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Mémoire : La lumière comme partenaire de l'illusion, les enjeux d'un éclairage pratique


Invité

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J'ai une autre question !!! :) (veuillez ne pas taper le lighteux, merci ;) )

-> Qui utilise l'application RUN the SHOW ? Des retours de votre coté ?

http://tnfconcept.com/run-the-show/index_fr.html

Cette appli était présentée sur un stand du congrès FFAP de St Etienne et elle semble découler d'une problématique propre aux magiciens qui tournent beaucoup dans des salles diverses et variées (je veux dire que le fait d'avoir mis en oeuvre un tel outil m'indique qlq part que le circuit des spectacles de magie* ont des problématiques autre que le circuit théâtral traditionnel... efin, c'est juste une observation, j'adorerais developper cette piste).

(* axé magie car elle a été créée par M. T.S. et les previews sur le site montre la conduite d'un autre T.S. magicien)

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Bruce tu as choisi un sujet interressant !

Je ne suis pas du tout sur Lyon j'aurai été ravi de discuter avec toi.

Je pense que dans le milieu professionnel de la magie, la lumière est assez sous-utilisée. Plusieurs raisons à ça :

- Contextuel : Les magiciens se produisent principalement dans le réseau privé, événementiel, soirée privée etc . Il faut bien souvent faire avec ce qu'il y a sur place , une salle des fêtes avec des néons degueux, un bar ambiance tamisée, une scène avec un set de lumières de DJ. Quand ce sont des festivals de magie, il n'ont pas comme ça peut être le cas dans le milieu théâtral plusieurs services pour faire des réglages pour un numéro de 5 minutes. Donc par sécurité ils s'oriente vers des tours sans contrainte de lumière.

-Economique : De même les magiciens du réseau privé sont généralement autoproduit donc touts les sous sortent de leur poche et donc il font rarement appelle à un régisseur lumière qu'il devront rémunérer pour la création et qui augmentera le prix de leur prestation si ils doivent l'emmener en presta.

-Culturel : La création lumière, tu es bien placé pour le savoir, ça s'apprend. C'est un gros boulot technique ça demande du matériel plus lourds que la création sonore. (Tu peux te créer une bande son sur un ordi et écouter le résultat tout de suite). Si tu veux faire des essais d'éclairage, il faut du matériel dédié, de la puissance éléctrique (avant les LED) des accroches etc. Beaucoup de magicien répètent dans leur cuisine donc ...

Tout ça explique pourquoi les magiciens dit moderne( a part quelque cas particulier ) utilisent peu l'éclairage, la question se pose en général seulement pour le fil.

Pour ma part j'ai utilisé une fois la lumière pour un effet dans un spectacle où une comédienne doit disparaitre d'un transat où elle est allongée. elle s'enveloppe dans une bâche semi transparente,

une lumière bleu semble sortir de son corps et illumine la bâche.

La lumière crée un point de fixation et elle peut partir.

Et aussi j'ai eu une mauvaise expérience lors de la présentation d'un spectacle dans une école, j'ai oublié de fermer un rideau derrière moi . J'ai donc jouer en contre jour avec du FI pas si FI que ça , ça ne pardonne pas....

Bon courage pour ton projet !

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  • 3 weeks plus tard...

Hello Brice,

Vaste sujet que la lumière pour les spectacles magiques...

Je suppose que tu veux éviter les sujets transverses, valables pour tous les spectacles en conditions théâtrales, et que tu cherches les particularités pour les spectacles magiques...

Si c'est bien cela, alors il y a des tonnes de sujets, qui eux sont spécifiques aux effets magiques.

Le fil invisible en est le meilleur exemple, mais tu as aussi:

le camouflage (black-art), la transparence, la fumée, les confettis, les miroirs, les bulles, les conduites, les murs de lumière, les apparitions, les disparitions au cut, les éblouissements (pour cacher autre chose), les flashes, les couleurs (comme indiqué par Gilbus), les ombres, le théâtre noir, la lumière noire, les reflets (contres), la miss-direction, le tulle, les projections, etc.

La lumière est un partenaire car elle permet de créer ou renforcer des effets magiques, mais elle est surtout un danger si elle est mal utilisée.

Et là, il y a beaucoup d'anecdotes...

Si tu veux, on continue en MP et je mettrai les synthèses sur ton thread.

A ta dispo,

La Magie est Emotion.

Jean-Philippe Loupi

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  • 1 month plus tard...

Merci aux quelques personnes désireuses de partager ! c'est chouette :)

Je suis de retour, désolé pour le retard, j'ai la chance d'avoir un agenda rempli :)

N'hésitez pas à continuer ici ou par MP à m'envoyer vos questions, demandes, aides, etc.

Bruce

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La lumière tient une part importante dans mon numéro. J'ai quelques anecdotes intéressantes à partager... Comment je suis passé d'un spot halogène aux LEDs, pourquoi je suis passé d'un tapis noir à un tapis blanc... La galère que j'ai eu quand j'ai du jouer mon numéro aux US...

Jusqu'à la version actuelle de ma lampe ou tout est intégré...

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Ah ! Enfin ! :) Merci Ludovic Julliot. C'est possible pour vous de m'écrire quelques lignes, même sommaires sur ça ? (en MP) et éventuellement sur comment vous pensez la lumière pour un numéro (par exemple, en amont, pendant, par défaut, rien à fiche, etc.).

MERCI MERCI MERCI !

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Lumière sur le close-up

Cela peut paraître étrange de parler d'éclairage pour le close-up (sauf à parler de fils invisible, mais ce n'est pas le propos ici). Dans 99% des cas, l'éclairage importe peu. Mais pour certains numéros, il est intéressant de penser à l'éclairage. Notamment quand on prépare un numéro de concours qui sera destiné à être joué dans un théâtre...

Je ne dis pas qui va suivre doit être pris comme parole d'évangile, bien au contraire. Je vais juste essayer de retracer le travail que j'ai effectué sur l'éclairage de mon numéro, et vous montrer que ce qui parait être une simple lampe posée sur la table cache derrière une certaine réflexion.

Depuis le début, je voulais recréer l'ambiance de la première scène du film "le Parrain". Eclairage tamisé, travail sur les clairs/obscurs ce qui rend la scène particulièrement angoissante, travelling et zoom arrière progressif sur le personnage de Bonnasera qui nous plonge progressivement dans l'ambiance. Le ton est grave, l'atmosphère est pesante et angoissante. On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé, on est sur nos gardes, on est attentif à ce qu'il se passe. Parfait pour un numéro de magie non ?

Si je resitue l'ambiance de mon numéro, nous sommes dans le bureau du parrain et celui-ci s'apprête à recevoir un de ses hommes. Le type d'éclairage s'est donc imposé rapidement : une lampe de bureau. Au début, j'étais partis sur une lampe de bureau de type lampe d'architecte, design que j'ai changé par la suite par une lampe plus vintage, et donc plus en adéquation avec l'ambiance du numéro. La lampe en elle même est importante pour le décors, mais ce que l'on met à l'intérieur l'est d'autant plus.

Ma toute première lampe avait une douille pour une lampe halogène classique (culot GU10). L'éclairage était parfait. Directif, mais pas trop, ce qui permettait de bien éclairer le tapis et je pouvais jouer sur les clairs/obscurs suivant ma position sur la chaise. J'utilisais un variateur de lumière que j'actionnais à la main, ce qui me permettait un allumage progressif de la lumière (environs 3 secondes pour passer de 0 à 100%). L'allumage progressif de la lampe est primordial parce que je veux que le spectateur entre progressivement dans le numéro.

Revenons sur les 5 première secondes du numéro. Avant de commencer, nous sommes dans le noir. En général, à ce moment là, il y a des gens qui parlent entre eux, ils sont détendus, ils rigolent parfois. La musique démarre, les spectateurs commencent à baisser le ton, il y a parfois encore quelques rires. La lumière s'allume progressivement, on voit le parrain à son bureau. Le ton est grave, et on n'a plus envie de rigoler. Un allumage brutal de la lampe n'aurait certainement pas le même effet. En moins de 5 secondes, sans faire de magie, j'arrive à avoir un silence total et à avoir l'attention de tout le monde. Cela fonctionne à tous les coups. Sauf une fois... A la FISM de Blackpool ou on a joué sous une magnifique verrière en pleine lumière. Impossible donc de créer cette ambiance. Du coup, pendant une bonne partie du numéro, les spectateurs étaient dissipés et ne sont pas rentrés dans l'histoire.

L'avantage également d'avoir une lampe comme simple éclairage, c'est que cela focalise l'attention des spectateurs. Il n'y a que cela à voir ! Imaginez une salle de cinéma avec pleins de distractions visuelles autours de l'écran...

Tout cela semble parfait dans le meilleur des mondes, mais il y a un mais ! Il y en a même plusieurs... En effet, plusieurs problèmes : au delà de 3 mètres, les pièces étaient difficilement visibles sur la tapis. A la caméra, c'était encore pire. En jouant sur l'exposition (et non la balance des blancs comme je l'ai entendu dire bien trop souvent), on arrivait à avoir quelque chose d'à peu près potable. A peu près car il apparaissait alors un halot invisible à l'oeil nu, mais pas à l'oeil de la caméra. Cet halot est du à la fabrication des lampes halogènes. Tout bon photographe vous dira que pour supprimer cet effet, il faut un filtre sur la lumière. C'est le principe des softbox ou des parapluies utilisés par les photographes. Le problème, c'est qu'une lampe halogène, ça chauffe énormément. Difficile donc d'y attacher facilement un filtre et que le tout rentre toujours dans la lampe. Dernier inconvénient de la lampe halogène, c'est que le jour ou vous devez jouer aux Etats-Unis, il faut prévoir le transformateur pour pouvoir l'alimenter en 110V. Vous pouvez aussi prendre le risque d'acheter une ampoule sur place sans pouvoir la tester avant. Risque que je n'ai pas osé prendre pour mon premier passage aux congrès FFFF.

A ce moment là, les spots LEDs commençaient à arriver sur le marcher. Je vous passe les spots de mauvaise qualité avec des températures de blanc plus ou moins douteuse. Je me suis rabattu sur un spot à blanc chaud pour garder l'atmosphère intimiste. L'avantage de la LED, c'est qu'elle ne chauffe pas. J'ai donc facilement pu y ajouter un filtre (du simple papier calque). Le résultat était parfait, à l'oeil et même à la caméra. Deux inconvénient cependant. Les spot LED, même ceux dit "compatible variateur" ne le sont pas réellement comme je le voudrai (du moins à l'époque). En effet, une personne normale qui utiliserait un spot LED avec un variateur serait intéressée de pouvoir faire varier la lumière de disons 25 à 100%. Les spots LED compatible variateur sont conçus comme cela. J'ai du démonter un spot, reverse-engineerer le circuit et modifier un composant afin d'avoir cette variation de 0 à 100% que je désirai (avant d'être magicien, j'étais ingénieur en électronique, alors ça aide...). Autre inconvénient des LEDs (encore une fois à l'époque, la technologie évolue tellement vite), c'est qu'elles sont très directives et que la puissance maximale est plus limitée. Mais ce sont des petits détails par rapport à tous les autres avantages...

Travailler sur la lampe est une chose, mais il y a d'autres pistes à explorer. En effet, comme tout bon magicien qui se respect, au début j'utilisais un tapis Gibson noir. Le top quoi... Le problème, c'est que le noir en vidéo, ce n'est pas une couleur, c'est au contraire l'absence de couleur. Par défaut, une caméra en voyant du noir va augmenter son temps d'exposition, donc la luminosité pour pouvoir voir quelque chose. Résultat, le tapis sera peut être à peu près visible, mais les cartes, vos mais et même votre visage seront complètement cramés (dans le jargon des photographes ou vidéastes). C'est à dire complètement blanches. N'espérez pas pouvoir distinguer une carte d'une autre...

Après de longues recherches et de nombreux prototypes, je me suis fabriqué mon propre tapis en skaï blanc. Enfin crème pour être précis. Non seulement l'amélioration est énorme. Même une caméra grand publique en automatique donne une bonne image. En plus, la visibilité est accrue. Là ou on avait du mal à discerner les pièces sur le tapis à 3 ou 4 mètres, on peut désormais les voir à 15/20 mètres, voir plus... Ce qui fait que même sur une scène il est possible de voir sans regarder la retranscription vidéo. Au final, j'utilise les mêmes cartes que les manipulateurs sur scène et mes pièces (1$) sont quasiment du même diamètre qu'une boule excelsior. Donc oui, on peut faire du close-up sur scène et être visible. Tout cela est rendu possible grâce à l'utilisation d'un contraste élevé (pièces sombres sur tapis clair).

Puis vient l'éclairage ultime. Plutôt que de se limiter aux ampoules à douille du marcher, j'ai complètement customisé ma lampe. A l'intérieur de la lampe, l'équivalent de 3 spots LEDs (puissance de chaque spot 4W, ce qui équivaut à peu près en puissance lumineuse à du 50W en halogène, soit 150W au total). Sur ces 3 spots, deux éclairent le tapis et un est plus orienté sur mon visage. Le tout est également filtré. Quitte à tout intégrer, j'ai également intégré un bouton poussoir et une carte électronique que j'ai programmée afin de commander les LEDs. Un appuis sur le bouton permet d'allumer progressivement les LEDs, un second appuis à la fin du numéro permet d'éteindre les LEDs. Le tout est programmable, donc je peux gérer la lampe comme je veux. Le tout fonctionne en 12V. Une simple alimentation (type alimentation de portable) permet de faire fonctionner le tout (en plus aujourd'hui, les boîtiers d'alimentation sont compatibles 110V et 220V).

Puisqu'une solution ultime est toujours améliorable, je viens de passer à une alimentation sur batterie. Résultat : 10h d'autonomie et plus l'angoisse de voir que la rallonge qui était bien présente lors de la répétition a disparue au moment de rentrer en scène... C'est du vécu...

Autre gros avantage, et non des moindres à tout cela, c'est que je suis 100% autonome. Je lance et j'éteins ma lumière moi même, mais surtout, j'ai ma propre lumière. Il est plus facile de demander le noir q'une lumière spécifique quand on joue en close-up. Quand il m'arrive de jouer en théâtre sur une grand scène, une douche est parfaite.

Voici résumé en quelques lignes la réflexion et le travail derrière ce qui apparaît comme une simple lampe mais qui est pour moi un acteur primordial de mon numéro...

Ludovic JULLIOT

[img:center]http://justeuneillusion.fr/_other/lamp.jpg[/img]

Lampe avec le filtre

[img:center]http://justeuneillusion.fr/_other/lamp2.jpg[/img]

Lampe sans le filtre

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