Oui je pense que cela fait le lien avec ce que Clément disait. Et concrètement, le fait de conceptualiser des différences qualitatives dans les mécanismes et processus alors que cela n'est pas forcément nécessaire peut ralentir la recherche dans la compréhension globale du fonctionnement humain : logique, puisqu'on se met à chercher sur un autre chemin des explications "différentes", sans pourtant avoir réfuté les explications que l'on pourrait trouver sur le chemin "classique", celui qui a le plus de bases théorique solides (jusqu'à preuve du contraire, comme toujours).
Du côté des praticiens, cela n'a pas toujours d'impact. L'exemple de l'EMDR est encore parlant : la thérapie est efficace (notamment) pour diminuer les symptômes de TSPT et plus personne ne le remet en question. Quelles que soient ses bases théoriques, il semble donc intéressant que des praticiens puissent s'en saisir.
D'un autre côté, c'est tout un pan de recherche qui se développe, des financements, du temps et des ressources qui sont investies pour tenter d'expliquer un modèle théorique différent pour l'EMDR alors que d'autres modèles théoriques jusqu'à présent mieux validés expliquent plutôt bien (même s'ils évoluent et sont aussi remis en question au fur et à mesure, car on ne comprend finalement pas grand chose à ce qui passe dans notre cerveau ! ^^) la diminution des symptômes de TSPT dans d'autres thérapies (j'en reviens à la notamment Thérapie d'Exposition Prolongée, qui se base sur des théories classiques cognitives et comportementales de conditionnement et de traitement des émotions)
L'article Wikipédia que tu envoies montre aussi, je trouve, à quel point la conception qu'il existe différents états qualitativement différents, et donc différents type de transes, amène à une liste non exhaustive d'énormément de choses différentes, sans que cela n'est forcément un sens ni un intérêt
La transe de personnalité multiple en est un bon exemple : on se retrouve à inventer des nouvelles thérapies, basées sur des données théoriques non validées scientifiquement (plusieurs personnalités dans notre cerveau à cause de traumatismes comme mécanismes de défense, et donc le but de la thérapie en devient de réintégrer les personnalités en un ensemble cohérent), alors qu'en approfondissant la recherche dans les théories mieux validées, on peut remettre en question ce diagnostic et donc, j'imagine, le type de "transe" associé : finalement, les personnes souffrant d'un TDI pourraient "juste" avoir des troubles qu'on retrouve dans d'autres profils : une alexithymie très importante, des troubles de l'attention et cognitifs, une mauvaise prédiction des attentes et des conséquences de nos actions sur le futur très proche, une suggestibilité importante à se saisir du cadre théorique qui leur est proposé (avoir plusieurs personnalités pour s'expliquer pourquoi on ne comprend pas pour quoi on agit de telle manière), etc... sans en arriver à évoquer des nouvelles hypothèses moins probables. Et donc les thérapies proposées probablement devraient d'abord se centrer sur ces choses "connues" et voir ce qu'il en est Si jamais cela t'intéresse Lynn a écrit (entre autres !) un chapitre d'environ 40 pages sur la dissociation !
Bref, je m'éloigne bcp de l'hypnose ! Déformation professionnelle haha. Mais je pense vraiment que les débats sont proches sur le fond