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Au début, j'ai pas lu le texte, seulement le titre et le prix.... j'ai eu une mini crise cardiaque !

Modifié par Thomas THIÉBAUT
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Au début, j'ai pas lu le texte, seulement le titre et le prix.... j'ai eu une mini crise cardiaque !

mdr mdr mdr

Une bonne et franche rigolade !!! mdr mdr mdr

Modifié par Thomas THIÉBAUT

Dieu est une invention de l'homme pour donner un sens à ce qu'il ne comprend pas.

Publié le

Et puis il faut bien qu'il y ait au moins un type comme ça sur VM, depuis que les gars comme Zappy, par exemple (qui lui, en revanche, est bien l'un mes camarades), n'interviennent plus; ce serait pas rigolo, sinon ... mdr

Mais je crois que s'il n'intervient plus, c'est parce qu'il s'est fait discrètement bannir...

Arthur Dent.

PAS DE PANIQUE!

Publié le (modifié)

Eh bien, Woody, j'en ai encore discuté ce soir avec lui, il s'est bien fait discrètement bannir...

Je crois que c'est un modérateur qui, à l'époque des faits (Ahahahah) voulait clôturer son compte... Mais il est toujours là, lui... Il en a la possibilité...

Arthur Dent

Modifié par Arthur Dent

PAS DE PANIQUE!

  • 2 months plus tard...
  • 6 months plus tard...
Publié le

Allez! Vu que pas mal de lecteurs partaient sur le sujet des « jerry's nugget » sur l'article "Bee vs Bicycle", je voulais partager l’article vraiment intéressant que j’ai pu trouver sur le blog de Mr.Duvivier : Je pense que beaucoup aimeront la petite l'histoire ;)

Source:http://dominiqueduvivier.typepad.com/dominique_duvivier/2011/04/magiphageuh-n14-les-jerrys-nugget.html

----

Comme la plupart d’entre vous le savent déjà, j’utilise uniquement des cartes dites ''Jerry’s Nugget'' pour travailler. Il se trouve que ces cartes sont extrêmement rares à trouver sur le marché et qu’elles excitent beaucoup le monde magique... Depuis de longues années, on me demande donc sans cesse combien j’en possède, depuis combien de temps, quel deal ai-je fait pour les avoir et avec qui, pourquoi ai-je tant de cartes, pourquoi j’ai choisi celles-ci spécifiquement, pourquoi je ne veux pas les vendre, pourquoi, pourquoi, pourquoi, hein ??! Alors, sans vraiment répondre (car je fais comme je veux après tout !), j’ai décidé de vous parler aujourd’hui de ces cartes mythiques, sachant que cela ne sera qu’ici que j’en parlerai une bonne fois pour toute, histoire d’éviter d’avoir à le faire ultérieurement partout ailleurs et à toute occasion. Désormais, je renverrai à ce blog ceux qui me poseront les questions susnommées (environ deux ou trois fois par jour, 7/7, depuis plus de dix ans donc… vous imaginez certainement à quel point ce sujet peut me gonfler !). Hop, c’est parti !

Tout d’abord, j’aimerais préciser, pour ceux qui l’ignorent, la raison pour laquelle, dès les années 70, nous avons tous été attirés dans le milieu magique par ces cartes à l’allure anodine. Il se trouve qu’elles ont été fabriquées avec le carton d’origine utilisé à l’usine U.S. Playing Cards pour fabriquer les cartes Bicycle, un carton d’une exceptionnelle qualité au niveau de l’élasticité et de la tenue. Or un incendie a malheureusement ravagé tout le stock de ce fameux carton, ce qui a contraint la Compagnie U.S. Playing Cards à en choisir un différent, de bien moindre qualité pour fabriquer ses cartes à l’avenir...

Sachez que je vous raconte l’anecdote, telle qu’elle m’a été transmise, mais il me semble avoir compris qu’elle n’est peut-être pas tout à fait exacte. A vérifier donc pour les plus curieux ! Si le sujet vous intéresse, je me souviens avoir vu, dans un magazine de magie américain, un dossier complet écrit par Jason England et qui traitait de l’historique de chaque carte à jouer, notamment les Jerry’s Nugget bien entendu.

Bon, revenons aux années 70, puisque tout est parti de là en fait ! A cette époque, les cartes à jouer américaines étaient toutes rares plus ou moins, pour nous autres Français s’entend ! Le fameux commandant Reyno, grand amateur de magie et qui, de par son métier, effectuait de nombreux allers-retours vers les States, rapportait régulièrement des jeux de là-bas et en faisait bénéficier un petit cercle de magiciens français triés sur le volet. A chacune de ses livraisons, nous étions comme des fous ! Là, rien que les jeux Bicycle ou Tally-ho, étaient déjà considérés presque comme le Graal, alors vous imaginez les Jerry’s Nugget… c’était comme le Diamant du Nil ou la Couronne d’Angleterre ! Bien sûr, je n’échappais pas à la règle : moi aussi je voulais des cartes comme la Reine (c’est une image) ! Je réussis à l’époque à en avoir deux ou trois jeux, comme tous mes confrères à peu près.

Un magicien étranger par ci, un européen par là, donnaient de temps à autre des jeux grââlisés contre autre chose... (Oui, le magicien aime le troc en général, comme nos anciens qui n’utilisaient pas encore de monnaie et qui donc troquaient de la bouffe contre un vase étrusque ou approchant !). Je me souviens qu’en 1998 (je saute un peu le temps pour aller plus vite à l’essentiel, du moins à ce qui vous intéresse le plus), je possédais en tout et pour tout, trois cartouches de Jerry’s Nugget. C’était déjà pas mal, car trois cartouches, cela donnait l’impression d’être un nanti de la Jerry’s ! J’avais grandi et j’avais rencontré des amis magiciens plus performants qui m’en avaient procuré, mais bien entendu, cela restait toujours extrêmement difficile.

En 1999, ma fille Alexandra et moi étions engagés pour nous produire une semaine entière au Magic Castle à Los Angeles puis, pour quelques contrats, à Las Vegas. Vous pensez bien que je n’ai alors eu qu’une seule idée en tête : faire un tour au casino d’origine de mes cartes fétiches, le Jerry’s Nugget ! Donc, dès notre arrivée à Las Vegas, j’ai demandé immédiatement à notre chauffeur (un passionné de magie, qui nous attendait dans une limousine blanche de 1000 mètres de long, eh oui, ils sont comme ça aux States, c’est tout ou rien !) de nous emmener au fameux casino Jerry’s.

Il faut dire qu’il était plutôt étonné car nous n’avions même pas posé nos valises à l’hôtel (oui, je suis un fou) et le vieux casino Jerry’s n’était pas vraiment réputé pour être un lieu incontournable ! Je lui dis alors que je voulais m’y rendre pour acheter des cartes Jerry’s Nugget. Là, il fut catégorique : selon lui, il était totalement impossible de s’en procurer pour la bonne et simple raison qu’il n’y en avait plus depuis très longtemps. Il insistait d’ailleurs tellement que cela m’en paraissait presque louche ! Mais j’insistais moi aussi tellement qu’il finit par obtempérer (hé, hé, hé !). Arrivé sur place, nous nous sommes dirigés vers le gift shop du casino et je me suis renseigné auprès du vendeur pour savoir s’il vendait de leurs jeux.

- Oui, me dit-il, j’en ai quelques-uns.

Il me montre un petit pan de mur dans le fond du magasin où étaient exposés une centaine de jeux. Je me renseigne sur le prix. Même pas cher !

- Bon, je les prends, dis-je (rire).

Et je demande bien sûr s’il en a davantage en réserve ! Eh oui, il en restait une centaine de cartons (chaque carton contenant une grosse de cartes, soit 144 jeux !). Après une petite négociation, le prix unitaire a même été diminué. Voilà, ça s’est passé comme ça et c’est tout. En fait, dans toute cette histoire, le plus difficile a été de faire rapatrier le stock vers la France.

Depuis, je vois, petit à petit, les enchères monter sur ces cartes d’une façon assez hallucinante alors que, bien entendu, ce n’était pas du tout ma motivation de départ. A partir du moment où j’ai acheté le stock restant, tout le monde a voulu en posséder, mais je n’ai jamais souhaité faire de commerce avec ces cartes ! Je n’en ai jamais vendu à qui que ce soit. Je n’en ai jamais donné, à part deux ou trois jeux, à différents amis, mais c’est tout. J’ai assez de Jerry’s Nugget pour moi et ma descendance, je suis ravi. Point.

J’ai entendu les pires choses sur moi depuis que je suis né (un atavisme inconnu qui sait ?), mais sur le sujet des cartes qui nous occupe, je crois que c’est encore pire ! Je me sers de ces cartes parce qu’elles sont top pour moi et je me suis battu tout seul comme un grand pour en posséder suffisamment (je précise donc que je n’ai jamais eu d’intermédiaire, ni d’associé pour l’achat de ces cartes). C’est tout !

Il paraît que je suis la personne qui en possède le plus au monde, mais je dois dire que cela m’importe peu. Je sais qu’il y a aussi Chris Kenner qui a prévu le coup, il en possède pas mal également. Et il y a ensuite quelques amoindris du bulbe qui tentent d’en faire commerce (n’ayant pas de créations en vue, ils préfèrent sûrement vendre des cartes à jouer !?). Pourquoi pas, après tout. On m’a proposé des ponts d’or pour vendre quelques paquets, voire mon stock complet. Des propositions incroyables m’ont été faites depuis toutes ces années. Je ne suis qu’un fanatique de cartes et de Jerry’s en particulier !

J’ai mis ces cartes dans plusieurs coffres dans quelques banques, connues de moi seul et je ne dirai rien sur l’endroit et sur mes vues dans les années qui viennent avec ces cartes. Je suis toujours étonné de voir que lorsque quelque chose me plaît, il y a souvent des personnes qui se mettent à vouloir absolument ce que je possède ! Je n’ai pas eu l’idée de créer de buzz avec ces cartes : je les utilise pour ma consommation personnelle un point c’est tout. Alors, une bonne fois pour toutes, j’espère que vous avez compris que je ne fais pas commerce de ces cartes et que je ne les donne pas non plus, même les jeux usagés. Je garde tout. Je thésaurise comme un vieux grippe-sou ! Je suis immonde si vous le voulez, mais ce sont mes cartes et je les conserve. Na !!!

Dominique DUVIVIER

PS : tiens, une petite mise au point pendant que j’y suis il faut savoir que TOUS les magiciens qui avaient une quinzaine d’années et plus dans les années 70, voulaient déjà posséder des cartes JERRY’S NUGGET. Alors, pour revenir au présent, soyons clairs : ceux qui n’ont pas réussi à s’en procurer depuis cette époque, ont une curieuse tendance à trouver que les mêmes cartes ne sont finalement « pas si… » et sont « trop ça… »… Donc je répète : au début, tout le monde en voulait. Voilà c’est dit !

Publié le (modifié)

Je remets ma réflexion à moi, alors:

Il est vrai que les Jerry's Nugget, elles sont magnifiques: bleu criard ou rouge pétard, avec un magnifique motif représentant deux Derricks en vis à vis.

Ce qui est tout à fait à la mode:

-Horst Tapper est mort depuis maintenant 3 ans. Ses ultimes fans ont de toute façon la cataracte, ce qui les empêche d'apprécier la cartomagie.

-Le pétrole est l'énergie du futur. La preuve? Ecolo et pétrole ont 3 lettres en commun!

-Les derricks, ça parle à tout le monde, c'est l'objet moderne de haute technologie par excellence.

-Les nuggets de poulet, ça fait penser à Mc Donald, la vrai nourriture, la seule, l'unique, la vraie.

Ce jeu est donc pour moi le plus pertinent de l'histoire et le plus apte à créer aujourd'hui une véritable atmosphère magique.

Alors "tout le monde en voulait". D'une part, c'est facile à dire, beaucoup plus à vérifier. Ensuite, si tout le monde en voulait et qu'elles n'étaient qu'à 50cents, pourquoi tout le monde n'en a-t-il pas pris?

Enfin, dans les années 70, tout le monde voulait avoir les cheveux longs et crades avec une chemise à fleur et une guitare entre les mains pour jouer jeux interdits. Tout le monde, on vous dit!Et je vous parle pas des années 80 où tout le monde rêvait de posséder son walkman auto-reverse et où tous les magiciens voulaient leur boîte à apparition glossy et leurs anneaux chinois.

Certains aiment créer du bruit sur du vent.

Modifié par Clément_dup1

cdmdu.

Publié le

Justement pour se faire une idée faut pouvoir les tenir dans la main au moins une foi non ? Je pense que ca viens de là cet espèce de mythe… Tout le monde parle mais personne ne sait vraiment…

Et pour ceux qui en achèteraient un paquet au prix d’un bras, je doute qu’ils aillent dire que les cartes ne sont pas de bonne qualité :)

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    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
    • Les réponses ici, et c’est impressionnant :   
    • Merci Otto pour ton compte-rendu très agréable à lire, tout en légèreté. J'en déduis que Voronin est quelqu'un de simple et de très sympa en plus d'être un grand artiste. Avec Finn Jon et Oguz Engin, il fait partie des quelques magiciens que j'aimerai rencontrer depuis que je suis gamin mais pour lesquels l'occasion ne s'est pas encore présentée. Par contre j'ai du mal avec la vodka mais mon père fait un très bon ratafia, ça fera l'affaire pour trinquer avec lui et les copains le jour venu.  
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