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[Humour] Quelques réflexions sur l'humour dans le texte.


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Je vous propose de partager quelques humbles réflexions sur l’humour et ses mécanismes, pour améliorer le texte surtout.

Le sujet est assez varié mais je pense qu’on peut faire ressortir quelques ‘techniques’ utiles. Je me base sur le livre « Ecrire un one man show « de Christine Berrou, et j’ai moi-même beaucoup écrit.

Nombre d’entre vous ont certainement déjà assimilé ces concepts, inconsciemment ou pas, mais j’espère apporter un peu de matière sur ce sujet.

Déjà théorisons un peu :

De manière générale, la première cause du rire, c’est la surprise.

Tout ce que notre cerveau ne voit pas arriver. On rit quand quelqu’un chute devant nous ! (d’où l’efficacité de phases d’improvisation, ou d’interactions public). Notre cerveau est logique, l’absurde le surprend. Le décalage l’amuse.

Se trouver dans un cadre imaginaire ou absurde va faciliter cela. CF : théorie de l’incongruité.

Les jeux de mots permettent un double sens qu’on ne voit pas venir.

- ils sont indépendants, ils ont même un état à eux. L’état d’ébriété.

Un magicien peut donc manquer volontairement un effet, si les gens s’attendaient à une réussite cela créera la surprise. (et baissera les attentes)

Ceci dit cela implique, et c’est fondamental, que le personnage endossé soit clairement défini et maîtrisé, pour générer le décalage.

Un personnage/décor/situation décalé facilitera cela. La scénarisation est de mise même en close-up comme le prône Sébastien Mossière.

Mais je voudrais parler de ces effets sur le texte.

Ce qui m’inspire le plus c’est le style d’humour littéraire : « Qui prête à rire n’est pas sûr d’être remboursé. » ( Raymond Devos).

Il s’appuie sur un travail de l’écriture, les jeux de mots, le trait d’esprit, la parodie, le pastiche.

Je pense qu’en magie on pourrait facilement habiller sa routine de champs lexicaux.

Une routine de carte avec ‘carte-bleue/carte blanche/carte vermeille’ doit certainement exister.

Cependant les jeux de mots seront plus efficaces si plus inattendus.

Quand le génial Mr Devos croise un univers avec le champ lexical d’un univers plus éloigné, c’est bien plus intéressant.

Exemple : ‘’je suis possédé du percepteur.’’

Pas facile, mais à creuser.

Imaginons commencer ainsi : Une pièce c’est comme un préservatif, je la trouve jamais dans mon portefeuille quand j’en ai besoin! Bon j’ai plus souvent besoin de pièces… Ou est-elle ? L’argent c’est comme le sexe, faut jouer avec la bourse. (payer en liquide, banque pour qu’ils fassent des petits…).

Je vais prendre 38 cartes, une pour chaque ministre…

Une corde coupée sur le thème du coiffeur ? Lévitation/drogue ?

L’originalité nous apportera forcément du décalage et des jeux de mots.

L’autre piste est de s’inspirer du Stand-up, pour agrémenter son texte de diverses vannes. Voici quelques ficelles à ce sujet :

La vanne à un rythme : situation, amorce, chute (surprise).

Une vanne efficace est courte, la chute est à la fin.

-ma femme s’est fait voler sa carte bancaire, je n’ai pas porté plainte, le voleur dépense moins qu’elle!

Il semble toujours préférable de raccourcir sont texte pour être plus percutant.

Autres ‘figures de style’ intéressantes :

L’énumération : (avec intrus) : -Pour faire des crêpes à votre ex-petit ami, il vous faut : du lait, du sucre, de l’eau de javel et de la farine.

Sous-entendu : - j’ai rien contre les homos, mon frère est coiffeur.

Contradiction : - c’était une rencontre ordinaire, j’étais en montgolfière...

Comparaison : - tout amour est gravé dans mon cœur, comme de la boue sur un tracteur.

Rupture de ton ou d’émotion : Il sera en général plus efficace d’appuyer ses effets par une variation de ton, qui amplifiera le message et la surprise.

« (sympathique) Alors moi, j’aime bien être drôle. J’essaye de faire mourir de rire les gens. (hurlé et terrifiant) MAIS VRAIMENT QU’ILS CRÈVENT ! »

(Ca ne vous rappellerait pas un certain Eric Antoine ?)

Autre remarque au niveau du texte : bien choisir ses mots !

Eléphant, glace à la pistache, vieux tapis. Cela évoque chez nous des images. Un mot se rapporte toujours à quelque chose dans la tête de quelqu’un. Il y a des mots qui suscitent la même chose chez tout le monde, par exemple le mot « table ». Et il y a des mots qui renvoient à des choses bien plus personnelles. Exemple, le mot « rhubarbe » signifie ‘Beurk’ ou ‘Miam’ ou ‘C’est quoi déjà ?’. L’image renvoyée prête plus ou moins à rire.

J’espère que ces quelques idées sans prétention vous auront apportées quelque chose.

Merci de votre lecture.

  • Haha 1

Souvent le bas de laine, cache la varice...

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J'ai retrouvé, c'était ici :

Pour qu'un jeu de mots fonctionne, il faut que le spectateur fasse un bout du chemin. On doit faire appel à son intelligence, à sa culture générale.

D'où premier problème : les spectateurs n'ont pas tous la même intelligence, la même culture générale. Ce qui sera donc drôle ou amusant pour l'un, ne le sera pas forcément pour l'autre.

Comment construire un jeu de mots ?

Il faut avoir en tête (ou par écrit) des listes de mots par thème avec leurs expressions correspondantes. Si vous trouvez un même mot (ou une même idée) dans deux listes différentes, vous pouvez construire un tel jeu de mots.

Exemple :

Dans la liste des expressions en rapport avec la main et les doigts, on trouve : "Manger sur le pouce" et "Vous allez vous en mordre les doigts".

Dans ces deux expressions, on trouve l'idée de "manger" et "mordre". Ces deux expressions pourraient donc faire partie d'une autre liste. A partir de là, on va pouvoir construire notre phrase.

"A force de manger tout le temps sur le pouce, vous finirez un jour par vous en mordre les doigts".

4 mots sont importants : pouce, doigts, manger et mordre.

Le spectateur reçoit cette phrase et doit la décomposer. C'est cette réflexion qui déclenchera chez lui le sourire ou le rire.

Il y a un rythme dans cette phrase, c'est important car ce rythme, une fois assimilé par le spectateur, vous permettra de l'emprisonner. Il finira par rire mécaniquement.

Ici la phrase est courte. Si elle était plus longue, il ne faudrait pas que les mots clés soient loin les uns des autres.

Un autre exemple : "Depuis qu'il se couche avec les poules, il se réveille au chant du coq"

Mots clés : poule et coq (même liste), coucher et réveiller (même liste).

Recenser par exemple (pour en revenir à la magie) toutes les expressions contenant le mot "corde" ou "noeud" ou encore toutes celles contenant le mot "boule".

Ensuite repérer tous les mots et verbes qui ont un double (voir plus) sens. Exemple pour les cordes : "j'y suis très lié" ou "j'y suis très attaché".

Vous verrez qu'il y a de quoi faire...

Merci Gérard Bakner !

C'était ici : http://www.virtualmagie.com/ubbthreads/ubbthreads.php/topics/179222/5

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