des armées, en fournissant des alliés robots aux combattants. Selon certains experts, les armes létales automatiques (SALA) sont en train de créer la troisième révolution de la guerre, après la poudre à canon et l’arme nucléaire. On ne peut manquer de s'inquiéter du jour où seront opérationnelles des armées de robots capables de mener les hostilités de façon complètement autonome.

(...)

Robots-tueurs

Sa rapidité d’analyse et sa capacité d’apprentissage rendent l’IA attrayante pour les systèmes de combat. Les militaires, bien qu’ils ne l’admettent toujours pas, sont probablement déjà tentés de créer des systèmes de combat capables de fonctionner sur le champ de bataille de manière entièrement autonome, c’est-à-dire étant aptes à identifier une cible, ouvrir le feu sur celle-ci, se déplacer et choisir les trajectoires optimales leur permettant de se mettre à l’abri.

(...)

Ces experts estiment que la création d’armées de robots capables de mener de manière autonome des hostilités conduira inévitablement à l’émergence, chez leurs détenteurs, de sentiments de pouvoir absolu et d’impunité. En outre, lorsqu’un homme est en situation de conflit, il prend des décisions dans lesquelles interviennent, notamment, ses attitudes morales, sentiments et émotions. L’observation directe des souffrances d’autrui produit encore un effet dissuasif sur les soldats, même si, chez les militaires professionnels, la compassion et la sensibilité finissent par s’émousser. En cas d’introduction généralisée de systèmes de combat autonomes, dont les détachements ne pourront être conduits que du doigt sur l’écran d’une tablette depuis un autre continent, la guerre se transformera inévitablement en jeu, les victimes civiles et les soldats en chiffres sur l’écran.

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Ça ne me dérange pas, du moment que le développement des IA se fait de manière éthique avec pour finalité de servir le bien commun, à savoir recommander les pubs les mieux ciblées possible...

(Dans cette autre vidéo, l'auteur précise que "Google a récemment cherché à taire la controverse suite au démantèlement de son équipe d’éthique, et est même allé jusqu’à modifier ses algorithmes pour faire disparaître l’onglet “news” lorsqu’un utilisateur américain recherche “Timnit Gebru”. Sachant le contrôle que cette entreprise a déjà sur le web, et les incohérences entre ses déclarations publiques et les témoignages de ses chercheurs, je parierais sans trop flipper que Google a massivement investi dans des campagnes de désinformation aussi, notamment pour décrédibiliser l’expertise de Timnit Gebru et de Margaret Mitchell.")

Modifié par Aurélien B. (TanMai)
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We're looking for a better solution to the problem when we should be looking for a better problem to work on.

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    • Je reviens au sujet du livre, car c'est ce que j'ai choisi comme lecture récréative pour les vacances. La citation de Pierre Etaix sur la 4e de couverture a failli me faire passer pour un intellectuel auprès de mes beaux-parents (chez qui je passe une partie desdites vacances) parce qu'ils sont très... "Télérama". Mais j'ai senti à la tête de belle-Maman quand elle a vu la couverture (pourtant dudit Pierre Etaix) et à l'attitude de beau-Papa quand il a feuilleté le livre que leur furtif espoir de s'être trompés sur le compte du zigoto choisi par leur fille pour leur faire des petits-enfants avait encore été déçu.  J'en suis à la page 183, ça se lit agréablement. C'est étonnamment bien écrit pour quelqu'un qui a appris le français en écoutant Coluche. Je me suis marré plusieurs fois à voix haute et j'ai été étonné d'y trouver quelques remarques qui m'ont fait réfléchir sur la construction d'un numéro (dans le chapitre consacré au Champion de l'élégance). Par contre, je ne regarderai plus jamais les saucisses de Strasbourg de la même manière.  Une remarque négative, cependant, à @Otto WESSELY : pourquoi ne pas avoir mis la photo de la page 174 EN COULEURS, vu que tu dis qu'elle est belle en couleurs ?! Quelle frustration ! (Les autres, je vous entends penser "Frustration totale !", je lis dans vos pensées, je suis le plus grand des mentalistes). Je la trouve super, j'aimerais l'avoir en haute résolution pour l'imprimer en poster. Merci d'avance. Bisous. Un admirateur  (Je n'ai pas le courage de me taper les 36 pages du sujet pour voir si la question de ladite photo a déjà été soulevée)
    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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