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Plagiat ou inspiration, quelle frontière ?


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Juste pour préciser la réponse à propos de la technique, et éviter toute ambiguïté, la technique n'est pas protégeable en tant que telle sur le terrain du droit d'auteur mais elle l'est en revanche sur le terrain du droit des brevets.

On pourrait déposer un brevet pour une technique magique ?

Alors là je ne comprends plus... J'ai toujours appris qu'on ne pouvait breveter qu'une invention qui apporte une solution technique nouvelle à un problème technique.

Par exemple, on peut breveter un crayon, on peut breveter une gomme, mais on ne peut pas breveter un "crayon-gomme" (un crayon avec une gomme au bout), car ce n'est pas une solution technique nouvelle à un problème technique...

Je vois mal comment déposer un brevet pour une levée double...

Même pour les grandes illusions, les solutions techniques nouvelles sont rares... (Les façons de cacher quelqu'un ne sont pas nouvelles !...). Par contre, une grande illusion (son design plus exactement) est facilement protégeable au titre des "dessins et modèles".

Mais breveter le saut-de-coupe ou l'empalmage classique, j'avoue que je ne comprends pas... (Ni les avocats avec qui j'ai travaillé d'ailleurs.)

Pouvez-vous préciser Pierre ?

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Merci Pierre!

Je profite de vos lumières pour une autre petite question :

A t-on le droit de refuser qu'une routine soit reprise après sa mort? Que se passe t-il dans ce cas là 70 ans après?

C'est Hergé qui m'y a fait penser, lui-même ayant refusé que les aventures de Tintin soient reprises et continuent après sa mort.

La BD n'a rien à voir avec la magie, mais je ne sais justement pas si celà est possible dans notre domaine?

Merci pour vos réponses.

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Ah voilà, je viens de retrouver ce que j'avais appris sur le droit des brevets :

"Pour être brevetable, une invention doit répondre à trois critères essentiels.

1. Elle doit être nouvelle, c'est-à-dire que rien d'identique n'a jamais été accessible à la connaissance du public, par quelque moyen que ce soit (écrit, oral, utilisation,...), où que ce soit, quand que ce soit.

2. Sa conception doit être inventive, c'est-à-dire qu'elle ne peut pas découler de manière évidente de l'état de la technique, pour une personne connaissant le domaine technique concerné.

3. Elle doit être susceptible d'une application industrielle, c'est-à-dire qu'elle peut être utilisée ou fabriquée de manière industrielle (ce qui exclut les œuvres d'art ou d'artisanat, par exemple)."

(Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Brevet )

Je ne vois aucune technique magique susceptible de rentrer dans ces critères... Mais les choses ont peut-être changé ces dernières années. Pouvez-vous préciser plus Pierre ?

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A t-on le droit de refuser qu'une routine soit reprise après sa mort? Que se passe t-il dans ce cas là 70 ans après?

Je ne suis pas Pierre, mais je vais quand même donner mon avis... ;)

Oui, on peut refuser que notre oeuvre soit exploitée pendant les 70 ans après notre mort (puisqu'il faut l'accord des ayant-droit pour l'exploitation, s'ils refusent, l'exploitation n'est pas possible).

Par contre, une fois le délais de 70 ans passé, on ne peut pas empêcher que notre oeuvre tombe dans le "domaine public"...

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Pas possible de prolonger? Ou d'interdire définitivement?

Je ne vois qu'une solution : tu détruits tout juste avant ta mort, et tu t'assures de n'en laisser aucune trace... ;)

Mais de deux choses l'une : soit ton oeuvre est toute pourrie, et dans ce cas tout le monde l'aura vite oubliée, largement avant la fin des 70 ans, soit ton oeuvre est sublime, et ce serait quand même dommage de priver les générations futures de ce morceau de génie humain, non ?... ;)

(Imagine un peu si Balzac, Pasteur ou Galois n'avaient pas transmis leurs oeuvres !...)

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Merci pour vos réponses très claires, Pierre et Frantz. Afin de renseigner au maximum nos magiciens Vmistes, imaginons ensuite que, sans en avoir demandé l'autorisation, j'effectue en public une routine en utilisant le texte originel du créateur (de l'auteur)

Quels sont les risques encourus, au-delà d'un éventuel procès ?

Juste à titre informatif, rappelez-vous cet épisode, extrait du site de l'Huma , où l'on pose le copieur en victime. Quelle furent les répercussions juridiques pour Barta ?

Le come-back de la magie

ON croyait que l’illusionnisme, cet art millénaire qui se pratiquait déjà sous l’Antiquité, appartenait à un passé révolu. On voyait Garcimore ou Gérard Majax, faisant des tours de passe-passe avec mouchoirs, lapins ou blanches colombes, officier dans des banquets de seconde zone ou des arbres de Noël ringards.

Mais voilà que la magie nous revient, dépoussiérée et des Etats-Unis, après avoir intégré et digéré les toutes dernières technologies de pointe, après avoir jeté chapeau-claque et frac pour se mouler dans le cuir, pour enfiler perfecto et santiags. Et sans doute ne faut-il pas voir un hasard dans le fait que Claudia Schiffer, l’une des femmes considérées comme les plus belles et les plus riches du monde, se retrouve fiancée à David Copperfield, magicien de son état et lui-même classé par le magazine américain « Forbes » comme la dixième star la mieux payée outre-Atlantique…

Question : par quel hasard la magie a-t-elle ainsi retrouvé des ailes ? Les réponses seraient de plusieurs ordres. D’abord, la magie fonctionnerait en réaction à la vie moderne : dans un monde envahi par la machine et obsédé par la technologie, l’illusion réintroduirait le mystère, la poésie et la part de rêve nécessaires à l’homme. Dans un monde de crise, d’insécurité et de prise de risque moindre, la magie pourrait, aussi, s’avérer un moyen de recréer un sens du danger sans avoir à faire l’expérience du véritable danger, comme un truc parfaitement maîtrisé, un envers du décor banal à pleurer.

De là à conclure, comme certains anthropologues américains, que ce regain d’intérêt pour la magie serait provoqué par l’approche de l’an 2000 et par le désir de trouver des solutions magiques au chômage ou à l’insécurité ambiante, il y a, bien sûr, un pas que nous ne franchirons pas.

N’empêche. Le succès de l’émission de FR3 « Attention magie », celui de l’illusionniste qui intervient dans les émissions de Dechavanne, sans compter la propension de la télévision à faire passer à tout propos du faux pour du vrai, participe certainement de la régression obscurantiste qui envahit les esprits et qui cherche à nous faire prendre les vessies du paranormal pour les lanternes de l’inexplicable.

En attendant, le ténébreux David Copperfield, qui fait salle comble tous les soirs à Paris, ne supporte pas qu’un Français soit capable de tricher aussi bien que lui sans avoir eu besoin de lui acheter ses trucs. Star, mais mauvais joueur, le milliardaire voudrait, paraît-il, intenter un procès à Yves Barta, un ancien stewart d’Air France, capable, à force de travail et d’ingéniosité, d’imiter ses meilleurs numéros : de la lévitation en passant par la femme coupée en deux, sans parler du tour qui consiste à passer au travers d’une hélice en marche. Mêmes programmations informatiques, mêmes dématérialisations, mêmes bluffs… Abracadabra. Que le spectacle commence !

MAGALI JAUFFRET.

Modifié par tanhouarn

« La préservation de la vérité objective et de la capacité de chaque individu à former des jugements objectivement vrais est la condition première et absolument nécessaire d’une vie libre » (James Conant, in Orwell ou le pouvoir de la vérité, p. VIII).

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Je ne vois qu'une solution : tu détruits tout juste avant ta mort, et tu t'assures de n'en laisser aucune trace... ;)

mdr mdr

Mais de deux choses l'une : soit ton oeuvre est toute pourrie, et dans ce cas tout le monde l'aura vite oubliée, largement avant la fin des 70 ans, soit ton oeuvre est sublime, et ce serait quand même dommage de priver les générations futures de ce morceau de génie humain, non ?... ;)

(Imagine un peu si Balzac, Pasteur ou Galois n'avaient pas transmis leurs oeuvres !...)

Oh mais je suis parfaitement daccord, à 500% même! Je ne vois pas l'intérêt de faire ce genre de choses!

Je me posais juste la question des suites d'une lecture d'un article sur Hergé, ça me taraudait. :blush:

Merci d'avoir assouvi ma curiosité! ;)

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imaginons ensuite que, sans en avoir demandé l'autorisation, j'effectue en public une routine en utilisant le texte originel du créateur (de l'auteur)

Quels sont les risques encourus ?

C'est du pénal. Les peines maximales sont une amende de 300 000 euros et trois ans de prison (article L335-2 du code de la propriété intellectuelle).

(Mais bon... Ce sont les peines maximales... Je doute que l'on en arrive à des peines comme ça parce que Albert Dugenoux aurra présenté la version des quatre as de Raoul Duglaire lors de la fête de Saint-Jean à Pouzioux-la-Jarrie... ;) )

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