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[Lecture] A l'origine des contes (Blanche Neige - Pinocchio - La Barbe bleue...)


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Cela devrait plaire à certains...

La série "À l'origine des contes" se propose de faire découvrir, comme son nom l'indique, l'histoire non racontée se déroulant avant le "Il était une fois"...

Mais d’où Perrault, Grimm, Andersen et les autres ont-ils tiré leurs contes ? Qui a inspiré Pinocchio à Carlo Collodi ou La Belle et la Bête à Jeanne-Maire Leprince de Beaumont ? Et si… des personnages ayant pu exister, des événements ayant pu se dérouler dans leurs contextes historiques, étaient leur source d’inspiration, l’origine, de tous ces contes que nous connaissons ?

Philippe Bonifay a imaginé des histoires qui auraient pu être à l’origine de ces contes merveilleux!

Un premier exemple avec Blanche Neige:

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Les frères Grimm auraient trouvé un livre racontant la vie d’Otilie et en auraient tiré leur conte Blanche-Neige que cela ne leur aurait ôté aucun mérite. Une belle et jeune écuyère qu’ils transforment en une véritable sorcière, un géant, un ours, des enfants égarés et un nain... Et qui sont d’ailleurs les « vrais 7 nains » de leur conte, dans ce coin d’Allemagne de la fin du XVIIIe siècle ?

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Les frères Grimm auraient trouvé un livre racontant la vie d’Otilie et en auraient tiré leur conte Blanche-Neige que cela ne leur aurait ôté aucun mérite. Une belle et jeune écuyère qu’ils transforment en une véritable sorcière, un géant, un ours, des enfants égarés et un nain... Et qui sont d’ailleurs les « vrais 7 nains » de leur conte, dans ce coin d’Allemagne de la fin du XVIIIe siècle ?

Euh .... c'est qui ces Perrault Andersen ou encore Grimm ? Les nègres de Walt Disney ?

La tentation de l’explication du livre d’inspiration des Grimm est une explication facile, et sans doute en partie exacte.

Mais ces contes n’ont pas été trouvés pour la plupart dans des livres antérieurs ou des faits divers.

Les contes sont des histoires liés à l’oralité.

Ces histoires ont été racontées, sous de multiples formes, depuis la nuit des temps, et dans tous les pays.

Le mérite des Grimm, Perrault, Andersen et compagnie, ne consiste pas à avoir recopié un autre livre, ou inventé les histoires, mais essentiellement d’avoir collecté la matière racontée oralement à cette époque.

Les conteurs n’écrivaient pas de livres, ou très rarement : ils avaient leur répertoire en tête.

D’ailleurs, les conteurs étaient partout, et les histoires pour la plupart connues de tous :

Les histoires à la veillée, ou durant le travail, étaient une forme de distraction très courante, et tous ceux ayant un minimum de facilité orale s’y essayaient.

Il ne faut pas oublier qu’il n’y avait guère de distraction… et que le travail omniprésent était répétitif et souvent fastidieux :

Les veillées campagnardes n’étaient jamais inactives et rêvasseuse, il y avait toujours bien trop à faire, n’oublions pas qu’il y a quelques centaine d’années, on faisait tout soi même.

Coté couture, par exemple, on ne partait pas de produit semis fini, il fallait le plus souvent carder, laver, filer, tisser… rien n’était simple et prémâché, même pour les personnes riches, qui n’avaient pas plus l’habitude d’être oisifs.

Un homme qui n’avais rien à faire, il prenait un bout de bois et taillais des boutons, des manches d’outils, des accessoires quelconque dont tous avaient besoin.

Dans cette société industrieuse, l’esprit avait besoin de s’envoler vers d’autres idées moins terres à terres, et les histoires que l’on se racontait durant les travaux calmes étaient le pendant des chants de travail qui rythmaient les journées.

Par ce fait même, les conteurs n’étaient pas des liseurs :

Ils avaient les mains occupées, comme les autres.

C’est cela peut être qui a maintenu la tradition de l’oralité même une fois que la lecture s’est popularisée.

Et puis sans doute aussi le fait qu’un conte dit est bien plus vivant qu’un conte lu.

Donc, le matériel oral, du temps des Grimm et autres références, était riche et varié.

J’ai dit que le mérite avait été de mettre ces matières à l’écris, dans une langue propre et attrayante.

C’est certes un gros avantage, et le succès de leurs ouvrages l’a prouvé.

Cependant, il y a eu une contrepartie, comme dans toute manipulation surnaturelle, ou le sorcier doit donner une partie de lui-même pour avoir un bénéfice :

Le fait d’écrire les contes les a figés.

Les contes de l’oralité sont vivants, ils évoluent, changent, se sublime en d’infinies variantes d’un conteur à l’autre, d’une humeur à l’autre.

Les contes enfermés dans les livres sont devenus des contes morts vivants, figés dans un instant.

Ceux qui avant faisaient vivre l’histoire, à chaque interprétation, sont devenus minoritaires par rapport à ceux se contentant de les lire, toujours identiques, toujours pareils, toujours si bien écris…

Les collecteurs ont permis d’avoir des contes devenus éternel. Et tout comme un mort-vivant, n’ayant plus que des possibilités d’évolutions très réduites.

Je ne minimise surtout pas l’intérêt du travail de collectage, rassurez-vous :

Il y a eu d’ailleurs récemment des périodes ou une bonne part du patrimoine oral a failli disparaitre :

Car en dehors des quelques centaines d’histoires collectées par Grimm et compagnie, des milliers d’autres n’ont survécus que dans l’oralité.

Mais l’avènement de distractions nouvelles comme la radio, la télévision, le cinéma, a détrôné les histoires contées, qualifiées de ringarde, à tel point que ces histoires n’ont plus trouvées que quelques conteurs pour les transmettre.

Une nouvelle génération de collecteurs s’est mise en place au milieu du vingtième siècle, qui a sillonnés les campagnes et les villages, non pour figer les histoires, mais les sauver en les récoltants auprès des gens qui les avaient entendus de la génération précédentes, et dont bien peu d’ailleurs étaient de vrais conteurs.

Il n’y avait pas que les contes à sauvegarder, d’ailleurs : les chansons, danses, les traditions de toutes sortes menaçaient de tomber dans l’oubli, faute de transmissions.

On a ainsi des centaines de livres de contes qui ont pu être collectés.

Et c’est ce qui fait que de nos jours, beaucoup de gens croient qu’un conte doit être lu dans un livre.

Et que le livre est donc associé à l’idée de conte.

Les conteurs, qu’ils fasse de la magie ou simplement racontent des histoires, ne doivent pas oublier l’origine orale de leur dicipline :

Le livre n’est qu’un aide mémoire, un outil pour faciliter l’étude, mais jamais une vérité inaltérable qu’il serait sacrilège d’altérer :

Ce n’est qu’un état des lieux d’une forme de l’histoire, à un instant donné.

Les contes vivants continuent d’évoluer, de grandir, de s’adapter à leur public.

Je sais, j’ai été long ;)

Mais voilà encore de quoi lire :

Je ne résiste pas à l’envie de vous recopier ici un extrait d’un livre de Pratchett, qui nous rappelle la magie liée au conte :

Extrait du livre « mécomptes de fées », de la série des annales du disque-monde, de Terry Pratchett :

Parce que les contes sont importants.

On croit les contes imaginés par des gens. En fait, c’est l’inverse. Les contes existent indépendamment de leurs protagonistes. Quand on sait ça, on a le pouvoir.

Les contes, grands rubans virevoltants d’espace-temps mis en forme, flottent et se déroulent autour de l’univers depuis l’éternité. Et ils ont évolués. Les plus faibles sont morts, tandis que les plus forts ont survécus et se sont engraissés au fil des narrations successives pour mieux voltiger et se tortiller dans les ténèbres.

Et leur existence même recouvre d’un motif léger mais tenace, le chaos qu’est l’histoire. L’eau-forte du conte creuse des sillons assez profonds pour qu’on les suive comme l’eau suit certaines sentes à flanc de montagne.

Et chaque fois que de nouveaux acteurs foulent le chemin du conte, le sillon se creuse d’avantage.

C’est ce qu’on appelle la théorie de la causalité narrative, c'est-à-dire qu’une fois commencé, un conte prend une forme. Il récupère les vibrations de toutes ses autres versions ayant jamais existé.

Voilà pourquoi l’histoire continue de se répéter sans cesse. Un milliers de héros ont ainsi dérobés le feu aux dieux. Un millier de loups ont dévorés mère-grand, un millier de princesses ont reçu un baiser. Un million d’acteurs inconscients ont emprunté sans le savoir les allées du conte.

Il est désormais impossible pour le troisième et dernier fils d’un roi, s’il doit se lancer dans une quête qui a déjà emporté ses deux frères aînés, de ne pas réussir.

Les contes se fichent des personnages qu’ils mettent en scène. L’important, c’est que le conte soit raconté, que le conte soit répété. Ou si vous préférez une autre façon de voir : les contes sont une forme de vie parasite, ils faussent les existences pour leur seul bénéfice.

Seul un être sortant de l’ordinaire peut résister et devenir le bicarbonate de l’histoire.

Il était une fois…

Gilbus

Modifié par Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Merci pour le partage.

Cependant cela a toujours exister même notre Lafontaine national a lui aussi recopier et traduit avant d'adapter et de transformer ces fables et autres productions.

Dans la préface de ces premiers ouvrages, LaFontaine cite ces sources : Orace, Ésope, Phèdre et Avienus. IL y aurait aussi certains ouvrages chinois.

Plus tard il niera ces même inspirations.

Rendons tous de même grace a ces auteurs, qui par le biais de leurs les histoires contées, ont fait rêver bien des enfants....

Emalex

- Qui pense peu, se trompe beaucoup.

- Savoir écouter, c'est posséder, outre le sien, le cerveau des autres.

LEONARD DE VINCI

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Rendons tous de même grace a ces auteurs, qui par le biais de leurs les histoires contées, ont fait rêver bien des enfants....

Ben, c’est aussi une chose moderne, ça :

Les contes pour l’enfance…

Il y a quelques centaines d’années, les contes étaient des spectacles tout publics, les adultes y trouvant leurs comptes.

Le passage à l’écris les a poussés dans une voix enfantine, car la forme y était souvent trop propre et épurée pour que des adultes puisse s’en satisfaire.

Les spectacles de contes auquel je participe ne sont pas pour les enfants, pour la plupart :

Un public d’adultes est fasciné par les histoires des conteurs actuels, qui ne se sentent plus bloqués par la « tradition » récente et enfantine.

Arrêtez de voir dans les contes des spectacles pour enfants, ce qu’ils ne sont assurément pas.

O, on continue de conter pour les enfants, bien sûr, c’est un public parmi d’autres…

Mais le conte est bien plus que cela, et il peut avoir des formes s’adaptant à tous les publics… :)

Si quelqu’un passe du coté de Rennes, contactez moi, je pourrais peut être vous donner des dates de spectacles de conte ou vous verrez des conteurs modernes, et peut être verrez-vous qu’il n’y a pas que les enfants concernés :)

Gilbus

Modifié par Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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