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Christian CHELMAN

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Tout ce qui a été publié par Christian CHELMAN

  1. Alimentons-le donc avec la trouvaille du jour: une médaille (Vervelle) du XIVe siècle représentant un Dragon, ailes ouvertes. Un Chasseur de Dragons à la fin du Moyen-äge? Elle ressemble étrangement à une Jenny Haniver, je trouve.
  2. Non, pas en anglais du moins. Sortilège par contre, vient des 'sorts', des objets divinatoires lancés sur le sol.
  3. La boite vide poche de Paul, fin des années 60 (de retour chez lui, il vide ses poches dans la première boîte qu'il trouve). El Curso: Les anglophones apprécieront le jeu de mot...
  4. Les membres du Surnatéum ont accès à une bibliothèque/vidéothèque de plus de 3000 ouvrages (et dvds), dont certains extrêmement rares. C'est une autre solution. Est-ce qu'il faut une licence FFAP ? Il faut juste avoir l'agrément du Conservateur (et une bonne bouteille d'absinthe )
  5. Les membres du Surnatéum ont accès à une bibliothèque/vidéothèque de plus de 3000 ouvrages (et dvds), dont certains extrêmement rares. C'est une autre solution.
  6. Mais que devient Désiré Platane? Et l'explication du Donald Mauve?
  7. A tout hasard, tu n'aurais plus une copie de cet exemplaire? J'ai un jour prêté le mien et bien entendu, je ne l'ai jamais revu. C'est exactement ça. Encore un détail, important dans la dernière version... Et l'Anneau de Mâyâ, le Dzi qui protège des Illusions, anciennement la propriété d'un important Sadhu Aghori.
  8. Détail des accessoires contenus dans le sac. J'ai mis la version 'avancée' de l'histoire ICI. Voir Sex and Drugs and Monkey's Paw.
  9. Il y a plusieurs formes de magie bizarre, et il faut absolument mélanger les types d'effets. - On revient souvent au rapport Histoire - Objet - Tour, chaque élément influence les deux autres. - Un tour n'est pas un effet et, par conséquent, n'est pas toujours obligatoire pour obtenir un effet. Dans le cas présent, j'ai créé deux tours qui répondent à l'histoire, mais ne suis pas certain de devoir les utiliser. Un bon exemple est "Entre Chien et Loup" - Certains effets sont immédiats mais nécessitent quand même une bonne mise en scène (Zodiaque) - Certains effets sont notoirement des contes, même si parfois ils commencent dans le réel (Paradise Lost est un bon exemple) - Certains effets commencent comme un conte et continuent dans le réel (la blague de Vanderdeken) - le Gimmick est rarement l'objet central. - Certains effets voyagent sur le fil du rasoir entre magie et réel, c'est le cas ici. - La magie 'bizarre' telle que je la pratique n'est pas un genre à part, mais une façon de voir l'illusionnisme. Elle inclut donc, magie pour enfants, tricherie, mentalisme, close-up, etc. - Le Surnatéum est la pointe apparente de l'iceberg qui cache un monde magique par nature secret. - La magie ne vient pas du tour mais d'une alchimie d'éléments divers qui vont du thème choisi à la théâtralité, en passant par l'esthétique des objets, l'originalité du sujet... - L'élément le plus important de la construction d'un effet bizarre est, à mon avis, la suspension d'incrédulité. - Cette magie est, pour simplifier, la magie du cinéma - fantastique ou non - ramenée dans la réalité. Le spectateur devient acteur d'un drame (ou d'une comédie). - L'ésotérisme et l'occultisme sont des thèmes pour des histoires, rien d'autre. La position du Conservateur permet une apparente neutralité. Croire (ou ne pas Croire) dans la réalité d'un phénomène n'a aucune importance: il s'agit bien d'un théâtre magique. Je me pose également la question depuis longtemps et peut-être plus encore depuis que j'ai lu l'excellent "Hauntics", où je me suis surpris à très souvent "sauter" la description du "modus operandi", préférant rester sur l'impression laissée par la description de l'effet. Dans le cas du Surnatéum, une dissociation de plus en plus grande se fait entre la prestidigitation et la magie. Certains effets se trouvent entre les deux mondes. Le Surnatéum est le premier laboratoire expérimental de ce genre de magie/musée. Toutefois, les deux genres cohabitent parfaitement, ce qui est le p)lus difficile à réussir. Certains effets de pur close-up peuvent devenir magiques. Il suffit de regarder le tour des deux gobelets de Tommy Wonder ou certains effets de Ricky Jay. Le fait d'utiliser des objets antiques et étranges ne transforme pas nécessairement un tour banal en magie bizarre. Un tour simple peut parfois avoir plus d'impact qu'un effet de magie bizarre. Mais le seul responsable est le magicien (et la qualité de son travail.) Pour résumer: L'illusionnisme est l'art théâtral de donner l'illusion de magie. En aucun cas, un tour n'est obligatoire. La magie pouvant être une simple émotion due à un voyage dans un monde inconnu, mystérieux et d'aventure. L'effet doit être l'action logique qui accompagne l'histoire. Dans ce cas précis, les questions sont: - Reste-t-il un souhait à réaliser? - Peut-on le réaliser sans subir le retour de flamme? - Le spectateur peut-il être la victime du vœu? - Est-ce une main 'magique' qui agit ou une série de coïncidences? Les tours que j'ai créés pour l'occasion répondent à ces questions. Ils doivent être subtils pour ne pas détruire l'impact émotionnel de l'histoire.
  10. L'effet qui accompagne l'histoire permet de déterminer s'il reste un sort ou non. Dans le second cas, Sofie a quitté son copain de son plein gré... Le tour n'est donc, comme d'habitude, pas l'effet. Mais il répond à la nature de l'histoire et a donc un sens.
  11. Avec plaisir, au moins tu apprécies la masse de travail, de recherches historiques et d'objets, ainsi que le temps passé à la construction de ce genre d'effet. Pour le plaisir, la pochette Banjara fermée contenant la Patte, le Chilom, des Beedies, le pot à coke/héroïne, et du papier pour faire éventuellement un joint. Qui disait que la magie n'est pas un art visuel? En anglais, la routine s'appelle "Sex and Drugs and Monkey's Paw".
  12. A ne manquer sous aucun prétexte si vous êtes à Paris.
  13. Ouaip, j'avais envie d'évoquer cette période, je l'avais déjà fait avec le Paradoxe de Quan-Tri, mais c'était plutôt le Vietnam. Les effets possibles sont en développement... Va falloir faire le tri. A l'époque, au Magic Castle, T.A.Waters m'avait conseillé de lire le livre de Margot Adler: Drawing down the Moon. Qui est plus en relation avec la Wicca qu'avec les hippies, mais bon. Et le display montre à ceux qui achètent des 'trucs de magie bizarre', en font une critique dithyrambique et les revendent trois jours après, qu'il est possible - en travaillant - d'en faire quelque chose. :)
  14. Le display des objets principaux de l'histoire: Chilom, Snuff Bottle, Sac Banjara, photo et bracelet de Sofie, Talisman dans son emballage, Talisman Tantrique, ...
  15. Le bronze de Sarah Bernhardt en sphinx est connu, il en existe quelques variantes - surtout par la qualité du bronze lui-même. Encrier Fantastique et ici. La forme du miroir en Lune de la comédienne, sur un livre en bronze avec un serpent, rappelle Hécate et les divinités nocturnes. Les miroirs spirites ne doivent pas nécessairement être peint, la catoptromancie utilise d'ailleurs miroirs, surfaces réfléchissantes, etc. Au Surnatéum se trouve le miroir de Maria de Naglowska, occultiste russe très connue. Son miroir est une psyché toute simple, acquise dans la succession de son 'secrétaire'.
  16. Mais si, ce sont les bases pour des tas d'effets de magie bizarre, avec textes et documentation visuelle. Toutefois, n'étant pas fou, je ne poste pas les routines, manquerait plus que ça. Mais c'est vrai que je peux poster plus de khanar... (sans 'd') - Mille Fois Son Nom Béni. Si tu avais posté autant d'infos utiles et pratiques que moi, on serait fous de joie. Mais voilà. Il semblerait aussi qu'il soit très difficile de parler de tes nombreux livres, vu que c'est un peu le néant de ce côté. Genre le "Grand Néant Plein de Vide Rempli de Rien". Fais-toi donc plaisir, abstiens-toi de lire mes textes et de regarder les vidéos. Personne ne t'oblige à souffrir. Et rends-toi utile, profites-en pour faire remonter ce post...
  17. C'est vrai qu'on commence à être serré... Mais certains objets sont remis sur le marché et d'autres prennent leur place. Le Surnatéum gagne en qualité.
  18. C'est vrai que c'est très constructif, bravo! Vous remarquerez que Sarah Bernhardt pose son regard sur un livre fermé. Un book-test? Il y a une exposition concernant Sarah Bernhardt ici. Vous pourrez admirer son miroir 'spirite'.
  19. La lettre accompagne très bien le bronze autoportrait de Sarah Bernhardt dans les collections spirites du Surnatéum. Faut ce qui faut, inutile de préciser que des "routines" spirites avec ce genre d'item valent leur pesant de cacahuètes...
  20. Parmi les entrées intéressantes dans les collections du Surnatéum, section SPIRITISME.: SPIRITISME – Victorien SARDOU – Gustave GEFFROY [1855-1926 / Journaliste et critique, un des 10 membres fondateurs de l’Académie Goncourt, ami de Claude Monet]. Manuscrit écrit et signé de sa main, 3 pages in-8 en longueur, très denses, avec ratures, corrections et indications de mise en page en vue de parution. Il rend compte de la pièce de Victorien Sardou « Spiritisme », dont la Première eut lieu au Théâtre de la Renaissance le 8 février 1897 [Dès les années 1850, Sardou se passionna pour le phénomène des tables tournantes, initié aux Etats-Unis par les sœurs Fox. Il affirma hautement dans cette pièce – peu connue – sa croyance en la survie et la possibilité pour les morts, dans certains cas, de la prouver. Sarah Bernhardt tenait le rôle principal]. On y parle de la fraude de Henry Slade et du magicien Masklyn, de Sarah Bernhard, Allan Kardec, Victorien Sardou... la suite ici...
  21. Il y a bien entendu à la fois des effets magiques (et éventuellement des tours), mais ce n'est pas l'essentiel. Qui plus est, ils ne sont pas nécessairement décrits dans l'histoire, mais forment un addenda. Il s'agit d'une adaptation personnelle de la Patte de Singe de Jacobs, la quatrième variation*et aussi la plus proche de l'histoire originale. Si tu as lu Fabula Hermetika, tu verras que c'est un exercice que je donne à ceux qui veulent approcher la "magie bizarre". Et effectivement, le tour n'est certainement plus l'essentiel, on arrive à une autre approche de l'illusionnisme et de la magie. *Les autres sont: le Talismain, le Maître des Ruses et Jinx. Chacun des textes(/routines) étudie un aspect de l'histoire. Patte de Singe
  22. Le cérumen remplace très bien la cire d'abeille, surtout si on a de grandes oreilles et un peu d’otite. Je ne vous parlerai pas des produits naturels du corps qui permettent, par exemple, de coller des cartes ensemble.
  23. Pour protéger la vie privée, certains noms et lieux ont été modifiés. C’est Marie qui accueillit le vieil homme au musée à 11h du soir. Comme je sillonnais la France pour une tournée de conférences, elle se retrouvait seule au milieu des « hantiquités », ce qui ne la dérangeait nullement. Mais ouvrir la porte à un inconnu au milieu de la nuit, ce n’est vraiment pas dans ses habitudes, même si le visage sur l’écran de surveillance était celui d’un septuagénaire fatigué. Armée d’une batte de base-ball, et après avoir discuté au travers de la porte, elle fit entrer le visiteur. Il s’excusa longuement de son intrusion à cette heure tardive, et demanda à me voir. Marie lui répondit que j’étais absent et que, jusqu’à nouvel ordre, je n’avais aucun rendez-vous prévu. Un peu dépité, il se présenta. Il s’appelait Paul de Coninck et venait du fond de la Belgique, d’un bled paumé pas loin de Bertrix, pour voir le Surnatéum. Il avait trouvé l’adresse sur internet et voulait absolument se débarrasser d’un objet « perturbant ». Marie, toujours méfiante, sait que nos collections s’enrichissent parfois grâce aux dons de gens trop superstitieux, et offrit une tasse de café à l’importun. Son aspect lui faisait un peu pitié et elle finit par oublier ses angoisses. Elle prit une feuille de papier et un bic, et nota l’histoire suivante. Paul posa sur une table un sac élimé duquel il retira un Chilom (pipe à haschisch) et une vieille clé de VW. Témoignage de Paul De Coninck Je suis né en 1946 et, jusqu’à 21 ans, j’ai vécu à Acremont. Je dois vous avouer que village plus mort, ça ne doit pas exister, il y a essentiellement des moutons et de l’ardoise, et n’importe quoi aurait été mieux que d’y rester. Au jour de ma majorité, j’ai décidé de partir sur les chemins de Katmandou pour vivre la Grande Aventure et quitter ce monde bourgeois moribond. Avec un peu d’argent en poche, un gros sac à dos et beaucoup d’insouciance, je suis parti faire de l’auto-stop sur la « Hippie Trail », l’ancienne Route de la Soie qu’empruntaient les voyageurs depuis des siècles et devenue l’incontournable chemin des hippies vers l’Inde et le Népal. Je ne vous détaillerai pas le voyage ni les rencontres extraordinaires que j’ai faites, et il m’a fallu environ quatre mois pour atteindre la frontière irano-afghane. En Afghanistan, le haschisch était en vente libre, et je rêvais d’expérimenter les paradis artificiels. C’est à la frontière que j’ai rencontré Moritz Jacobs. Il était autrichien et conduisait un minibus Combi Volkswagen. Il m’a embarqué et comme j’avais un permis, je pouvais le relayer au volant. Nous étions plusieurs à bord, partagions les frais d’essence et passions les soirées à chanter et à refaire le monde en citant Kerouac et Ginsberg. J’avais acheté un chilom et nous partagions la ganja qu’on pouvait se procurer à tous les coins de rue. Je dois avouer que nous faisions une consommation un peu abusive de chanvre indien, ce qui n’était pas toujours idéal pour conduire… Mais bon ! L’atmosphère Flower Power nous donnait l’impression d’être les maîtres du monde. Les passagers changeaient souvent, mais nous restions ensemble car nous voulions tous les deux arriver à la Freak Street de Katmandou, la rue où on pouvait se procurer tous les psychotropes possibles et imaginables. Entre les pannes et les crevaisons, nous sommes arrivés dans la capitale népalaise en septembre 67. Nous nous sommes installés dans un logement sommaire et avons vécu de petits boulots et de combines diverses. De toute façon, la vie ne coûtait vraiment pas cher sur place. Il ne manquait plus à mon bonheur qu’une petite amie. Je l’ai rencontrée le 15 novembre, un pote à Moritz venait de la photographier pour un magazine américain. Ce fut le coup de foudre immédiat et apparemment réciproque. Contrairement à l’idée qu’on se fait des hippies et du ‘Peace and Love’, Sofie avait énormément de pudeur, et notre relation fut très chaste au début. Moritz semblait également fasciné par elle, mais la fidélité ma copine était sans faille. Et puis, tout changea brutalement. Ce soir-là, Moritz était sorti sur Freak Street pour acheter de quoi planer un certain temps et, quand il revint, il avait un regard bizarre. Quelque chose d’indéfinissable mais terriblement pernicieux qui me mit mal à l’aise. Nous fumâmes nos joints et je tombai rapidement endormi. Ce qui est inhabituel car je tenais bien le hasch. Quand je me réveillai, Sofie était nue et vautrée dans les bras de mon pote. Le choc pour moi fut extrêmement violent, mais je mis cette situation sur le compte de la drogue. Mais au cours des jours qui suivirent, rien ne changea. Sofie avait l’air complètement hypnotisée par l'Autrichien et m’ignorait totalement. Quand j’interrogeais Moritz sur ce brusque revirement, il fit semblant de ne pas comprendre et dit simplement : « That’s Life ! ». Quelques jours plus tard, je décidai de rentrer en Belgique, l’aventure népalaise me laissant un goût amer. Une fois chez moi, j’ai repris une vie ordinaire, sans la moindre aventure ni passion, jusqu’à ma retraite. Mais il y a un mois de ça, j’ai revu mon ami autrichien. Il est venu me rendre visite dans mon bled. Son aspect était effrayant, il ressemblait à un zombie anémié qui n’avait pas dormi depuis une quarantaine d’années et faisait 20 ans de plus que son âge. Sur sa veste, il portait un petit ruban noir, signe de deuil. Je l’accueillis amicalement, l’invitai à s’asseoir et lui offrit un verre. Et nous évoquâmes nos jeunes années. La blessure concernant Sofie s’était refermée depuis longtemps. Pendant que nous discutions, il posa un petit sac sur la table. Je connaissais cet objet, il l’avait acheté à des nomades Banjaras en Inde. Il y plongea la main et en sortit un vieux chilom. Celui que j’avais acheté au moment de notre rencontre et qu’il avait gardé lorsque j’étais rentré. Il me dit que l’objet me revenait et qu’il se faisait un plaisir de me le rendre. Avec un petit sourire, je me levai et allai chercher un objet dans un tiroir. C’était un porte-clés sur lequel était attachée la clé de son combi VW. En quittant Katmandou, j’avais chipé cet objet, un peu par dépit. Il eut une moue amusée et me dit que ça l’avait embêté, mais que finalement quelqu’un avait changé le barillet. De toute façon, son véhicule avait définitivement rendu l’âme peu de temps après mon départ. Je lui demandai des nouvelles de Sofie. Il se rembrunit, mais se mit à parler, on aurait dit qu’il voulait se libérer d’un poids énorme. Il replongea la main dans le sac et en tira l’objet le plus étrange que j’ai eu l’occasion de voir. C’était une sorte de Patte de Singe aux doigts très allongés. L’un d’entre eux était énorme. Je me demandai de quelle bestiole ça pouvait provenir. - « Quand je suis allé chercher du hasch, le soir où tu m’as retrouvé enlacé avec Sofie, je suis tombé sur un marchand assez retors. Sa minuscule échoppe regorgeait de trucs bizarres, et cette patte était de loin la plus étrange. Il me dit, d’un ton mielleux que cet objet était dangereux. C’était un talisman fabriqué dans une île lointaine, près de l’Afrique, qui était chargée du pouvoir d’exaucer trois vœux. Mais aucun Indien, même le plus misérable des Intouchables, n’aurait osé jouer son karma à essayer de changer sa destinée. Il me mit en garde sur le fait que les effets des souhaits pouvaient être destructeurs. Pour activer la patte, il suffisait de la tenir en main droite et de penser fortement au désir à exaucer. Habile vendeur, il excita évidemment ma curiosité, bien que je ne croie plus aux fables depuis longtemps. Je payai la ganja, la patte et je revins à l’appartement. Je ne tardai pas à l’oublier dans le sac, en restant toutefois un peu inquiet. Quand tu nous as quittés, Sofie est devenue vraiment collante, elle ne me lâchait plus. Et elle devint ‘addict’ à la came. Il lui en fallait toujours plus et de plus en plus forte. Un soir, j’ai ramené du Brown Sugar, de l’héroïne de mauvaise qualité. Je ne sais pas avec quoi les vendeurs l’avaient coupée, mais c’était une vraie saloperie. Moi j’étais complètement ‘stoned’, mais Sofie ne décollait pas. Comme elle s’énervait, je pris le talisman en main et souhaitai qu’elle ait le trip de sa vie. A ce moment, j’ai ressenti une sorte de décharge électrique dans le poignet, et je lâchai la patte. Dans la soirée, Sofie fit une telle crise d’overdose qu’elle faillit se jeter par la fenêtre, et tomba dans le coma. Transportée d’urgence à l’hôpital, le médecin lui laissait peu de chance de survie. Pendant cinq jours, elle ne bougea pas. Désespéré, je retournai à l’appart et pris l’objet maléfique. Je souhaitai que Sofie revienne à la vie et… mon vœu fut exaucé. Mais c’est un zombie qui se leva du lit. Elle bougeait mécaniquement et se dirigea vers moi. Son amour était plus présent que jamais. J’ai passé le reste de ces années à m’occuper d’elle. Elle est morte récemment. En entendant le témoignage de Moritz, je ne pus m’empêcher de poser une question. Avait-il utilisé la Patte de Singe pour me prendre Sofie ? Il ne répondit pas, prétexta qu’il allait rater son train et me quitta brutalement en laissant le sac, la Patte, le chilom et la clé. Depuis, conclut Paul, je dors mal, mes rêves se transforment en cauchemars dans lesquels une créature maléfique se rit de moi. Je n’ose pas brûler les objets, je ne sais comment m’en débarrasser. J’ai fait des recherches sur internet et, en fin de compte, j’ai trouvé l’adresse du Surnatéum. Peut-être que vous saurez comment agir. Une question reste désormais en suspens : reste-t-il un vœu à faire ? Quoi qu’il en soit, ne comptez pas sur moi pour essayer. Note : Nous avons examiné la Patte de Singe et il semble qu’il ne s’agisse pas d’un singe, mais d’un lémure de Madagascar. Une sorte de aye-aye géant, espèce supposée disparue et surnommée trétrétrétré (Daubentonia Madagascariensis ou Palaeopropithecus,) par les locaux. Cet animal est considéré comme extrêmement maléfique et les sorciers utilisent sa patte comme amulette malfaisante et comme instrument divinatoire. Le vendeur n’avait peut-être pas menti.
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