Le plus simple pour côtoyer Vernon, Miller and C° était ce qu'on appelle la "Jam", un petit duel de techniques ou de routines qui montre ce que nous faisons et en quoi nous avons le niveau pour discuter avec le gratin. Et éventuellement l'étonner, le surprendre et l'intriguer.
Bien entendu, il valait mieux se déplacer au Magic Castle, en étant engagé, qu'attendre une hypothétique venue du maître à côté de chez vous. Il vous fallait également connaître le magicien auquel vous alliez vous mesurer, ses points forts et ses lacunes.
En fait, il fallait simplement avoir le courage de confronter son propre niveau au leur.
Cette Jam avait d'autres avantages, tout le monde magique en entendait rapidement parler, et d'autres magiciens voulaient vous rencontrer si elle avait tourné en votre faveur.
Parfois même on en gardait un souvenir, une silhouette coupée par Vernon en échange de l'explication de tours qui l'avaient bluffé, une dédicace élogieuse et même un premier livre publié aux USA. Avec la préface d'un de ces maîtres, ce qui coupait court à toute critique inutile.
A un autre niveau, mais tout partait de là, des magazines comme Genii ou Magic (sans compter les autres) vous offraient la première de couverture et un numéro spécial.
Si à ça, vous ajoutiez une victoire dans un tournoi de magie important, votre aura grandissait et vous ouvrait d'autres portes.
On se construisait comme ça, et Dieu sait jusqu'où ça pouvait vous mener.
De nos jours, n'importe quel branleur peut devenir star de forum sans jamais avoir à démontrer quoique ce soit. Autres temps, autres mœurs...