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Publié le

Et si la plaie béante des blessures des acteurs jouant le comte Pâris et

Juliette ne vous tracassent d’aucune sorte, par contre le ventre de

la jolie partenaire qui s’est fait couper en deux, demande lui, toujours, toujours à être vérifié !

Ne me dite pas le contraire .. je l’ai mille fois vécu

Et même si cela en a l'allure d’un Joke, inconsciemment il relève bien l'ambiguïté

Que l’on rencontre le magicien au coin de la rue, chez son boulanger,

il est toujours ce personnage à qui l’on demande immédiatement d’accomplir

des tours, voire.. des miracles.

Si le public veut examiner le ventre de la partenaire, c'est que l'illusion reste à son stade primaire de "truc" ou de curiosité. La question que se pose le spectateur est donc simplement "comment ça marche ?". On se trouve bien dans une forme d'illusionnisme primaire où seul compte le truc.

Dans Roméo et Juliette, les codes du théâtre et la mise en scène font que la question ne se pose pas.

Au début du XIXème siècle, le magicien avait encore une légère odeur de soufre qui planait autour de lui, une aura. Il sous-entendait que ses "mystérieux pouvoirs" provenaient de lieux mystiques, d'inventions extraordinaires, de la communication avec les esprits ou de pactes infernaux; l'aventure était au pas de la porte qui avait un parfum de danger et d'exotisme. Eléments qui entrent dans l'alchimie de la magie mais qui ont quasiment disparu de nos jours.

On revient toujours au même point et à la même discussion déjà mille fois ressassée qui ne décolle jamais vraiment.

Dans le théâtre, je peux apprécier la pièce, la mise en scène, le jeu des acteurs.

Dans l'illusionnisme, je peux apprécier le tour, la qualité de l'artiste, et son apport original au thème abordé.

Mais pour ressentir la magie comme émotion, je dois pouvoir transcender ça, oublier la technique et me laisser transporter dans un autre monde. Et la magie n'est pas nécessairement l'apanage exclusif de l'illusionnisme. Un illusionniste n'est pas un magicien, même si à l'origine; l'illusionnisme est l'art théâtral censé donner l'impression de magie.

Trés sérieusement, Ced, tu connais des magiciens qui ne pratiquent pas l'illusionnisme ? ou certaines méthodes apparentées...?

Absolument.

La magie n'est pas limitée à "faire des trucs". Parce que vous partez avec l'idée définitivement arrêtée que la magie n'existe pas, vous n'avez jamais songé à rechercher des définitions du mot. Or, il s'agit du point de départ de toute discussion sur le sujet: "De quoi parlons-nous ?".

Et pour être plus précis, des définitions acceptées par l'autre, considérant que le langage est l'interprétation que l'auditeur fait du message.

En creusant le sujet, vous auriez probalement trouvé des peintres, des artistes, des cinéastes, des chamans, des écrivains et une foultitude de gens qui entrent parfaitement dans le cadre des définitions possible. Et très peu d'illusionnistes.

Si vous considérez que la magie n'existe pas, rien ne vous empêche de poser la question aux gens de votre entourage et d'écouter leurs réponses.

Elles pourraient bien vous surprendre.

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Membres les + Actifs

Publié le (modifié)

......On se trouve bien dans une forme d'illusionnisme primaire où seul compte le truc. .....

,,,,,,, ????? ,,,,,,,

Je dois dire, Ced, là je suis carrément étonné de ta vue, quelque peu…, elle aussi primaire..

Que au regard de toute ta culture et de tes recherches sur la symbolique, tu ne perçoives pas

ce qui me semble être d’une autre portée,.. que « le comment çà marche » ..

Pourtant, j’ai bien insisté explicitement sur le terme inconscient,

de ce qui semble faire sens au-delà de la réaction primaire..

Tu dis que :

Dans Roméo et Juliette, les codes du théâtre et la mise en scène font que la question ne se pose pas.

Effectivement .. Roméo et Juliette ne se présentent pas eux, comme des magiciens, ils sont des acteurs.

Mais alors, cette sublime déduction, laisserait entendre que le magicien n’est pas un acteur .. ou comédien ?

Qu’est-il ?

Qu'elle est sa différence pour que ce code implicite soit dépassé ?

C’est TRES EXACTEMENT la question !

Tu dis enfin, que

pour ressentir la magie comme émotion, il faut transcender ça,

oublier la technique et se laisser transporter dans un autre monde.

Houarf !!!

C’est ce que fait très exactement, toute bonne pièce ou tout bon film, ni plus ni moins !

Tu n’en reste là qu’au stade « primaire » du divertissement

J’attendais largement mieux de ta part ..

Ce que je veux exprimer, relis bien ma précédente intervention,

c’est que de cette image archétypale (consciente ou inconsciente) dont tu relèves certains aspects

mais qui sont très loin d’être uniquement ceux du début du XIXème siècle, de son souffre et pactes infernaux…

l’homme « magicien » est d’un tout autre attrait. ..désir caché

Je vais prendre des exemples .. primaires LOL

Et j’en apporte pour preuve les sempiternelles fois, où sous le ton de la galéjade

un magicien s’entend dire :

- Ma belle-mère, vous ne pourriez pas la faire disparaître ?

ou

-Vous ne pourriez pas jouer au Loto avec moi ?

ou encore

- Vous pourriez me faire apparaître de l’argent ?

ou bien aussi..

Vous pourriez me faire disparaître mes contraventions ?…

etc

De simples galéjades ? Pas si sur !

Sous la plaisanterie transpire souvent… la réalité !

Et enfin pour conclure de ton propos :

On revient toujours au même point et à la même discussion

déjà mille fois ressassée qui ne décolle jamais vraiment.

????

Je n’ai pas l’impression, sauf si quelqu’un me contredit,

que cet aspect symbolique ait déjà été soulevé …

Je complémente au vu de ton rajout

......Si vous considérez que la magie n'existe pas,

rien ne vous empêche de poser la question aux gens de votre entourage et d'écouter leurs réponses.

Elles pourraient bien vous surprendre.

Le point interrogé n’est pas la définition de la magie,

ni de savoir si elle existe ou pas,

chacun aura son point de vue et le mien est fait !

Et là oui, on est dans le ressassé..

mais c’est toi qui l’y entraîne..

Non, je le dis et répète bien, le questionnement c’est

Pourquoi ce code théâtral avec un magicien semble dépassé ?

Qu'est-ce qui fait sens inconscient ?

JaB

~~~~

Modifié par JacK Barlett
Publié le

......On se trouve bien dans une forme d'illusionnisme primaire où seul compte le truc. .....

,,,,,,, ????? ,,,,,,,

Et j’en apporte pour preuve les sempiternelles fois, où sous le ton de la galéjade

un magicien s’entend dire :

- Ma belle-mère, vous ne pourriez pas la faire disparaître ?

ou

-Vous ne pourriez pas jouer au Loto avec moi ?

ou encore

- Vous pourriez me faire apparaître de l’argent ?

ou bien aussi..

Vous pourriez me faire disparaître mes contraventions ?…

etc

De simples galéjades ? Pas si sur !

Si le spectateur réagit comme précédemment, ce qui est fréquent, c'est qu'il perçoit le l'illusionniste de manière primaire et/ou qu'il ne peut percevoir les choses autrement.

Ce qui n'est pas nécessairement la faute à l'illusionniste.

Si le spectateur a à faire avec quelqu'un qu'il perçoit comme un magicien ayant une connection avec un monde invisible souvent menaçant, il ne réagira pas comme ça. Je ne vois pas ce que cette opinion est limitée.

Et à mon avis, le principal vecteur de magie de nos jours est le cinéma.

Et l'arrivée d'Harry Potter a changé la donne en ce qui concerne la manière de percevoir la magie du point de vue des spectateurs.

Mais on en a déjà discuté dans d'autres messages.

Publié le (modifié)

Pensée philosophique du petit matin:

Je pense qu il faudrait parler de la définition du mot MAGIE......lol...

Je retourne me coucher.....

La montagne a accouché d'une souris.

A ce propos, mon ami Ced, toi qui sais tout, quelle est l'origine de ce mot? quand a t'il fait son apparition? et a quelle occasion?....je sais,cela a déjà été traité ,mais une petite piqure de rappel fait toujours du bien...(pour les jeunes).Il est vrai que maintenant ce mot est "mis à toutes les sauces"...

Modifié par tabary

http://www.francistabary.fr/

Créer est divin, copier est humain .

Publié le (modifié)

t’as rajouté à ton post..

il faudrait parler de la définition du mot MAGIE......lol...

quelle est l'origine de ce mot ? quand a t'il fait son apparition? et a quelle occasion?....

-8

Francis et les mathématiques…LOL

Francis NONNNNNNNNN LOL

Je ne veux pas le croire ENORME .. -8

De cette simple demande des origines du mot,

tu viens de démontrer dans le plus parfait exemple

toute la théorie de Gödel et de sa boucle étrange

Avec ceci ..nous remontons au premier post de ce sujet LOL

Posté dans un sujet non moins intéressant sur VM

Et dont vous trouverez le lien par après

J’aurai propension à me référer de son étymologie Magia en latin, du grec mageia

et un peu plus loin dans le temps, il y a six mille ans, au cœur de Babylone dans

le pays de Chaldée, ou celui-ci prendrait ses origines sous l’intitulé « Magdin »

signifiant étude des sciences...

Ces hommes appelés Magdin, avaient pour charge d’étudier, d’expérimenter,

de pratiquer, mais aussi d’enseigner, transmettre leurs observations.

Ils étaient aussi conseils d’états et on en espérait sagesse et philosophie

de par cette vision globale d’études.

Ils avaient position et rôle incontournables au cœur même de la société !

Le lien du post en question

JaB

~~~~

Modifié par JacK Barlett
Publié le (modifié)

Ah oui, tu parles de Gödel (Kurt) le copain de Bach et d 'Escher ? ou alors de Goebbels (Joseph) le copain d'Adolf qui avait aussi une "boucle étrange" à son ceinturon pour mieux frapper....,grand magicien aussi devant l'Eternel, spécialisé dans la disparition de milliers de personnes... (plus fort que David !) lol...Merci pour le lien ....cela m'évite de rechercher....et cela dispense Ced de s'exprimer...

Modifié par tabary

http://www.francistabary.fr/

Créer est divin, copier est humain .

Publié le

D'un autre côté, le pouvoir des mages de l'ancienne Perse avait atteint un tel niveau qu'il a bien fallu leur trouver un opposant. Zoroastre vous dit quelque chose ? Il est mort tué par une flèche tirée dans le dos...

Et la réponse se trouvait d'évidence dans mon post sur le Daena/miroir même s'il est clair que je n'ai rien à prouver à qui que ce soit. Un minimum de culture n'a jamais tué personne.

Publié le (modifié)

délivre-moi de cette joie qui me (fait) jouir.

De la Libye à la libido, l'alibi ad libitum !

La montagne a accouché d'une souris.

Bah, ce n’est pas la taille qui compte ;) ! Le cerveau de la souris se situe à un niveau de complexité incroyablement plus élevé que la montagne :) .

Par ailleurs, vos diverses interventions à tous sont fort intéressantes, continuez dans le respect mutuel des idées de l'Autre et ce sera (encore) un régal...

C.G.

Modifié par Christian Girard
Publié le (modifié)

délivre-moi de cette joie qui me (fait) jouir.

De la Libye à la libido, l'alibi ad libitum !

Cher Christian aurais-tu ouie dire, de ma joie

d’un prochain délit manipulant les mots..

juste pour que le public ne regarde plus les magiciens uniquement parce qu’ils font,

mais aussi … parce qu’ils sont et représentent !

Tache longue et ardue que je travaille en alibi, d’ici de là,

mais au passé selon Devos, çà fait j‘ouire .. ;)

[video:dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x18j8a_raymond-devos-oui-dire_fun

JaB

~~~~

Modifié par JacK Barlett

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    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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