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Publié le

Testé ce week-end, et approuvé.

Jeu mélangé, mémorisé (ou presque), carte déplacée et retrouvée très facilement.

Cet effet (pas vraiment un "tour") a un réel impact sur le spectateur, qui pense vraiment que vous avez une mémoire extraordinaire.

Petite remarque: à mon avis, il faut vraiment faire la version où le jeu est mélangé complètement, pas celle pour les "lazy" avec les repères, cela renforce l'effet considérablement si c'est le spectateur qui mélange, par rapport à n'importe quel faux mélange, même le plus anondin qui soit.

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Publié le

Re-testé hier soir, avec des amis cette fois-ci. J’ai mis environ 1 min à « mémoriser » le jeu. Puis, pendant que j’étais retourné, une carte a été déplacée (7 de trèfle). J’ai mis 30 secondes à la retrouver, après seulement deux p******s. Impressionnant pour mes amis !

Ensuite, l’un d’entre eux m’a dit «Et elle vient d’où ? » (royal ! Il m’a mis sur les rails pour la suite sans que j’ai besoin d’intervenir), et j’ai bien évidemment été capable de la repositionner exactement à son emplacement initial. Je pense que cela ajoute un vrai plus de se laisser poser cette question, qui viendra naturellement.

J’ai ensuite voulu avoir un petit retour sur l’effet, j’ai donc demandé à mes amis de me dire ce qui va / ne va pas. Les remarques que j’ai eues sont les suivantes :

- Un peu trop long dans la mémorisation (« on voit que tu apprends toutes les cartes, que tu passes du temps dessus ») : à raccourcir, je pense, pour passer à moins de 30 sec. En même temps, ma mémorisation était crédible vu ce qu’ils m’ont dit. Privilégieriez-vous la rapidité (mémorisation ultra rapide, moins crédible ?) ou bien le temps de mémoriser «vraiment » toutes les cartes (plus long par contre…) ? Je pense qu’il faut que je passe moins de temps et que je parle pendant cette mémorisation, qu’en pensez-vous ?

- Deux hypothèses de fonctionnement ont été citées, car j’avais bien présenté cela comme une expérience, et pas un tour de magie.

o La première est « Tu associes un nombre à chaque carte, et tu formes un grand nombre dans ta tête, et tu vois où ça change » (mouais, impressionnant quand même, mais ça se tient). J’ai envie de dire, autant mémoriser les cartes directement à ce compte-là.

o La deuxième est « Tu retiens simplement la séquence de rouge/noir, et tu vois ce qui est perturbé dans ta séquence ».

Mes questions sont : comment éviter qu’ils ne pensent à ces hypothèses, mêmes fausses ? (Après tout, c’est peut-être bien qu’ils pensent à ces hypothèses, cela rend crédible le tout… Qu’en pensez-vous ?) Comment élever ma présentation de cet effet / dramatiser la chose encore plus ?

Publié le (modifié)
Les remarques que j’ai eues sont les suivantes :

- Un peu trop long dans la mémorisation (« on voit que tu apprends toutes les cartes, que tu passes du temps dessus »)

Ce sont tous des spécialistes de la mémoire tes amis ;)

Non parceque 1 minute pour mémoriser un jeu entier, on pourrait penser que pour les spectateurs c'est déjà quand même extraordinaire.

Modifié par SébastienO
Publié le
l’un d’entre eux m’a dit «Et elle vient d’où ? » (royal ! Il m’a mis sur les rails pour la suite sans que j’ai besoin d’intervenir), et j’ai bien évidemment été capable de la repositionner exactement à son emplacement initial.

C'est toujours très "jouissif" quand le spectateur propose un "défi" qu'on est déjà prêt à réussir :)

Privilégieriez-vous la rapidité (mémorisation ultra rapide, moins crédible ?) ou bien le temps de mémoriser «vraiment » toutes les cartes (plus long par contre…) ?

Tout dépend de ta présentation. Pit Hartling a quelques routines de mémorisation où il joue clairement la comédie (jeu mémorisé à la volée en l'effeuillant, ou mémorisé grâce au pouvoir du jus d'orange). Il se situe clairement et volontairement dans la comédie, et c'est une approche intéressante.

Mais tu peux aussi proposer une "vraie" démonstration de mémoire, dans laquelle tu prétend faire vraiment ce que tu dis. Dans ce cas, une mémorisation lente et concentrée est crédible, voire nécessaire. 1 minute pour le jeu, ça fait un peu plus d'une seconde par carte, c'est déjà très rapide. Regarde un vrai exemple pour t'inspirer du rythme :

[video:youtube]

Je pense qu’il faut […] que je parle pendant cette mémorisation, qu’en pensez-vous ?

Je n'en suis pas sûr. Personnellement, je préfère l'approche "autistique" ; pendant la mémorisation, je marmonne, mes mains bougent légèrement, ma tête a une inclinaison et des mouvements qui ne sont pas "normaux" et trahissent (exprès) ma concentration. Je ne pense pas que les gens parlent pendant qu'on leur donne un numéro de téléphone ou des directions de route à mémoriser, sinon ils ne retiendraient rien :)

Publié le (modifié)
Les remarques que j’ai eues sont les suivantes :

- Un peu trop long dans la mémorisation (« on voit que tu apprends toutes les cartes, que tu passes du temps dessus »)

Ce sont tous des spécialistes de la mémoire tes amis ;)

Non parceque 1 minute pour mémoriser un jeu entier, on pourrait penser que pour les spectateurs c'est déjà quand même extraordinaire.

Dans le même genre, il arrive souvent d'entendre la remarque : C'est facile de deviner la carte, tu n'a qu'à regarder celle qui manque dans le jeu !

Et là je vais aussi citer Pit Hartling : "Si seulement ils avaient essayé."

C'est tout à fait possible de le faire, voir Epitome Location de Lorayne, mais pas aussi simple que ça.

C'est d'ailleurs effectivement la méthode utilisée, du coup, comme le dit Vincent, Hartling prend le parti de la comédie associée au temps d'avance. Voir la routine Triathlon dans Little Green Lecture, ou dans Espiègleries en français.

Il prétend déduire la carte manquante en passant celles qu'il a en main en revue... par un rapide effeuillage devant ses yeux !

Modifié par chrish
Publié le

J'ai bien l'impression que les spectateurs, en général, ont tendance à penser à la perception de ce qu'il est possible de faire sans se demander réellement si c'est facile ou pas.

Ils pensent donc que l'on peut connaitre la carte manquante simplement en regardant le reste du jeu.

C'est un autre débat mais je me demande d'où peuvent venir ces croyances, perceptions. Car je suis sûr qu'aucuns d'entre eux n'a jamais essayé. Ou alors il pense que c'est la possibilité la moins difficile pour eux, donc pour toi.

J'aime bien également l'idée de Vincent concernant l'approche "autistique". Car finalement, c'est une démonstration de mémoire et cela colle, à mon sens, mieux avec le sujet qu'une approche comique.

Publié le (modifié)
- Deux hypothèses de fonctionnement ont été citées, car j’avais bien présenté cela comme une expérience, et pas un tour de magie.

o La première est « Tu associes un nombre à chaque carte, et tu formes un grand nombre dans ta tête, et tu vois où ça change » (mouais, impressionnant quand même, mais ça se tient). J’ai envie de dire, autant mémoriser les cartes directement à ce compte-là.

o La deuxième est « Tu retiens simplement la séquence de rouge/noir, et tu vois ce qui est perturbé dans ta séquence ».

Mes questions sont : comment éviter qu’ils ne pensent à ces hypothèses, mêmes fausses ?

Quel intérêt d'éliminer ces hypothèses puisqu'elles correspondent à ce que tu veux démontrer: une mémorisation.

Que la mémorisation porte sur des nombres, sur des couleurs..., peu importe, c'est de la mémorisation.

Si l'hypothèse de tes spectateurs était: "utilisation d'un mini appareil photo puis comparaison de l'image et du jeu sans que l'on puisse le remarquer", la question se poserait.

Pour la dramatisation, l'effet en lui même porte du suspens.

Soit tu réussis le défi, soit tu le loupes.

L'augmentation de cette dramatisation va passer par le fait de lui donner un sens qui va impliquer le spectateur.

-impliquer le spectateur dans le défi (pari, argent...)

-impliquer le spectateur en leur faisant essayer sur quelques cartes avant de réaliser l'expérience.

-Impliquer le spectateur par un thème ou un texte qui puisse le toucher.

-...

Modifié par dub

Circulez !

Publié le
Les remarques que j’ai eues sont les suivantes :

- Un peu trop long dans la mémorisation (« on voit que tu apprends toutes les cartes, que tu passes du temps dessus »)

Ce sont tous des spécialistes de la mémoire tes amis ;)

Non parceque 1 minute pour mémoriser un jeu entier, on pourrait penser que pour les spectateurs c'est déjà quand même extraordinaire.

En effet, c'est vrai qu'après tout, c'est déjà pas mal une minute... Mais comme dit ici,

Dans le même genre, il arrive souvent d'entendre la remarque : C'est facile de deviner la carte, tu n'a qu'à regarder celle qui manque dans le jeu !

Et là je vais aussi citer Pit Hartling : "Si seulement ils avaient essayé."

le public ne réalise pas la difficulté de certaines choses et cherche une solution évidente, rassurante même.

Mais tu peux aussi proposer une "vraie" démonstration de mémoire, dans laquelle tu prétend faire vraiment ce que tu dis. Dans ce cas, une mémorisation lente et concentrée est crédible, voire nécessaire. 1 minute pour le jeu, ça fait un peu plus d'une seconde par carte, c'est déjà très rapide.

Personnellement, je préfère l'approche "autistique" ; pendant la mémorisation, je marmonne, mes mains bougent légèrement, ma tête a une inclinaison et des mouvements qui ne sont pas "normaux" et trahissent (exprès) ma concentration.

Une mémorisation lente et concentrée me paraît effectivement la choses la plus naturelle à faire pour coller à mon personnage. Merci pour les conseils sur cette approche à la Rainman ;)

Quel intérêt d'éliminer ces hypothèses puisqu'elles correspondent à ce que tu veux démontrer: une mémorisation.

Tu as raison en plus! C'est limite mieux s'ils se créent ce genre d'hypothèses...

L'augmentation de cette dramatisation va passer par le fait de lui donner un sens qui va impliquer le spectateur.

-impliquer le spectateur dans le défi (pari, argent...)

-impliquer le spectateur en leur faisant essayer sur quelques cartes avant de réaliser l'expérience.

-Impliquer le spectateur par un thème ou un texte qui puisse le toucher.

-...

Merci pour ces idées Dub, j'apprécie particulièrement les 2 dernières. L'essai va permettre au spectateur de se rendre compte de la difficulté de la tâche. Sinon, il faut trouver un thème, raconter une histoire sur la mémoire, ou bien expliquer comment j'ai acquis ce "don", raconter des anecdotes historiques... A creuser...

Le pari peut aussi être une bonne idée pour un spectateur trop cartésien, qui aime mettre au défi le magicien.

Merci à tous en tout cas pour vos précieuses suggestions!

Publié le
-impliquer le spectateur en leur faisant essayer sur quelques cartes avant de réaliser l'expérience.

Barrie Richardson décrit sur ce point une approche très intéressante dans mental miracles où il enseigne en 1 minute une liste de 10 objets aux spectateurs. Ce n'est plus un tour de magie ni une démonstratrion, mais une expérience à partager avec le spectateur. Ca peut effectivement servir d'intro pour une démonstration plus poussée exécutée par "l'autiste"... ;) Je voulais essayer cette approche, mais pas encore eu l'occasion de la tester en live.

Pour ce qui est de la phase de mémorisation, Luke Jermay fournissait pas mal de petits trucs de présentation dans sa dernière conf, je ne sais pas s'ils sont repris dans ses notes... Par exemple, un truc tout bête pour la crédibilité lors de la mémorisation: le doigt balaie lentement l'étalement du jeu de gauche à droite, mais arrivé au milieu de l'étalement, pause, grimace, léger retour en arrière puis mémorisation du reste du jeu. Sous entendu: la mémorisation vient de mal se passer, et si la mémorisation se passe mal, c'est bien que mémorisation il y a. Sans parler de la légère tension que ce doute fait naître... Tout bête mais très bon.

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    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
    • Bonjour, Un peu plus haut en évoquant combien l''humanité" du personnage de Mortenn CHRISTIANSEN participe de la construction de son numéro, la citation de Derren BROWN que j'avais en tête est extraite de "Notes from a Fellow Traveller", page 416 :  
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