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Appel à la Mobilisation Intermittents


Michel ROLLET

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Je le savais : j’aurais dû m’abstenir. Les débats politiques déchainent les passions, et ce n’est jamais bon pour les relations que l’on entretient par ailleurs avec ses interlocuteurs. Je souhaite moi aussi que nous gardions de bonnes relations, Fred [Clin d'oeil] (et cette remarque est également valable pour les autres membres de ce forum qui, en me lisant, ne partageraient pas mon avis !).

Citation:

FD-Krishnou :

(je) ne crois surtout pas que le fait d'être sûr de tes arguments suffit à prouver leur justesse

C’est vrai, et cela s’applique en particulier au domaine de la politique, où les avis ont généralement très tranchés sur des questions dont la nature même nous empêche de savoir qui a raison : bien malin qui peut avec certitude énoncer les résultats à long terme de telle ou telle décision politique (Fred, je reconnais que les mentalistes ont un avantage sur les magiciens dans ce domaine [Clin d'oeil] )

Citation:

FD-Krishnou :

il y a une aspiration "universelle" à un autre modèle

Je suis d’accord, et j’aspire moi-même à autre chose qu’au néo-libéralisme sauvage. Ne nous méprenons pas : ce modèle que je « semble » défendre ne me séduit pas. Ce n’est pas lui que je défends, c’est au contraire une forme de fanatisme que je combats : la paranoïa selon laquelle toute décision prise par un gouvernement de droite est forcément mauvaise. Mais j’y reviendrai…

L’exemple des éboueurs est excellent, et je vais donc rebondir dessus. J’ai un copain étudiant qui fait ce boulot tous les étés depuis trois ans. Pourquoi ? Parce qu’il gagne plus que moi en le faisant et que, une fois qu’il est rentré prendre une douche, cela lui laisse pas mal de temps libre dans la journée pour profiter de ses vacances. Fera-t-il ce boulot toute sa vie ? J’en doute, mais cela souligne un point important : ramasser les poubelles n’est pas une activité honteuse, y compris pour quelqu’un qui a choisi de faire des études supérieures. Personne n’a la vocation de le faire, c’est vrai, mais il faut bien le faire. Les sociétés de ramassage des ordures ont donc opté pour l’augmentation des salaires, ta solution « mathématiquement impossible ». Paradoxal, non ?

Je te rejoins néanmoins sur les illusions du genre « il est normal de gagner beaucoup d’argent qund on a beaucoup étudié ». La glorification des études dites « intellectuelles » au détriment des formations professionnelles ou techniques est une aberration, qui nous conduira tôt ou tard (ça a déjà commencé !) à une situation déséquilibrée entre 50 millions d’ « intellectuels » non productifs et quelques centaines de travailleurs « manuels » pour faire fonctionner le système, les manuels n’étant de plus pas les plus qualifiés car ils se seront retouvés là uniquement suite à un échec scolaire. Revalorisons les métiers utiles, et arrêtons d’enseigner à nos enfants que pour réussir il faut être avocat, médecin ou, pour les plus ambitieux, rentier. Mais c’est un débat totalement différent, et je ne m’étendrai pas dessus.

Citation:

FD-Krishnou :

"Que chacun travaille pour se construire la vie de rêve à laquelle il aspire" : voilà en substance le message de la société libérale. Voilà le message porté par le MEDEF

Le MEDEF n’étant pas un parti politique, je les imagine mal avancer ce genre de phrase, qui aurait plus sa place dans un discours de campagne électorale. Je sais bien qu’il est plus facile de se battre quand on a un adversaire tangible en face de soit, mais le MEDEF ne peut pas être la cause de tous nos maux (je persiste à croire que les temps ont changé et que le patronat n’est pas la personnification du Mal).

Citation:

FD-Krishnou :

supporter à longueur de journée les beuglements d'un chefaillon d'atelier de confection où certaines femmes travaillent à la lumière des néons, sans fenêtres, dans l'odeur de l'huile surchauffée des machines, dans une chaleur étouffante et tout cela pour un salaire qui, une fois les charges déduites, ne les laissent pas espérer des vacances au delà de leur banlieue pisseuse

Emile Zola © [Clin d'oeil]

Et as-tu pensé aux malheurs du PDG de cet atelier, qui a lui aussi des soucis : plus son cigare se consume, et plus il doit tendre le bras vers son cendrier ! (en plus, depuis que le Concorde ne vole plus, il met deux fois plus de temps pour aller se ravitailler à la Havane, le pauvre !)

Ca va, je suis assez caricatural, moi aussi ?

Citation:

FD-Krishnou :

"La lutte des classes est révolue" ??? Mais ou es-tu aller chercher une ineptie pareille ? Regarde autour de toi ! En Inde on appelle cela les castes et elles son encore TRES vivaces

Autant pour moi, je n’avais pas saisi l’enjeu de la lutte des classes : si j’avais su qu’elle avait pour ambition de révolutionner la religion hindoue, je n’aurais pas été aussi indigné, j’aurais juste rigolé dans mon coin ! Et c‘est moi qui débite des inepties ?

La société hindoue est injuste, je suis d’accord, mais il va falloir que tu m’expliques le rapport avec les grèves en France… en dehors de la vague homophonie entre « intouchables » et « intermittents », je ne vois pas !

Citation:

FD-Krishnou :

Tu pensais vraiment qu'en France nous étions épargnés ??? C'est trop drôle !

Ben… c’est pas le cas ? Je croyais vraiment que l’hindouïsme était très marginal en France (sauf quelques illuminés qui jouent du bouzouki tibétain [Clin d'oeil] )

Ta comparaison est ce qu’on appelle un syllogisme (mais ça porte sans doute un autre nom en PNL, que tu vas te faire un plaisir de m’enseigner !) : la lutte des classes a existé en France, elle existe toujours en Inde (même s’il ne s’agit pas vraiment d’une lutte là-bas, mais d’une croyance religieuse), donc : la lutte des classes existe toujours en France. CQFD ! (Ce Que Fred Dit [Clin d'oeil] )

Sans rancune, Fred : je crois que sur le fond nous sommes VRAIMENT d’accord !

Husky, belle tirade : du très grand Husky ! Désolé de devoir ici aussi jouer les « pinailleurs », mais tu dois bien te douter, quand il y a plus de deux pages de répones, que c’est un sujet polémique…

J’en arrive donc à Monsieur Rollet, à qui je pense pouvoir moi aussi exposer ma pensée sans agressivité.

Citation:

michel rollet :

Le capitalisme n'est sans doute pas une maladie honteuse, mais "un certain capitalisme" est assurément une aliénation

Je suis d’accord, comme je viens de l’exprimer ci-dessus. Seulement, je ne suis pas sûr que l’objectif des réformes contre lesquelles vous vous indignez soit de faire sombrer le monde du spectacle dans la mondialisation et le néo-libéralisme sauvage…

En ce qui concerne la survivance de la lutte des classes, j’ai répondu un peu plus haut aux exemples « éloquents » de Krishnou.

Citation:

michel rollet :

Je vomis equitablement LEURS réformes ET Raffarin et consorts ! Les réformes pour la forme cynique et injuste qu'elles prennent, le gouvernement pour l'idéologie dont il est porteur.

Que les réformes soient injustes, je veux bien le croire. Que vous désapprouviez le gouvernement, c’est votre droit. Malheureusement, l’idéologie que vous montrez du doigt est celle qui a été choisie, au suffrage universel et à la majorité absolue, par les électeurs. Ne me rétorquez pas que la situation était exceptionnelle et que, de deux maux, il a fallu choisir le moindre, je serais trop tenté de vous démontrer qu’il y a plus de sympathisants du FN dans les rangs des électeurs socialistes que dans ceux des votants de droite…

Avant d’être taxé de fascisme, je vous dirai que j’ai moi aussi fait un vote de contestation au premier tour (je n’ai voté ni Jospin ni Chirac), mais que j’ai eu la « conscience civique » de ne pas me tourner vers les extrêmes.

Vous êtes conscient du besoin de réformes. Tant mieux ! Et si vous n’êtes pas d’accord avec la façon dont elles sont menées, dites-le : c’est votre droit le plus strict (au risque de décevoir Fred, nous ne sommes pas sous le joug d’une dictature, profitons-en !). Mais, de grâce,

Citation:

michel rollet :

ne mélangeons pas tout !

Faites valoir vos opinions avec des arguments lucides, au lieu de tirer des plans sur la comète en arguant que les réformes du gouvernement sont un pas de plus vers la mondialisation !

Citation:

michel rollet :

vous me lisez de façon sélective : Je n'ai pas de sympathie particulière pour les fonctionnaires et suis le premier à être excédé par leurs grêves souvent abusives

Et dans le cas présent, il ne s’agit pas d’une grève abusive ? Prenons (encore) l’exemple dela SNCF : s’ils bloquent le pays, ce n’est pas sans raisons. Ils défendent « une idée de société »… alors qu’ils ne sont même pas concernés par les réformes en question ! Si ça, ça n’est pas une preuve e dévouement à la cause, je ne sais pas ce que c’est… à moins que ce ne soit tout simplement parce qu’ils sont payés (si ! Même en grève !) à rester chez eux, parce que c’est rigolo de paralyser la France et de chercher si on voit des collègues à la télé, parce que « même si on n’est pas encore menacés, ils vont finir par nous retirer la prime de charbon, si y continuent ! » ou parce qu’ils ont été exhortés par leurs syndicats, lesquels doivent bien justifier de temps en temps leur existence.

Pardonnez-moi, mais je trouve que ça ressemble étrangement à de l’abus…

Puisqu’il est question des dividendes exorbitants touchés par les actionnaires, des salaires astronomiques des PDG et des revenus scandaleux des dirigeants en général, tellement injustes comparés aux salaires symboliques des smicards, que diriez-vous de vous intéresser au cas de ces syndicalistes du coeur, de l’esprit mais surement pas du porte-monnaie : les cheminots évoqués par Otto renonceraient-ils aux privilèges tout aussi injustes dont ils bénéficient au nom de la défense d’une « idée de société » ? Essayez un peu de leur en parler, ils vous trouveront une justification pour chaque privilège, et vous en réclameront même davantage !

Citation:

michel rollet :

une idée de société QUI NOUS CONCERNE TOUS ! Oui, même les intermittents, avocats, ouvriers, patrons, ou quelle que soit votre activité

Je suis salarié d’une modeste PME artisanale, et concerné au premier chef par ces réformes. Néanmoins, je ne suis pas descendu dans la rue, je n’ai pas arrêté de bosser pour autant. Pourquoi ? Parce que, comme je le disais juste avant, j’ai compris que le système était défaillant, qu’il fallait proposer des solutions avant qu’il ne s’effondre. J’ai renoncé à mes (rares) privilèges au nom d’une certaine « idée de société », en quelque sorte, en me disant que tout le monde devait consentir un sacrifice. C’était compter sans les anti-abolitionnistes sus-nommés, dont le raisonnement est en gros : « Normal que tout le monde paie, mais pas moi ! ».

Alors, non, j’avoue que je ne me sens pas proche de ce mouvement-là.

Citation:

michel rollet :

Petite et ludique démonstration par l'exemple : Mon fils fête son anniverssaire et invite 10 personnes à dîner à la maison. j'évalue le cout à 1000 F (ils mangent beaucoup !), et comme je ne suis pas riche, je demande à chacun de participer à hauteur de 50F. Je finance donc équitablement le reste pour moitié (500 F). La semaine prochaine, ma fille qui a beaucoup d'amis a invité 20 personnes mais je décrète que quel que soit le nombre d'invités, je ne mettrai pas plus de 500 F dans ce diner. Il est évident que les invités devront se contenter de manger beaucoup moins, ou d'augmenter leur participation.

Or, si j'étais un hôte responsable et digne de ce nom, les frais seraient partagés équitablement entre l'hôte et les invités (entreprises/salariés).

Votre démonstration est plaisante, approfondissons-la ensemble.

Je comprends bien que, pour que mon dîner satisfasse tout le monde, il faut que chacun mange à sa faim. La conséquence est évidente : en invitant 20 personnes, j’aurai besoin d’un budget de 2000F. Comme je suis un hôte responsable, j’accepte de prendre à ma charge la moitié de cette somme, soit 1000F. Il reste donc 1000F à trouver, ce qui fait que je vais demander 50F à chacun de mes 20 invités… comme la dernière fois, quand ils n’étaient que 10 ! J’ai compris grâce à votre démonstration que la responsabilité d’une entreprise se traduit par le fait qu’elle doit assumer la décision unilatérale des salariés de « ne pas y consacrer plus d’argent relatif dans le temps ». Ce que vous reprochez aux entreprises serait-il une qualité chez les employés ?

Une solution digne de ce nom consisterait, par exemple, à augmenter les participations des invités ET de l’hôte de manière équitable. Je pourrais payer 800F et demander à chacun de mes invités de payer 60F. Mais ce serait toucher aux sacro-saints acquis sociaux, et ça, c’est péché !

Imaginons maintenant la situation suivante : c’est toujours l’anniversaire de ma fille, mais en plus je suis fauché (depuis que Mme Aubry, ma voisine, m’a convaincu de travailler à temps partiel, je gagne moins…). Il ne reste que 800F sur mon compte en banque. Dois-je malgré tout m’endetter pour ce dîner, au risque de ne plus jamais pouvoir inviter personne (je serai en prison, ou interdit bancaire), ou m’asseoir sur mes principes en demandant aux invités de faire un effort aussi ?

Il est vrai que 20 ans de socialisme nous ont aidé à assimiler les entreprises à des vaches à lait, mais j’ai le regret de vous annoncer qu’elles ne sont pas intarissables.

Citation:

michel rollet :

une augmentation de charges se traduirait par une baisse de compétitivité, et donc moins d'emplois (…) pour les PME et artisans, qui sont les véritables (et honorables) générateurs d'emploi.

Heureux de vous l’entendre dire ! C’est à eux que je pense quand je parle de « patrons ». Les patrons (et actionnaires) des grands groupes multinationaux sont effectivement des requins sans scrupules (vous voyez bien que je ne suis pas un néo-libéral primaire !).

Seulement, comment comptez-vous les pénaliser sans pénaliser les entreprises méritantes, qui se battent vraiment pour réussir à la fois à survivre et à aider leurs employés. (ça se comprend : les rapports entre un patron et son employé ne sont pas les mêmes s’ils travaillent réellement ensemble, si le patron met les mains dans le cambouis quand c’est nécessaire, s’il connaît les familles de ses ouvriers… que quand les ouvriers n’ont de rapports qu’avec l’un des trois secrétaires du vice-président chargé de l’encadrement des DRH).

Honnêtement, je pense que taxer davantage les entreprises, c’est assassiner les PME et laisser une voie royale à ceux qui survivront (et, entre nous, qui a les reins plus solides qu’une multinationale ?).

Je vous rejoins donc aussi dans l’idée qu’il faut taxer les entreprises responsables d’abus (en taxant, par exemple, les revenus spéculatifs), mais qu’il ne faut surtout pas généraliser ou faire un amalgame entre quelques groupes très gros mais très peu nombreux et le reste des entreprises (et ce, ni au niveau fiscal, ni dans l’esprit des gens, qui se laissent convaincre peu à peu que tous les patrons sont des Jean-Marie Messier).

Citation:

michel rollet :

Votre affirmation n'a donc pas de sens mais pour s'en rendre compte, il faudrait encore l'avoir lu (Marx).

Autant pour moi : je ne doute pas que vos lectures en matière de philosophie en général, et celles des ouvrages de Marx en particulier, ne soient plus fraîches que les miennes (je ne m’en fais pas une gloire, notez, alors que vous semblez en tirer une certaine fierté ( ?)). J’aurais donc dû dire : « votre prose est tellement vindicative qu'elle ferait pâlir d'envie les meilleures pages de Staline ». Voilà qui est fait. Le tort est réparé ; je ne voulais pas vous vexer, excusez-moi encore !

(Au fait, je croyais que vous deviez « faire un effort pour expliquer ce que vous aviez voulu dire sans agressivité »… un oubli, sans doute [Clin d'oeil] !)

A propos de votre activisme, ce n’est pas à mon sens un terme péjoratif. C’est l’activisme primaire que je critique (comme tout ce qui est primaire…).

Imaginons un gréviste. Il a des revendications, et il entend les faire entendre à qui de droit (Etat, patron, etc.). Pour ce faire, il se refuse à travailler. Son message a du poids parce que, évidemment, tant qu’il ne travaille pas, son entreprise ne produit pas, ne peut honorer ses commandes, etc. Mais il a aussi du poids parce que, en faisant grève, il renonce à être payé. Il exprime ainsi que ses revendications ne sont pas un caprice, mais une cause qui mérite d’être défendue, même s’il doit en payer le prix. Pour moi, c’est un homme qui mérite le respect.

Prenons maintenant le piquet de grève (vous savez, celui qui a oublié que ses collègues ont un autre droit, qui contre-balance le droit de grève : celui de ne pas faire grève !). Pourquoi fait-il ça ? Parce que, si personne ne produit dans l’entreprise, le patron cèdera plus vite, et le sacrifice qu’il aura fait sera donc moins important. Mais se pose-t-il la question de savoir si les autres partagent son avis ? Non : tout ce qu’il voit, c’est un moyen d’imposer sa volonté au patron (et accessoirement aux autres employés). Se demande-t-il s’ils peuvent se permettre de se passer de 3 semaines de salaire ? Non : tout ce qu’il voit, c’est que lui ne peut pas se passer de 6 semaines !

Citation:

michel rollet :

Vous vouliez des arguments ? Les miens ne sortent pas des meilleurs moments des JT de TF1

Monsieur Rollet, surveillez-vous : je sens comme une pointe d’agressivité qui remonte, malgré vos bonnes résolutions…

Dans la mesure où je voulais répondre (assez) rapidement (je n’ai pas dit « brièvement » [Clin d'oeil] ), je n’ai évidemment pas pris le temps de lire les ouvrages et ls brochures que vous m’avez recommandés.

Si vous me le permettez, je vous dirai quand même à leur sujet (j’en ai parcouru ce que j’en ai trouvé sur le Net) :

-Pierre Bourdieu semble effectivement assez difficile d’accès. Etant l’auteur de « Pour une gauche de gauche », il m’apparaît évident que ses propos risquent d’être subjectifs. Vous devriez surveiller vos lectures : il est bon de cultiver des horizons un peu plus larges, car à toujours regarder dans la même direction, on finit par ne pas se rendre compte qu’on nous met des œillères…

-« l’Autre Mondialisation » de Dominique Wolton (l’auteur de « Internet : et après ? ») semble traiter de la mondialisation de l’information (plus exactement, « l’enjeu politique de la culture et de la communication »). Je n’ai pas bien compris le rapport avec ce débat, mais cela me semble une ouverture intéressante. Je le lirai.

-les résolutions d’Attac et la taxe Tobin ont certainement un rapport avec ce sujet, dans votre logique, mais il ne m’est pas apparu…

Enfin, concernant le prétendu « exemple » américain, je ne l’approuve pas plus que vous. Mais où diable êtes-vous allé chercher un rapport entre « nos » réformes et leur système ? Il n’a jamais été question, je crois, de supprimer le système actuel. Il me semble au contraire que le gouvernement essaie de le sauver avant qu’il ne s’effondre… mais cela demande des concessions que, visiblement, nous ne sommes pas tous prêts à faire.

Continuons donc à défendre nos petits intérêts personnels au détriment de l'intérêt général et attendons qu'il soit irrécupérable pour avoir des regrets.

Alx

L'important, c'est que ça valide !

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Membres les + Actifs

Alx, tout d'abord merci d'avoir pris le temps de formuler et de développer votre propos. Il m'apparait qu'une fois les passions passées (c'est aussi valable pour moi, je l'admets), le débat s'approfondit et gagne en richesse. Nous finirions même par nous trouver des positions communes... Qui l'eut cru ?

Comme je décèle dans votre dernier post un esprit ouvert et de la bonne foi, je souhaiterais vraiment pouvoir poursuivre ce débat sans aucune passion (j'admets encore une fois m'être un peu laissé aller sur ce registre dans mon dernier post).

Je ne me soucie pas des râleurs de tout poil, qui n'ont rien à dire et du temps à perdre pour protester que "on ne parle pas que de magie".

Non, mon souci est que je ne connais pas la position de Thomas quand à la tournure que prend ce thread. Pour ma part, je trouve qu'il devient très intéressant, et comme le disait Fred, je ne vois pas pourquoi les magiciens devraient se cantonner à discuter de la dernière manip de cartes ou autres balles mousse. Un magicien reste un citoyen et un être humain. Contrairement aux certitudes de certains, la magie peut être le véhicule de beaucoup de choses, et pas uniquement que du divertissement.

Nous pourrions bien sur, si vous le souhaitez, continuer à débattre par mail, mais je crois aux vertus du débat public.

Mais après tout, c'est à Thomas qui paye fort cher son espace disque de décider si nous pouvons continuer de parler de ces sujets ici. Pour ma part, je le souhaite. Et le cas échéant, je m'engage publiquement à débattre sans haine, sans passions, et dans le respect. Il va sans dire que j'en espère autant de tout autre interlocuteur intéressé pour y prendre part.

Pour les autres qui ne voient pas l'intéret de ce débat, ou qui n'ont rien à dire, merci d'avoir le respect de ne pas le polluer par des réflexions du genre " oh que je suis déçu(e) vous ne parlez pas de magie".

Pour ma part, je leur promets de ne pas intervenir dans un débat que je ne juge pas intéressant (je ne l'ai d'ailleurs jamais fait).

La balle est maintenant dans le camp du Modérateur.

Merci Thomas, de préciser ici ta position.

[ 13. Juin 2003, 20:37: Message édité par : michel rollet ]

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Enfin un débat intéressant... Merci de te prêter au jeu Alx.

Citation:

ramasser les poubelles n’est pas une activité honteuse, y compris pour quelqu’un qui a choisi de faire des études supérieures. Personne n’a la vocation de le faire, c’est vrai, mais il faut bien le faire

D'accord intellectuellement mais ton copain étudiant est dans un état d'esprit TRES particulier. Il est prêt à faire des efforts sur un temps limité parce qu'il peut percevoir les avantages qu'il peut en retirer et trouver intéressant de vivre une nouvelle expérience tout en ayant à un autre niveau inconscient la sécurité d'un avenir plus stimulant. Ramasser les poubelles n'est pas son projet d'avenir et cela fait toute la différence sur le plan des représentations mentales. Moi les éboueurs de toute l'année je les ai côtoyé durant 5 ans quand mon père tenait un café et qu'ils sont venus y prendre leurs habitudes. Je pourrais te raconter des histoires à pleurer comme celle de ce père de famille qui, le 24 décembre au soir, à oublié les cadeaux de ses enfants au café et est rentré chez lui, ivre. Plein du vin qu'il avait bu pour oublier ses rêves de gamin à jamais enterrés. J'aurais voulu être un vrai magicien ce soir là pour redonner à cet homme sa fierté perdue et le voir partir ses cadeaux sous le bras, heureux de rejoindre ses enfants et sa femme. Cela fait peut-être un peu Zola mais c'est du vécu.

Citation:

Les sociétés de ramassage des ordures ont donc opté pour l’augmentation des salaires, ta solution « mathématiquement impossible ». Paradoxal, non ?


Non, ce sont les finances publiques qui peuvent dans ce cas contrebalancer le manque de rentabilité.

Citation:

Revalorisons les métiers utiles, et arrêtons d’enseigner à nos enfants que pour réussir il faut être avocat, médecin ou, pour les plus ambitieux, rentier

Navré mais c'est un discours de bourgeois repenti que tu as là. Mon père est plâtrier et je peux te dire que c'est un métier éprouvant qui use le corps quand il faut travailler dans le froid et transporter des sacs de 50 kilos sur le dos. Beaucoup de jeunes ne veulent plus de ces métiers et ce n'est pas par une manipulation démagogique du discours que l'on arrivera à les convaincre de monter sur les toits glissants de Paris par -10° pour passer leur journées à changer des ardoises.

Je refuse moi aussi le discours Manichéen qui oppose le "bien" au "mal". Il y a des patrons formidables et des ouvriers vraiment bornés. Tout à fait ok.

Citation:

Ca va, je suis assez caricatural, moi aussi ?


Malheureusement je n'étais pas caricatural. Va faire un tour du côté du sentier à Paris et renifle l'ambiance... le pognon qui cotoie l'exploitation.

Citation:

lutte des classes a existé en France, elle existe toujours en Inde (même s’il ne s’agit pas vraiment d’une lutte là-bas, mais d’une croyance religieuse), donc : la lutte des classes existe toujours en France

Ah pardon... C'EST une lutte ! La croyance religieuse à bon dos. Officiellement le système des castes a disparu mais dans la réalité c'est tout autre chose. Et on peut transposer assez facilement ce système au nôtre. Certes il est moins apparent, mieux camouflé et moins extrême mais... il repose sur certaines croyances du type : il y a des gens qui ne peuvent faire que ce "genre" de métiers. C'est normal qu'il y ait des personnes qui dirigent et d'autres qui exécutent. Les gens "modestes" ne peuvent comprendre certaines choses...etc. Il n'y qu'à écouter les conversations dans certaines soirées...

D'ailleurs la notion de "France d'en bas" informe bien sur la représentation mentale qui y est associée : une visualisation (on parle d'hallucination positive) spatiale et verticale de la place de chacun dans la société. Je trouve cela sincèrement effrayant. Pour moi il n'y a ni haut ni bas. Il y a seulement des êtres humains à des postes différents, s'occupant de tâches différentes et devant être supervisés par l'ensemble des autres "joueurs". Aucune représentation liée à une échelle de valeur, à un classement quelconque.

Attention : j'entends souvent plaindre la pauvre entreprise comme si elle était indépendante des personnes qui l'animent. Une entreprise "n'existe" pas. c'est un regroupement de personnes autour d'un projet "censé" être commun.

Je tiens tout de même à souligner que TOUS les progrès dans le domaine social ont été obtenu par la lutte et JAMAIS à l'inititiative des dirigeants qui tentaient systématiquement de démontrer l'infaisabilité du progrès... Et c'est TRES regrettable selon moi ! C'est un combat perdu d'avance de toute façon de vouloir s'opposer à la formidable force instinctive du désir de mieux être. TOUS les systèmes inéquitables, tôt ou tard finissent pas sécrouler. TOUS. Et bien souvent, malheureusement, dans le sang.

Je crois au droit à l'erreur. Il vaux mieux, selon moi, se tromper en tentant de vivre mieux que l'inverse. Si la majorité des gens veulent une chose alors il faut la leur donner. Même si l'on pense, et 'on peut se tromper, que c'est une erreur. Parce que le principe de la démocratie n'est pas d'avoir raison contre tout le monde et d'imposer SA vision du monde. C'est le fachisme qui fonctionne comme cela.

En PNL il y a un postulat qui dit : il n'y pas d'échec, que des sources d'apprentissage ! Et je trouve cela d'une grande sagesse.

Fred

PS : je ne suis affilié à aucun parti politique et trouve de bonnes comme de mauvaises choses à droite comme à gauche. Je considère d'ailleurs comme un frein à l'évolution cette partition droite-gauche.

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Citation:

Bill :

je vous invitent à nous rejoindre sur les sites suivants ou nous pourrons parler de LD, FP, et autres pousseurs de boites.

Chaque chose à sa place et chaque place à sa chose

Bill,

Pourquoi aborder la LD et le FP une fois de plus, alors qu’une recherche sur ce forum te donnera déjà matière à approfondissement ?

Rassure-toi, les membres de VM qui ne désirent pas participer à cette discussion zapperont rapidement le sujet, et je t’engage à faire de même.

Pour citer mon interlocuteur,

Citation:

michel rollet :

merci d'avoir le respect de ne pas polluer (ce débat) par des réflexions du genre " oh que je suis déçu(e) vous ne parlez pas de magie"

Quant au proverbe que tu cites approximativement (« une place pour chaque chose et chaque chose à sa place »), je pense justement, tout comme le Général Krishnou et Michel Rollet, que ce débat a bien sa place ici.

Reste à connaître la position de Thomas. En attendant, nous poursuivrons ici avant, le cas échéant, de finir par mail.

Fred, euh… pardon : mon Général ! [Clin d'oeil]

Pour en finir avec l’exemple du ramassage des ordures, je suis conscient de la différence de point de vue entre mon copain étudiant qui a choisi d’être provisoirement éboueur et le pauvre bougre qui a été contraint de le devenir définitivement, quelles qu’en soient les raisons. La situation de l’homme que tu décris est déjà tès pénible à entendre, et j’imagine qu’elle est encore bien pire à vivre (mais puis-je vraiment l’imaginer ? [Froncer les sourcils] ).

Malheureusement, il faut bien que quelqu’un fasse ce métier, fût-il sordide ! Que proposes-tu ? Que chacun s’occupe du traitement de ses propres déchets ? C’est envisageable à petite échelle (tri sélectif, éventuellement voyages à la déchetterie), mais concrètement irréalisable.

Citation:

Général Krishnou :

ce sont les finances publiques qui peuvent dans ce cas contrebalancer le manque de rentabilité

Selon moi, peu importe que ce soit l’Etat qui paie (de toute façon, cette activité n’étant pas productive, elle ne génère aucun bénéfice et n’intéresse aucune entreprise privée) , si le résultat est le même : les éboueurs touchent des salaires (plus) élevés. Maigre consolation, mais c’est ce qui fait que le système fonctionne…

A propos de mon discours de « bourgeois repenti », je regrette mais c’est réellement une conviction : je pense que nous sommes tous faits (de par nos dispositions physiques, ou intellectuelles, nos centres d’intérêt, etc) pour des activités différentes, et que c’est une hérésie que de nous imposer à tous les mêmes buts.

Attention à la confusion : je n’ai jamais dit qu’il n’y avait pas de différence de confort (entre autres) entre la journée d’un plombier et celle d’un cardiologue (pourtant, ils s’occupent tous les deux de déboucher des canalisations…). Ce que j’ai dit, c’est que je trouve scandaleux de voir des enseignants s’obstiner à essayer de convaincre des parents d’élèves que les filières professionnelles sont dégradantes et réservées non pas aux élèves motivés mais aux élèves en situation d’échec (triste, mais véridique : ma copine participe à des conseils d’orientation).

Mais l’heure du réveil est proche : on voit aujourd’hui des plombiers (à leur compte, bien sûr, mais je parle ici de métiers, pas (encore) de luttes des classes) gagner mieux leur vie que certains médecins, qui doivent se partager à 8 la patientèle d’un quartier urbain.

Je n’espère pas changer l’état d’esprit des jeunes avec mes « discours démagogiques », j’espère qu’ils changeront d’eux-mêmes quand ils réaliseront qu’un couvreur peut espérer plus de recettes dans une ville où il est le seul qu’un avocat dans la même ville, où ils sont 200…

Je sais que tu n’étais malheureusement pas caricatural, et que les situations que tu décris existent. J’étais un peu ironique en te comparant à Zola, mais Zola était un écrivain réaliste, qui n’a rien inventé des conditions de vie qu’il a décrites.

Seulement, le choix de ses sujets et sa manière de les décrire était un peu « orientée »…

Citation:

Général Krishnou :

C'EST une lutte ! La croyance religieuse à bon dos

L’idée de « lutte » suppose qu’au moins une des classes se batte pour faire changer les choses. Or, en Inde, les intouchables sont résignés à leur sort (je ne dis pas que c’est une bonne chose, je constate !) et aspirent à la réincarnation au sein d’une autre caste. Parce que, qu’on le veuille ou non, c’est un problème religieux ! Le problème légal a beau être réglé, c’est un problème de culture et de mentalité !

Citation:

Général Krishnou :

il repose sur certaines croyances du type : il y a des gens qui ne peuvent faire que ce "genre" de métiers. C'est normal qu'il y ait des personnes qui dirigent et d'autres qui exécutent. Les gens "modestes" ne peuvent comprendre certaines choses...etc. Il n'y qu'à écouter les conversations dans certaines soirées...

En tant qu’amateur, je n’ai pas à me coltiner ces soirées… mais je compatis ! [Clin d'oeil]

Néanmoins, comme je le disais plus haut, il est indéniable que certains métiers ne peuvent pas être choisis pas certains personnes (t’énerve pas tout de suite : j’explique), en raisons de leurs spécificités physiques (on voit peu de nains dans le basket-ball professionnel, et pas plus de myopes pilotes d’essai que de chirurgiens manchots). De même, les possibilités intellectuelles entrent en ligne de compte également (t’énerve pas, je te dis !) : j’ai la vanité de ne pas me prendre pour un imbécile, mais je SAIS que je ne pourrais pas être chercheur en physique quantique. Les motivations et les centres d’intérêt entrent aussi en ligne de compte : je ne pourrais pas non plus être flic, mais ce n’est ni un problème physique ni un problème intellectuel (j’espère !). Mon hypothèse est donc que NON, il n’existe pas de gens ne pouvant faire qu’un certain genre de métiers, mais OUI, il y a des gens qui ne peuvent pas faire certains métiers. (c’est injuste, mais darwinien…)

Quant à dire s’il est normal que certaines personnes dirigent et d’autres exécutent… ouille !

Oui, c’est normal : aucun système ne peut tenir sans un minimum d’organisation, et la hiérarchie est une de celles qui ont fait leur preuve (dans une certaine mesure : je suis un adepte du Principe de Peter…). En revanche, il n’est pas normal que la répartition des rôles se fasse, comme c’est souvent le cas, selon des critères inappropriés (piston, argent, influences, etc.) : c’est la qualification d’une personne à occuper un poste donné qui devrait prévaloir. Si on remplaçait la sélection sur le fric par la sélection sur les compétences, oui, ce serait normal !

« les gens modestes ne peuvent comprendre certains choses ». Je suis d’accord à 100% : les gens « modestes » ne comprennent pas, entre autres, que je puisse être préoccupé par mon tournoi de golf ou de polo : ils préfèrent égoïstement se demander ce qu’ils pourront mettre dans leur caddie à la fin du mois… ils ne pensent qu’à manger, ces gens-là ! [Clin d'oeil]

Sérieusement, ce genre de schémas de pensée féodal fait froid dans le dos… et explique le score de Le Pen aux dernières pésidentielles. Heureusement, les Français ne sont pas encore complètement aveugles… sinon, le borgne serait roi !

Abolir les rapports verticaux, c’est bien beau, mais cela paraît un peu utopique : comment la communauté prendra-t-elle les décisions ? Par référendum systématique ? Les taux de participation risquent de chuter à vitesse grand V si on doit voter toutes les semaines. Chacun décidant pour son propre compte ? Je désapprouve l’anarchie, qui conduit immanquablement au chaos et à la loi du plus fort.

Les mentalités doivent changer (il est vrai que des réflexions comme celles que tu cites sont effrayantes au 21ème siècle !), mais le système de la république démocratique, à défaut d’être parfait, est pour l’instant le meilleur qu’il m’ait été donné de voir. Les (nombreuses) tentatives d’établir un état totalement égalitaire ont systématiquement débouché sur des dictatures (l’Union Soviétique, Cuba, la Chine et la moitié des pays d’Amérique du Sud en sont des exemples). Si l’idée est plus humaine, elle n’est malheureusement pas applicable.

D’ailleurs, s’il y a de plus en plus de régimes démocratiques, c’est parce que, comme tu le dis, « tous les systèmes inéquitables, tôt ou tard, finissent par s’écrouler ».

Citation:

Général Krishnou :

TOUS les progrès dans le domaine social ont été obtenu par la lutte et JAMAIS à l'inititiative des dirigeants

Enfin, presque :

- Les congés payés ont été adoptés par le gouvernement de Léon Blum spontanément (je peux me tromper : mes connaissances en histoire sont déporables), et non suite à une lutte. Blum était un authentique humaniste, qui voulait réellement que les conditions sociales changent.

- Plus récemment, la semaine de 35 heures (mais est-ce vraiment un progrès ?) ne résulte ni de grèves, ni de manifestations : Madame Aubry (assistée d’une armée de technocrates) a voulu mettre son grain de sable dans un mécanisme qu’elle ne connaissait pas suffisamment, juste pour laisser son nom dans l’histoire.

- La Sécurité Sociale a été instaurée après la guerre par De Gaulle, non pour répondre aux revendications populaires, mais parce qu’il croyait à ce projet.

Ce sont là les seuls exemples qui me viennent « à chaud », mais je pense que l’on peut en trouver d’autres. Bien sûr, d’autres progrès sociaux (autrement plus importants) ont été acquis dans la fureur ou le sang : la Révolution Française en est un excellent exemple. Pourtant, je pense que le recours systématique à la violence et aux affrontements n’est pas le seul moyen. C’est un stéréotype auquel il est facile de croire, mais des gens comme Martin Luther King ou Gandhi nous ont prouvé qu’il existe d’autres façons de se faire entendre.

Pour en revenir au sujet original, je suis d’accord avec toi :

Citation:

Général Krishnou :

Si la majorité des gens veulent une chose alors il faut la leur donner

C’est vrai : après tout, s’ils ont tort, ils finiront bien par s’en rendre compte eux-mêmes. Par exemple, dans le cadre de la réforme des retraites, à supposer que les grévistes aient tort (je ne prétends pas détenir la vérité, c’est une hypothèse) et qu’ils obtiennent gain de cause, il pourrait se passer les choses suivantes :

- le gouvernement, partant du principe que les opposants sont majoritaires (je n’ai pas encore entendu parler de 30 millions de manifestants, mais c’est peut-être une question de temps…), abandonne les réformes, maintient l’ensemble des privilèges et le système actuel.

- Tout le monde retourne au boulot (l’ensemble des fonctionnaires et les quelques grévistes du privé), non sans avoir négocié d’être payé pendant la grève, satisfait d’avoir remporté une nouvelle victoire sociale sur ces « salauds de patron ».

- Raffarin est remercié et mis au placard. Son successeur, quel que soit sa couleur politique, range soigneusement le dossier « Retraites » au fond d’un tiroir et n’y touche plus, de peur de connaître le même sort.

- Dans quelques années, le système s’effondre, l’Etat ne peut plus payer les retraites. Les grévistes sont punis : soit ils ne toucheront rien, soit il leur faudra cotiser auprès de caisses privées. C’est pour eux une source d’apprentissage : ils ont compris leur erreur et en sont sortis grandis. Les plus philosophes d’entre eux apprécieront peut-être. Mais quid des non-grévistes ? Eux, ils n’auront rien fait pour mériter cela, et ils se retrouveront quand même dans le même cas de figure. Ils écoperont de la même punition, sans avoir rien fait pour la mériter. Est-ce que ce sera quand même pour eux une « source d’apprentissage » ? Sans doute : ils auront appris qu’il faut regarder plus loin que le bout de son nez et voir les conséquences de ses actes à long terme. Mais ça, ils le savaient déjà en 2003 !…

Je pourrais arrêter ma démonstration à ce point (faut-il, au nom du droit à l’erreur, laisser punir ceux qui n’ont pas fait valoir ce droit ?), mais je voudrais ajouter une dernière chose : certes, le peuple (sans connotation péjorative) a le droit de se tromper, et le principe même de la démocratie implique qu’il faille lui accorder ce que la majorité demande.

Le point sur lequel nos avis diffèrent, c’est la définition de la majorité : pour moi, ce sont les plus nombreux, pas les plus bruyants…

Quand on annoncera 30 millions de grévistes, je me rangerai à ton avis. En attendant, je persiste à croire que la majorité n’est pas opposée à ces réformes. Qu’ils organisent un référendum !

Encore un mot pour expliciter les mobiles des fonctionnaires (les plus farouches opposants) :

- Les fonctionnaires cotisent 37,5 ans, contre 40 ans pour les salariés du privé.

- Dans l’administration, le cumul emploi-retraite est autorisé

- En moyenne, ls fonctionnaires partent à la retraite à 58,5 ans, ls femmes à 57,7 ans. Dans le privé, les moyennes sont de 61,2 ans et 62,1 ans.

- 42% des hommes et 50% des femmes fonctionnaires liquident volontairemnt leur retraite avant 60 ans. Dans le privé, c’est impossible.

- Le taux de cotisation est de 7,85% dans le public, contre 9,55 à 11,35% dans le privé.

- Dans le public, chaque année e cotisation manquante ampute la pension de 2%, contre 10% dans le privé.

- Dans le public, la pension est calculée sur les 6 derniers mois (sur les 25 meilleures années dans le privé). Quand on sait que 20% des agents sont augmentés moins d’un an avant leur départ, on devine pourquoi…

- Les retraités de la fonction publique touchent en moyenne 75% deleur dernier salaire, contre 60% dans le privé.

- Dans le public, la pension de réversion n’est pas plafonnée, alors qu’elle l’est dans le privé.

- Dans le public, la revalorisation de la pension suit la revalorisation des traitements. Dans le privé, elle varie en fonction de l'indice des prix. En dix ans, la revalorisation des pensions des fonctionnaires a en conséquence été le double de celle des pensions du privé.

- Dans le public, la pension moyenne d'un fonctionnaire est de 1 458 euros, celle d'un salarié du privé est de 899 euros.

- Dans le public, le minimum vieillesse est de 944,87 euros, dans le privé 577,91 euros. 7 700 fonctionnaires touchent ce minimum vieillesse. Dans le privé, ils sont 375 000 à percevoir ce minimum. C'est-à-dire que 98 % des retraités pauvres sont issus du privé.

Et il ne s’agit ici que des retraites… on comprend leur terreur quand il est question de « dégraisser le mammouth » ! Contrairement aux affirmations de Monsieur Rollet, je ne pense pas que ces gens-là défendent une « idée de société » : ils défendent des privilèges concrets dont je vous laisse juger le caractère équitable…

Alx

L'important, c'est que ça valide !

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Citation:

Malheureusement, il faut bien que quelqu’un fasse ce métier, fût-il sordide !

Et c'est une phrase à la fois terrible et réaliste ! Effectivement, il faut bien quelqu'un... Et comme personne ne rêve de pratiquer ce métier il faut nous réjouir de l'échec scolaire et des inégalités sociales. C'est cynique, je le sais. Mais c'est également réaliste. Ce qui met en relief l'hypocrisie qui consiste à prétendre que c'est aux gens de s'offrir une vie de rêve et qu'elle est accessible à tous en travaillant. Et que les "sauvageons" qui sèchent l'école n'ont que ce qu'ils méritent en touchant plus tard un salaire de misère. Heureusement qu'ils sont là ! Et j'imagine les frissons de terreur dans le cercle de la France d'en haut si on devait leur apprendre qu'il n'y a plus d'échec scolaire et que personne ne veut plus vider les poubelles et récurer les chiottes ! Comment faire ? Qui va-t-on forcer ?.. Tout l'équilibre des forces actuelles repose sur ce double discours et croyez-moi, certains principes de mentalisme m'ont beaucoup aidé à en prendre conscience.

Petit détail : Zola n'était pas un écrivain réaliste mais naturaliste. Balzac était un écrivain réaliste. Il y a de grosses différences entre réalisme et naturalisme... Cepandant je ne suis pas d'accord avec Zola : il croit à une certaine forme d'atavisme, une malédiction transmettant la pauvreté et le malheur de génération en génération de manière inéluctable. Je m'y oppose ! Point de fatalité en ce domaine mais il est vrai que certaines cultures familiales rendent le changement et l'évolution difficile.

Le critère de l'argent n'est pas le seul qui entre en compte dans le choix d'un métier. Heureusement !

Cela dit je trouve assez drôle qu'un soudeur dans la construction navale touche un salaire plus gros qu'un médecin !..

Erreur : les intouchables luttent bel et bien depuis quelques années. Depuis que le gouvernement a aboli officiellement le système des castes.

Citation:

Mon hypothèse est donc que NON, il n’existe pas de gens ne pouvant faire qu’un certain genre de métiers, mais OUI, il y a des gens qui ne peuvent pas faire certains métiers.

Tout à fait d'accord.

Je ne conteste pas la nécessité de la représentativité et de l'organisation. Je dis simplement qu'une représentation mentale (car je n'ai pas encore vu de vraie pyramide humaine avec le patron tout en haut !) verticale des rapports humains est inadaptée. Il est tout à fait inutile de se représenter la personne qui est au poste "centralisation des informations et gestion des décisions" (car chacun à son niveau prend des décisions) comme un personne qui doit être CONSIDEREE comme supérieure sur le plan social et humain.

L'autoritarisme pour faire fonctionner un système est une croyance totalement dépassée. C'est le contraire qui fonctionne ! C'est pourtant simple à comprendre : plus une personne se sent considérée et respectée plus elle donne d'elle même !

Les congés payés ont été obtenu en 1936 après des luttes très violentes qui ont fait des morts !

Madam Aubry n'est pas une patronne préoccupée par la rentatiblité de systèmes économiques ! Je parlais d'avantage du monde du travail que du monde politique.

Je partage ton avis sur l'idée de la majorité.

Je voudrais quand même préciser une chose : l'argent ne manque que si on va le chercher là ou il ne strouve pas !.. qui a dit qu'il ne fallait pas le prendre ailleurs ?.. Ceux qui n'y ont pas intérêt et qui détiennent un pouvoir d'influence... Je crois que c'est une vision de la société et des rapports humain dans une communauté qu'il faut repenser.

Si on réduit la "super tribu" aux dimensions d'une famille : qui accepterait que l'un des membres de cette famille possède 80% du patrimoine et ne fasse que des tâches agréables ? Les autres diraient : "hé ho ! Tu donnes un peu à tes frères, soeurs, cousins..etc. Et tu fais la vaisselle comme tout le monde !".

Comment peut-on légitimer de tels écarts dans la répartition des biens et des corvées dans une communauté ? Essayez-de reproduire ce fonctionnement dans une colonie de vacances et vous allez voir la révolte des gamins en même pas 2 jours !..

Concernant les fonctionaires il faut se demander si l'on doit s'aligner sur ceux qui ont moins ou sur ceux qui ont plus ? Un juste milieux serait peut-ête intéressant...

Moi je me demande comment on va trouver du boulot pour tout le monde... la démographie se porte bien !.. Et qui a dit que le travail, au sens qu'on lui donne, était indispensable ? Je le redis : pour moi c'est la place dans la communauté qui importe vraiment. Un chômeur qui aide bénévolement à la Croix Rouge (j'en ai vu quand j'ai bossé avec eux, histoire d'aider un peu quelques matinées) me semble plus utile à la communauté qu'une Marie Chantale qui passe ses après midi à papoter au salon de thé.

Voilà ma vision de l'argent : il est un symbole abstrait. La représentation mentale d'une quantité d'énergie, fournie par une activité "officielle", qui circule entre les membres d'une communauté pour échanger facilement des biens.

En gros : je symbolise l'énergie fournie par mon travail sous forme d'un chiffre que je compare en temps différé avec un autre chiffre, lui même symbole d'une somme d'énergie fournie à un autre moment et officiellement comptabilisée. J'obtiens ainsi des biens en échange de l'énergie que j'ai dépensé.

Tout ceci est un phénomène hallucinatoire à une échelle énorme ! C'est de l'abstraction pure et dure.

Mais le principe déraille quand cette énergie se nourrit d'elle même par le biais de la spéculation. Les inégalités apparaissent alors.

Il y a d'autres systèmes que l'argent. Le bénévolat est aussi une forme d'énergie dépensée pour la communauté mais il n'est pas reconnu de la même manière. Il s'échange plus difficilement et ne permet pas l'acquisition d'un grand nombre de biens.

Je crois que le système de l'argent, tel qu'il est utilisé, montre ses limites depuis déjà un certain temps.

[ 18. Juin 2003, 01:03: Message édité par : Iko Noklaste ]

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Personnellement (et désolé de m'incruster à un tel point du débat), je ne crois pas retrouver des traces de tués pour les congés payés: on m'a appris l'année dernière qu'il y avait eu des grèves joyeuses por fêter l'arrivée du Front Populaire... mais pas de morts...

Sinon je pense que pour les retraites, il faut réformer, sinon on obtiendra:

-dans 20 ans, je gagnerai 20 000 Francs par mois (parce que j'aurai de longues études), mais comme il y aura deux retraité pour un actif, je devrai payer deux fois 10 000 francs, pour que, une fois les taxes et les frais d'administration déduits, il reste 7 000 francs pour chacun des retraités. Maintenant, il me faudra encore payer des impôts sur ce que j'ai gagné (20 000 francs), faire vivre ma femme et mes trois enfants (parce qu'il serait temps de se rendre compte que les vieux auraient fait plus d'enfants, les retraite ne seraient pas en difficultés) et éventuellement offrir des cadeaux de Noël à mes enfants avec l'argent qu'il ne me reste pas. Ca c'est une perspective engageante et radieuse. J'aime bien le futur doré qui m'attends...

-En fait, j'espère être médecin, donc, après onze ans d'études pas payées et payantes (Ah, pardon, au bout de la 5e année, je recevrais 1000 balles par mois), je travaillerai enfin, et, 40 ans après, vers 70 ans, je ne pourrais même plus prendre ma retraite puisque les sommes que j'ayari cotisée auront servie à combler le surcout du à la hausse du temps de retraite des vieux, et à ce qu'ils n'aient pas voulu côtiser plus et plus longtemps...

-Et puis, il est vrai que le conducteur de train est responsable de 600 personnes (encore que les accidents de trains soient rares), et cela explique sans doute qu'il reçoive encore les primes d'escares (vous savez, ces petites poussières qui rentrent dans l'oeil parce qu'il se penche pour regarder la voie devant lui) alors que maintenant, tous les trains sont équipés de caméras... C'est pour qui les privilèges? Par contre, le médecin n'a aucune responsabilité, ne travaille pas 80 heures par semaine de jour comme de nuit, n'a pas seulement 1 mois de congé, forcément non payé, et n'a aucun risque de se prendre un procès sur le dos à "l'américaine"...

-Le communisme est une idéologie ayant pour but de mettre les uns directement en opposition contre les autres: prolétaires/propriétaires, communistes/conservateurs, travailleurs/profiteurs, peuple/bourgeois, pauvres/riches, bons/mauvais, et donc de créer un conflit entre ces deux catégories (Le petit facteur a dit sur une radio qu'il préparait le grand soir, j'en conclue que les communiste-marxistes sont des tueurs assoifés de sang en puissance??)

-la solution (sinon, à quoi servirait-il de dénoncer?), selon moi: une société dans le modèle chrétien: tout le monde s'aime et pense au bonheur de l'autre, chacun ayant enfin admis qu'il ne pouvait être pleinement heureux si certains à côté de lui tiraient une gueule d'enterrement...

-On continue alors à imposer les plus riches pour donner aux plus pauvres (répartition), ce qu'ils devraient faire d'eux-même, chacun accepte une baisse de ses retraites (pour que la nouvelle génération, trop peu nombreuse, puisse s'en sortir), chacun décide de faire un gosse en plus ( et tant pis si ça remet en cause l'achat de la nouvelle voiture)et chacun se donne à fond dans son boulot, comme au Japon, sans chercher le gain et le profit maximum, chacun est honnête (les lois ne pouvant jamais prévoir toutes les entourloupes), la démocratie reposant uniquement sur ce pincipe...

-Chaque Français est fier de sa culture et s'y intéresse, délaissant le "made in USA", ce qui entraîne (avec une campagne de sensibilisation appropriée de la part du gouvernement) une hausse du revenu des intermittents...

Pour terminer, il est vrai qu'il existe des métiers durs et non choisis ( éboueurs), la hausse des salaires de ces professions doivent essayer de combler les désavantages comme l'impossible épanouissement par le travail ou la difficulté physique et les conséquences sur la santé engendrées par le métier. C'est peu mais nécessaire (les primes charbon et d'escares, à l'origine, avaient ce but...). Mais je pense sincèrement que, dans 20 ans, il y aura tellement peu de maçons et autres plombiers et ouvriers manuels, que la demande étant firte, ils pourront hausser leurs prix et avoir un niveau de vie plus que convenable (exit les informaticiens et les fonctionnaires...)

Pensez un peu plus loin que le bout de votre cul (même si vous ne serz peut-être plus de ce monde dans 20 ans...? ni moi non plus, d'ailleurs...)

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