9e Merlin Magic History Day 2016 à Paris le 210516

Jean-Jacques SANVERT · 22 mai 2016

Superbe journée, d'un bout à l'autre. J'ai rencontré beaucoup d'amis, j'ai appris beaucoup de choses, j'ai beaucoup ri. Que demander de plus?

Otto WESSELY · 22 mai 2016

Cette journée est unique en son genre : Normalement des leçons sur l'histoire de la magie me font fuir ou je m'endors. Ici non. Il y a un climat, une alchimie que l'on ne trouve pas ailleurs. C'est informatif, c'est vivant c'est touchant et quand les concernés racontent eux même leur vie, leur débuts, leurs aventures cela prend une dimension enorme. Quand Eric Leblon raconte ses débuts en enfant-automate, maqué par sa mère, le magicien comique que l'on connait prend une autre dimension. Or ce monument Stanislav, co-fondateur du cirque du soleil, on l'écoute pendant deux heures, on est étonné, surpris et enchanté par tant de pirouettes du destin.

Jean Merlin sans lequel cette journée serait impensable, ne finit pas par m'étonner par son humour et son humanité souvent caché par une ironie ou d'une repartie, et celà sans jamais tomber dans un cynisme aigri. Il est le maître de ceremonie de cette journée, c'est son enfant, il est omniprésent et cela sans jamais se tirer la couverture. Je me souviens encore de ses video-days dans les années 70 avec des guest stars, ou de son Mad Magie et de son one man show au congrès AFAP 2000. "Il faut être fou de travailler 5 mois pour monter un spectacle que l'on ne joue qu'une seule fois" disait il à l'époque. Je suis heureux qu'il y a encore des fous comme lui qui font des choses par amour et passion.

Le public était "tout génération" et je suis surpris qu'il y avait egalement des jeunes personnes qui ont apprécié cette manifestation qui aurait pu devenir une interminable et lamentable leçon culturelle sur l'histoire de la magie. Car c'est la première fois dans ma vie - je sors juste de l'adolescence - que je réalise : l'histoire est un sujet vivant, passionnant et drôle !

Otto (bac moins 3)

Modifié 22 mai 2016 par Otto Wessely

Yann CPN · 22 mai 2016

Je regrette beaucoup de n'avoir pu venir, notamment pour tout ce qui concerne les gobelets et les escamoteurs de la Renaissance.

J'attends avec impatience le compte-rendu sur Artefake (j'en ai lu plusieurs que j'ai trouvé particulièrement intéressants).

Melvin (Jean-Claude) · 22 mai 2016

Moi aussi j'ai adoré cette journée, pleine de de déconnade et de complicité entre les invités.

C'est vrai qu'on a beaucoup rigolé.

Je traduit pour les plus jeunes qui ne sont pas venus et peut-être pour leur donner envie :

Wesh gros, ce bâtard de Jean Merlin n'arrêtait pas de dozer ses racailles d'invités et eux-pareil. Trop de la balle, t'oré du venir !

Le sujet de la journée tournait autour de "comment se faire du pognon en faisant de la magie dans la rue ?".

(ou Comment se faire grave de la maille dans les rues de la cité sans vendre de la beuze et sans se faire prendre par les keufs ?).

Je serais bref, mais dans l'ordre de la journée :

1 - Etude de l'approche de la rue par les numéros de Sony Halyday (honte à moi, je ne le connaissais pas), de Cellini (avec ses charges les moins détectables pour les routines de gobelets) et Gazzo.

On voit les constantes des numéros proposés : cordes, anneaux, cartes, pièces.

J'ai trouvé quant à moi que les numéros de pièces, utilisés pourtant par ces grands artistes, n'étaient peut-être pas les plus idéales en terme de visibilité pour le public. Mais peut-être que ces artistes ont gardé cette évocation de l'argent pour la raison que donnera plus tard dans la journée Jacques Paget ?

2 - Etude historique des bateleurs médiévaux (Thomas Rioult).

Quels tours faisaient-ils ? Quand ces tours ont-ils été décrits pour la première fois dans des ouvrages et avec quelles précisions quant aux techniques utilisées (petite comparaison du Scot et du Prévost) ? La perception par l'église et la société de ces bateleurs. Comment gagnaient-ils leur argent ?

3 - Routine de gobelets de Jean Merlin où le bougre fini avec 12 gobelets sur la table et autant de balles ! Enfin bref, la table était remplie d’un gros bordel. Comment peut-il donc par la suite, poser un tapis sur la table pour faire une routine de carte ? Il nous le cachera !

4 - Historique des gobelets (par Antoine Leduc) : Etude des formes à travers le temps. Je suis content d’avoir vu pour la première fois ces petits bougeoirs ou chandeliers flamands du XV°s avec lesquels était faite la routine. S’en suit une discussion sur l’origine imaginée des gobelets et sur la méthode d’apparition d’une grenouille comme final dans les routines médiévales.

Pour ceux qui aiment les jolis gobelets, j’avais mis sur VM cinq documents qui reprenaient les images du site disparu de James Riser :

http://www.virtualmagie.com/ubbthreads/ubbthreads.php/topics/549871/2

5 - Les routines de Jeff Sheridan et son approche particulière du public.

6 - La revue de presse magique annuelle de Jean Merlin avec l’évocation de la disparition de la revue l’Illusionniste. Jean-Claude Crispon est d’ailleurs venu sur la scène expliquer le pourquoi du comment mais surtout l’esprit qu’il avait voulu donner à sa revue à savoir le fait de mêler l’illusionnisme avec d’autres formes d’art et pas seulement en faire une revue de club de magie. Il avait totalement raison.

7 - Les Fakirs par Didier Morax. Il nous raconte que sous la pression de Jean Merlin, il doit cette année faire sa présentation sans lire ses notes. Et il a bien fait. C’est bien plus clair comme cela. Auparavant Morax se perdait dans trop de détails sauf qu’on n’avait pas le temps de les assimiler. Il y avait trop de données. Là il a été droit au but et c’était très bien , d’autant plus qu’il connait bien son sujet. Dommage qu’il y ait eu les cafouillages de l’ordinateur pour les vidéos.

Moi je viens d’un petit village et quand j’étais gamin dans les années 70, il y avait beaucoup d’attractions qui venaient (des cirques, des artistes qui venaient un soir faire l’attraction de la moto qui monte sur un fil relié au toit de l’église...) et aussi des magiciens. Le premier magicien que j’ai vu (Robertson ?) avait un spectacle avec notamment un fakir à ses côtés. J’ai souvenir de deux choses qu’il faisait : la planche cloutée, et la montée de marches sur un escalier. Ces deux numéros m’avaient beaucoup impressionnés. Là aussi, j’ai beaucoup appris sur ce sujet que je connais peu. Didier termine par le tour de la corde indou qu’il explique et démontre en escaladant tel un frêle acrobate une corde qui, pour le coup a bien tenue le coup (non, je rigole !).

Relire à ce sujet la formidable nouvelle « Assez de corde » de John Collier dans l’anthologie « Les Magiciens du crime ».

8 - « Se faire payer » par Jacques Paget. Pour moi, Jacques Paget reste le magicien de l’émission « La Classe ». Mélange d’une interview-conférence, tout ce qui était dit était très pratique et très justifié. Jacques Paget est très à l’aise, et avec son style décontracté, on peut comprendre son succès. Même s’il nous a dit beaucoup de choses, c’est dommage que cela n’ai pas duré plus longtemps car j’ai trouvé l’échange très intéressant. Il nous a aussi montré une grande illusion qu’il a effectué à la TV : la disparition du piano. Je ne lui connaissais pas cette facette à s’intéresser aux grandes illusions.

9 - Stanislas. Re-honte à moi, je ne le connaissais pas ! Champion du monde de magie de rue à la Fism, il nous apprend son approche du public. Pour moi qui ne le connaissais pas, je vois dans un premier temps un personnage bordelique et farfelu arriver sur scène puis petit à petit on découvre son humour complètement décapant et ses trucs de métier qu’il partage très généreusement avec nous avec clarté. Très enrichissant.

10 - Eric Leblond nous raconte comment il est passé du mime à la magie. Il nous raconte là sa propre histoire assez extraordinaire. Une grande découverte. Je ne verrais plus cet artiste avec le même œil. Il nous montre aussi son apparition d’un verre plein dans la veste du spectateur. Complètement magique. Jetez-vous sur sa méthode. Son topit est aussi génial.

Paget, Stanislas, Leblond : dans ces trois cas, je me rend compte qu’ils se sont fait chacun, à travers leur travail au contact d’un public par forcément acquis, une lecture et une compréhension de la nature humaine et qu’ils en ont identifié et tiré des règles simples et claires qu’ils utilisent et dont ils savent qu’elles fonctionnent forcément.

Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec ce qui se passe dans les instituts de formation des profs où on ne vous donnera jamais de méthodes pour gérer une classe (le « il n’y a pas de méthodes » étant le credo) et où on se contente de vous faire parler de vos problèmes en classe et de vous vous faire de la méditation.

Là, je vois le contraste saisissant entre le monde de la démerde efficace et le monde de la théorie pédagogique vide de tout contenu pratique. Qui pourra un jour changer cet état de fait ?

11 - Blaine, Takayama, Chris Angel. On aurait pu se passer de cette partie. Cette magie est tellement loin de la magie réelle, qu’en dire ? J’aurais préféré une petite analyse de ce genre de magie et savoir ce qu’en pensait chaque invité.

12 - L’invité de la soirée : Stanislas, 2° passage. interview par Jean Merlin. Stanislas nous raconte son parcours et quel parcours ! Il crée le cirque du Soleil ! Que dire de plus de ce grand bonhomme ! C’était plein d’anecdotes et de déconnade. Un super moment. Sachez que si vous avez raté ce moment, que Stanislas prépare 3 livres sur son œuvre, sa vie et l’humour.

Evidemment Gaetan Bloom, lui aussi habitué de ce rendez-vous annuel, nous a fait part d’anecdotes sur quasi chaque sujet. Gaetan et Jean Merlin ont chacun l’art de raconter tous ces souvenirs croustillants de la magie. Ce sont des livres sur cela qu’il faudrait écrire.

Après réflexions sur cette journée sur les trucs pour se faire de l’argent, monnaie tant mise en avant durant toute cette journée, je me rends compte que l’argent n’est pas le moteur initial de toutes ces personnalités. L’argent va être un moteur pour le quotidien (« il faut nourrir la famille »), car ils auraient pu facilement réussir dans d’autres activités plus « faciles », mais les moteurs principaux de ces magiciens, à mon avis, c’est avant tout la créativité et l’envie de faire partager le résultats de ce travail créatif avec un public. J’aurais dû poser cette questions aux invités...

En tout cas, magnifique journée.

Otto WESSELY · 22 mai 2016

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Woody (Philippe) · 22 mai 2016

Hélas, trois fois hélas... Mais pour paraphraser un client mécontent, je viendrais un jour, je viendrais !

Sinon, bien que je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, je ne demande plus rien aux artistes que je rencontre, pas de selfie, pas d'autographe, jamais fait, etc. ah si, seulement de me raconter un peu de leur histoire s'ils ont le temps. Et croyez-moi, Gaetan qui vous raconte sa rencontre avec A. Goshman, à la terrasse d'un café à minuit, c'est vraiment...magique.

Alors toute une journée avec des artistes comme Stanislas - que je ne connaissais pas non plus, bien qu'il ait travaillé /enseigné pendant longtemps à mon copain Mimo -, se prendre du Morax en direct live, écouter nos "anciens" (je colle des guillemets car "anciens" ou pas, on a tous le même âge apparemment. Du moins c'est ce que je constate régulièrement lorsque je rencontre des artistes ayant officiellement 25 ou 80 ans; visiblement on a tous des mentalités de garnements et c'est très bien ), faire une bise à Eric Leblon (pour moi l'un des meilleurs magiciens de sa génération, si ce n'est le meilleur) et voir les copains... Que demander de plus ?

Enfin, pour rebondir sur une remarque de Melvin :

mêler l’illusionnisme avec d’autres formes d’art et pas seulement en faire une revue de club de magie. Il avait totalement raison.

Hé bien non, ce n'était pas une bonne idée, du moins pas sous cette forme et pas pour ce marché. Quand tu vois qu'un exemplaire de la revue avec David Stone ou Bebel, bien connus des magiciens amateurs français de plus de 50 ans qui sont le coeur de ta cible -mais oui - se vend comme des petits pains en boutique mais que la même revue mettant un coup de projecteur sur quelqu'un comme Kostya Kimlat, inconnu de ces mêmes magiciens amateurs français de plus de 50 ans fait un flop, tu proposes pas des trucs chelous sur Arcimboldo...

Enfin, beaucoup de gens trouvaient la revue "géniale", "magnifique" ou "extraordinaire" mais aucun ne l'achetait... Moi, je n'aimais pas, je n'achetais pas. Le truc vraiment cool en revanche, sur les derniers numéros, c'était le DVD inclus.

Quoiqu'il en soit, il n'y a que ceux qui n'essayent pas qui n'échouent pas; Nops a essayé et n'a pas fait semblant, alors rien que pour ça, bravo.

My2Cents

Woody

Danilsen · 22 mai 2016

Ce n'est pas l'ordinateur qui a cafouillé pour MORAX, mais le fait que le PowerPoint qui date ne prenait pas les vidéos, sauf une, les autres il fallait aller les chercher dans le dossier, problème qui aurait put être résolu si on avait eu le document bien avant, ou installer un PowerPoint récent. Mais sans répétition on fait ce qu'on peut.

La prochaine fois je demanderai à Jean de récupérer tous les documents une semaine avant.

Melvin (Jean-Claude) · 22 mai 2016

J'ai surtout repéré l'utilisation d'un vieux ordi sous XP.

Ceci dit, c'était un infime détail qui a peu gêné.

Danilsen · 22 mai 2016

J'ai surtout repéré l'utilisation d'un vieux ordi sous XP.
Ceci dit, c'était un infime détail qui a peu gêné.

Jean utilise ce PC sous XP, il faudrait qu'il mette win7.

Mais là c'était plus la version du PowerPoint qui a posé problème, pas trop grave en fait, mais de pouvoir tout tester un ou deux jours avant c'est quand même mieux, XP ou pas :-)

Mais merci à l'intervenant callé en informatique qui à fait en sorte que les documents soient quasiment compatible.

Sinon on aurait été dans la M....

Modifié 22 mai 2016 par Danilsen