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Dominique BODIN

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Tout ce qui a été publié par Dominique BODIN

  1. Julien LABIGNE en ce moment à l'antenne sur France Inter pour une heure d'entretien croisé autour du thème de l'illusion
  2. Donner une explication correcte sur le principe de puzzle sans l'aide de schéma paraît nécessairement compliqué. Désolé si ces explications n'ont pas été claires pour vous. A part le mot "hypoténuse" (expliqué) je ne pense pas que "pâte à modeler" soient ceci dit des mots "compliqués". "Les maths ne sont pas compliquées" : suis ravi de l'apprendre quand 90% de la population pense malheureusement exactement le contraire- et encore en se fiant à des mathématiques de niveau collège grosso modo. Et peut-être est-ce justement en recourant à des explications plus imagées (plus que "compliquées") que l'on peut espérer les faire changer d'avis !
  3. Ce puzzle met en oeuvre deux principes : 1) si on prend deux segments "formant entre eux" un angle de mettons 179,9° (et non pas 180° pile) à l'oeil nu tous les points de ces deux segments sembleront alignés alors même qu'ils ne le sont pas. Comme souligné ci-dessus, en effet l'hypoténuse* (le plus long côté) du "grand triangle"(formé par les quatre pièces colorées) apparaît sur la première comme bien droit alors même qu'il est brisé. *((avec un seul h ; signifie tendu (ténuse) en-dessous (hypo) ; non pas comme hyptothèse : ce qui sous-tend (hypo) le discours (thesis) : ce sur quoi s'appuie la démonstration autrement dit, ce qui est supposé vrai, acquis comme certain, au début de l'argumentaire) 2) Il ne faut pas confondre un volume ou une aire et son encombrement apparent. Je m'explique : je prend de la pâte à modeler et la roule en boule. "J'ai beaucoup de pâte à modeler" dira l'enfant. A présent j'étire cette même quantité de pâte à modeler, sans perte aucune, en un très long fil fin. "J'ai peu de pâte à modeler" sera tenté de dire le petit enfant. C'est très exactement ce qui se passe avec ces mystérieux triangles. Tout le monde perçoit intuitivement que ces quatre pièces ne se chevauchant pas, n'étant pas pliés ou recoupés, d'une image à l'autre couvrent très exactement la même aire (le même nombre de carreaux disons). De plus, le "grand triangle'" formé par les quatre triangles colorés semble peu ou prou strictement identique dans les deux cas....tout le problème vient du "peu ou prou". En fait le "trou" d'un carreau, clairement visible dans la seconde image, est également présent dans la première : mais où se cache-t-il donc ? Et bien comme pour l'exemple donné ci-dessus de la pâte à modeler, il suffit de s'imaginer que ce carré a été étalé, et étalé encore, un peu comme de la pâte à tarte étendue encore et encore au rouleau à pâtissserie. Notre carreau couvre toujours une aire d'un carreau, mais il est à présent si finement distendu qu'il peut venir très exactement se loger au-dessus de l'hypoténuse du grand triangle (dans la première image). Cet hypoténuse n'est non seulement pas droit donc, mais sa légère brisure suffit à masquer le fait qu'au dessus de lui il y a le carré manquant qui : *parce qu'il a été très étiré (il prend en fait la forme d'un triangle quasi applati); *et qu'il est situé sur le bord extérieur du grand triangle (et non plus inclus à l'intérieur de celui-ci)... ...est rendu désormais invisible. Voilà très simplifié le principe de ce puzzle. Sauf erreur de ma part ce type de puzzle fut créé par Lewis CARROLL le papa d'Alice, mathématicien de son état. Il avait notamment concu sur ce principe des pièces formant un carré couvrant très exactement 64 carreaux. Ces mêmes pièces réarrangées entre elles, formaient un second carré perçu comme identique au précédent, mais couvrant désormais... 63 carreaux ! Et de conclure comme il se doit que 63=64 ! Mais je vous laisse je suis en retard, je suis en retard... Monsieur LAPIN
  4. Selon la bande annonce de "Scoop" le prochain opus de Woody ALLEN, dont on connaissait déjà le goût pour l'illusionisme (la lévitation sur scène de "Stardust Memories" ou en extérieur de "Tout le Monde dit I Love You"), le metteur en scène américain s'est réservé visiblement le rôle d'un magicien dont la cabine à dématérialisation est hantée par la fantôme d'un journaliste, lequel détiendrait un "scoop" quant à un tueur en série, le "tueur aux tarots".... Bande Annonce Un des derniers grands (si ce n'est le dernier) Woody ALLEN étant le jubilatoire "Manatthan Murder Mystery" en 93, on peut se réjouir de voir le metteur en scène new-yorkais renouer avec la comédie policière.
  5. Bonjour, Suis à la recherche d'une personne suceptible d'effectuer une traduction du français vers l'anglais d'un compte-rendu de conférence de six pages (environ 13000 signes espaces compris). Une relative expérience en matière de traduction semble nécessaire. Merci de toutes pistes,
  6. Une seconde vidéo du même Monsieur : http://video.google.com/videoplay?docid=4776181634656145640
  7. Sandy Weygandt Kaczmarski rend hommage à son père Art Weygandt et à cette occasion nous permet de découvrir certains films de famille. Ainsi celui-ci où l'on croise "le parrain" Ed Marlo ou Steve DRAUN Une "petite" session sur un coin de table. Amusant : Ed MARLO qui chante ! (patience pendant le téléchargement !) Et cette savoureuse anecdote sur le mélange pharaon. D'autres vidéos disponibles ici : Vidéos
  8. Le magicien Glenn BISHOP propose quelques raretés sur son site. Charlie MILLER dans une démonstration éblouissante (dont une donne seconde qui renverra nombre d'entre nous à nos chères études) : Charlie MILLER Un florilège où l'on croisera Dai VERNON et Silent MORA : Florilège G.BISHOP rend également hommage à son père au travers de ces deux vidéos : La Corde Les Foulards D'autres vidéos à découvrir ici
  9. Dans le même ordre d'idée : Mains Chantantes
  10. Manipulation de Pièces : Vidéo Combien de prises ???
  11. Cette vidéo des acrobates est un film de 1907 de Segundo de la Chomon, concurrent espagnol de notre Mélies national. La version présentée ici a été visiblement piratée sans vergogne dans le travail de Serge BROMBERG (vous savez le monsieur "cellulo" des dessins animés sur la cinq) qui avec sa société LOBSTER collecte et restaure patiemment les quelques films survivants du début de l'histoire du cinéma (deux projections par an organisées à Paris "Retour de Flamme" -du nom même des films nitrates du début du cinéma lesquels sont hautement inflammables-Cinéma Paradiso- : prochaine projection en plein air de ces trésors accompagnés au piano par S.BROMBERG himself le 7 Juillet 2006 à 22H30 au pied de la Butte Montmartre. Retour de Flamme. La projection "d'hiver" a lieu au Trianon là où actuellement vous DEVEZ aller voir RAIN du cirque ELOIZE ) Dans le même ordre d'idée le très "classique" film vu sur le web du ping-pong japonais "à la matrix": PingPong
  12. Jeu de Mains 2 : Grain de Sable
  13. Une chorégraphie originale : Jeu de Mains
  14. Je sors ému pour la seconde fois de RAIN à l'instant : tout boulversé par ce sublime spectacle sur l'enfance. La musique, les éclairages, les décors, la performance physique exceptionnelle de la dizaine d'artistes musiciens/chanteurs/acrobates/acteurs, tout concourt à faire de ce spectacle un chef-d'oeuvre de poésie, de magie, de jeu. Le triomphe réservé aux artistes à l'issue de ce moment unique est tout aussi touchant : le public -debout, salle comble- ne veut plus les laisser partir si heureux d'avoir partagé un tel moment de rêve. Il est de ces spectacles où le cheval du rationnel renonce d'emblée et se laisse guider tout de suite par le cheval du rêve sur le chemin magique. Il est de ces spectacles dont on se dit aussi que si l'humanité toute entière pouvait les voir, les partager, le monde serait quand même un poil meilleur.
  15. Attention impossible de choisir son placement via des sites tels que lastminute (d'où places derrières un poteau par exemple ou excessivement excentrées). Via la Fn** plus cher mais plan de salle et choix de place.
  16. Pour répondre à Thomas : les rangs de l'orchestre catégorie 1 vont de A premier rang à Z dernier, numéros petits pairs 4/6 ou impairs 5/7 dans l'axe. On gagne à mon sens à être à l'orchestre le plus dans l'axe possible. Attention les numéros élevés 16/17/18 sont très excentrés voire carrément derrières des colonnes (type R18) sans aucune visibilité (inadmissible de la part du Trianon de vendre de telles places sans aucune visibilité). Par ailleurs si vous y allez avec des enfants pensez à prendre un petit coussin : la salle n'a pratiquement aucune pente et les plus petits sauf à être au tout premier rang seront automatiquement gênés par le spectateur situé devant eux. A noter toutefois que malgré sa façade honteusement décrépite Le Trianon est le cadre idéal pour ce spectacle qui vous ramène dans les music-hall du début du siècle dernier.
  17. Après "La Symphonie du Hanneton" de James Thierée le chef-d'oeuvre donné l'année dernière au Rond-Point ou bien encore Plic-Ploc du cirque Plume cet hiver, je m'associe à Camille pour vous enjoindre de courir voir ABSOLUMENT RAIN du cirque ELOIZE au théâtre Le Trianon. Ce cirque quebecois vous propose un voyage dans le temps vers un music-hall des années trentes, mais un cabaret rêvé par Fellini. De l'acrobatie, de la jonglerie avec un vrai plaisir d'enfance : celui de sauter à pieds joints dans les flaques, de jouer au cerceau ou bien encore au ballon. Un rêve éveillé... Vous verrez toute la mer Adriatique (celle d'Amarcord ou de I Vitelloni de Fellini justement) dans un simple cube... Toute une fête foraine dans une simple guirlande... Les pianos volent et les acrobates s'ébattent sous le regard des anges... La mise en scène a l'intelligence de faire de chaque artiste sur scène un personnage à part entière au-delà de sa fonction première d'acrobate ou de jongleur (ce recours au personnage qui manquait quelque peu à mon sens à la "Fin des Terres" de Genty donné récemment à Chaillot, spectacle qui n'offrait que des silhouettes pas des personnages, d'où une imagerire superbe mais froide et distante). Bien entendu l'harmonie des éclairages, des musiques et des numéros est en tous points parfaite. Ai eu pour ma part la chair de poule d'émotion deux heures durant...tant et si bien que j'y retourne une seconde fois ce jeudi. Si le cirque n'a strictement aucun intérêt à la télévision c'est bien parce qu'il y a une sécurité toute intuitive du montage qui inconsciemment vous garantit que l'on ne vous donnera pas à voir la massue échappant au jongleur, l'acrobate dégringolant du trapèze ou le fauve dévorant le dompteur. Ce plaisir de l'incertitude, ce noeud délicieux dans la poitrine, cette décharge d'adrénaline face à l'échec dramatique possible, le cirque ELOIZE vous les fait pleinement ressentir : non seulement par le très haut niveau technique de ses artistes de cirque, mais également parce qu'il aiguise toute votre sensibilité, met en éveil tout votre être par une mise en scène magnifique qui vous fait pleinement ressentir la magie de l'instant. A New-York une rumeur a cours ces jours-ci et dit à peu près ceci: "Cet été, amenez tous ceux que vous aimez voir RAIN" (phrase extraite de la critique du New-York Times qui est devenue un leitmotiv).
  18. Bonne nouvelle : Les Incroyables Machines du Professeur Tim sont disponibles gratuitement. Télécharger ici : Volume 2 http://www.abandonware-france.org/ltf-jeu.php3?id=235 Les Volumes 1 et 3 sont disponibles en .bin ici (j'ignore comme cela marche) : http://www.grenier-du-mac.net/fiches/TIM1.htm et là : http://www.grenier-du-mac.net/fiches/tim3.htm Un des trois volumes (non identifié) est également ici: http://www.dosgamesonline.com/index/download/The%20Incredible%20Machine/381/tim.zip/ Pour ce qui est de la pub Honda elle a fait l'objet de nombreuses rumeurs : deux voitures ont été désossées, quelques 600 prises auraient été nécessaires...mais elle est au final truquée en ce sens qu'il s'agit de deux prises en fait fondues en un plan séquence. plus de détails ici (en anglais) : http://www.snopes.com/autos/business/hondacog.asp Cet "enjeu" du plan séquence est d'ailleurs le point faible à mon sens de Der Lauf Der Dinge : en effet face à la durée relativement longue de certaines des réactions chimiques impliquées dans le processus, des fondus enchaînés écourtaient le temps de réaction afin de ne pas briser le rythme de l'ensemble (qui dure ceci dit quand même 30 minutes). Ces fondus enchaînés bien qu'étant la moins mauvaise solution (ellipse certes, mais avec une continuité visuelle ayant valeur de preuve de la continuité temporelle réelle des réactions caténaires) apparaissent tout de même comme une "erreur" de mise en scène à mon sens en ce qu'ils brisent malgré tout l'intégrité du plan séquence, intégrité seule garante de l'unicité du moment, de l'enjeu, du péril de la prise. J'ignore s'il existe une version "intégrale" sans fondus enchaînés. Moins que la publicité Honda plagiaire ce qui m'effraye c'est plutôt sa parodie : publicité relativement ancienne , or on voit la même "soupe" nous être servie actuellement par les "créatifs publicitaires" (oxymoron délectable pour désigner les "pilleurs" publicitaires : 90% des publicités dites "drôles", dites "créatives" -et qui servent à donner un verni de respectabilité à la discipline- se révèlent de consciencieux pilliages, typiquement de films des années 20 ou 30 -la publicité anglo-saxonne par exemple a systématiquement pillé les burlesques, les W.C.Fields ou Marx Brothers pour paraître "créative") ; m'effraye disais-je donc de voir actuellement les deux mêmes guignols aux tee-shirts barrés du numéro-à-retenir-gentil-consommateur, vanter en France l'apparition des numéros téléphoniques de renseignements privés - suite à la privatisation du service public du "12".
  19. Oui il y en a d'autres en quelque sorte car ces courts films japonais sont très inspirés (pour dire le moins) d'un court métrage allemand "mythique" des années 80 qui a ses fans (dont je suis) : "Der Lauf Der Dinge" (Ainsi vont les choses) de Peter Fischli et David Weiss (1987) (lequel fut diffusé sur Arte il ya quelques années) A une différence de taille près si j'ose dire : Der Lauf Der Dinge est constitué d'un seul et unique plan-séquence d'une demi-heure qui donne à voir une série de culbutes, contrepoids et autres réactions chimiques s'enchaînant les unes aux autres. Ce court-métrage expérimental soulignait par l'ampleur temporelle de sa "performance" l'essence même du cinéma : c'est-à-dire le fait que toute prise de vue est l'enregistrement hic et nunc d'un fait unique. Le tout début de "Der Lauf Der Dinge" est visible ici : http://www.tcfilm.ch/lauf_txt_e.htm "Der Lauf Der Dinge" avait déjà été "pompé" par une célèbre publicité pour la marque Honda (ce qui se termina par un procès d'ailleurs) : http://www.ebaumsworld.com/flash/honda-ad.html Laquelle publicité Honda fit elle-même l'objet d'une...parodie disons: http://www.thenumber.com/ads/files/viral_honda_spoof.mpg Pour une version virtuelle certes (et pour cause) car plus gore.... http://video.google.com/videoplay?docid=8926325136071596338&q Enfin et pour conclure, le "père" de ces incroyables machine à réactions caténaires n'est pas le professeur Tim n'est-ce-pas, mais l'américain Rube GOLBERG (lequel toutefois dessinait sans mettre en pratique ses inventions folles) http://www.rube-goldberg.com/html/gallery.htm Voili, voilà,
  20. Tenez moi au courant on ne sait jamais. J'en profite pour préciser à la personne qui m'a posé la question lors de la conférence (au cas où) que le pliage de la carte du dessous employé par D.Williamson, le "mercury fold" est présent sur les DVD "Paper-clipped" de J.Sankey et, dans une version améliorée -cartes pliée en huitièmes- dans le volume 3 de la série "Visions of Wonder" de T.WONDER (on ne dira jamais assez combien sont indispensables ces vidéos de T.WONDER). Et non je n'ai ni site, ni blog, mes autres comptes-rendus sont soit dans mes tiroirs soit ici même sur Virtu@lMagie (Brachetti, Amato ou Magicien(s) Tout est Ecrit)
  21. Je tenais à remercier tous ceux qui ont pris le temps d'un message sur le présent forum ou par mail pour m'indiquer avoir apprécié le compte-rendu ci-dessus : cela fait toujours plaisir.
  22. La conférence a commencé presque à l'heure (20h et des poussières) pour s'achever vers 23h, avec un entracte d'une vingtaine de minutes. D.Williamson a proposé (entre autres): Une carte perdue, retrouvée, déchirée, reconstituée,et....repassée. Une routine où un spectateur prétendument hypnotisé croit voir le dos d'une carte bleu parmi un jeu rouge, lequel jeu devient entièrement bleu comme Williamson éprouve quelques difficultés à sortir son spectateur de sa transe hypnotique... Le très classique effet "de Williamson"-dans le sens "très fréquemment présenté par Williamson"- avec le sucre volatilisé puis retrouvé dans une tasse préalablement recouverte de sa soucoupe. Un jeu de cartes présenté comme un plan du cerveau du spectateur permet d'évaluer si celui-ci est normal : le spectateur engagera trois cartes (trois sondes) dans son cerveau (le paquet) : les trois cartes se trouveront jouxter leur jumelle (même valeur, même couleur). Une série d'effet de cartes entrevues par trois spectateurs et retrouvées avec une pincée de carte ambitieuse, et un vrai-faux bonneteau au passage. Un petit effet avec pièces semblant être contenues dans le capuchon d'un stylo bic... Quelques idées sur sa routine à deux gobelets. Racoon fera aussi un petit coucou... L'intérêt d'une telle conférence ne réside bien entendu ni dans l'explication des tours souvent succinte à bon escient (les livres et DVD sont là pour cela : personne ne peut croire que l'on apprend véritablement un tour lors d'une conférence.), ni dans la performance de Williamson - lequel a souligné à maintes reprises qu'il ne jouait pas autant son rôle avec un public de magiciens qu'avec un public dit de profanes. Non c'est bien dans les anecdotes racontées avec sa verve coutumière à la Jerry LEWIS, et ses réflexions sur la présentation en magie que résidait le principal attrait de cette conférence. On retiendra que "laymen are the ennemy" et la théorie des 40% : en bref le public n'attend rien d'autre que de prendre le magicien "la main dans le sac" -"laymen are the ennemy"- aussi avançons-nous camouflés-offrons en apparence 40% de nos capacités réelles (maladresse feinte, embarras surjoué devant le prétendu inévitable échec de la routine en cours, etc.). Williamson fustige en souriant au passage le jeune magicien avide de montrer "qu'il sait" et se balade le paquet de bicycles à la main de congrès en conférences, en mutlipliant les fioritures tape-à-l'oeil : se rappelant lui-même combien enfant il se projetait dans le magicien fier comme un paon dans son tuxedo des catalogues de magie, Williamson souligne à coup d'allusions et métaphores plus fines que son style exhubérant ne veut bien le laisser croire, comment faire passer ego avant magie conduit à un échec certain. Quelques mots aussi sur la crainte de l'échec, d'être "pris la main dans le sac" : en vieillissant, traversant des épreuves dans sa vie, Williamson nous dit combien il importe de relativiser le fait de rater un tour de magie...qui n'est jamais qu'un tour de magie. Sur ces deux points on se reportera avec intérêt me semble-t-il à deux essais de M.AMMAR : respectivement, d'une part, à "Have No Mercy" qui vient complèter l'idée que l'absence d'habilité exhibée n'en exige pas moins de recourir à tous les moyens pour créer l'illusion et abattre l'ennemi (les profanes), et, d'autre part, à "Lying" sur la crainte de l'échec éprouvé par le magicien. Williamson a (malheureusement beaucoup trop rapidement à mon goût) tâché de faire comprendre l'importance qu'il y a à bien comprendre et analyser la perception réelle que le public a d'un effet, et ce afin de ne pas la confondre avec la perception que le magicien s'imagine que le public a de l'effet. En la matière, Williamson semble privilégier avant tout le pragmatisme, l'expérimentation : un effet murit avec le temps, c'est le public qui est "la pierre de touche" infaillible pour indiquer au magicien ce qu'il convient d'ajouter ou retirer d'une routine. Bref on est apparemment ici aux antipodes de la démarche préconisée par Devant et Maskelyne dans "Our Magic" par exemple, ou bien Tamariz dans "Le Chemin Magique" ; à savoir une démarche critique prélable très détaillée que le magicien doit mener pour anticiper au mieux par avance les réactions que le public aura face à tel ou tel effet. Toutefois, cette réflexion nécessaire, cette attention au détail, Williamson la réhabilite aussitôt en racontant une anecdote sur C.MILLER et D.VERNON discutant passionnément de ce qu'une balle apparaissant sur un gobelet après en avoir apparemment traversé un autre se doit d'être toujours en mouvement lorsque la pénétration est révélée (là encore se reporter à "Men's Hut" d'Ammar complète à mon avis bien les propos de Williamson). Williamson démontre brièvement son propos, puis dit : "Si vous trouvez superflue la discussion ci-dessus vous auriez beau jeu de vous dire "cet effet n'est pas pour moi", c'est la magie qui n'est pas pour vous". Finalement ce fut, n'est-ce pas, le tour le plus réussi de Williamson : faire croire à une assemblée de magiciens qu'il n'y offrait là que son personnage de magicien brouillon, au bord de la crise de nerf, personnage pour le public dit "profane", quand il préconisait l'air de rien la rigueur (pas dans le rangement de son matériel il est vrai ), et moquait gentiment la prétention en magie. De cette même idée -comprendre la perception du public- Williamson tire le corollaire : la représentation se doit de relever au maximum de l'exceptionnel tant pour le public que pour le magicien lui-même ; en d'autre termes le magicien doit souligner le risque de voir le tour rater en permanence, multiplier les petites maladresse feintes, et revêtir tant qu'il le peut d'un pseudo aspect impromptu ses routines-voire se saisir de réelles opportunités impromptues si celles-ci se présentent (Williamson raconte à ce sujet une anecdote où l'époux d'une spectatrice devint à l'improviste son complice)(on pensera ici à T.WONDER expliquant combien par exemple des effets sans préparation, où automatiquement rechargés d'une présentation à la suivante, l'aident à se prendre lui-même au jeu de l'illusion, à éprouver le caractère exceptionnel de ce qu'il est en train de vivre avec les spectateurs afin d'impliquer émotionnellement ceux-ci) Williamson explique-ou plutot joue la comédie pour démonter- à de nombreuses reprises combien les présentations nonchalantes dans l'assurance qu'exprime le magicien sont préjudiciables à l'effet magique lui-même. Si le magicien n'éprouve pas l'enjeu du tour, sa valeur d'expérience faillible, alors le spectateur ne peut pas être émotionnellement impliqué. (Pour être plus clair prenons l'exemple suivant : un magicien qui se fait menotter le sourire aux lèvres avant un numéro d'évasion envoie aux spectateurs le message qu'il a fait ce tour des centaines de fois, qui le refera des centaines de fois..et le danger prétendu ne touche pas le public. Bref, s'évader des menottes est finalement perçu comme allant de soi par le public : certes le modus operandi lui échappe peut-être, mais le public face à ce magicien quelque peu blasé, est conduit à peu de chose près à tenir le raisonnement suivant : "ok je ne sais pas comment il fait mais ça n'a rien de bien sorcier pour lui...alors finalement où est l'exploit, le fantastique chez ce magicien ?". Au contraire, un magicien qui semble véritablement soucieux, qui serait mettons gêné "accidentellement" dans un de ses mouvements-il souhaite attraper quelque chose par exemple et n'y parvient pas, un spectateur monté sur scène pour le menotter doit l'aider-, un magicien émotionnellement impliqué donc, et qui ne pavoise pas, impliquera à son tour le public dans l'effet. Au fond, on retrouve là cette vieille loi du cirque qui veut qu'une acrobatie ratée au premier essai décuple les applaudissements que déclenchera une seconde tentative réussie, elle.) Bref, c'est moins l'ébahissement devant l'effet boeuf (il n'y en eut pas à proprement parler) qu'il fallait venir chercher lors de cette conférence de Williamson, qu'un discours théorique plus solide qu'il ne veut bien le laisser croire. Rien de pontifiant on l'aura compris, mais plus un jeu de piste malin où il s'agissait de relier entre elles des anecdotes apparemment si disparates, apparemment ne cherchant rien d'autre qu'à distraire (et le personnage de Williamson s'y entend au combien en la matière) mais dont il ressort une solide réflexion d'un magicien exceptionnel sur son art.
  23. La magie est-elle faite pour être vue à la télévision ? Enfin "vue" c'est beaucoup dire justement.
  24. Weider j'étais donc 5 places à ta gauche ;-). Refroidi par les critiques véhémentes lues ici même, je redoutais quelque peu le naufrage : il n'en fut rien. Premier constat : là où il serait plus aisé d'enchaîner des grosses illusions sur fond musical pour une tournée à l'étranger, COPPERFIELD conserve essentiellement des illusions avec de longs protocoles et de longues parties parlées. La traduction simultanée partielle est amplement suffisante, et la salle très cosmopolite hier soir suivait bien à en juger les rires qui devançaient la dite traduction. (Seul bémol : les plus jeunes enfants complétement décrochés : mais est-ce de toutes les manières un spectacle intéressant les plus jeunes ?) Le professionalisme déjà décrit frappe effectivement, chaque détail est pensé, absolument chaque détail (chaque spectateur convié sur scène est guidé, escorté même, jamais mis en difficulté ; qu'un jeune enfant traine dans une allée et il est raccompagné à ses parents aussitôt). Quand à Sébastien CLERGUE attaqué ci-dessus, le pauvre doit couvrir un ulcère tant on sentait sa volonté que tout se passe pour le mieux, et je reste pour ma part totalement admiratif d'un tel parcours. Le personnage de COPPERFIELD a fortement déplu semble-t-il à certains : faut-il voir dans son ironie du cynisme ? dans sa calme assurtance de la désinvolture ? dans son ton badin de la nonchalance ? Du personnage de COPPERFIELD émane une tranquille sagesse loin des postures convenues tous doigts écartés, ta-daaaaaaaa. Son côté second degré a pu agacer certains peut-être. Il est indéniable ceci dit que l'on ressent un certain manque de chaleur : le sentiment de "générosité" est quasiment absent du spectacle car tout entier confiné dans les vidéos et c'est sans doute là le point faible du show (l'histoire du grand père, l'histoire de la personne invitée à être téléportée à l'autre bout du monde, ou encore la bio de COPPERFIELD probablement trop premier degré pour le public français). Et s'il est vrai que l'humour parfois graveleux ne passait pas du tout auprès du public (mais il restait assez mesuré et COPPERFIELD soulignait que tel ou tel gag était drôle pour le public américain), c'était bien surtout le travail d'adaptation sur ces "histoires" filmées, peu ou pas crédibles pour le public français, qui était effectivement nettement insuffisant. Pour le reste on retrouve un savoir-faire ahurissant, un travail de scénarisation et de mise en scène exceptionnel en tout point ; la construction de la "routine" (on hésite à employer un tel mot ici) du loto est magistrale, non seulement au niveau du récit , mais aussi du modus operandi du tour (tout y est motivé, justifié avec une habilité diabolique), idem pour le tour de Webster (analysé en détails dans une reflexion ici même et que je considère pour ma part comme un modèle de ce que doit être un numéro magique) ; et même si donc il est vrai que la téléportation "Portal" pêchait émotionellement par faute d'une véritable adaptation au public français, techniquement le savoir-faire encore une fois de l'équipe de COPPERFIELD s'y retrouvait dans chaque petite touche (à propos de touche, n'ai eu qu'un regret: que ce ne soit pas COPPERFIELD lui-même qui aille marcher dans l'eau : ainsi au retour outre la poignée de sable, le public constaterait, à part soi, incidemment, un bas de pantalon humide, preuve indirecte, d'autant plus prégnante que non soulignée, qui renforcerait grandement la preuve du phénomène) On ne peut qu'être épaté par la maîtrise donc de COPPERFIELD d'un tel show mené dans un rythme forcément troublé par les nécessités de traduction. Hâte donc de le voir espérons-le de nouveau ici à Paris.
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