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Koincidence : 1001 usages d'un Khanar


Christian CHELMAN

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:D

je lis Glyphes :whistle: ) mais je crois que ce sera intéressant... :)

J'ai terminé "Eloge du Secret" qui est effectivement très bien, même si un peu trop orienté psychanalyse à mon goût.

Glyphes n'est pas un roman exceptionnel mais développe un thème très original qui m'a permis de prendre des directions originales en mentalisme.

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En 2007, Martine fit son revival sur le web, et lors de ses errances magiques sur VM, elle semblait bien croire aux vertus du Canard à la Carte...

Rappel:

canardd.jpg

D'ailleurs 1001 usages d'un khanar, c'est tel 1001 albums de Martine: 1001 nouvelles histoires...

Fichtre elle n'aurait vraiment jamais imaginé ça ! Qu'il y ait autant de vertus et d'usages de son image à ce/de sacré petit canard !

Martine in WonderKhanarland.... elle pourrait rêver de ces 1001 nouvelles aventures de l'autre côté du miroir...

Mine de rien, certaines routines décrites dans ce sujet, sont pour moi parmi les meilleures lues en Magie Bizarre. Car pour moi on a bien là de la Magie Bizarre ! Bizarroïde, décalée, déjantée (mais plus dans le ton du texte que dans les effets proprement dits), surréaliste, réaliste et collant à l'actualité (CIA), poétique (La routine Zonghli Kwan est une superbe application et en terme d'effet).

Et surtout, dans mes goûts persos, aucune notion dans ces routines de quelconque rapport au mortuaire, pas un mort, pas un fantôme, pas un ossement, pas un truc directement ou indirectement lié au funeste, au macabre.... Moralité, un Must of Magie Bizarre ! Et tout ça avec un Canard ! Chapeau ! Grand pied de lecture nocturne ! Bon on va essayer d'éviter le cauchemar dodo avec l'image " une infinité d'illusionnistes amateurs tenaient dans leurs mains, des Khanars à la karte, en attendant un nouveau spectateur" , flippant ça, vais plutôt me connecter l'esprit sur le SAS...

Ps: La routine "Ki veut gagner des Pignons?" me fait penser à une routine de Ted Lesley où c'est l'effet inverse: Un spectateur tire une carte parmi les centaines qui composent un jeu de Trivial Poursuit. Le spectateur choisit une question parmi les 6 de la carte qu'il a tiré. Le mentaliste ouvre une enveloppe de prédiction dans laquelle figure la bonne réponse à la question choisie donc parmi les milliers du jeu.

On pourrait imaginer l'adaptation via le Khanar qui tirerait la carte à la place du spectateur ! Ce qui en plus simplifierait à la fois la procédure et le matériel pour réaliser l'effet de Ted Lesley.

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Tu pourrais même trouver a réponse à la question Trivial Pursuit dans un oeuf que Khanar (mille fois son nom béni) pond.

Certains effets (dont Zonghli Kwan) ont été mis en scène pour des spectacles, je crée pour des amis...

La petite fille aux allumettes (mon texte préféré) permet également une mise en scène très bizarre, mais je la garderai sous le manteau. En fait, tous les textes sont adaptables à des mises en scène déjantées. Bien entendu, comme ils ont été publiés ici, ils sont protégés.

Le texte en danois est un petit clin d'oeil à l'humour absurde de Andy Kaufman, un des plus grands comiques américains (et à sa lecture de Gatsby le Magnifique sur scène). Wikipedia

Le film "Man on the Moon" à son propos, est un must-see.

« Je ne suis pas un comique, je ne raconte jamais de blagues... La promesse du comédien, c'est d'arriver à vous faire rire de lui... Ma seule promesse, c'est d'essayer de divertir du mieux que je peux. Je sais manipuler les réactions des gens. Il y a différentes sortes de rire. Le rire des tripes, c'est quand vous n'avez pas le choix, vous êtes obligés de rire. Le rire des tripes ne vient pas de l'intellect, et c'est beaucoup plus difficile à pratiquer pour moi maintenant que je suis connu. Ils se disent : "Wow, Andy Kaufman, ce type est vraiment marrant", mais je n'essaie pas d'être drôle, je veux simplement jouer avec leur tête. »

(Andy Kaufman dans the New York Times)

Je suis content que quelqu'un voie le véritable potentiel caché dans ce post. :)

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Je suis content que quelqu'un voie le véritable potentiel caché dans ce post.

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Mais il n'y a pas qu'une personne qui a vu le potentiel caché dans ce post....moi aussi... nous sommes donc déjà 2 .... et cela ne fait que commencer...(lol)

Pour te rassurer,et très sérieusement, il est vrai qu'il y a un potentiel à exploiter et j'aime beaucoup ton coté "conteur" qui transporte totalement les spectateurs dans un autre univers....c 'est le coté très intéressant de ton personnage...et tu as le don pour transformer un objet anodin en un "je ne sais quoi" qui devient totalement magique! Bravo...

http://www.francistabary.fr/

Créer est divin, copier est humain .

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- La petite fille aux allumettes (mon texte préféré)

- Un thread sur Khanar serait totalement incomplet sans ce merveilleux texte de Hans Christian Andersen. Inutile d'attirer votre attention sur l'immense potentiel de cette histoire, il coule de source.

- Je compte sur vous pour une partie des 981 messages à compléter. :)

Alors de par indiqué ci-dessus, je m'y essaie modestement, voici une tentative à l’arrache, un exercice de style, et une variation sur l’effet « It’s A Match » d’Andy Leviss. (Inspiré d’un des effets de Larry Becker dans sa routine nommée Casino Royale).

En petit hommage à Hans Christian Andersen, en petit hommage à la saine émulation magique créative que confèrent bon nombre de messages de CED (et cadeau du coup pour son anniv), en petit hommage à Khanar, en petit hommage aux pochettes d'allumettes que j'adore et qu'on ne trouve plus chez les buralistes français, en petit hommage à C. Chelman aussi...

JOACH ANDERSEN

LE PETIT KID AUX ALLUMETTES…

En cette nuit de Noël 2010, si vous passiez par une certaine rue relativement austère mais néanmoins non déserte de Chicago, vous y auriez croisé toutes sortes de passants ainsi que quelques individus en train de se réchauffer autour de vielles barriques métalliques enflammées, et pas très loin d’eux vous l’auriez peut-être remarqué lui, le gamin.

Joachim Andersen c’était son nom. « Joach » comme ils disaient « les autres » en se marrant, mais c’était un rire qui était davantage un sourire légèrement vocal portant quelque chose de malicieux et de plein d’humanité à la fois, d'autant que dans leurs yeux régnait une vivacité qui avait l’air de dire que le gamin il était intelligent, rusé ; l’ensemble traduisait une espèce de compassion humaine et de respect pour ce petit black d’une douzaine d’années.

Il était blotti à l’entrée d’une ruelle entre deux vieux immeubles. Il y avait un petit fatras autour de lui : des cartons aplatis, de vieux sacs en toile de jute posés au sol, trois, quatre autres sacs remplis d’on ne sait quoi, mais il y avait surtout trois choses qui attiraient immanquablement l’œil tant elles étaient surprenantes :

Il était vêtu d’un manteau gris anthracite, d’un pantalon brun et surtout, malgré la saison, il ne portait pas de chaussures mais uniquement de grosses chaussettes de laines rouge vif et montantes, de celles qui font les bas de laine de Noël sauf que lui les portaient aux pieds, qu’elles étaient usées, et remontaient jusqu’à ses genoux par-dessus le pantalon. A gauche de ses pieds, reposait au sol une étonnante vieille boîte de cireur de chaussures d’un autre âge, qu’on remarquait encore davantage par le contraste qu’apportait ses pieds non chaussés et de rouge vêtus. Mais le plus surprenant c’était qu’à sa droite, il y avait posé sur le sol, un vieux jouet à la peinture défraîchie : un gros canard en bois !

Vision étrange que ce gamin des rues habitué certainement à une certaine violence du quotidien et des nuits mais ainsi accompagné d’un gros jouet !

Un vieux jouet et une ancienne boite de cireur de chaussures, ça respirait vraiment un Chicago d’une autre époque…

Lui, pour se réchauffer, faisait souvent le même drôle de rituel : il sortait d’un de ses sacs en toile des pochettes d’allumettes. Il semblait en avoir des centaines et des centaines dans son sac, à satiété. Il les faisait brûler une par une, deux par deux ou trois par trois, entièrement, d’un coup, ce qui produisait de grandes flammes. Ce qui était très visuel c’est qu’il restait parfois avec une pochette ou deux dans chaque main tel un illusionniste produisant des flammes de la paume de ses mains. Il parvenait alors dans une espèce de concentration douce et naturelle à étrangement faire durer très longuement la combustion, puis dans un va-et-vient entrecroisé, il passait lentement ses mains autour de son buste et de ses jambes pour les réchauffer…

Images détonantes d’un personnage de la nuit pour qui pouvait, en ce soir là de Noël, prendre le temps d’y prêter une quelconque attention et s’arrêter…

Lorsque c’était parfois le cas, il alpaguait celui ou ceux qui avaient stoppé leur marche, et il les invitait d’un geste rassurant de la main à le rejoindre, à s’approcher.

Il leur parlait alors à voix basse, les invitant parfois à s’asseoir face à lui, « juste deux minutes », disait-il, le temps de leur montrer quelque chose d’étonnant….

Il ouvrait alors sa vieille boite de cireur de chaussures et en sortait un vieux chiffon épais duquel il retirait méticuleusement encore d’autres pochettes d’allumettes, une petite trentaine. Elles étaient presque toutes de couleurs différentes, et il sortait ensuite des cartes de visites exactement aux mêmes tons. Il expliquait à ceux en face de lui que chacune de ces pochettes d’allumettes provenait d’un hôtel américain, il y en avait d’un grand nombre d’Etats, et qu’il avait aussi pour chacun la carte de visite publicitaire associée. Il disait ça fièrement, et comme très heureux de la chose.

D’où diable tenait-il donc toutes ces pochettes d’allumettes, celles-ci dignes de la collection d’un ebayer, et les centaines d’autres qu’il enflammait pour la chaleur qu’elles lui apportaient ? Les avait-il trouvées en quelque endroit, provenaient-elles d’un don, d’un vol ?

Ceux qui ainsi s’étaient arrêtés auprès de lui n’avaient pas le temps d’y réfléchir, car déjà il grattait une allumette pour qu’à sa lueur ils puissent clairement lire que sur telle pochette figurait le nom de l’hôtel THE CARIBBEAN ; dans la foulée, il leur disait de fixer attentivement la flamme de l’allumette et de voir, d’imaginer dans sa lueur les bons repas de Noël qu’on devait faire dans cet hôtel, les tables bien garnies. Il présenta alors une autre pochette et carte de visite, on pouvait y lire le nom de l’Hôtel HEAVEN’S PEAK sur un fond bleu, avec dessous le petit dessin d’un skieur. La flamme de l’allumette était située entre ses yeux et ce petit dessin, et on ressentait qu’il se voyait à travers elle descendre lui aussi des pistes de ski, puis il plaçait l’allumette entre les yeux de ses auditeurs et la pochette pour que eux aussi un court instant puissent imaginer et ressentir cette impression. Il gratta encore une autre allumette pour montrer le nom d’un troisième hôtel, cette fois on pouvait lire HOTEL DE PARIS… avec un dessin de la Tour Eiffel dessus. « Un hôtel de Las Vegas » annonçait-il, puis c’étaient les mots « Paris, Europe… Tour Eiffel » qu’il prononçait avec un réel petit accent français des plus surprenants. Enfin c’était un « Champs Elysée… aveniuuee » dit avec un geste de la main qui mimait une voiture serpent descendant « la plus connue des avenue du Monde » comme il l’annonçait fièrement. « Si tu regardes la flamme » disait-il, « tu peux y voir tous les phares des voitures sur l’avenue »…

Pleins de rêves dans ses yeux à Joach… il semblait réellement se transporter dans les endroits dont il parlait, mais il semblait bien aussi qu’il parvenait à y emmener ses auditeurs.

« Que des hôtels différents, pleins, pleins », leur répétait-il, « une trentaine ! Trente voyages, trente destinations… »

Il rassemblait alors l’ensemble des cartes de visite des hôtels et les tendait à l’un de ceux qui l’écoutait, et lui disait de mélanger ces cartes entre elles… Il les reprenait alors dans ses mains et annonçait, « hey maintenant il faut que je vous présente CED, c’est mon canard, là.. » disait-il en montrant son vieux jouet en bois. « C’est un bon compagnon » rajoutait-il…

A ce moment là, souvent son auditoire se disait que le jeune garçon qu’il avait en face de lui, était certainement un peu fou…

Mais Joach enchainait, s’animait :

« CED est vivant, c’est un canard animé, animé par le don de double vue, il me prévient des dangers, il sait prédire l’avenir, c’est vraiment un compagnon sûr ».

Il parlait vite et posément à la fois, lui qui avait l’air si sensé auparavant malgré tout l’étrange qu’il pouvait dégager, semblait d’un coup comme habité par quelque chose de mystique, tel un jeune marabout…

« Je vais vous montrer, CED est très fort».

Il prenait alors l’ensemble des cartes de visite et les plaçait dans un petit réceptacle situé sur le socle du canard en bois, face à son bec.

Il disait ensuite : « tu as mélangé les cartes, CED va faire une prédiction, regarde bien »…

Et là le canard en bois commençait à s’animer, à bouger le cou, puis subitement il plongeait très vite la tête dans les cartes, pour en ressortir avec une coincée dans son bec… On ne pouvait lire ce qui était inscrit dessus, on ne voyait que le dos de la carte que le canard avait attrapée.

« C’est la prédiction du futur que fait CED », disait Joach.

Alors sur le sol il brassait rapidement les pochettes d’allumettes portant les noms d’Hôtels pour les mélanger, puis demandait au passant de mettre ses mains en coupe et ils les déversaient dedans ; il lui disait alors qu’il allait devoir les relâcher une par une, ou par petits groupes sur le sol, celles qu’il souhaitait, et ce jusqu’à ce qu’il n’en est plus qu’une seule entre ses mains. Le passant s’exécutait et quand c’était fait, Joach ramenait vers lui les pochettes d’allumettes retombées au sol et disait « ne regarde pas encore quel hôtel tu as conservé, mais ce qui est important c’est que tu sais que tu pouvais laisser glisser de tes mains celles que tu voulais, aussi tu aurais très bien pu à la fin garder en mains celle-ci qui vient de l’hôtel RAY’S ROADSIDE RESORT ». Il disait cela en montrant une des pochettes que son auditeur avait laissé retombé au sol, et il rajoutait « ou celle-ci, la blanche, avec la grille du château dessinée dessus, l’hôtel GATEWAY INN, oui imagine tu aurais pu être ce soir dans un beau château… mais ta tête, ton cœur et tes gestes ont choisi celle-ci… celle que tu as entre les mains… Alors maintenant regarde le nom de ton hôtel ».

Le passant regardait la pochette et lisait à voix haute le nom, c’était le NORTH WOODS INN.

« Oh c’est un très très bel hôtel » disait Joach, « c’est celui qui est au milieu de la fôret de sapins, des grands beaux sapins de Noël».

Joach laissait passer une quinzaine de secondes pour que son auditeur puisse s’imager cet hôtel perdu en pleine nature, puis il enchaînait :

« CED a du le deviner ! CED savait certainement que tu partirais là-bas ; regarde la carte qu’il avait attrapé et qui est restée juchée dans son bec et dans le froid en attendant que ta main chaude vienne la prendre pour la lire».

Et le passant de la rue retirait alors de son bec la carte de visite qu’avait tiré le canard en bois, et il pouvait lire dessus NORTH WOODS INN ! C’était bien la carte publicitaire de ce même hôtel qu’il y avait d'inscrit sur sa pochette d’allumettes, celle qu’il avait librement choisi de conserver, celle-là et pas une autre.

Généralement le passant exprimait visiblement sa surprise par des yeux ronds, ou haussait les sourcils d’incompréhension, ou encore échangeait un regard de profonde stupéfaction avec les autres passants s’il n’était pas seul à être allé rejoindre Joach.

Ce signe d’étonnement émis était le signal ! Aussitôt des applaudissements, des sifflets, des « yeah man » des « Joach is a son of God » surgissaient du petit groupe d’hommes qui entouraient le poêle de rue improvisé situé près du recoin de Joach ; des bravos joyeux qui duraient une vingtaine de secondes avant que les hommes ne se remettent à rire doucement et à parler entre eux.

Cela rajoutait, pour les auditeurs de Joach, une autre surprise, et conférait soudainement au gamin un statut d’artiste acclamé. Parfois certains de ses auditeurs applaudissaient alors, parfois Joach ne leur laissait pas ce temps de réaction et enchainait directement en leur tendant une vieille boite de cirage vide en métal tout en leur disant :

« Pour le spectacle, pour la Magie, pour la Magie de Noël !! ».

Et les passants qui étaient venu voir tout cela, ce gamin appauvri, sa tenue, sa boite de cireur de chaussures, ses allumettes, tout ce proprement surréaliste, bah ils mettaient la main à la poche, même si celle-ci était un peu trouée, oui ils lui donnaient un peu d’argent. Ceux qui pouvaient rechigner à donner, remarquaient l’œil discret mais délibéré que jetait alors Joach vers le petit groupe d’homme à proximité, avec l’air de leur signifier « pff veut même pas donner celui-là, celle-là », et ce regard furtif permettait de rappeler la présence proche de ce groupe d’adultes. Et il répétait encore « Pour Noël, pour le spectacle ! »… Et ceux là aussi, craignant peut-être quelque éventuelle mésaventure, finissaient par donner.

Pour conclure Joach sortait quelques pochettes d’allumettes du grand sac, et les donnaient à ses spectateurs en leur disant : « Joyeux Noël à toi, rêve, imagine de belles choses, rêve d’être ailleurs, rêve d’être dans ce que tu souhaites, dans la vie que tu souhaites, fais brûler une allumette pour toi, pour ta famille, tes amis, emmène les ailleurs, mais fais quand même toujours attention, car à trop regarder une flamme d’allumette on peut parfois pleurer à cause de la chaleur ou à cause de la tristesse de ce qu’on a pas, alors arrête toi toujours avant de pleurer, et gratte aussitôt une autre allumette pour repartir dans un autre petit rêve, oui un autre ».

Les passants reprenaient alors leur chemin, et tous se disaient que ce gamin était un spectacle à lui tout seul, et que en ce soir de Noël, ils avaient quand même eu la chance mine de rien de voir un magicien des rues, un sacré drôle de gamin; de la magie, oui, tiens donc, c’est quand même pas tous les jours, et de la magie sacrément bizarre en plus ! Ca allait pour beaucoup leur donner une histoire de Noël à raconter ou alors ils garderaient ça pour eux-mêmes… En tout cas ils l’avaient vécu, et c’est ça l’essentiel.

Peut-être un jour proche ou lointain, l’un ou l’autre d’entre eux découvrirait ou se rappellerait le conte d’Andersen et y verrait alors une mystérieuse analogie avec ce soir de Noël 2010.

Et ça forcément, ça ne rajouterait que davantage de magie à leur souvenir de ce surprenant petit Kid aux allumettes…

Joach avait donc refait plusieurs fois son petit spectacle à d’autres passants dans la soirée.

Plus tard dans la nuit, d’un de ses sacs en toile il sortit une vieille paire de chaussures qu’il enfila… Il en avait donc quand même. Les économisait-il en voulant les porter le moins possible et ce malgré le froid ? Etaient-elles un peu trop serrées et aimait-il tout bonnement se détendre les pieds ? Ou bien était-ce peut-être délibéré car il avait le sens d’une certaine petite mise en scène pour effectuer son petit spectacle ?

Il rejoignit alors le groupe d’hommes toujours affairé autour de ce feu de rue point de ralliement et de chaleur; il y avait eu du va et vient et c’était en partie seulement les mêmes individus qu’en début de soirée ; ceux-ci lui donnèrent à manger et il partagea avec certains d’entre eux un peu de l’argent qu’il avait gagné. Certainement aussi ainsi partageait-il leur estime, leur protection, et d’autres choses de survie encore…

Mais avant de se mettre à manger, Joach déposa CED sur deux briques posées côte à côte sur un petit muret en pierre ; c’était étrange, on aurait dit que le canard en bois reposait sur une espèce de trône ! Joach gratta une allumette et la tendit entre ses yeux et le Canard…

Une fois encore il parvint à conserver étrangement durablement la durée de l’ignition.

Il fixa alors longtemps son compagnon à travers la flamme, en ayant son autre main posée à plat sur sa poitrine. Joach donnait l’impression de prier devant le Canard, tel devant Dieu, peut-être remerciait-il pour le repas à venir, peut-être quelque part bénissait-il CED de le faire vivre dans ce froid hivernal en lui permettant de gagner quelque argent, ou bien peut-être était-ce à tout autre chose qu’il pensait alors face au Canard, peut-être même à des idées magiques même, qui sait…

Car selon ceux qui connaissent bien le petit Kid, il paraîtrait que le Canard avait bien d’autres pouvoirs encore, 1001 disaient-ils, et toujours selon eux, Joach lui avait déjà plus d’un autre tour dans sa boite de cireur….

Un petit Kid, qui deviendrait peut-être un jour un très grand magicien…

Peut-être dans la flamme de l’allumette se voyait-il devenir THE GREAT ANDERSEN.

Ou encore rêvait-il peut-être de rencontrer au détour d’une rue enneigée une jolie petite marchande d’allumettes…

Celle qu’il pourrait aimer et protéger de tous les dangers de la vie grâce à sa ruse et ses pouvoirs de magicien.

Et ce, infailliblement et ad vitam eternam…

CED lui devait assurément bien savoir à quoi Joach pouvait penser.

Mais comme on dit chez nous, "il ne lui manquait que la parole"....

15.01.2011

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