merci ! Tiens, une anecdote "drôle" d'un magicien qui s'appellait Maldino, traduit d'allemand
MALDINO : 1911 - 2003
MALDINO est un magicien allemand qui publia en 1990 un livre sur la magie en Allemagne entre les deux guerres. Entre 1930 et 1939 Allemagne était un eldorado pour magiciens allemands. On pouvait entrer et quitter le pays quand on voulait, mais seulement avec 10 Mark, ce qui revenait à un AUSREISEVERBOT…. Maldino fait un récit ahurissant sur l’achat d’une canne à disparition que l’on trouve aujourd’hui partout sans aucune difficulté.
« ….seul les lois sur les devises posaient en permanence des problèmes. On pouvait quitter le pays, mais avec seulement 10 Mark, ce qui revient à une non-autorisation de quitter l’Allemagne. J’aimerais vous raconter quels problèmes posait à l’époque l’achat d’un nouveau accessoire. Par exemple la « canne qui disparait » - en acier - qui était une nouveauté. Je le voulais absolument et il me convenait parfaitement. Mayette à Paris l’avait dans son assortiment, mais comment s’en procurer ? Une collègue du café des artistes m’a donné un tuyau, comment elle a réussi d’avoir des chaussures de danse que l’on ne trouvait pas chez nous.Comme elle, j’ai envoyé plein d’offres pour un contrat à Paris, mais aucune réaction. Car à Paris aussi, il y avait plein de magiciens. Quelque chose différent est arrivé : Un contrat pour Luxemburg, à court terme, j’étais libre et j’ai accepté. Et maintenant mes calcules financières commençaient : J’ai acheté à Berlin un aller retour via Luxemburg, ce que je pouvais acheter d’une façon tout à fait légale à Berlin. J’allais donc à Luxembourg pour y travailler deux semaines, tout en vivant très économique, car les cachets n’étaient pas très gros à l’époque. Le dernier jour j’envoyais mes bagages à Berlin et moi j’ai pris le train pour Paris où j’achetais la canne et j’étais heureux. Monsieur Mayette était en train de discuter avec un client au sujet d’un billet pour une pièce de théâtre et ils m’ont demandé si je voulais aller le soir même au Folies Bergère. J’ai pensé à mon argent, car j’avais déjà effectué l’achat, et je disais « oui » s’ils me procurent une chambre pas trop cher pour la nuit. Un coup de fil et l’affaire était réglé et je pouvais savourer ce célèbre théâtre, mais je n’avais plus un rond. Le lendemain, retour pour Luxemburg, puis pour Trier, où j’allais tout de suite dans un resto, car j’etais mort de faim. Pas par manque d’argent, mais par manque de devises. Puis voyage pour Berlin via Koblenz. Mais enfin j’avais cette canne que beaucoup de collègues m’enviaient pendant des années. C’est ce genre de sacrifices que l’on faisait pour un petit truc. J’avais une aventure semblable quand mes cartes à manipulation commençaient par se fatiguer, car ici il n’y avait pas des cartes aux éventails, et c’était marqué dans mon contrat. Voilà les expériences d’un magicien à cette époque. »