Je vois bien la volonté de provocation. C'est inutile avec moi. Donc restons respectueux, ça vous fera économiser des lignes.
Oui, moi aussi je préfère quand ça va bien plutôt que quand ça va mal. Je préfère les gens qui agissent, plutôt que ceux qui dorment. La paix c'est mieux que la guerre.
Peut être pourrions nous éviter les choix caricaturaux. Nous pouvons (vous aussi, j'en suis sur) vulgariser sans trop simplifier.
Agir comme les Femen ou faire l'autruche ne sont pas les seules alternatives. Je comprends le besoin de clivage, et de voir se dessiner 2 camps distincts pour mieux pouvoir s'affronter, mais il faudra réessayer.
Les Femen, c'est la révolution des bas du front. Quand on a ni la volonté, ni les compétences pour défendre ses convictions avec des mots, on fait des happenings sans conséquence. Agir, c'est bien, encore faut il agir de façon raisonnée.
Les Femen hérissent peut être, mais elles ne hérissent que les ultrasensibles. Elles ne provoqueront jamais que des réactions à chaud, des réponses automatiques, un rejet défensif. Elles participent, comme une grande majorité de """personnalités""" (à prendre du bout des doigts avec des pincettes) actuelles, à empêcher tout débat, toute possibilité d'échange.
En ce sens, et au vu de leurs actions (pendant les manifs pour tous par exemple), elles ne sont pas très différentes d'une Frigide Barjot, seulement dans le camps opposé.
Et oui, elles sont complètement raccord avec notre époque. Notre société devient peu à peu une société d'extrémistes (les préoccupations à chaque nouveau vote le prouve). Toute conversation, tout débat, doit immédiatement être simplifié. Il y a un besoin de clivage, un besoin d'être dans le juste, de s'affronter, un besoin de gagner, tout simplement.
Notre démocratie n'a jamais été aussi justement résumée par cette célèbre phrase: "La démocratie, c'est la pire des dictatures, car c'est la dictature exercée par la majorité sur la minorité."
Celà résume parfaitement notre époque. Et la façon dont la loi "mariage pour tous" est passée en est le parfait exemple (au delà des considérations pro ou anti).
La conséquence, vous l'écrivez mieux que moi:
Comme vous le soulignez si bien, nous ne sommes pas à la hauteur des avancées de notre époque. Nous avons les moyens de tous bien vivre ensemble, de communiquer, et si ça n'est pas le cas, c'est juste que nous ne nous donnons pas les moyens de le faire.
Cessons de faire s'affronter nos certitudes, et apprenons à douter, chercher ensemble. Ce serait un première en tout cas, et pour moi, une vraie révolution, aussi utopique soit elle.
Mais bon, il faut bien rêver un peu.