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Sébastien CLG

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Tout ce qui a été publié par Sébastien CLG

  1. Pour (le plaisir de l’) info, les Pendragons ont commencé au début des années 80 par une version de la Malle des Indes déjà « très rapide », avec un foulard-cabine à quatre côtés : ils pouvaient donc faire le truc entouré. Charlotte lançait le foulard en hauteur, et il retombait de lui-même, et Jonathan était debout sur la malle, les bras croisés. Aujourd’hui, ils font également vérifier leur malle avant de la présenter, lorsque le temps le permet, car elle peut être examinée. Les Pendragons ont cherché à augmenter la rapidité de leur échange car ils concevaient l’effet comme une transformation et non une transposition. De ce fait, il apparaît à la même place et dans la même position qu’elle, il prend l’espace qu’elle occupait une fraction de seconde plus tôt, ce qui augmente l’illusion de métamorphose, de morphing. C’est différent dans le cas de M. de la Vega, entre autres, où l’on voit (et si on ne le voit pas, on le « sent ») que la partenaire réapparait à un endroit différent, à côté de là où se trouvait le magicien un instant plus tôt, ce qui encourage l’idée qu’ « il rentre, elle sort ». Les deux chorégraphies se valent, selon le ton que l’on veut donner à l’illusion : De la Vega insiste sur l’impossibilité, c’est une évasion, et il en tire un très bon impact. Les Pendragons insistent sur la performance physique, c’est une transformation, et ça leur a également bien réussi. S.
  2. Il te reste aussi la possibilité de compléter les vidéos de Vernon par le premier volume de sa biographie écrite par David Ben (Dai Vernon: A Biography), ou bien sûr la série des "Inner Secrets", etc. Je crois qu'il y en avait la liste sur le site d'ArteFake. La plupart de ces ouvrages reprennent et complètent les histoires, conseils et anecdotes que Vernon distille sur les DVD "Revelations"... Et pas de problème d'accent! S.
  3. Céline Dion -si j'avais su qu'un jour je posterais sur Céline Dion- vient de finir le 15 décembre son contrat de 4 ans au Caesar's Palace de Las Vegas (je crois d'ailleurs comprendre qu'elle n'est pas mécontente d'avoir fini...) et comme elle ne fait rien à moitié, le DVD du spectacle est sorti dans la foulée. Indépendamment du fait que l'on aime ou non le répertoire de Céline Dion, ce DVD "A New Day", donc, est l'occasion de jeter un coup d'oeil appuyé à l'une des plus belles salles de spectacle de Vegas (le Colosseum), équipé d'une scène de 2000 m2 (...), du plus grand écran LED des USA (10m par 33m), qui permet des effets de décor et de trompe-l'oeil assez saisissants (la chanteuse semble d'ailleurs sortir de l'écran au début du spectacle). Il y a également, tout au long du spectacle, des effets dits de "Flying" très réussis, pas vendus comme des lévitations en tant que telles (ouf), mais qui viennent habiller les chansons. Effets réglés par Foy, encore et toujours Foy. Une présentation du spectacle là: Des "tableaux volants" (très jolis) sur la chanson de JJ Goldman, là: http://www.youtube.com/watch?v=aprP-Wx96lI D'autres extraits du show avec de très courts extraits, notamment des violoncelles volants à 0'20, et le flying vraiment très beau d'une danseuse en longue robe, en intro de "My heart will go on". Mais là, il faut vraiment aimer Céline... http://www.youtube.com/watch?v=Ehuu6b0d7kU Histoire de ne pas gâcher la salle, elle sera occupée à partir de février par Bette Midler, en alternance avec Jerry Seinfeld (le grand) et Elton John. Voilà pour les potins... des fois qu'on vous demanderait. DVD recommandé et en vente chez votre disquaire habituel, comme dirait l'autre. S.
  4. Ce clip est un classique depuis pas mal de temps déjà, mais n'oublie pas: La version Slob Evolution, la plus connue et la plus réussie: La version Drag-Queen: La version Michael Jackson: http://www.youtube.com/watch?v=E3zNPqg_Fsk&feature=related Et enfin le making-of de la pub, très instructif puisqu'il montre que ce que la pub nous montre elle-même (stabilité du visage, opérations photoshop, musique, etc) est aussi faux que le mannequin sur l'affiche finale. http://www.youtube.com/watch?v=77cFhPr5GCA S.
  5. Dans la présentation de Kalanag, qui remonte aux années 50 (je crois), la tête bougeait et parlait dans le micro. Cela dit, ce que peut faire la tête de la partenaire n'est pas la priorité... L'effet consiste à faire disparaître le corps de la partenaire, pas à montrer que la tête peut bouger. Version de DC en 1986: deux bonnes idées avec les ombres et la caméra qui passe dans le vide créé par l'absence de corps: Version de Paul Daniels et "poupée russe", classique, très proche de la version originale: Version vestiaire d'école: S.
  6. A cause de cet accident, il y a des illusions qu'il ne peut plus (et ne pourra probablement jamais plus) refaire, mais les inoxydables comme la Malle sont toujours là, et il est de toute manière toujours aussi partageur et généreux. S.
  7. Parfait, j'ai maintenant une terrible image en tête, dont je n'arrive plus à me débarasser: Toi, torse poil sur la malle, bras écartés et l'air triomphant, sur la musique de Rocky ("War" de Rocky IV pour les puristes) et les applaudissements de la foule en délire. Qui faisait ta Charlotte? Je manquais déjà de sommeil, donc encore merci. S. PS: Pour info quand même, les Pendragons (re)feront leur Malle des Indes en ouverture du prochain Cabaret de P. Sébastien.
  8. Il m'avait aussi semblé qu'il y avait des plans de la Malle des Indes dans un vieux numéro de la Revue "Speciale Bertran Lotth", Peter saura mieux que moi le numéro et l'année. Soit dit en passant, "grandes illusions" et "plans" sont presque un oxymore: presque toutes les grandes illusions, pour être convaincantes, sont spécifiques à la taille des personnes qui s'en servent, et du contexte dans lequel elles sont censées servir. Des "plans" suggèreraient qu'une seule version marche pour tout le monde (faux), que cette grande illusion est désormais figée, parfaite et ne peut plus évoluer (faux), et qu'il suffirait d'acheter les plans pour avoir tous les secrets de cette illusion (faux). C'est sans doute pour ça qu'à ma connaissance aucun grand constructeur de grandes illusions ne vend des plans, ou même ne travaille exclusivement sur plans. Donc, achetez des bouquins pour en comprendre le principe de base, puis fabriquez un prototype à l'aide de gros cartons et de scotch, prenez les cotes, puis tentez une première version en dur qui marchera à moitié, puis une seconde version qui marchera (c'est la version courte de l'histoire). S.
  9. Mysteries of 1937 http://www.angelfire.com/tx/johnnyeck/magic.html http://www.johnnyeckmuseum.com/ S.
  10. Le "principe" date d'avant: la version de Curry ("Linked"), avec les cordes dans le dos, a été publiée en 1947, et me semble bien plus nette et moderne que ce qui est présenté dans la vidéo. Et maintenant pour le "loop" dans l'histoire: "Linked" de Curry se base sur une méthode de Stewart James publiée dans "Sefalaljia" (1939). Mais Stewart James aime la version de Curry, plus impromptue que la sienne, et l'intègre dans Sefalaljia 2 (1982) qui est l'ancêtre (proche...) de Dean's Box. Dean's Box est donc l'adaptation simplifiée de Sefalaljia de Stewart James, dont il a publié une première version en 1939, dans The Jinx. Sefalaljia 2, Sefalaljia 3 suivirent... Dans tous les cas, on a une mini-cabine spirite, une boite fermée dans laquelle des choses étranges se passent: des cordes et des anneaux s'enclavent, des objets bougent tout seuls, etc. Dean Dill a repris une partie des effets (presque à l'identique), mais a rendu le handling fiable et sortable en toutes conditions, ce qui est peu et beaucoup à la fois. S.
  11. Cela dépend car le public concerné par le programme est le plus large possible. Il y a un effet où Lapin Malin bouffe une carotte et plonge dans un chapeau-claque, tu peux donc imaginer que le graphisme est à la hauteur de l'effet... Le problème est que Lapin Malin ressort du chapeau en tenant la carte nommée par le spectateur (le magicien ne touche jamais à la DS) et donc, tu apprendras vite à détester Lapin Malin, autant que nous l'avons détesté à l'époque. Pour d'autres effets, par contre, il n'y a qu'un écran blanc et le stylet, dans la tradition des jeux les plus connus de la DS (Dr Kawashima, etc). Une carte est choisie (ou nommée), le magicien dessine un smiley sur l'écran (juste un rond, deux yeux, un nez et une bouche, rien d'autre), et le smiley se met aussitôt à parler à voix haute, avec la bouche qui s'anime, et donne le nom de la carte nommée quelques instants plus tôt. Il y a donc des effets "enfantins" par leur graphisme et leur nature, et d'autres plus "adultes", quoique... Il y a aussi quelques effets clairement conçus pour draguer, te permettant de donner ton numéro de portable (de manière magique) à la personne de ton choix, et de prendre le sien au passage. Voilà qui te permettra d'apporter une réponse définitive aux lourdes questions existentielles que tu as soulevées la semaine dernière (je cite: "Quel est le meilleur tour pour draguer, ou pour se faire apprécier d'une fille?"?). Les méthodes et les subtilités, elles, n'ont rien d'enfantines. S. (Méfie-toi quand même de Lapin Malin)
  12. La version américaine de "Master Of Illusion" sur Nintendo DS, qui est le produit d'une coopération entre Nintendo et Tenyo, sort ces jours-ci aux USA. La version européenne du même programme (qui inclut la version française, mais aussi espagnole, grecque, etc.) est actuellement en beta testing et devrait sortir courant 2008. Mathieu Bich et moi-même avons travaillé avec Tenyo sur l'adaptation des effets et des méthodes au marché européen, et je vous encourage à ne pas passer à côté, quitte à acheter une DS pour l'occasion. Hiroshi Kondo (l'une des figures majeures de Tenyo, l'inventeur de Dynamic Coins, entre autres) nous en avait fait la démo complète à Tokyo et je me souviens avoir rarement pris une telle baffe magique, tant certains effets sont inexpliquables: les potentialités de la DS sont utilisées à plein régime, et certaines méthodes risquent d'ouvrir de belles portes vers le futur. Une chose est sûre, le futur de la magie passe par là... SC.
  13. Steve Fearson a inventé cette version et en a vendu tous les droits à DC, qui l'a ensuite développée dans une autre direction et présentée pendant plusieurs années. Personne d'autre n'a le droit de présenter le lazer, en vrai, sur Youtube ou à la télé, pas même Fearson... que cela plaise ou non à la """magic fraternity""". Ceux qui se sentent permis de le refaire (et presque toujours de le massacrer, car ils n'en comprennent pas les subtilités) n'ont aucune autre légitimité que d'avoir vu l'effet à la télé, et de s'être arrogé le droit de le refaire, sans se poser d'autres questions, comme ça, parce que. Ce qui me peine le plus est de voir que tout ce travail de remontage, de pause-avance-pause-retour-rapide-pause, tout ce temps passé à repomper piteusement un effet déjà existant (et établi) aurait pu être consacré à créer quelque chose de nouveau et d'original. Etre meneurs ou suiveurs, certains ont choisi... Il y a des pains qui se perdent. J'arrête de poster sur ce type de sujet, c'est une perte de temps et d'énergie. S. PS: "Il existe tellement de gens qui préfèrent voler une idée et même la présenter de manière pourrie, plutôt que de la payer. C'est un sentiment qui est enfoui au plus profond d'eux". Guy Jarrett (1936)
  14. Le numéro aurait dû s'arrêter à 1'14 et ça serait resté mémorable. Certes, tout cet appareillage pour à peine plus d'une minute... mais ça aurait été une belle minute. Si je commence à tournicoter à plusieurs reprises dans les airs, je donne aux spectateurs l'emplacement des points d'appuis. Si je fais rentrer 2500 piques dans la boite, pour après la séparer en deux, et rajouter encore 5 cheminées, c'est que la partenaire est toujours dedans et qu'elle a trouvé une nouvelle position pour les éviter (quel spectateur, en 2007, pense le contraire?) "Less is more"... et le principe vaut aussi bien pour les grandes illusions que le close-up et le mentalisme. S.
  15. Je re-regarderai de mon côté et j'ai peut-être raté un train, mais à part sans doute un souffle et une inspiration de départ, je vois mal comment Welles, décédé en 1985, aurait pu participer activement à un projet qui n'a vraiment décollé, c'est le cas de le dire, qu'en 1986/1987. L'analogie vient peut-être du fait qu'Orson Welles était dans le même show télé (Flying) de DC, en 1992, avec de multiples références à Welles dans le générique, etc. Sinon, j'avais oublié cette autre version, de Franklin (quelqu'un l'avait déjà donnée sur ce site). Elle commence si bien, mais la suite... Note personnelle: ne jamais abuser des pirouettes sur soi-même, non seulement ce n'est pas dans l'esprit, mais ça enlève aussi une bonne partie du mystère. http://media.putfile.com/Flying-Illusion S.
  16. Ce n'est pas celui-là? Stage Flying: 431 B.C. to Modern Times de John A. McKinven Sinon, bravo pour avoir reconnu J-C Drouot, je suis fait avoir aussi avant que tu n'en parles... Dans les autres nano-erreurs: - Je ne suis pas du tout sûr qu'Orson Welles (respect au grand Welles) ait eu quoi que ce soit à voir avec la conception du Flying de DC, il est d'ailleurs décédé avant que le premier prototype de l'installation ait vu réellement le jour. - La lévitation de Siegfried & Roy qui est montrée dans les images de l'article n'est pas un Flying (autant que je sache) mais la lévitation qu'ils présentaient dans leurs spectacle live (avec cet immense anneau qui tournait tout seul autour de Roy, que c'était fort) et qui ressemble davantage à une Aga ultra-améliorée. Le flying dont il est question à leur sujet serait plutôt celui-ci (je parle de la 2è moitié de la vidéo): - On pouvait aussi parler du "Flying" des Pendragons (même technologie, même Gaughan) présenté dans le show télé filmé à Eurodisney il y a bien 10 ans. S.
  17. Après la sortie du DVD "Coin One" (cf. le long thread qui lui était consacré sur ce même forum) et compte-tenu du titre de ce DVD, il était prévisible qu'un DVD "Coin Two" existe un jour. C'est -bientôt- chose faite. Les explications sont plus longues que celles de Coin One, plus fournies, le tournage s'est révélé bien plus lourd et complexe et a mobilisé un plus grand nombre d'intervenants, bref, la barre a été mise quelques crans plus haut, à tous les niveaux. Plus de six mois de travail en tout (le tout réalisé entre deux tournées de 2 à 4 shows par jour). Le matériel utilisé n'est pas plus complexe que celui nécessaire pour Coin One, et plusieurs versions sont expliquées avec un niveau de détail rarement atteint, combinant image et texte dynamique, dans un format rappelant celui de Coin One, mais en plus poussé : intégration du texte et du mouvement dans l'image, vues subjectives, ralentis, musique originale: l'immersion dans le fonctionnement de la routine est totale. Le teaser se trouve ici ! A noter qu'il ne s'agit que d'un teaser (ne montrant rien de la routine), qui sera donc suivi d'un trailer, puis de la sortie du dvd pour la toute fin de l'année (aucune date exacte n'est annoncée pour l'instant). Bon visionnage, S.
  18. On n'a pas la même définition de la grâce, mais je suis d'accord sur le fond. Mais dans le cas de Voitko, pourquoi il fait léviter sa partenaire de 20 cm, puis lui fait faire un tour de manège, puis la fait redescendre, dans un décor de film de vampires, mais sur une musique pop années 90? Quelle est son histoire, son propos, son unité? S.
  19. Je suis d'accord et comme toi mes "tripes" n'aiment pas les cerceaux et autres bidules, mais d'un autre côté, pour avoir vu des dizaines (je n'ose pas dire centaines) de lévitations, c'est souvent quand le cerceau passe que le public réagit, applaudit, etc. Il existe des moyens d'avoir le beurre et l'argent du beurre: "prouver", mais sans le dire, que rien ne tient la personne, mais sans entrer dans une logique démonstrative. Par exemple, dans le cas d'un Flying: la personne en train de voler passe sous une arche, dans le parcours de son vol. Le public enregistre presque inconsciemment qu'il n'y a rien qui relie la personne avec le dessus, mais ce n'est pas vendu comme une "preuve". J'ai toujours aussi aimé le tout début de la séquence du Canyon, avec l'élément de décor mobile: les accessoires s'écartent pour débarasser la scène, et dans la foulée un cerceau passe... mais ce n'est pas vendu comme une preuve. http://www.terryevanswood.com/he-grand-canyon-levitation-david-copperfield/ (on est en 1984 et Bonnie Tyler est là pour le prouver... mais si vous pouviez juste regarder entre 2'20 et 2'50 et ensuite fermer la fenêtre, ce serait bien...). Sinon, pour le reste: bien entendu, la magie a beaucoup à partager avec le théâtre, mais ce n'est pas non plus exactement du théatre: les attentes du public (depuis que la prestidigitation existe) sont différentes, leurs exigences sont différentes (avec finalement assez peu de variantes quels que soient les pays, si on ne parle pas de magie noire), on doit donc planquer nos fils, nos vérins et nos bidules. Ca pourrait être pire... S.
  20. Il faudrait distinguer le flying comme « convention théâtrale » et le flying comme « effet magique ». Le premier est effectivement très ancien, comme le montre l’article, mais la priorité n’était pas de dissimuler l’appareillage, l’histoire étant portée au premier plan. Pour faire simple, c’est la fameuse « suspension of disbelief », ou en gros « peu importe que je vois des câblages, je me laisse porter par l’histoire et le flying n’est qu’un effet servant à appuyer cette histoire », au même titre que le maquillage, les faux-nuages et les éclairs de phosphore. C’était notamment le cas pour la mise en scène de Peter Pan à laquelle fait référence l’auteur de l’article (les câbles étaient bien visibles, mais tout le monde s’en fichait). C’est aussi le parti-pris du metteur en scène du « Mary Poppins » joué à Londres (et maintenant à Broadway) : Mary Poppins vole au dessus du public, l’appareillage est une usine à gaz qu’il aurait été sans doute possible de masquer, mais tous les câblages sont visibles. On n’assiste pas à un spectacle de magie, mais à une narration soutenue par divers effets visuels… Et pourtant, Steinmeyer était là pour assurer la mise au point des effets magiques pour le spectacle, mais ne s’est pas occupé de la partie volante. C’est un débat récurrent entre magiciens et metteurs en scène, qui ne veulent pas que leur histoire deviennent un show de magie : le risque serait que les spectateurs se déconnectent de l’histoire pour d’un coup se demander comment Bidule est en train de voler dans les airs. Le flying « magique » (= vendu comme un effet magique) relève d’une autre approche, puisqu’il faut prouver que la personne en train de voler n’est rattachée à aucun système, ce qui suppose une certaine évolution technologique (totale invisibilité) et un tout autre parti-pris : les moyens de « prouver » qu’aucun câble ne tient la personne en train de voler deviennent alors très importants. De ce fait, j’aurais envie d’écrire que si l’idée du Flying est en effet aussi vieille que l’annonce l’auteur, la version « prestidigitation » du thème me parait bien plus récente. J’aurais cité la lévitation Maskelyne (en 1901, puis allègrement repompée par Kellar) qui est quand même l’un des ancêtres du Flying « magique », mais aussi tous les travaux faits sur le Superman de Richard Donner (qui mine de rien a été le vrai point de départ du Flying de DC), et Kalanag, Doug Henning, etc. Dans les exemples contemporains, outre bien sûr DC : Lance Burton (appareillage similaire mais il s’agit simplement d’une lévitation verticale finissant dans les cintres), Woody Allen / Goldie Hawn ( http://fr.youtube.com/watch?v=_ZkbVM7UAcc ), et une poignée d’autres. Dieu merci, quelques artistes ont pu prouver qu’on pouvait rendre le truc inexplicable tout en maintenant la présence d’une histoire, et pas seulement la démonstration d’un exercice mécanique ou de corde à linge. S.
  21. Nous arrivons au cœur du problème, ma bonne dame : il y a autant de définitions de "l’âme de la magie" qu’il y a de gens qui postent et qui lisent… ce qui n’est pas nécessairement un mal (peut-on d’ailleurs donner une définition générale de l’âme ? I don’t think so, Professor). Pour Husky, l’âme renvoie peut-être à la classe, l’élégance et la perfection de certains numéros de légende… Pour Woody, ce serait peut-être l’intelligence et la "perfection", aussi parfaite puisse-t-elle être, de la construction de certaines routines, qui finissent par donner ce fameux sentiment de "vraie" magie dans l’esprit des spectateurs. Sur l’autre-forum-dont-on-ne-peut-dire-le-nom, elle se rapproche de la perfection et de l’invisibilité des techniques, entre autres choses. En ce qui me concerne, une magie qui a une âme est celle qui fait dépasser au public la notion de maestria (le "ah il est fort lui !") et lui fait réaliser que l’étonnement, la surprise et ce sentiment "d’engrenages qui tournent dans le vide" qui suivent l’impact magique sont un incroyable vecteur de communication, entre autres choses. Bref, ce n’est pas que je veux à tout prix leur imposer l’idée que la magie est "utile", mais en tout cas l’idée qu’elle est bien plus sophistiquée et profonde qu’il n’y parait, et qu’elle dépasse largement la notion de puzzle, même élaboré. Et avec tout le respect que je dois à feu Maître Channing, il me semble que cette idée va plus loin que son numéro de colombes, certes archi-parfaitement exécuté, et certes d’une élégance qui fait cruellement défaut à certains numéros d’aujourd’hui. Quant à la magie du passé qui est sans cesse réinventée... Suis pas forcément d'accord, docteur! Il y a des données nouvelles qui n'ont existé à aucune autre époque. Regarde Cyril qui, au fond, doit son existence et son image à quelques clips sur YouTube. Regarde Blaine qui, même si ce qu'il fait n'est effectivement pas nouveau, a généré à lui tout seul des dizaines de milliers de nouveaux "magiciens" (je mets les guillemets, hein)... Regarde Derren Brown qui, effectivement, est Chan Canasta en plus branché, mais qui est quand même plus branché... Regarde comment la transmission du savoir en magie a totalement changé en l'espace de 20 ans. Le vrai problème est à mon sens que la plupart des magiciens (jeunes ou moins) s'évertuent à refaire des effets du passé en plus rapide, en plus flash ou en plus fort. Le résultat l'est peut-être (plus flash, plus rapide), mais ça reste une magie du passé. C'est un autre débat... Mieux que ça ! Il existe une exposition monstre sur le Titanic, qui parcourt le monde depuis des années et qui retrace toute l’histoire du bateau. Exploit narratif, ils arrivent à dépasser le simple déballage des morceaux récupérés aux fond des eaux pour vous faire saisir les questions de l’époque (les inégalités sociales ahurissantes faisant de ce bateau une mini-société à lui tout seul). Ils arrivent presque, dans la salle finale, à dégager une sorte d’émotion en vous faisant imaginer comment chacun a pu réagir au moment de faire son choix. Or, je vous le donne en mille : dans une salle… parmi divers objets... un jeu de cartes Steamboat récupéré du bateau, tout tordu, tout gonflé, mais complet dans son étui, lui-même à moitié déchiqueté… Car ça jouait (trichait) sec sur le Titanic… Il y avait à bord un tricheur notoire (pas Titanic Thompson, rien à voir). Ou plutôt deux… l’un n’a jamais existé, c’est une sorte de légende urbaine : Jay Yates, un tricheur qui fuyait la police et qui a embarqué sur le bateau sous un faux nom. Au moment de secourir les victimes, et qu’il sait qu’il va y rester, il révèle son identité à une jeune femme et lui donne une lettre d’adieux à transmettre à ses proches. Même que la lettre aurait été un faux pour faire croire à la mort de Yates, qui aurait vécu de longues années ensuite. Hélas, il a été prouvé que ce Yates n’a pas existé, ce qui avait à l’époque contrarié mon petit-déjeuner. L’autre tricheur embarqué, un vrai celui-là, George Brayton/Brereton, avait embarqué en première classe et faisait d’emblée beaucoup plus fourbe. Il a triché aux cartes dans la salle de jeux avant ET après que le Titanic ait heurté l’iceberg, en invitant ses chers amis à une dernière partie de cartes avant de prendre une barque… Un escroc d’assez haut vol, avec autant d’identités que de caleçons, sorte d’Ethan Hunt en version bad guy qui a survécu au naufrage et a sévi de longues années ensuite. Un livre reporte même qu’il a tenté d’arnaquer un autre survivant du naufrage, quelques semaines seulement après la tragédie. My kind of guy!
  22. Gagné... L'idée est de Dante et il la présentait déjà dans les années 30. La version de Lance Burton, avec le cabinet aux cannes, est de Jim Steinmeyer... Elle avait été conçue auparavant pour Doug Henning, qui la présentait de la même manière, presque geste pour geste. S.
  23. C’est ce que j’essaye piteusement de dire dans mon premier post : "Si James Cameron est capable de faire reconstruire le Titanic en dur pour les besoins de son film, que pouvons-nous faire, nous magiciens, sur le thème du Titanic?" (Si je précise le thème du Titanic, c’est que je suis en train de bosser dessus et j’adorerais pouvoir piquer une idée brillante de membres du forum, si elle venait à surgir). Je collectionne depuis longtemps les exemples de magie utilisée comme "outil" - ou "média", comme l’a appelée dub- utilisé pour servir une cause, un message (politique, religieux, culturel, commercial, etc.), etc. Ces exemples sont légions et l’on constate que dès qu’elle existe, la magie ne sert qu’à légitimer l’autorité de la personne qui offre la démonstration de magie. Elle est une démonstration de force (et ce même jusqu'à l'expédition algérienne de Robert-Houdin). Ce rôle a naturellement évolué au fil des siècles, jusqu’à devenir un non-rôle absolu consistant, entre autres, à interrompre des personnes en train de manger, leur balancer une sorte de puzzle à la figure en leur précisant bien que "ça va les énerver", puis les énerver, puis quitter le groupe en ayant globalement plombé l’ambiance et fait passer le leader du groupe pour un abruti auprès de ses amis… (J’exagère si peu). C’est probablement ce qui fait dire à Max Maven que "les magiciens ont réussi à transformer quelque chose d’extrêmement profond et puissant en quelque chose de parfaitement trivial". Puisqu’on parle des rôles possibles : - Utiliser l’impact créé par la magie pour faire passer un message (« bouh la guerre », « la drogue c’est mauvais », etc). J’ai le souvenir d’une grande illusion classique, l’empalement, présenté avec une immense seringue à la place de l’épée habituelle… La jeune partenaire tient en équilibre sur la pointe de la seringue (elle joue avec le feu, blah blah), puis finit par s’empaler sur l’aiguille (overdose ?), puis remonte et ressort vivante (rédemption, etc). Ce genre de message peut être parfaitement tarte ou parfaitement efficace, selon le degré de talent et d’écriture mis au profit d’une telle entreprise. - Utiliser l’impact créé par la magie comme message "feel good" et établir la notoriété d'une personne. Tu as cité Copperfield ("tous nos rêves sont accessibles à force de volonté"), mais aussi Siegfried and Roy (finissant leur spectacle par "Look for the magic that is around you"), Houdini ("grâce à moi, vous ne vous ferez plus avoir par ces empaffés de médiums"), Doug Henning ("la nature, tout ça"), Blaine ("je fais face à mes peurs pour les vaincre"), etc etc. Notez bien que les magiciens que j'ai cités sont/étaient des stars de leur époque. La encore, on est sur le fil du rasoir, mais… - Utiliser l’impact créé par la magie pour promouvoir une marque, un slogan, le message d’une entreprise. Sans rentrer dans le débat des 100 euros (car une telle magie existe depuis 50 ans aux USA), c’est une voie passionnante, encore peu explorée. - Utiliser l’impact créé par la magie comme outil de rééducation thérapeutique et de self-esteem, cf. "Project Magic" (il en existe d’autres) : restaurer les facultés motrices et de coordination de personnes accidentées, partir de l'idée que la magie est l'une des rares disciplines où l'on peut obtenir rapidement des résultats auprès de son public (donc un extraordinaire outil de self-esteem), etc. - Utiliser l’impact créé par la magie pour ponctuer une histoire (qu'elle soit contée au cinéma, au théatre, dans la rue, etc.). Dans ce cas, l'histoire et la narration sont au coeur du propos, les démonstrations de "magie" ne sont qu'un média pour faire vivre cette histoire. Dans certains cas, elles ne sont même plus perçues comme des effets de presti, c'est ce qui en fait tout l'intérêt. - ETC. ETC. ETC. Il y a des DIZAINES d'optiques différentes. Seb. PS : Et merci de m’épargner le débat "la magie est un art, l’art ne sert à rien, il existe en tant qu’art, en tant que beau", car non seulement c’est une immense tarte à la crème bien rance, mais en plus je doute fortement du fait que la moindre chose puisse être totalement inutile, a fortiori la moindre œuvre d’art…
  24. Hello et merci à toi Corneille (et Woody !). Amen pour ta référence au McKee, qui a d’ailleurs donné il y a quelques mois une hallucinante série de séminaires à Paris, devant des salles ultra-combles. Le livre aura 10 ans cette année, et pas une ride… Je n’ai pas dû être très clair sur le sens premier du "hook": il ne s’agit pas à tout prix de coller dès le départ une *émotion* du type violons dégoulinants, mais juste un *thème* le plus universel possible (la chance, la vieillesse, la mort, l’intuition, la guigne, les souvenirs, le hasard, le sparadrap qui n’arrête pas de coller au doigt, une réplique célèbre d’un film, une fable de La Fontaine, etc.) qui pourra, effectivement, permettre d’engendrer une émotion, si cela est souhaité… Je suis d’accord avec toi, il ne s’agit pas dès le départ de sortir la musique de Titanic et la photo de la petite fille orpheline, battue et leucémique… Quand je traduis ça par "implication émotionnelle", c’est pour dire que si le thème est assez fort, ou drôle, pour ne laisser personne indifférent et si le thème colle bien à ce que le magicien souhaite dire, il lui sera d’autant plus facile d’installer son effet et créer son impact, et de le rendre mémorable. Bien entendu, le "hook" est un point de départ et ne se substitue pas au travail d’écriture, au jeu, à la technique si elle est nécessaire. Le "hook" est un propos, une raison d’aller parler aux gens et de leur faire vite comprendre que vous allez leur parler de quelque chose d’intéressant et dont ils se rappelleront, et pas de votre beau jeu de cartes dont l’une a la fâcheuse tendance d’être "ambitieuse" (la coquine !). Bref, je te rejoins sur ce que tu dis et amen à toi pour tes précieuses précisions, comme dirait l’autre. Quant au sujet de Copperfield, je suis effectivement contaminé depuis longtemps par sa méthode de travail (on ne se refait pas), mais on ne peut pas non plus nier que ça lui a plutôt réussi, et que ça a donc réussi à la magie, par extension. Ce que tu lui reproches provient de deux faits : 1- il est le produit de l’école de Broadway et 2- dès le départ, ses numéros obéissaient à une contrainte drastique : chaque illusion était formatée en "clip" et devait durer trois à quatre minutes pour la télé, dans lesquelles il fallait caser l’intro, la procédure de l’illusion, le final de l’illusion, l’épilogue et le rappel. D’où les aspects que tu as pu trouver téléphonés. DC possède des coudées plus franches depuis quelques années et, d’ailleurs, tous les numéros "romantiques" et dansés avec les partenaires ont été sortis du show. Comme exemple de référence, se reporter (je ne m’en lasse pas) à la carte de base-ball déchirée et raccommodée (1993), c’est un cas d’école… Une carte à jouer déchirée et raccommodée mérite de figurer parmi les nominés pour l’Oscar du tour le plus con : je fais choisir une carte du jeu et la fais signer, la déchire en quatre pour la raccommoder aussitôt... On transpire devant le danger : déchirer un bout de carton sans la moindre valeur, courant ainsi le risque de dépareiller un jeu de cartes à 10 balles ! Heureusement, la carte finit raccommodée… Certes, au prix des mouvements les plus alambiqués de la Terre (je parle des versions les moins bonnes… car certaines sauvent l’honneur…). Par contre, que l’on se rassure, la carte finit toujours pliée et signée, donc le jeu est ruiné quand même... Mais c’est pas grave, on est magiciens, alors ça passe… Help... Des tas de magiciens ont réfléchi a de fantastiques scénarios pour donner un sens au fait de déchirer un bout de papier et le raccommoder instantanément après (le dernier en date étant Laurent Beretta). Dans le cas de DC, avant même de se pencher sur la méthode, le point de départ a été de trouver l’objet à déchirer et d’arriver à faire crisser des dents tous les spectateurs lors de chaque déchirure… La carte à jouer est donc devenue une carte de base-ball rarissime (en prenant le temps d’expliquer à l’écran pourquoi elle était si rare et si précieuse), déchirée devant son propriétaire et l’assureur de ladite carte, au bord de l’apoplexie. J’ai détaillé tout cette routine dans un autre post, je ne vais pas tout retaper. On n’aime ou n’aime pas ce scénario, mais on est en plein dans le "hook" et c’est un exemple que je conseille à chacun de revoir, pour s’amuser… S.
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