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Publié le

Vu qu'il n'y a pas de fil dédié au QB, je vais me servir de celui-ci.

Déjà, je pensais ne jamais être capable de pulvériser des 50 cts, vu à quel point elles étaient solides, épaisses, larges. Et pourtant ces dernières semaines, j'ai réussi à faire ça :

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Pour rappel, j'ai eu mon QB vers fin Juillet début Aout 2016. Comme quoi, avec l'entrainement, on y arrive. Pour ceux qui demanderaient, c'est plus la méthode qui compte, et non la force. J'ai pas le sentiment d'être plus fort. Disons que je sais comment tenir le gimmick, et comment "pousser" et où exactement positionner chacun de mes doigts. J'ai trouvé que plus la pièce est difficile à tordre, plus la méthode est déterminante dans le succès ou pas. Il est possible que la force aide pas mal, mais avec juste la bonne méthode, on devrait déjà pouvoir réussir à créer quelque chose de très bien.

Si quelqu'un avec une force de bébé comme moi y arrive, tout le monde le peut. Certes, la photo ne montre pas des torsions très importantes (et j'ai un petit peu raté le mouvement pour la pièce de droite), mais c'est bien assez. Je pense que même une petite torsion est également bonne, n'oubliez pas que vous présentez l'idée de pouvoir tordre le métal avec la force de l'esprit. Il ne s'agit pas de montrer que vous êtes Superman, donc le degré de la torsion (tordue à, 20, 30, 40° etc) importe peu ici. Pour moi, cet aspect est légèrement important car j'exécute la torsion dite optique, telle que montrée par Sheets dans ses vidéos. Donc pour que le visuel soit bon, il vaut mieux avoir une torsion de pièce d'au moins 20°. Mais c'est faisable avec toutes nos pièces en euros, hormis bien sûr les 1 et 2 euros, qui vont se séparer en deux. Sinon, si vous présentez l'effet de torsion sans l'effet de la pièce qui se tord à vue en temps réel, vous pouvez utiliser la présentation de David Penn et Menny Lindenfeld et révéler la pièce dans la main du spectateur. Cela marche aussi.

Autre nouvelle, je viens de voir à l'instant sur Magic Café que John T Sheets vends son QB à 295 dollars, au lieu des 350 habituels.

http://www.themagiccafe.com/forums/viewtopic.php?sujet=635441&forum=76

Ceci étant, comme le mien, quand je l'ai acheté, il y a un peu de peinture qui s'est défait sur le gimmick. C'est pas grave, vu que personne ne voit vraiment le gimmick, et vu comment vous tenez le gimmick en main, ce que le spectateur verra c'est uniquement le capuchon noir, donc pas de problème ici. Donc si certains sont intéressés pour commencer une religion avec moi, vous pouvez contacter Sheets.

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Publié le (modifié)

Tout à l'heure, 20h30-23h, 2ème presta en restaurant. Mon Dieu, quelle fatigue. C'est dingue. Bref, je veux dire que là, j'ai vraiment exagéré sur mes effets de torsion. J'ai tordu pas mal de cuillères avec mon Energy Bender. Mais surtout, pour une table sur deux, j'ai usé de mon Quantum Bender pour tordre des pièces (empruntées - sauf quand ils en avaient pas). J'ai dû l'utiliser je crois 12-14 fois, probablement. Ce fut, je pense, l'un des effets qui a eu le plus de réactions, avec la carte au portefeuille et le RFR. Je ne pensais pas que j'allais l'utiliser autant de fois, mais les réactions des gens m'ont incité à faire l'effet assez souvent, aux tables avoisinantes.

Une des dames m'a dit qu'à cause de moi, elle ne réussira pas à dormir de la nuit. Elle a passé un long moment à discuter avec les tables voisines sur comment j'ai fait ça. Elle disait même que c'était effroyable, et je pense sincèrement qu'elle a eu un choc, elle ne pouvait pas ôter ça de son esprit. Un gars de la table voisine me disait qu'il allait chercher la solution sur le web tellement ça le choque.

Les gens en général sont restés bouche bées, ne sachant pas quoi dire, silencieux, examinant la pièce. Mais nombreux sont ceux qui m'ont remercié et m'ont dit ouvertement qu'ils allaient garder précieusement la pièce tordue.

Il y a une fois où la réaction m'a un peu déçu, ce fut lorsque j'ai utilisé une de mes pièces pour la tordre, car les gens à tables n'en avaient pas, et la personne s'est demandé si c'était pas une pièce truquée. Cette réaction ne me surprend pas forcément. Si le spectateur veut chercher une explication, le simple fait que j'utilise mes pièces, même si c'est des pièces en euros, c'est suspect (preuve étant que quelqu'un m'a demandé si mon portefeuille était magique, juste après que j'ai effectué la carte au portefeuille, tellement l'effet était impossible selon lui).

La dernière table où j'ai exécuté cette effet, la fille m'a demandé si j'avais pas des produits sur les doigts, pour me permettre cette performance.

Enfin, j'ai eu tout à l'heure un gars qui m'a tendue une pièce de 50 cts, et à ce moment là, j'avais un peu peur, compte tenu de la difficulté de tordre la 50 cts, pourtant, j'ai réussi à la "pulvériser". Je suis content de moi. Depuis quelques semaines pour moi, même les 10 cts se tordent comme du beurre, sans effort. Je l'ai encore confirmé aujourd'hui. La 10 cts, c'est du gateau.

Et que dire des pièces de 1, 2, 5 cts ? Je peux les tordre à une seule main. Facile.

P.S.: sinon, vu qu'on a créé un nouveau sujet pour le QB, j'en profite pour donner ce lien vers un autre sujet "QB vs CV" où j'ai beaucoup parlé de QB en détail.

 

Modifié par mh1001
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Publié le

Très intéressant ce retour , j'avoue être très hésitant à ce jour sur le choix d'un gimmick pour cet effet que j'aime beaucoup !

Par compte le prix de QB ! Wouha !!! qu'est ce qui justifie un tel prix ? Surtout par rapport à la concurrence bien moins chère !

Ici c'est le chaudron !!!

Publié le (modifié)

Magicfan,

Je spécule, mais il est possible que l'une des raisons de son prix super élevé s'explique en partie par le fait que John Sheets a lui même breveté son invention, et donc le coût se répercute sur le prix. L'autre raison est le fait que Sheets a fait la peinture des QB, c'est fait main, et ça prend beaucoup de temps, disait-il, et ça aussi, c'est un service qui a un coût (comme tout service marchand). Pourtant, même la peinture ne sert pas à grand chose, car vu comment tu tiens le gimmick, les gens ne voient vraiment que le capuchon qui dépasse de ta main. Et le métal (gris) est d'une couleur proche du sharpie, et enfin, les gens sont censés focaliser leur attention sur la pièce et ce que tu leur dis/expliques, pas sur le sharpie.

En outre, je pense que si tu vois à quoi ressemble l'engin, il est impensable d'imaginer qu'il puisse coûter le même prix que CV ou Ox Bender. Si Sheets vends QB 100 euros, c'est qu'il est fou. QB vaut bien plus que 100 euros, à mon avis (et pourtant, je suis le premier à pester sur les prix démentiels des produits de magie). Maintenant, il est vrai que 100 euros et 350 euros, c'est un gouffre énorme. Il est possible que 350 soit un chouia élevé, mais penses aux gens qui avaient acheté autrefois QB à 500 ou 600 dollars, 350 c'est une affaire. Et puis, il faut se rappeler aussi qu'ici, je vois des gens s'acheter du Lassen, Schoolcraft, BMC, Magikoins, pour des sets de pièces allant de 300-500 balles. Si vous pouvez vous acheter du Lassen, pourquoi serait-il impossible d'investir dans un QB ? Si QB c'est trop cher, pourquoi les prix de Lassen et compagnie seraient-ils justifiés pour que les gens ici en achètent autant ? Cela n'a pas de sens. Je veux bien qu'on me dit qu'on a pas assez pour payer QB, mais c'est moins compréhensible venant de gens qui ont dépensé des grosses centaines d'euros pour des sets de pièces.

Certains aiment avoir un Lassen plutôt qu'un Roy ou Tango, pour l'aspect esthétique. Alors qu'en performance réelle, il y a généralement très peu de différence entre un Lassen et un Tango.

On peut comparer ça avec QB vs Ox. Si tu vois le prix de QB par rapport au Ox, et vois aussi le look des deux gimmicks, tu verras que le QB a une classe d'écart. En regardant QB, tu te dis que c'est un engin super bien pensé, construit, imaginé. C'est une oeuvre d'art. Pour Ox, le look te fera surement rire même si c'est très ingénieux (Menny a probablement été influencé par le système de pivot du QB pour concevoir son Ox). Tout comme avec des pièces Lassen vs Tango, je serais plus "fier" de savoir que je démolis les pièces avec un engin tellement hors du commun dans son design et sa construction, que de savoir que je démolis des pièces avec un gimmick ressemblant à Ox. Bon après, il y a d'autres aspects, indépendamment de cela. La prise en main de QB et Ox sont très différent, même si le système (de pivot) est le même. Certains peuvent être à l'aise avec Ox mais pas QB, ou inversement.

Si certains sont intéressés par une petite vidéo démo avec explications détaillées de tous les "handling" que j'ai pu trouver avec, je peux en faire une et l'envoyer par MP ou mail. Avec CV, ou autres tordeurs, il n'y a pas beaucoup de handling possibles, à cause du fait que ce sont des tordeurs à deux morceaux. Mais OX et QB sont des tordeurs un morceau. Je n'ai pas réfléchi beaucoup concernant OX, car je ne l'ai pas, et il est possible que je ne l'achète pas du tout, ceci dit je pense qu'il est possible de trouver plusieurs handling possibles avec OX.

Modifié par mh1001
Publié le

Merci , tout cela est très interressant , j'ai bien aimé ta comparaison avec les sets de pièces qui sont en plus mes péchés mignon !!! même si je ne suis pas tout à fait d'accord car pour les pièces , il faudra prendre en compte la valeur des pièces puis l'usinage qui s'apparente à un travail d'orfèvre certaines fois ! Et je peux t'assurer que ta Presta ne sera pas là même avec un tango et un BMC en matière de confort, de fonctionnalité et d'invisibilté du gimmick ! Mais tout cela est un autre débat et j'ai bien compris ou tu voulais en venir et sur le fond tu n'as pas tort. En tout cas tu as parfaitement répondu à mes interrogation. A l'occaz en privé , je veux bien quelques demo qui m'aiderons à faire un choix définitif. 

 

Ici c'est le chaudron !!!

Publié le
Il y a 13 heures, magicfan a dit :

...Et je peux t'assurer que ta Presta ne sera pas là même avec un tango et un BMC en matière de confort, de fonctionnalité et d'invisibilté du gimmick ! ...

Mais pratiquement, tu veux tordre des pièces de chez tango, ou d'un autre constructeur?

Attention, les coquilles et flippers de VAX son plus dures à tordre que celles de tango...

;)

Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

Publié le
il y a 1 minute, Gilbus a dit :

Mais pratiquement, tu veux tordre des pièces de chez tango, ou d'un autre constructeur?

Attention, les coquilles et flippers de VAX son plus dures à tordre que celles de tango...

;)

Gilbus

:D:D:D

Ici c'est le chaudron !!!

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    • Je reviens au sujet du livre, car c'est ce que j'ai choisi comme lecture récréative pour les vacances. La citation de Pierre Etaix sur la 4e de couverture a failli me faire passer pour un intellectuel auprès de mes beaux-parents (chez qui je passe une partie desdites vacances) parce qu'ils sont très... "Télérama". Mais j'ai senti à la tête de belle-Maman quand elle a vu la couverture (pourtant dudit Pierre Etaix) et à l'attitude de beau-Papa quand il a feuilleté le livre que leur furtif espoir de s'être trompés sur le compte du zigoto choisi par leur fille pour leur faire des petits-enfants avait encore été déçu.  J'en suis à la page 183, ça se lit agréablement. C'est étonnamment bien écrit pour quelqu'un qui a appris le français en écoutant Coluche. Je me suis marré plusieurs fois à voix haute et j'ai été étonné d'y trouver quelques remarques qui m'ont fait réfléchir sur la construction d'un numéro (dans le chapitre consacré au Champion de l'élégance). Par contre, je ne regarderai plus jamais les saucisses de Strasbourg de la même manière.  Une remarque négative, cependant, à @Otto WESSELY : pourquoi ne pas avoir mis la photo de la page 174 EN COULEURS, vu que tu dis qu'elle est belle en couleurs ?! Quelle frustration ! (Les autres, je vous entends penser "Frustration totale !", je lis dans vos pensées, je suis le plus grand des mentalistes). Je la trouve super, j'aimerais l'avoir en haute résolution pour l'imprimer en poster. Merci d'avance. Bisous. Un admirateur  (Je n'ai pas le courage de me taper les 36 pages du sujet pour voir si la question de ladite photo a déjà été soulevée)
    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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