Gérard DAMPRIOSSIO

Enlever un tag ou une publicité d'un mur et le déplier pour en faire un guéridon. Un ePad grand format qui se déplie. Une batte de base-ball est posée sur le sol, elle se tient à la verticale. Au dessus on pose la casquette (comme jadis le chapeau claque sur la canne) Le capot d'une "voiture" ou une mobylette (la selle avec les sacoches)

Une meuf à quatre pattes.

Il était une fois un congrès sympathique dans une petite ville belge. Quatre concurrents se sont présentés dont un seul pour le close-up. Il nous fut annoncé que la salle n'ayant pas de rétroprojecteur, le concours aurait lieu sur scène en invitant "ceux qui désirent voir quelque chose" de monter sur la scène. Un petit jeune homme s'est amené sur scène en nous prévenant qu'il ne faisait que des cartes et des pièces, "donc approchez-vous" :

Oui si vous pouvez nous dire le numéro de série. Mais billets verts ou bleus ?

Pour certains, travailler gratuitement est la meilleure façon de ne pas devoir rembourser les spectateurs mécontents.

C'est comme l'amour : Penser dans la même direction.

Chantonner la mélopée "J'aime beaucoup ce que vous faites" n'est pas spécialement une preuve d'optimisme.

Faire le tour des trois cordes, les foulards du XXème siècle et les poches des spectateurs c'est également de la magie de salon, ou jadis de cabaret. Bruno Coppin, Yann Frish, Carlos Vaqueras c'est de la magie de close-up qui demande une table et souvent la nappe qui va avec, et les tours que l'on fait à une table ou au comptoir (table hopping si vous voulez) c'est de la micro-magie. Il y a aussi la magie de rue, la magie à la photocopieuse ou à la machine à café, la magie debout lors des cocktails, les anniversaires (magie de salon), ... la nusmimagie, la cartomagie, la magie des cordes (scène ? Salon ? Close-up ? Tables ? ...) Beaucoup de salles à ouvrir ! Oops, Monsieur Christopher a répondu en même temps que moi et nos pensées se rejoignent. Mentalisme ?

Il y a aussi Harry Potter. Vous ne pouvez pas vous imaginer ...

"Encyclopédie des Tours de Cartes" Jean Hugard - Editions Payot 1964 p.408 à 425 : "Le Chapelet Nikola et ses possibilités."

Mon premier livre de mentalisme était "Les Hommes phénomènes" de Robert Tocquet. Bien sûr ce livre n'explique aucun tour mais après l'avoir lu je savais ce qu'était le mentalisme et ses monstres. Dans les galas de magie, comme par exemple ceux d'André Sanlaville ou surtout ceux de Bénévol, les hommes phénomènes étaient exhibés tels des " monstruosités mentales", comme la femme à barbe,le briseur de chaîne ou le fakir. On y voyait le calculateur prodige, le mnémotechnicien, le médium, les télépathes, la voyante, l'hypnotiseur, etc, etc. Ces gens étaient des phénomènes car ils avaient un don, juste un seul don. C'est une tare ou un don, ils sont nés avec et peuvent le contrôler. Quand on a un seul don on est authentique. Inaudi et Dagbert ne pliaient pas des cuillères après avoir endormi la salle. Aujourd'hui le mentaliste sait tout faire : il s'enfonce un clou dans la narine, en pliant une cuillère après avoir deviné le mot pensé qui se retrouve prédit sur la carte choisie par la spectatrice en catalepsie. Et pour ne pas avoir d'ennui avec la profession il jugera convenable de déclarer avec le plus grand sérieux que tout ceci n'est que trucage. Comme si le spectateur pouvait croire autre chose ! Le mentaliste nous fait subir, à lui tout seul, un véritable patchwork des hommes phénomènes et ce qui hier était incroyable est aujourd'hui devenu impossible à y croire. Conseiller un livre est délicat. Je ne me vois pas prédire la couleur d'un jeton, si je n'ai pas lu "ABC de la voyance" et "Les auras, couleurs et significations" sauf bien sûr si ma prestation consiste à "Vous avez 6 jetons et une enveloppe, prenez un jeton et ouvrez l'enveloppe" mais pour faire cela je préfère faire voyager les jetons d'une main à l'autre avant de les faire traverser la table. Et votre public le préfèrera aussi ! Lire les grands classiques avant de commencer un art c'est un peu se mettre à la musique classique sans notion de solfège. C'est croire que le mentalisme c'est le swami, le billet déchiré et la lecture des enveloppes. Comme en 40 ... et comme en 2000. Et pourtant il faut commencer et la lecture d'un livre de mentalisme est aussi rébarbative que certains spectacles du même métal. Alors pourquoi perdre son temps à la lecture et ne pas acheter quelques tours tout faits? Cinq tours au maximum, en choisissant les bonnes marques : Larry Becker, Max Maven, Lee Earle, ... On apprend à maîtriser un tour dont on connait déjà le succès commercial et on apprend à connaître l'auteur du tour qui vous convient le mieux. Et c'est alors qu'on achètera les ouvrages de cet auteur, sans mélanger les genres. Un livre c'est le travail d'une vie et on ne peut pas vivre toutes les vies à la fois. Et enfin on pourra acheter les Corrinda, Anneman et autres pour apprécier l'histoire de son art et son évolution. Comme un peintre confirmé qui se ballade dans un musée : pas pour copier mais pour comprendre et évoluer. Voila pourquoi mon mentalisme git au fond d'un tiroir, car aujourd'hui le mentalisme c'est un capharnaüm ... comme mes fonds de tiroirs. "Self Working Mental Magic de Karl Fulves" Je le conseille aussi, comme d’ailleurs tous les autres Self Working.

Un prestidigitateur c'est un magicien qui fait du visuel.

Exact, nous sommes en train de subir une véritable indigestion d'effets mentaux. Je me rappelle du temps où le public disait: "Les magiciens ? C'est toujours la même chose! " Un mentaliste devrait être autre chose. Un être exceptionnel, une monstruosité dotée, malgré elle, de capacités aussi étranges qu'effrayantes et non un gadget de cours de récré. "Les mentalistes ? C'est toujours la même chose !" Le public n'est plus le témoin de phénomènes paranormaux mais l'assistant d'un casse-tête : "Je ne lis pas dans vos pensées mais devinez comment j'ai fait pour lire ce que vous avez écrit". Les magiciens sont les fossoyeurs du mentalisme, en gavant le public, comme des oies, d'effets aussi nombreux que semblables, ou en accusant ceux qui osent le présenter de manière théâtrale et plausible de charlatans s'engraissant sur la naïveté du "peuple inculte". Une diarrhée d'effets mentaux vectrice de la nausée du public. Demain, viendra le jour béni (oui-oui) où le spectateur va s'extasier devant un coquetier de Tenyo tout en s'écriant "Il ne fait pas la même chose que les autres à la télé". Pour ma part, j'aime faire ce que les autres ne font pas, donc mes tours de magie mentale sont désormais au fond du tiroir de l'oubli, où j'avais, jadis, rangé mes gobelets. Dans deux cents ans, quand il n'y aura plus que des books test et des swamis-PK dans les boîte de jeux, je serai prêt !

Pour débuter dans le mentalisme il faut d'abord s'acheter un bon extincteur pour éteindre le bûcher que les magiciens ne vont pas tarder à allumer sous vos pieds fourchus.

Bon, je vais tenter de vous expliquer ce que vous n'avez pas vu : au départ, il y a une ampoule. Elle s'éteint, elle s'allume, elle s'éteint, elle s'allume, elle s'éteint, elle s'allume, elle s'éteint, elle s'allume, ... et personne ne le sait. Alors quelqu'un explique qu' elle s'éteint, qu'elle s'allume, qu'elle s'éteint, qu'elle s'allume, qu'elle s'éteint, qu'elle s'allume,... Voila.

Un pour faire croire que l'ampoule se visse toute seule. Deux pour dire qu'ils auraient fait autrement. Trois pour dire que c'est un escroc qui profite de la misère du monde pour se faire du blé. Un pour expliquer comment il a fait. Un pour expliquer comment il a fait en en faisant un gag. Deux pour vendre le truc de "l'ampoule qui se visse toute seule".

Les démonstrations de close-up diffusées sur écrans (concours et galas) sont de véritables galères et il vaut mieux regarder la même chose, chez soi, sur You Tube que d'essayer de voir quelque chose sur un écran. Et comme 99% du close-up contemporain consiste en cartomagie il est inutile d'essayer de s'asseoir au premier rang. Et que penser du miracle de la misdirection devant une lentille de caméra ? Mettre la table au niveau des spectateurs est aussi un autre problème car à partir du troisième rang on ne voit plus rien derrière le mur des GSM et autres machin-Pad en train de filmer ce qui se passe pour le passer sur You-Tube. Au lieu de rechercher des endroits prouprouts, aux décors qui en mettent plein la vue même si c'est au détriment de la vue des spectacles et des portefeuilles (c'est cher, donc c'est bon), il me semble qu'une salle en gradins, ou même un amphithéâtre serait plus proche d'un spectacle visuel et vivant qu'une salle de cinéma. Un bon close-up man sera aussi visible à trente centimètres qu'à trente mètres. L'horreur, c'est le concours de close-up avec le concurrent et le jury sur scène. Il serait préférable d'éviter l'hypocrisie de nous prendre à témoin et de faire passer le "casting" à huis clos, ainsi nous n'aurions pas cette impression de "ça ne vous regarde pas"

Pour la mnémotechnique je conseille le livre de Klingsor (en français) et bien sûr les ouvrages d'Harry Lorayne, excellent pédagogue. Il existe aussi de bon ouvrages de vulgarisation vendus en grandes surfaces et des sites traitant gratuitement du sujet. Quand à la magie mentale, la solution est de cliquer sur "mentalisme" sur Google et Youtube et il y a déjà de quoi remplir une vie.

On présente un notepad à l'examen ?

Hydromagie napolitaine. Mais que font les prestidigitateurs ?

C'est un peu comme celui qui ose dire que dans sa boîte à tiroir il y a un ver à soie en pleine action, et qui ensuite tire le sus-désigné tiroir pour en sortir un joli foulard en soie multicolore. De qui se moque t-on ? Encore un peu, on dira que c'est la baquette magique qui fait tout ! La prestidigitation est une chose sérieuse et pédagogique, il ne faut surtout pas y mêler la magie, et encore moins le rêve si pour cela il faut mentir !

Vers 1970, Salvador Dali avait créé quelques centaines d’œuvres stéréoscopiques et des holographiques. C'est un côté moins connu du travail de cet artiste.

Au départ il s'agit de deux excellents illusionnistes à la technique irréprochable, même si l'un a eu tendance à vendre ses "bibles" et l'autre à se "fiancer" à un mannequin célèbre pour se vendre encore plus. L'argent de la pub n'a pas d'odeur. Ici je vois deux collègues, deux stars qui se rencontrent et non un type furibard qui interrompt spontanément (?) la prestation d'un artiste en train de faire bouger l'aiguille d'une boussole pour montrer que lui aussi il sait plier des trucs (???) en brandissant son dernier achat "Le tour du club de golf qui se plie - faisable dès la réception du colis". Je pense qu'à un certain niveau, il n'y a plus besoin de casser les autres pour prouver qu'on est de valeur. Mais il est tellement doux, pour un prestidigitateur de coller le nom d'escroc à tous ceux qui ne prestidigitatigent (ne cherchez pas dans le dico) pas comme lui, pour donner une autre image à la magie mentale qu'une récréation mathématique. Un peu comme si Madame Irma traitait de comique un illusionniste présentant un guéridon spirite. Quant à savoir s'il faut être un fumiste ou une ordure quand on décrète qu'on peut plier une cuillère rien qu'en pensant à du chewing-gum, il suffit de voir, dans les catalogues d'articles pour prestidigitateurs honnêtes, le nombre de versions et d’appareils à plier des clefs, cuillères, verres, cartes et stérilets qui se vendent.

Columbo sur TV Breizth, Barnaby sur 13 Rue ou GRANDOZZIO au "Chat Qui Tousse" "Grandozzio, y'a THE VOICE sur la 1." On n'est pas gâté ! :-(

Le grand qui crie "Tu te calmes", le singe qui dit "il est content", le beauf qui radote : "Je sais comment il fait, regarde sa carte n'est plus la même" pendant que BB essaye d'avoir la parole, la réédition des larmes d'une vieille star devant un Gabin peint à la brosse, des grandes illusions dont on connait le truc depuis qu'un masqué a lâche le morceau et cerise sur le gâteau (ou gâteau sur la cerise) une table spirite lourde, c'est trop en une seule soirée. Il ne manque plus que les Fumagalis.