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Très impressionnant.

Comme d'habitude.

et toujours cette manière subtile de laisser en suspens des questions qui s'adressent au spectateur (et à son fond moral ou éthique)

L'effet qui accompagne l'histoire permet de déterminer s'il reste un sort ou non. Dans le second cas, Sofie a quitté son copain de son plein gré... Le tour n'est donc, comme d'habitude, pas l'effet. Mais il répond à la nature de l'histoire et a donc un sens.

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[...]Serions-nous là en train de basculer dans une forme de bizarrisme où l’atmosphère, l’histoire et la présentation des objets se suffisent à eux-mêmes ?[...]

Je me pose également la question depuis longtemps et peut-être plus encore depuis que j'ai lu l'excellent "Hauntics", où je me suis surpris à très souvent "sauter" la description du "modus operandi", préférant rester sur l'impression laissée par la description de l'effet.

Ainsi, même si ma culture limitée ne me permet pas d'être catégorique à ce sujet, je pense que notre copain Christian est réellement un précurseur et qu'il invente une autre forme de "magie" (souvenez-vous de la reconstitution du bureau d'Indiana Jones, par exemple : http://www.virtualmagie.com/ubbthreads/ubbthreads.php/topics/279458/[Divers]_Dr_Jones_Ph.D.#Post279458 ).

Bref, longue vie à ce sujet :) .

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Je me pose également la question depuis longtemps et peut-être plus encore depuis que j'ai lu l'excellent "Hauntics", où je me suis surpris à très souvent "sauter" la description du "modus operandi", préférant rester sur l'impression laissée par la description de l'effet.

Moi aussi ! :)

De même qu’en magie fantastique, j’ai eu (parfois) l’impression que les effets magiques desservaient l’ambiance, l’atmosphère et le ressenti global plutôt qu’ils ne les servaient.

En fait, c’est un débat de fond et il me semble qu’il y a deux types de magie fantastique :

- Une magie fantastique qui serait plutôt centrée sur l’effet (souvent un effet de mentalisme) sans véritable histoire mais avec une atmosphère particulière qui peut être liée à des thèmes ésotériques comme la divination.

Zodiaque est un exemple brillant de ce type de magie fantastique.

- Une magie fantastique plutôt centrée sur l’histoire et les artefacts. Ici, l’histoire est tellement bien montée et tellement intrigante qu’elle déclenche, à elle seule, une émotion magique. Les artefacts et objets présentés témoignent, sur le plan matériel, de la réalité de ce qui est raconté. Bien souvent l’histoire joue sur des tabous et des peurs inconscientes (la mort, le mal, des périodes de l’Histoire mal digérées…).

Exemple type de cette magie fantastique : Le Chasseur

Dans ce type de magie fantastique, il faut veiller à ce que l’effet magique, si effet magique il y a, ne vienne pas détruire l’émotion créé par l’histoire et les artefacts. C’est certainement une affaire de dosage et de charisme du performeur. (La limite entre le fantastique et le ridicule est parfois mince me disait un jour Mr Chelman mdr )

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Le problème c'est qu'il est difficile de trouver des effets à la hauteur. Quand on maitrise les puissances cosmiques, difficile de dire: "Vous voyez, le 3 de coeur s'est transformé en 2 de pique*... "

Il est clair qu'un effet de ce type est difficile à faire passer pour une kratophanie.

* ou sa version bizarre "ah regardez la carte vampire à sucé le sang du pauvre villageois sélectionné "au hasard" dans un paquet/village de cartes/pauvres âmes.... effrayant et mystérieux non..."

"L'illusion au service de l'art, voilà notre culte." N.F.

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il me semble qu’il y a deux types de magie fantastique :

- Une magie fantastique qui serait plutôt centrée sur l’effet (souvent un effet de mentalisme) sans véritable histoire mais avec une atmosphère particulière qui peut être liée à des thèmes ésotériques comme la divination.

Zodiaque est un exemple brillant de ce type de magie fantastique.

- Une magie fantastique plutôt centrée sur l’histoire et les artefacts. Ici, l’histoire est tellement bien montée et tellement intrigante qu’elle déclenche, à elle seule, une émotion magique. Les artefacts et objets présentés témoignent, sur le plan matériel, de la réalité de ce qui est raconté. Bien souvent l’histoire joue sur des tabous et des peurs inconscientes (la mort, le mal, des périodes de l’Histoire mal digérées…).

Exemple type de cette magie fantastique : Le Chasseur

Dans ce type de magie fantastique, il faut veiller à ce que l’effet magique, si effet magique il y a, ne vienne pas détruire l’émotion créé par l’histoire et les artefacts. C’est certainement une affaire de dosage et de charisme du performeur.

Il me semble que tu oublies la Magie Fantastique "grivoise" et "légère" basée sur des histoires de drague de minettes dans des bars, de prostitution à Las Vegas et de Robot-Lapin gardien de musée... Avec les tours de "cartounettes", c'est ce que l'on voit le plus comme Magie sortir du Surnateum. Le reste, bien plus passionnant, n'est exposé que dans de jolis publi-reportage sur les forums de magie. L'Illusionnisme Fantastique ne serait qu'une magie de forum ???

La limite entre le fantastique et le ridicule est parfois mince me disait un jour Mr Chelman mdr

Une fois n'est pas coutume, je partage à 100% l'avis du Conservateur.

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En fait, c’est un débat de fond et il me semble qu’il y a deux types de magie fantastique :

- Une magie fantastique qui serait plutôt centrée sur l’effet (souvent un effet de mentalisme) sans véritable histoire mais avec une atmosphère particulière qui peut être liée à des thèmes ésotériques comme la divination.

Zodiaque est un exemple brillant de ce type de magie fantastique.

- Une magie fantastique plutôt centrée sur l’histoire et les artefacts. Ici, l’histoire est tellement bien montée et tellement intrigante qu’elle déclenche, à elle seule, une émotion magique. Les artefacts et objets présentés témoignent, sur le plan matériel, de la réalité de ce qui est raconté. Bien souvent l’histoire joue sur des tabous et des peurs inconscientes (la mort, le mal, des périodes de l’Histoire mal digérées…).

Exemple type de cette magie fantastique : Le Chasseur

Dans ce type de magie fantastique, il faut veiller à ce que l’effet magique, si effet magique il y a, ne vienne pas détruire l’émotion créé par l’histoire et les artefacts. C’est certainement une affaire de dosage et de charisme du performeur. (La limite entre le fantastique et le ridicule est parfois mince me disait un jour Mr Chelman mdr )

Il y a plusieurs formes de magie bizarre, et il faut absolument mélanger les types d'effets.

- On revient souvent au rapport Histoire - Objet - Tour, chaque élément influence les deux autres.

- Un tour n'est pas un effet et, par conséquent, n'est pas toujours obligatoire pour obtenir un effet. Dans le cas présent, j'ai créé deux tours qui répondent à l'histoire, mais ne suis pas certain de devoir les utiliser. Un bon exemple est "Entre Chien et Loup"

- Certains effets sont immédiats mais nécessitent quand même une bonne mise en scène (Zodiaque)

- Certains effets sont notoirement des contes, même si parfois ils commencent dans le réel (Paradise Lost est un bon exemple)

- Certains effets commencent comme un conte et continuent dans le réel (la blague de Vanderdeken)

- le Gimmick est rarement l'objet central.

- Certains effets voyagent sur le fil du rasoir entre magie et réel, c'est le cas ici.

- La magie 'bizarre' telle que je la pratique n'est pas un genre à part, mais une façon de voir l'illusionnisme. Elle inclut donc, magie pour enfants, tricherie, mentalisme, close-up, etc.

- Le Surnatéum est la pointe apparente de l'iceberg qui cache un monde magique par nature secret.

- La magie ne vient pas du tour mais d'une alchimie d'éléments divers qui vont du thème choisi à la théâtralité, en passant par l'esthétique des objets, l'originalité du sujet...

- L'élément le plus important de la construction d'un effet bizarre est, à mon avis, la suspension d'incrédulité.

- Cette magie est, pour simplifier, la magie du cinéma - fantastique ou non - ramenée dans la réalité. Le spectateur devient acteur d'un drame (ou d'une comédie).

- L'ésotérisme et l'occultisme sont des thèmes pour des histoires, rien d'autre. La position du Conservateur permet une apparente neutralité. Croire (ou ne pas Croire) dans la réalité d'un phénomène n'a aucune importance: il s'agit bien d'un théâtre magique.

[...]Serions-nous là en train de basculer dans une forme de bizarrisme où l’atmosphère, l’histoire et la présentation des objets se suffisent à eux-mêmes ?[...]

Je me pose également la question depuis longtemps et peut-être plus encore depuis que j'ai lu l'excellent "Hauntics", où je me suis surpris à très souvent "sauter" la description du "modus operandi", préférant rester sur l'impression laissée par la description de l'effet.

Dans le cas du Surnatéum, une dissociation de plus en plus grande se fait entre la prestidigitation et la magie. Certains effets se trouvent entre les deux mondes. Le Surnatéum est le premier laboratoire expérimental de ce genre de magie/musée. Toutefois, les deux genres cohabitent parfaitement, ce qui est le p)lus difficile à réussir.

Certains effets de pur close-up peuvent devenir magiques. Il suffit de regarder le tour des deux gobelets de Tommy Wonder ou certains effets de Ricky Jay.

Le fait d'utiliser des objets antiques et étranges ne transforme pas nécessairement un tour banal en magie bizarre. Un tour simple peut parfois avoir plus d'impact qu'un effet de magie bizarre. Mais le seul responsable est le magicien (et la qualité de son travail.)

Pour résumer: L'illusionnisme est l'art théâtral de donner l'illusion de magie. En aucun cas, un tour n'est obligatoire. La magie pouvant être une simple émotion due à un voyage dans un monde inconnu, mystérieux et d'aventure.

Le problème c'est qu'il est difficile de trouver des effets à la hauteur.

L'effet doit être l'action logique qui accompagne l'histoire.

Dans ce cas précis, les questions sont:

- Reste-t-il un souhait à réaliser?

- Peut-on le réaliser sans subir le retour de flamme?

- Le spectateur peut-il être la victime du vœu?

- Est-ce une main 'magique' qui agit ou une série de coïncidences?

Les tours que j'ai créés pour l'occasion répondent à ces questions. Ils doivent être subtils pour ne pas détruire l'impact émotionnel de l'histoire.

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    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ? 1er prix : Mon corps pendant 10 mn. Deuxième pris : une nuit d'amour avec moi; Troisième pris : Une vie avec moi !  
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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