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[Réflexion] Magie dans la Bible ...


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QUand tu veux Gérard !

Ps : je sais pas ou j'ai mis ta carte ... je voulais te joindre...

Bon attends ... je sais comment j vais faire !

Modifié par Potit Panda
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Bonsoir,

Les prestidigitateurs ont été mis à contribution jusqu’au milieu du XVIe siècle pour participer à la vaste mise en scène de l’histoire sainte que constituaient les Mystères, spectacles aux multiples épisodes qui pouvaient durer plusieurs jours. Disons que cela permettait de fixer l’histoire sainte dans les esprits par des images autrement plus frappantes que les récits littéraires. Voir la décollation de Jean-Baptiste reproduite avec hache, bourreau et effusion de sang était tout de même plus marquant que de lire les évangiles qui racontaient cette même histoire. Et puisqu'il était plus rentable de réutiliser plusieurs fois un même acteur plutôt que de le considérer comme un produit consommable, la scène était truquée. On trouve par exemple une brève explication de la décapitation sur un billot (une tête factice était substituée à la vraie tête plongée par le comédien dans le fût du billot) dans les didascalies du Mystère du Roi Advenir, présenté notamment à Angers [par les membres fondateurs de l’ARHA] en 1455. Ce tour restera lié à la religion puisque Reginald Scot, qui en fournit une abondante explication en 1584 sous le titre de « To cut off ones head, and to laie it in a platter, &c. : which the jugglers call the decollation of John Baptist », se réfère explicitement à la légende de Jean-Baptiste.

Une des plus importantes œuvres de la Renaissance traitant de prestidigitation est le dessin de Bruegel l’Ancien sur le thème de La Chute du magicien Hermogène (1565), qui nous est surtout connu par la gravure qu’en a faite immédiatement Pieter van der Heyden (bien que le dessin original subsiste et soit conservé à Amsterdam). Vous pouvez vous plonger dans cette gravure et la parcourir à souhait en cliquant ici. Le témoignage de Bruegel est exceptionnel pour l’histoire de la prestidigitation puisqu’on y voit, avant même que tous ces tours ne soient décrits par Jean Prévost (janvier 1584) en France puis Reginald Scot (1584) et Hocus Pocus Junior (1634) en Angleterre, un aperçu du répertoire de l’époque : couteau à travers le bras, cadenas en travers de la bouche, gobelets, poinçoin à travers la langue… ou encore la fameuse décapitation (les replis insistants de la nappe de la table laissent élégamment entendre qu’il y a quelque chose à cacher…). Or cet aréopage d’artistes s’exécute dans le cadre démoniaque de la légende du faux prophète Hermogène face à Saint Jacques de Compostelle, que l’on voit sortir d’une église à droite. Cette légende est rapportée dans les écrits apocryphes compilés par Jacques de Voragine dans sa Légende dorée au XIIIe siècle… à la différence que le texte de Voragine offre un happy end tandis que le Hermogène (qui a quelque chose de Simon le Magicien) de Bruegel est cruellement lapidé par les démons qui étaient initialement dans son camp mais qui se sont retournés contre leur ancien maître… une belle morale !

Au XVIIe siècle, les protestants et les catholiques s’insultaient réciproquement en se traitant de « joueurs de gobelets », titre qui devait leur paraître particulièrement infâmant car on le retrouve des dizaines et des dizaines de fois. Il est intéressant de voir que dans ce cadre des querelles religieuses, la rhétorique protestante a cherché à assimiler l’eucharistie catholique à un tour de gobelets, en déclarant par exemple que l’étymologie de « Hocus Pocus » n’était autre qu’une forme altérée du « Hoc est enim corpus meum » (ceci, en vérité, est mon corps), formule performative prononcée lors de la transformation (effective selon le dogme catholique) du vin en sang et du pain en chair…

Ces petits exemples respectivement dramatique, iconographique et rhétorique montrent que les liens sont historiquement forts entre ces deux champs culturels, qui s’attirent et se repoussent comme les meilleurs ennemis du monde.

Amicalement,

Plick.

Modifié par Plick
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