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[Magicien] Ng Bo Oen aka The Great Wong


JacK BARLETT

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Hello à tous,

Je m'adresse aux plus anciens d'entre nous..

bien que .. L'histoire magique intéresse aussi et certainement tout le monde..

Je suis à la recherche d'infos sur Ng Bo Oen dit "The Great Wong"

Il sévissait à Singapour .. et il est décédé en 1992

Je l'avais rencontré en 78 dans sa boutique.

Il etait notamment à l'origine de la fameuse routine :

"The Great Wong's Chinese Rings"

routine qu'il a offert à la communauté magique internationale en 1962..

Si quelqu'un à des documents ou quelques infos sur la routine,

sur l'homme ou tout autres choses... Je suis preneur

Merci à toutes et tous par avance

JaB

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Tu as surement déjà trouvé ce lien, mais je te l'indique tout de même. C'est généraliste, mais il parle de Wong.

Merci Jean,

Effectivement .. j'avais vu .. et même que j'y ai trouvé quelques inéquations de dates... bizarre

Du coup et tant qu'à faire, je suis remonté à la source

et ce matin un mail est parti au président du cercle IBM de Singapour ..

Merci en tous les cas pour ceux qui m'ont envoyé quelques infos.

Si çà en intéresse quelques-uns, je vous tiendrai au courant ici, de la suite de ma recherche..

JaB

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Modifié par JacK Barlett
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  • 2 months plus tard...

Du coup et tant qu'à faire, je suis remonté à la source

et ce matin un mail est parti au président du cercle IBM de Singapour ..

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Cool ce matin, j'ai reçu le magazine du Club de Singapour et j'en remercie ici aussi, son président, JOHN TEO.

Que de souvenirs qui remontent... Je vous les fais partager ..

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SOUVENIRS

1978-80

Nous vivons depuis deux ans en ASIE.

Relatant ce souvenir comme il me vient, je dois préciser que nous sommes arrivés en Asie par l’hémisphère Sud. En effet, durant les deux années précédentes, nous avons sillonné, Jackie et moi, toutes les îles du pacifique en présentant nos spectacles dans les tribus les plus reculées ( reculées géographiquement oui, mais ethnologiquement aujourd’hui je n’en suis pas si sur ..N’auraient-ils pas raison ? )

Mais pour l’instant, à la suite de cette longue tournée dans les îles, nous avons amassé un bon petit pécule. Et, nous avons l’idée de monter un numéro de science-fiction, radicalement novateur pour la magie. (Ca me fait sourire aujourd’hui avec la voie que j’ai prise en 1999) Bref, pour en faire construire chacun des éléments basé sur de l’électronique, il n’y a qu’un endroit, c’est Singapour ! Nous voici donc partis de Nouméa en Nouvelle Calédonie par le Boeing 747 qui nous dépose à l'aéroport Changi de cette Mégalopole de la pointe de l’Asie. C’est normalement juste le temps d’un transit, d’une escale de trois ou quatre semaines, le temps de faire construire le matériel pour logiquement nous amener par la suite à Melbourne en Australie où nous souhaitons nous installer définitivement. De nouveau, la magie de l’aventure va nous faire étrangement bifurquer notre chemin.

Lorsque nous débarquons à Singapour, la première chose qui nous saisit, c’est cette chaleur moite ainsi que les odeurs. Nous sommes pourtant habitués à ce type de température, mais là, c’est tout particulièrement l’humidité poisseuse des moussons qui nous surprend. Elle rend nos vêtements presque instantanément trempés. Nous n’avons pas vraiment le choix et d’ailleurs, de multiples douches ponctueront nos journées durant toute cette période vécue sur ce continent. Mieux, amusés, nous en ferons même un rite sensuel, c’est vous dire.. Bref et pour reprendre depuis le début, nous arrivons et pour ce que nous sommes venus faire, nous n’avons bien sur, pas un seul contact. Il nous falloir en tout premier découvrir la ville. Si de nos jours, celle-ci est devenue immensément moderne, en 1978, les constructions des buildings commencent à peine. La ville et son port, qui est déjà et tout de même le plus important au monde, ont encore ces parfums de cargos à la Corto Maltèse, ces relents de pirates et de bas-fonds chinois. Ce d’autant qu’à la même époque, résonne en tête des charts radios de toute la planète, le groupe américain Manhatten Transfer, avec la reprise célèbre de la chanson : "Dans les petites rues de Singapour", interprétée à l’origine par le grand Franck Sinatra, un jazz-blues à la fois langoureux et mélancolique reflétant toute cette fantastique et mystérieuse ambiance chinoise. Nous voilà donc plongés au beau milieu de cette atmosphère de foule asiatique qui parle pas moins de quatre langues : malais, mandarin, tamoul et anglais… Heu.. pour l’anglais, il s’agit en vérité plus d’un anglais propre à la ville, car celui-ci a subi une certaine inflexion de sa forme, pour ne pas dire… une inflexion certaine due au métissage des populations ! Et ici, il est appelé le singlich. Quoi qu’il en soit, nous nous en accordons et l’on s’y ferra même assez vite. Première étape après avoir trouver un hôtel typique bien local, il nous faut cherchez les artisans capables de réaliser notre projet. Nous les découvrons au fond d’un atelier situé derrière la gare ferroviaire de Tanjong Pagar, une enclave malaisienne au cœur même de Singapour. La ville entière est faite de ce genre d’incongruité morcelant les communautés. Apres de longues explications, de dizaine de dessins, de palabres financiers, le tout entrecoupé toutes les deux minutes d’interminables politesses asiatiques, nous nous entendons dire : Oui oui .. pas de problèmes, c’est OK it’s ready in two weeks ! Ca sera prêt dans deux semaines. Nous versons l’avance demandée et nous rejoignons notre hôtel.

Que faire durant ces deux semaines ? Bien sur, nous pourrons passer voir régulièrement l’avancée des travaux, mais le reste du temps, il va nous falloir l’occuper. Et, vu que le coût global des constructions électroniques dépasse quelque peu la somme que nous avions prévu, il va nous falloir de préférence le faire avec des activités qui ne seront pas trop onéreuses. Qu’a cela ne tienne, notre habitude du voyage au-delà de l’aspect touristique, nous fait immédiatement prendre la direction de l’alliance française où nous devrions rencontrer des compatriotes établis dans le pays. Il va nous falloir traverser la ville. Nous hélons un rickshaw pour nous y conduire, une sorte de cyclopousse triporteur. Sur notre chemin nous découvrons et constatons ce contraste phénoménal entre cette ville moderne qui commence à jaillir et ses anciens quartiers, ses dédales de ruelles avec des lampions de papier rouge accrochés de partout, avec des marchés, des bars, des petits restaurants, des boutiques où l’on vend des herbes, de l’encens et des médecines étranges. Trois bonnes heures plus tard, nous arrivons à destination. Notre conducteur, un bien sympathique quinquagénaire indonésien en culotte courte, a clairement exagéré le trajet. Mais nous ne lui en voulons pas, il nous a permis un tour d’horizon rapide et les moyens de nous repérer plus aisément pour nos futurs déplacements. Notre visite à l’alliance française, nous permets immédiatement aussi quelques contacts et, nous voilà les jours suivants, invités à rencontrer de nombreuses personnes, tant françaises, que locales. La magie suscite l’intérêt. Entre-temps, nous passons voir nos artisans et là…, ce n’est pas terrible. Non seulement les délais s’allongent, mais les prix malheureusement aussi. Nous sommes inquiets et qui plus est et en l’état, les premiers éléments du matériel ne répondent pas tout à fait à nos attentes. Je veux dire par là, que pour partie, certains défauts ne peuvent être imputables à nos artisans. Emballés par notre idée, nous avions oublié des paramètres de découvertes, d’angles de vue du public, etc. Pour les autres anomalies, là, c’est directement la piètre qualité des pièces choisies pour le montage qui est en cause. Avec de nouvelles longues explications, de nouvelles dizaines de dessins, de nouveaux palabres financiers et sans oublier bien évidemment, les continuelles politesses asiatiques, nous faisons corriger ces détails et…, versons la nouvelle avance nécessaire pour remédier à toutes ces corrections. Un nouveau délai nous est annoncé, il est cette fois-ci de trois semaines.

Deux mois plus tard, de nombreux autres reports et … politesses qui à présent nous exaspèrent, si nous attendons désespérément et toujours l’achèvement du matériel, nous sommes devenus également la coqueluche des soirées, invitée des cocktails organisés par les ambassadeurs et la Jet-Set Singapourienne. De tous cotés, on s’arrache la présence des petits Franchies Magicians globe-trotteurs. Nous avons quitté notre hôtel et résidons à présent à Holland Road, dans l’immense maison au style colonial de l’un de nos admirateurs. Elle est située dans un quartier résidentiel excentré, mais toutefois assez proche d’Orchard Road, le quartier d’affaires où notre mécène possède ses bureaux. En fait de mécène, il s’agit plus exactement d’un habile opportuniste, mais néanmoins personnage sympathique travaillant dans la publicité. A notre rencontre, il s’est découvert des talents de manager et se prend au jeu de vouloir nous faire tourner sur le continent du sud-est asiatique. C’est bien joli, mais nous n’avons toujours pas notre numéro et ce n’est pas avec les quelques accessoires de close-up avec lesquels nous amusons pour l’instant la galerie, que cela pourrait être possible. Pour travailler en scène et répondre à cette idée, il nous faut absolument et très rapidement trouver quelque chose de plus conséquent. Et ce d’autant, que nous commençons à nous résigner de nous être fait arnaquer par nos artisans et surtout… surtout, que notre pécule fond à vue d’œil !

La magie, en plus de provoquer l’intérêt et la curiosité sur la majorité des publics, possède aussi un autre aspect extraordinaire, elle forme une espèce de grande confrérie à travers le monde. Singapour ne devrait pas déroger à ce principe. Nous partons donc à la recherche des magiciens locaux pour nous aider à la fourniture de nouveaux accessoires. Notre quête n’est pas bien longue, une boutique nous est indiquée au 255 Jalan Besar. Elle se trouve tout près du vieux quartier du Little India. Nous y partons à pied et sans vouloir jouer le guide touristique, ce secteur de la ville est certainement le plus ancien et celui que nous apprécions le plus. Les maisons et échoppes y ont été transmises de génération en génération, cela en fait une véritable lieu authentique avec des teintes pastel de rose, bleu, beige et vert et des devantures ouvertes à même la rue, c’est magnifique. C’est un peu plus loin, au détour d’un carrefour que nous découvrons enfin l’enseigne « The Great Wong’s House of Magic ». Nous poussons la porte. Notre première vision est celle d’un asiatique déjà âgé, qui se dirige vers nous en souriant. Le bonhomme a une douceur naturelle dans les yeux, des pommettes rebondies et porte la tenue traditionnelle chinoise, une sorte de longue tunique de soie flottante au col mao. Elle est remplie de motifs fantaisie de lotus et de pivoines. Un petit bonnet de mandarin planté sur sa tête et tout autant décoré, complète ce tableau d’un autre temps. Au beau milieu de la boutique, on ne peut s’empêcher de poser notre regard sur la multitude de choses entassées ça et la, occupant le moindre recoin. Partout des vitrines, des meubles pleins d’accessoires magiques, des livres, des boites, chaque endroit est occupé par des objets plus iconoclastes les uns que les autres.. Après nous avoir laissé le temps d’assouvir notre curiosité, le personnage s’avance vers nous, nous nous présentons. En retour, dans un anglais académique parfait, l’homme se présente également en nous remettant sa carte de visite : NG BO OEN "The Great Wong " Président of international Brotherhood of Magicians – Singapore.

Il est évident que nous ne pouvions pas espérer mieux comme rencontre. Ce n’est que bien plus tard que nous découvrirons toute l’extraordinaire histoire de ce magicien né en chine en 1908 et seul professionnel à Singapour. Ses contributions a développer l’art magique lui valent aujourd’hui la reconnaissance de tout notre ordre. Mais pour l’heure, l’urgence de notre situation nous incline à lui faire immédiatement part de notre recherche de matériels de grandes illusions. Il a ce qu’il nous faut, nous dit-il ! Et, avec une charmante autorité et une gentillesse à notre égard, le voici parti dans son arrière-boutique, côté atelier. Ce temps suspendu nous laisse de nouveau le loisir de fouiner dans ce capharnaüm et si dans les boutiques en Europe ou ailleurs, dans la quasi totalité des cas les articles de prestidigitation côtoient les coussins pétomanes et autres farces et attrapes, ici rien de tel, on se trouve dans un véritable temple dédié uniquement à l’art de l’illusion. Quelques instants plus tard, le Grand Wong réapparaît, il tient précieusement dans ses mains un livre noir épais, qu’il dépose devant nous. C’est l’édition limitée à 500 exemplaires des plus grandes illusions de scène avec leurs plans et toutes leurs instructions. Si déjà nous en connaissons certaines, l’ouvrage lui, en présente plus de deux cent vingt, allant des plus grands classiques d’apparitions de lions et éléphants d’Howard Thurston en passant par les procédés de lévitation de Kellar. C’est une véritable mine d’or que de les avoir là, sous nos yeux, recensées, décrites dans les plus infimes détails. Aujourd’hui trente ans après, cette anthologie est introuvable et pour cause, elle ne fut jamais rééditée. De plus, les quelques exemplaires en possession du Grand Wong disparurent quelques années plus tard dans l’incendie de son magasin.

Mais ce jour là, plongés dans cette découverte de secrets et tout en feuilletant sur place les pages de ce livre, nous discutons avec le Maître. Lorsque nous prenons congés, il est déjà tard, la nuit est tombée. Avec le précieux ouvrage sous le bras et avec la tête déjà remplie de multiples adaptations de ces plans, nous regagnons Holland Road. Par la suite, nous reverrons souvent le Grand Wong, n’hésitant pas à lui rendre visite chaque fois que nos incessants allers et retours entre la Malaisie, la Thaïlande, le Laos et la Birmanie vont nous le permettrent. Car, sitôt construit l’une de ces illusions, notre manager a mis immédiatement son idée a exécution. Par ici, un gala pour une firme internationale de caoutchouc, par là, un contrat de deux mois dans le lounge de l’hôtel prestigieux le " RasaSayang " de Penang, par ici encore, un spectacle pour la compagnie pétrolière Total, les engagements s’enchaînent sans discontinuer, le " come from Paris " fonctionne.. Oubliée notre idée de numéro de science-fiction, nous présentons des grands classiques et à mesure de nos représentations, nous enrichissons notre répertoire ; le " Water Tank d’Houdini, célèbre numéro d’évasion d’une cuve vitrée remplie d’eau, la "Mabel Illusion" ; un passage à vue et au travers du corps de la blonde Jackie, une ashra lévitation et … bien d’autres numéros. Notre stop-over de quelques jours s’est transformé en un séjour plus que prolongé et un container nous fait à présent office de bagages !

De toute cette période me reviennent en mémoire de nouvelles anecdotes, avec ces longues parties de black-Jack qui s’éternisent dans la maison de notre manager et où, sous les pales d’un ventilateur brassant la chaleur moite et l’atmosphère enfumée, non seulement, les chinois invités misent contre la banque, mais parient aussi entre eux, à celui qui ferait 21 le premier. Des nuits durant, nous y voyons passer des sommes inouïes , il faut dire que les asiatiques sont de véritables drogués du jeu. De toutes ces soirées ici ou ailleurs, nous y avons également rencontré, des espions, des ladies et des… moins ladies, des consuls, des trafiquants, des généraux Birmans, des coolies, des pirates, des pdg de multinationales endimanchés ou débrayés, pour ne pas dire dépravés…, et chacun de ces mots m’évoque à nouveau des souvenirs particuliers qui eux-mêmes en cascade, m’en entraînent d’autres, un livre n’y suffirait pas.

Ces derniers mois nous les passons en Thaïlande, engagés par Michelin, l’une des plus grosses sociétés de production de caoutchouc de ce pays. A cette occasion, notre statut privilégié d’artistes et résidents d’Asie, nous permet de nous lier d’amitié avec les paysans récoltants le latex pour la firme. Nous voici séjournant chez l’habitant en plein milieu des plantations dans la province de Chonburi. Notre découverte du continent est bien loin de tout circuit touristique. Nous en profitons pour faire un détour par Chiang Mai, sur les berges du Mekong et dans les montagnes où vivent les tribus Yao, berceau du triangle d’or. Et.., c’est là qu’éclate une flambée de violence dans le territoire ! On ne saura jamais si c’est une attaque de l’armée de mercenaires de Khun Sha, le seigneur de l’opium, ou des manifestations inter-religieuses et séparatistes, toujours est-il que l’armée entière est sur le pied de guerre. A chaque coin des routes et des rues, sont dévidés des rouleaux de barbelés et derrière… sont postés des hommes sur-armés. C’est carrément flippant ! Nous regagnons rapidement la frontière avec la Malaisie et, de la Malaisie nous prenons tout aussi rapidement la direction de Singapour. Sur ce trajet de retour, nous constatons que là aussi, tout le monde est sur la défensive.

La frontière entre l’île de Singapour et la Malaisie est faite d’un pont no-man’s land d’un kilomètre de long enjambant le détroit de Johor. Une architecture de pierre et d’acier parfaitement contrôlée d’une frontière à l’autre. C’est le trajet que régulièrement nous empruntons pour revenir à Singapour. Nous nous y engageons. Là également, l’armée a remplacé les douaniers.

Le militaire Singapourien:

- Passeports please...

L’homme retourne ceux-ci dans tous les sens.

- Work-permit ? ( permis de travail ? )

Seul mon passeport en comporte, celui de Jackie n’a pas été visé ! Nous ne pouvons rentrer dans Singapour. Qu’à cela ne tienne, nous avons établi nombre d’amitiés en Malaisie, ce ne sera que le temps nécessaire de régulariser la situation et sur le pont, nous rebroussons chemin. Nous revenons donc nous présenter à la frontière que nous venons de quitter.

Le militaire Malaisien :

- Passeport please !

l’homme, retourne ceux-ci dans tous les sens.

- Visas ?

Evidemment nous n’en n’avons pas, puisque précisément nous sortons de cette frontière. Dilemme cornélien ! Nous voilà bloqués dans le no’man’s land au milieu du pont . Nous attendons, bataillons 7 heures d’affilées, de tractations en transactions, d’invectives en flatteries. Rien ni fait. Nous sommes de plus en plus inquiets, ils épluchent à présent très minutieusement nos passeports où s’étalent la foison de visas de nos multiples allers et retours. Et, le tout dernier est celui de la Thaïlande ! C’est alors que nous entendons prononcer le mot "Drugs", ils fouillent nos bagages. Nous ne sommes pas anxieux de ce qu’ils peuvent y trouver, mais bien plus par cette situation qui peut déraper à tout instant. Singapour, c’est la ville de tout les interdits, tout ou presque (j’exagère à peine) est passible d'une amende, tolérance Zéro, il ne faut surtout pas rigoler avec les règles. Interdit d'avoir les cheveux longs, Interdit de mâcher du chewing-gum, fumer dans les lieux publics, cracher par terre traverser hors des passages piétons, faire du roller.. les Playboy et autres magazines adultes sont interdits, les antennes paraboliques sont aussi interdites. Seule la télévision par câble est autorisée. Les manifestations et les grèves sont bien évidemment également interdites et quant à la possession de drogue, elle est simplement condamnée par… la peine de mort ! Nous arrivons tout droit du fameux triangle d’or et on ne peut savoir si quelqu’un aurait pu et à notre insu dissimuler quoi que ce soit dans nos volumineux bagages. Et lorsque l’on sait qu’ici, la justice y est assez expéditive, on ne peut qu’être anxieux. L’Ambassadeur de France lui-même, viendra nous libérer, ou plutôt nous exfiltrer de cette dangereuse situation embarrassante. Nous aurons une explication du visa absent du passeport de Jackie, le manager a omis de payer les taxes des work-permits. Mais avec cette information, une autre surprise nous attends, l’oiseau s’est envolé, il a littéralement disparu ! Nous laissant sur le carreau avec un contrat payé en dollars Singapouriens au lieu de bons vieux dollars Américains. Une drôle de différence divisant par plus de deux notre rétribution ! Notre aventure asiatique se terminera là. Elle nous coûtera l’abandon sur place de tout nos matériels coincés en Malaisie. Coincés entre le choix de payer leur affrètement avec ce qu’il nous reste en dollars et rester sans un sou à Singapour, ce qui est interdit, ou celui de 2 billets retour sur Paris, 10 $ US en poche !

- T’as pas 100 balles ? Non.., même pas !

JaB

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http://expositions.bnf.fr/utopie/index.htm

Modifié par JacK Barlett
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Merci beaucoup Jack, un régal à lire.

Cadeau :

Ce d’autant qu’à la même époque, résonne en tête des charts radios de toute la planète, le groupe américain Manhatten Transfer, avec la reprise célèbre de la chanson : "Dans les petites rues de Singapour", interprétée à l’origine par le grand Frank Sinatra, un jazz-blues à la fois langoureux et mélancolique reflétant toute cette fantastique et mystérieuse ambiance chinoise.

[video:youtube]

Modifié par Christian Girard
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Super récit, merci Jack !

Et effectivement une plume adaptée bien agréable à lire. On y respire bien les lieux et actions...

Petite question si elle n'est pas indiscrète: vous aviez quel âge à cette époque ? (fais gaffe si tu réponds tu donnes votre âge actuel ! ;) )

L'idée du numéro que vous vouliez faire réaliser par les artisans en électronique a t elle eu une suite dans la poursuite de votre parcours artistique ?

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