Houlala! Séquence nostalgie depuis quelques temps sur ce forum!! Moi aussi, j'ai bien connu Albert Levy au French Ring. Un homme adorable, et effectivement malheureusement de santé fragile. Il adorait Jean Valton, et c'est ce qui nous avait fait sympathisé (à l'époque, je travaillais beaucoup ses fioritures), et il m'avait montré sa propre boomerang utilisant seulement l'index, et dont il était si fier...
Pour en revenir à Sammy Liardey, c'était un pur génie. Quand un américain venait faire une conférence à Paris, on l'emmenait systématiquement le voir à la Rôtisserie, pour le "calmer". Et ça marchait, croyez-moi. A mon avis, sa plus belle routine était "L'Œuf sur la Raquette" comme il aimait à l'appeler: Une petite feuille de papier était mouillée et roulée en boule, puis posée sur une petite raquette de badmington. Il la faisait tressauter sans la toucher sur la raquette, et A VUE la feuille prenait forme, se gonflait, et se transformait en un œuf qu'il prenait d'une seule main et cassait dans un de nos verres. Un pur miracle visuel. L'effet de matérialisation de l'oeuf à vue était parfait.
L'autre chose exceptionnelle qu'il faisait était une Shuttle Pass avec des cartes!!! Il faut savoir qu'il utilisait les vieilles cartes françaises de petit format, et par conséquent il était capable de changer 2 cartes en faisant une Shuttle. Quand je lui avait demandé comment il connaissait cette technique (David Roth venait tout juste de publier sa Shuttle Pass avec des pièces), il m'avait répondu que "c'était dans le Robert-Houdin!!! J'étais sidéré.
On a voulu le filmer avec Dominique, mais malheureusement il n'était plus au top de sa forme, et l'enregistrement à eu quelques râtés techniques, mais ça reste malgré tout un document sur ce génie absolu du close-up, très en avance sur son temps, paradoxalement. "C'est tellement vieux que ça devient nouveau", comme dit l'autre...
L'autre chose incroyable qu'il présentait était sa routine de pièces (géantes) en cachant une pièce sur le dos de son poignet pour montrer ses 2 mains vides. Il donnait des petites secousses de la main pour la faire avancer sur le dos de sa main vers l'avant ou vers l'arrière, tout en montrant ses 2 paumes vides. C'était hallucinant de virtuosité et de gestion des angles. En final, la pièce géantes réapparaissait, et se transformait en chaine de vélo enroulée sur elle-même, et qu'il déroulait lentement pour un final de folie. Jamais vu ça ailleurs.
Et pour couronner le tout, un homme d'une grande humilité.