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[Magicien] Ng Bo Oen aka The Great Wong


JacK BARLETT

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Merci vraiment… J’aime que vous aimiez.

« Les petites rues de Singapour » …

Merci Christian. D’ailleurs la lecture de cette petite parcelle de mes aventures avec cette mélodie en fond est certainement encore plus chargée d’images, de couleurs et d’émotions. Savoir écrire Victor ? Je ne sais pas si le terme est juste, j’essaie, tente de m’adresser, de parler au plus grand nombre en ayant toujours à l’esprit la citation de Sigmund Freud : « Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose ».

Oui Bouty, j’ai conscience d’une nouvelle étape dans mon parcours magique, mais aujourd’hui, si je suis en âge de faire un bilan qui pourrait prendre la seule forme d’un journal de voyage, cela serait bien mal me connaître ..LOL Non, je destine la narration de ces aventures multiples et cocasses dans une révélation beaucoup plus tonitruante,.. en quelques sortes ..explosive et fidèle à mon parcours.

Que dire aussi Husk’ sur l’age porté dans cet épisode de notre vie Jackie et moi, a-t-il seulement de l’importance.. ? L’age étant quelque chose de si abstrait, correspondant à un rythme biologique qui est propre à chacun, de ce que l’on remplit de sa vie et de la manière dont on la consomme.. Cependant pour l’administration, sache que pour ma part le jour des Saints Innocents m’a vu naître à la même date de la promulgation de la loi qui aurait pu m’empêcher de voir le jour si ma mère ne m’avait point désiré 9 mois auparavant … -8 ..? lol Pour t’indiquer celui de Jackie, un autre épisode précédent tout aussi croustillant et relatif à ma rencontre avec elle, fera me retrouver en prison durant 8 mois du fait de notre relation naissante et de son age mineur. Et dire que 2 mois plus tôt, je faisais une représentation pour justement l’arbre de noël des matons de ce même établissement LOL . Quant à la suite donnée à ce numéro de SF, je suppose qu’inconsciemment il est resté en latence dans son intention, puisque 20 ans plus tard, c’est sous une toute autre forme mais néanmoins moderniste, qu’il prit consistance et nous valut gratification.

Quoi qu’il en soit, vous vous demandez peut-être ce qui est advenu à notre retour à Paris ?

LOL

- T’as pas 100 balles ? Non.., même pas !

Transformer un problème en opportunité c’est véritablement ce que m’apprend tous les jours la magie. Un problème réside dans la manière d’interpréter la réalité, d’aborder les éléments sous une autre vision, sous un autre angle, pour arriver quelques fois à en faire une ouverture vers quelque chose d’imprévu et de nouveau. En fait et hormis le pur aspect spectacle, bien souvent Jackie et moi, nous avons eu l’occasion d’être confrontés à des difficultés. Des complications dues très certainement à notre soif d’aventures et de ce choix de vie du spectacle quelque peu en marge, les chemins de traverses ne sont pas démunis d’obstacles. Tiens ? Etonnant ? Avez-vous remarqué que pour formuler ma pensée je viens d’employer "nous avons eu l’occasion de…" ? Bizarrement, on pourrait pratiquement en déduire que je viens d’utiliser inconsciemment "occasion" dans un sens de circonstances ou d’aubaines qui viendraient à propos. Attention, ne me faites pas dire que nous recherchons que les difficultés, non, il ne faut pas exagérer ! Mais, bon … il faut les prendre comme elles viennent et elles sont de bonnes incitations à se dépasser. Et puis aussi, parfois, c’est une manière de tout recommencer, reconstruire autrement, sachant que ce n’est jamais totalement de zéro, toute expérience et vécu sont des valeurs d’enseignement bien plus riches que la possession de tout biens matériels. Et cette petite réflexion m’emmène tout droit à notre retour d’Asie où là, franchement et du coup, nous n’avons plus un seul sou en poche et lorsque je dis plus un, c’est pratiquement le cas, puisqu’à notre descente d’avion à l’aéroport d’Orly, nous possédons en tout et pour tout, que 10 dollars US. Une somme colossale que nous allons immédiatement changer en francs français de l’époque et, par chance c’est une presque bonne affaire, nous arrivons juste en France pour profiter d’une forte dévaluation du franc et d’une vertigineuse hausse du dollar, ce qui augmente notre petit trésor !

Bon, là aussi je rigole, mais c’est manière à vous montrer que rien n’est jamais véritablement tout noir et qu’il faut toujours bien observer au milieu des cendres. Bref, nous investissons ces quelques derniers sous dans une tente canadienne 1 place, c’est tout ce que permet notre pécule du moment. Nous allons nous installer au camping du bois de Boulogne, ne sachant pas encore comment nous allons pouvoir nous acquitter des premiers jours d’emplacement.

Les deux semaines suivantes nous commençons à cumuler des petits boulots d’appoints, mais il faut bien avouer que leur rigueur d’horaire brise la liberté de temps nécessaire à une reprise d’activité artistique. Quant à la rétribution, mieux vaut ne pas en parler. Bien sur, je pourrai aller faire quelques close-up de magie aux tables de restaurants, mais à ce rythme il nous faudrait des années d’économies pour nous permettre de remonter un numéro convenable et de toutes façons avec les cinq années passées à l’étranger nous n’avons plus un seul contact. Il nous faut prendre les éléments dans l’ordre et d’abord palier à un manque d’autonomie pour nous déplacer à la fin des services du Mac-Donald où nous travaillons. Il n’y a plus de lignes de bus à ces horaires tardifs et les avenues du bois de Boulogne sont longues la nuit pour rejoindre à pied le camping. Nos premières économies vont donc dans l’acquisition d’une petite moto 125cc d’occasion. C’est alors que devant notre achat, nous avons l' idée lumineuse d'une combine autonome. Celle-ci devrait pouvoir rapidement remédier à notre situation en nous donnant à la fois, une liberté d’organisation de notre temps et aussi une arrivée d’argent à notre grés. La moto sera équipée d’un coffre à l’arrière et celui-ci sera rempli de thermos de café, de cannettes de bières, de whisky et de petits gâteaux.

21 Heures, il est l’heure de partir, j’enfourche mon engin et je vais déambuler dans les allées du bois de Boulogne jusqu’au lever du jour. Ce grand bois d’agrément est l’un des lieux les plus connus de la mythologie parisienne du sexe illicite et tarifé et si, avant la fin de journée, l’endroit est le domaine presque exclusif des promeneurs, joggeurs et des cyclistes, au crépuscule l’allumage progressif des lampadaires transforme le paysage. Une faune très spéciale s’en empare et un étrange ballet de faisceaux de phares s’engage. Nous l’avions remarqué lors de nos précédents retours tardifs au camping et cette cérémonie curieuse se répète chaque soir à l’identique. C’est l’heure où les travailleuses et travailleurs du sexe attentent leur clients et celle des processions des voitures dont la visite fait partie des loisirs de groupe en soirée, d’hommes seuls, de couples, de groupes d’amis, voyeurs occasionnels. Les mouvements sont facilités par la dimension des avenues, des carrefours et des voies cavalières. En 3 mois, je me suis fait une clientèle régulière de ces travestis, filles ou brésiliens. Dans mes premières nuits, j’ ai choisi tout d’abord de proposer mes collations à des prostituées dites "traditionnelles ", implantées de longue date. Chaque fois m’arrêtant un peu plus que le temps nécessaire, me permettant ainsi et par confidences de découvrir la diversité des trajectoires de ces gens comme tout le monde, de découvrir les histoires personnelles et surtout de me familiariser avec les règles des lieux. Il va sans dire, que chaque itinéraire est différent, on y croise des toxicomanes en situation précaire, des occasionnelles, des vies brisées, des personnes contraintes sous la coupe de proxénète ou de réseaux. Pourtant nombreux sont aussi celles ou ceux, qui ont choisi ce métier comme un moyen de gagner sa vie et c’est même pour d'autres un fantasme. Mon passage est devenu un moment attendu, comme un moment de répit et là aussi, entre le café ou le whisky, ma magie fait office de lien relationnel. Je ne me suis pas caché de mes propres aventures et écorchures. Du coup, entre la boisson chaude ou le remontant alcoolisé, quelques confidences et quelques tours de prestidigitation, ils n’hésitent pas à me demander quelques menus services. Par le fait, je deviens moi-même un rouage de ce système des lieux, une vigie, une estafette bien pratique pour cette solidarité qui s’exprime dans des relations de proximité, par l’attention que les prostituées se portent les un(e)s aux autres en relevant par exemple les plaques minéralogiques des clients jugés louches, de l’arrivée imminente d’une patrouille de la BAC ou d’une bande de jeunes cherchant la bagarre près de l'allée Marguerite ... Ils et elles m’attendent pour discuter entre deux passes. Je garde des souvenirs de Pédro, Chantal ou Lucien… Eux, ont choisi et méthodiquement économisent pour réaliser leur rêve de posséder un hôtel particulier et je suis sur qu’aujourd’hui, ils y sont arrivés. Pour d’autres, poussés dans ce cycle infernal de la drogue, c’est la descente aux enfers. J’ai été témoin de leurs détresses ou de leurs plaisirs, car Hélène aime çà… J’ai été témoin de moments de franches rigolades à décrire les clients, se foutre d’eux, de ces paris insensés à celle ou celui qui sera le plus aguicheur. J’ai été témoin de scènes, moments gravés à jamais dans ma mémoire, le jour où une bande est venue agresser le territoire des Brésiliens. Ils s’invectivent, en viennent aux mains, dans l’obscurité on voit luire le trait de métal des couteaux . Mais dans cette bagarre générale, personne n’a fait attention à Tania rentrée dans le sous-bois. Elle en ressort armée d’une tronçonneuse brandie à bout de bras, moteur hurlant. Une furie faisant s’envoler la bande de voyous, décampant à toute allure et sans demander leur reste.

Cette activité nocturne et totalement indépendante nous laisse du temps dans la journée et de l’argent gagné nous fabriquons de nouveaux matériels. De la canadienne 1 place plantée au camping, nous louons un studio sur la butte Montmartre. Nous pouvons y répéter une nouvelle création, " Deux parties de flipper ", un numéro classique de la femme coupée en deux revisité. La boite traditionnelle a pris forme de billard électrique et nous avons inversé les rôles. C’est dans un scénario chorégraphié et sensuel que Jackie vient m’y découper. Nous avons adopté un style résolument rock que nous allons parfaire avec de nombreux cours de Modern’ Jazz au centre international de danse de la rue de Clichy. Sous la direction du chorégraphe Moïse Rippon, en costumes de cuir et lunettes noires, nous dansons autour du flipper sous la musique Planet Clear du groupe B 52s, un élément sonore carrément décalé par rapport à tout ce qui pouvait se faire en magie à l’époque. Dans cette introduction et avant que Jackie ne me pousse dans le flipper pour m’y’ découper en deux, en tee-shirt je fais apparaître un énorme lecteur de cassette sur l’épaule, clin d’œil aux "djeun" de cette époque et je reprends en play-back la chanson en faisant léviter mon micro autour de moi, suivant des techniques apprises de Pierre Brahma lui-même. Le numéro est enfin prêt et il est aussi suffisamment original pour que l’on se démarque de ce qui se fait, se démarquer étant l’un des éléments indispensables pour se faire remarquer.. et se faire engager.

Nous commençons à passer des auditions. …

...

JaB

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http://expositions.bnf.fr/utopie/index.htm

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Pas de pub non magique pour les membres du Cercle VM. Clique ici pour en savoir plus !

Selon Nietzsche, nous sommes tous des artistes. Dans une exaltation d’optimiste, il nous invite à faire du monde un grand terrain de jeu et de notre vie une œuvre d’art. J’embrasse sa vision.

Quant à star et dans cette consonance, je m’en garderai bien. Je préfère entendre la formidable machine à recycler de notre monde, celle où chaque proton ou neutron le constituant, se trouve ou se retrouve être partie d’étoile. Si les mots suivent simplement le temps de la vie, ils sont moins que la vie. Il me faut prouver que la magie est bien plus que l’on imagine.

:whistle:

JaB

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http://expositions.bnf.fr/utopie/index.htm

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Jack:

Tu te souviens de ce Fabuleux gala à l'époque dont tu parle, que nous avions fait pour TF1 dans les sous sols du Louvre ou les pompiers sont intervenus suite a l'embrasement du chapeau d'une spectatrice trop près de tes pots à feux?

En tout cas je ne te connaissais pas ce talent d'écriture et c'est une belle surprise, encore bravo.

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Jack:

Tu te souviens .... l'embrasement du chapeau d'une spectatrice trop près de tes pots à feux?

Haaaaa Oui c’est vrai ..LOL Enorme .. (pas le chapeau hein il était ridiculement petit.. et ridicule tout court aussi ..)

Enorme, Je ne me rappelle plus ce que fêtait TF1, ni le thème de la soirée où la démesure des buffets était indécente, mais en tout état de cause tu viens de trouver le titre de cette anecdote – La soirée « Pot au feu TF1 » LoL. Le plus drôle c’est que cet ‘incident’ cocasse du chapeau prit des proportions gigantesques allant jusqu’à déclencher la sécurité des capteurs incendie du Louvre et couper toute l’alimentation électrique. L’ensemble des bâtiments et 2000 convives + les VIP se sont retrouvés dans le noir total ..Imaginez la suite ..lol Non c’est impossible d’imaginer, il me faudra la conter.. d’ailleurs intéressant à plus d’un titre ..cool merci Viktor

Ho Bouty...

de tes rares interventions sur VM, 2 ici pour souligner ton Viva. Merci !

Au vu de tes références de lectures, oscillantes entre anthropologie, ethnologie, futurisme et en passant par la beat génération, l’épisode au cœur des tribus Mélanésiennes et les réflexions diverses que j’en ai tiré, devraient t’enchanter ou tout au moins t’intéresser.

D’ailleurs (de mon goût) et pour expliciter quelque peu ma phrase de mon post précédent, « Si les mots suivent simplement le temps de la vie, ils sont moins que la vie. » la véritable consistance de ces aventures narratives auxquelles je m’emploie aujourd’hui, réside beaucoup plus dans des analyses et réflexions que je développe à la suite et sur la base de chaque péripétie contée. Je ne les ai pas placé ici, elles sont bien trop longues et seraient incompréhensibles puisqu’elles suivent une double lecture, un cheminement lié entre elles en fil rouge pour aboutir à.. une découverte... pouvant changer ... la face du monde … ( J’ai toujours vu grand LOL )

JaB

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http://expositions.bnf.fr/utopie/index.htm

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Que dire aussi Husk’ sur l’age porté dans cet épisode de notre vie Jackie et moi, a-t-il seulement de l’importance.. ? L’age étant quelque chose de si abstrait, correspondant à un rythme biologique qui est propre à chacun, de ce que l’on remplit de sa vie et de la manière dont on la consomme.

Oui tu as bien raison, on s'en fout en fait, et c'est plus intemporellement sympathique et poétique ainsi !!

Cependant pour l’administration, sache que pour ma part le jour des Saints Innocents m’a vu naître à la même date de la promulgation de la loi qui aurait pu m’empêcher de voir le jour si ma mère ne m’avait point désiré 9 mois auparavant … -8 ..? lol Pour t’indiquer celui de Jackie, un autre épisode précédent tout aussi croustillant et relatif à ma rencontre avec elle, fera me retrouver en prison durant 8 mois du fait de notre relation naissante et de son age mineur.

Les énigmes ça me gave depuis longtemps, les recherches google aussi... moralité je conserve la réponse énigme à l'état brut lié à cette intemporalité mystérieuse et touchante sus mentionnée.

Quant à la suite donnée à ce numéro de SF, je suppose qu’inconsciemment il est resté en latence dans son intention, puisque 20 ans plus tard, c’est sous une toute autre forme mais néanmoins moderniste, qu’il prit consistance et nous valut gratification.

Vu tes travaux et ton évolution, c'est bien pour ça que je posais cette petite question.... :)

Quant à la suite que tu as rédigée:

Toujours aussi plaisant à lire ! De L'Asie à Brésil Paris Land,de la tronçonneuse des bois à la scie des flippers, des évènements de vie en petites bombes larguées d'un B52's ! Ah Planet Claire !!! Jackie avait la coiffure choucroute ?

Viva la suite ! Et les auditions...

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