Ce jugement me paraît un peu rapide : que dire de Descartes et de Kant et de tous les philosophes qui, depuis l'Antiquité, se sont approprié la raison ?
L'article me semble très subjectif, et aurait probablement mérité une tribune contradictoire, du genre qu'il recommande :
Je ne suis pas de cet avis, et il me semble que le fact-checking n'est pas nécessairement affaire de point de vue. D'ailleurs, on ne parle pas d'opinion-checking...
Quand un homme politique annonce comme une vérité objective un fait ou un chiffre pour étayer son discours, il me semble légitime de contrôler la véracité de ses dires, pour savoir (et faire savoir) si son argument est valable.
Si on m'annonce que 80% des lycéens ne savent ni lire ni écrire, et qu'il faut y remédier, j'ai de quoi être catastrophé. Mais si j'entends une heure après que la statistique est de 0,80%, je suis rasséréné. Ca tombe bien, c'est le genre de donnée objective qu'il est facile de mesurer.
Maintenant, je vous accorde que certains propos ne peuvent pas être vérifiés objectivement : si le même politique annonce qu'il peut boucher le trou de la sécu en créant un nouvel impôt sur le tourisme spatial, il est évident que cela ne peut pas être fact-checké... et pour cause : c'est une théorie, et non un fait.
Je suppose que, pour l'auteur, la vérité n'existe pas, et qu'il est donc toujours impossible de la vérifier. Une démarche extrêmement proche de la zététique, qui prétend douter de tout, au risque d'être taxée d'arrogance puérile.