Gérard DAMPRIOSSIO

Magasin de bizarre magie ou boutique d'escroc ?

Alors là ... Comment savez-vous que je suis peintre (à l'huile parce que c'est plus difficile) ? Avez-vous un don de voyance ?

Les spectateurs aiment se faire mousser en prouvant qu'ils ont une solution au problème que vous venez de lui proposer.( jeu truqué, reflet dans les lunettes, c'est dans la manche, hypnose collective, télépathie, complicité, électronique, etc, etc.) Et si votre politique est "Y'a un truc" le spectateur n'y verra pas de la magie mais une série de défis : "c’est truqué, trouvez le truc". " Y'a QU'un truc" S'il ne trouve pas le truc il sera frustré, et s'il a cru en quelque de pas normal il sera heureux d'avoir été le témoin privilégié de quelque chose de pas normal. Si un spectateur m'explique que je lis les auras, je ne répondrai jamais par "vous êtes bien naïf". Ce n'est pas parce que je sais chipoter des cartes que je possède la science infuse de celui qui connait toutes les réponses à toutes les questions. Le respect d'un spectateur commence par le respect de ses croyances et non par la mission pédagogique de lui dire combien il est naïf de croire en quelque chose. L'effet de mode qui consiste à coller d'office l'étiquette d'escroc à celui qui fait croire au Père Noël et d'immédiatement expliquer que tout est faux avant même que le spectateur ne sorte de son rêve. "Oh, ce n'est QUE ça ...") banalise la magie. La vulgarise. La rend vulgaire. "Juste un truc, que du toc, je vous explique" Si par éthique on est pas fichu de raconter des babuses pour rendre magique une série de techniques insipides il est préférable d’arrêter la magie au profit de l'aquarelle où tout le monde sait que c'est de l'eau.

- "Vous êtes magicien ? " - "Absolument pas !"

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Je me suis arrêté à la demi seconde page, mais ma conclusion est déjà tirée : 1 - Tous les voyants sont des escrocs qui se servent d'un swami 2 - Tous les trucs des mentalismes c'est du bidon qui se fait avec un swami. 3 - Les prestidigitateurs aiment cracher dans la soupe (des autres).

Emprunter un mouchoir au non voyant, le déposer entre ses mains. Il choisit une fleur. (Quatre fleurs en plastique déposées devant lui). Il tâte les fleurs pour en écarter trois. Il palpe la quatrième, dit son nom et hume son mouchoir ... il a l'odeur de la fleur choisie.

Triste nouvelle ! Un couple bien sympathique qui nous laisse seuls.

Un bic rouge ou un bic bleu ?

Tout à fait d'accord avec Monsieur Spiouf, les bases suffisent (Théâtre amateur, DJ, présentateur Miss Quartier, animateur de tombola, représentant syndical, maraicher, camelot, prof de judo, ...). Toutes des situations qui nous mettent en valeur devant un public, sans passer par les Cours Florent, et où il faut donner le meilleur de soi en gérant sa présentation, son élocution, sa mise en scène, ses déplacements, sa lutte contre le trac, son charisme. Quand un comédien professionnel joue (à merveille) le rôle d'un magicien ça sent la comédie et l'artificiel. C'est une pièce de théâtre jouée à la perfection avec la magie comme effets spéciaux. (Jean Claude Brialy au lever de rideau de "l'Illusionniste" de Sacha Guitry était une véritable leçon de présentation d'un numéro commercial). La perfection me rappelle mes cours d'esthétique positive où un tableau était créé en suivant, à la lettre, toutes les règles de la composition. Il en sortait quelque chose de parfait mais sans âme. Un corps parfait, inodore, incolore, insipide. Rien à lui reprocher. Il suffisait de décaler légèrement un élément ou d'y ajouter une pointe de couleur et le tableau redevenait humain avec ses défauts humains, à la portée des humains. J'ai peur que demain la magie soit impersonnelle et clonée dans le modèle de la perfection. Un amateur qui présente maladroitement le foulard pondeur, sans chorégraphie, musique techno , jeu de lumières et mise en scène grandiose a parfois son charme car alors on n'y voit qu'un foulard qui pond magiquement.

"Nous jouons tous le rôle de magicien!! " J'aime votre phrase, Monsieur Winfried, car elle rejoint les paroles de Michel Galabru, cet artiste que je vénère pour sa sagesse. Il nous expliquait que nous ne cessons de jouer un personnage. A la maison notre personnage est celui du mari, ou du père ou de l'amant, entre amis notre personnage est celui du copain, ou du joyeux drille, si nous jouons de la musique notre personnage est celui d'un musicien est c'est ainsi pour toutes les situations de la vie. Même avec nous-même nous jouons un personnage. Il est impossible de savoir qui nous sommes réellement car nous sommes une foule de personnages devant un grand nombre de situations. Certains vont jusqu'à aller trouver celui qui devant eux endossera le rôle de psy pour qu'il leur invente un personnage qui leur convient le mieux. Donc en effet, si nous faisons de la magie, nous serons à ce moment-là, le personnage du magicien bon ou mauvais et quand le rideau ou la valisette de close-up se referme il est bon de revêtir un autre rôle .... celui d'amoureux de la magie. Et c'est pour cela qu'il est merveilleux d'être comédien car on est des personnages temporaires sans en assumer la responsabilité.

J'ai beaucoup aimé les tours avec un billet signé retrouvé n'importe où. Cette routine a d'ailleurs fait partie de mes trois premiers achats magiques. Finalement le symbole du magicien quémandant du fric auprès de ses spectateurs au bon cœur m'sieur dame, pour ensuite le détruire comme un objet sans valeur et le rendre salopé me dérangeait un peu, beaucoup, à la folie. Alors voici ma petite recette : je donne une petite feuille de papier à un enfant où à une spectatrice au même cœur, et j'invite le bambin où la jouvencelle à y dessiner un lapin. Ce lapin sera aussi unique et moins suspect qu'un billet de banque signé et il va prouver son pouvoir de super lapin en disparaissant pour réapparaître dans un endroit improbable. En plus, s'il est trempé de sauce ou de jus, vous pouvez demander au gosse si vous pouvez garder son dessin en souvenir. Il en sera ravi. Oui, si la spectatrice signe (lisiblement) son œuvre vous pouvez vous risquer à deviner son nom après avoir déchiqueté son œuvre avant de la vouer aux flammes. Achtum : ne détruisez pas l’œuvre d'un gosse il pourrait vous haïr.

C'est le choix entre : "J'ai une personnalité qui plait aux gens, donc je vais l'exploiter au maximum" ou "Je n'ai pas de personnalité et on me prend pour un beauf, donc un professionnel va m'en créer une qui se vendra, en jouant le rôle de :"J'ai une personnalité qui plait aux gens" " Un jeu biseauté ou un jeu normal ...

Je vous conseille également le Taï Chi Chuan Monsieur Winfried, ça permet de relativiser les opinions des autres qui ne rencontrent pas les vôtres. Personnellement j'ai toujours regretté de ne pas avoir eu de formation théâtrale bien que je sois très heureux d'avoir opté pour un professeur (pour chacune de mes passions), mais je suis certain que si j'avais fait (et réussi des études théâtrale) j'aurais choisi le métier de comédien plutôt que la magie qui est, avouons-le, un art secondaire à côté de celui de tragédien.

Certes ce n'est ni votre problème et encore moins le mien mais s'il n'y avait pas le problème des autres dont notre nombril s'en fiche complètement, y aurait-il encore raison d'une quelconque participation forumesque ? Parfois parler d'autre chose que de la dernière sortie d'un catalogue ou d'un spectacle "J'aime beaucoup ce qu'il fait" peut amener ce genre de dialogue futile des membres d'une même communauté qui se plaisent à parler inutilement ou non de la passion qui les unit. On finit toujours par y apprendre quelque chose de constructif comme par exemple : "Oui possible de signer avec un stylo à friction ensuite tu chauffes le billet avec un briquet, tu brules le billet et hop la signature a disparu , ah le billet aussi " Répondre à une question, même stupide à nos yeux d'élites, c'est simplement le plaisir d'essayer de rendre service. Ce qui me parait normal pour un forum.

C'est un choix, se servir de sa personnalité ou en fabriquer une. Un metteur en scène peut également faire gagner du temps. Savez-vous qu'il existe de bons (et rares) professeurs de magie qui peuvent vous apprendre tout cela sans devoir jouer du Molière ?

De l'encre effaçable ... non ? Si on est un adepte de la névrose anxieuse on peut expliquer au spectateur que pour lui éviter tout ennui on va lui remettre, après avoir fait vérifier la signature, un beau billet tout neuf qui n'est pas, par exemple, trempé de jus de citron et recouvert de graffitis. On peut par exemple l'essorer et le laver ("imprimante à billets") avant de le lui remettre "intact". Ainsi le magicien restera avec le torchon à restaurer et tout le monde sera content.

Le charisme est un don inné ou acquis. Si, par nature, on plait aux gens et on les amuse pourquoi chercher un moyen artificiel d'être naturel ? Être comédien, c'est jouer la comédie. Être magicien c'est faire de la magie. Un comédien faisant de la magie ne sera jamais qu'un comédien jouant le rôle de magicien. Beaucoup de grands magiciens ne sont pas passés par les cours Florent pour atteindre le succès, tandis que d'autres, aussi talentueux, sont bardés de théories théâtrales. Donc le conseil est très difficile à donner. L'élocution, les déplacements, l'esthétique de la gestuelle, la mise en scène sont parfois naturels (personnalité), ou s'apprennent sur le terrain (expériences). Des cours de comédie (théorie) sont un raccourci évident mais il faut les quitter à temps avant de devenir artificiel.

C'est une chose établie, les pamphlétaires et les caricaturistes sont des antisociaux immatures. Seule "J'aime beaucoup ce que vous êtes" sera notre lien confraternel.

Pour Chtulu et autres bizarreries je conseille aussi une visite dans une boutique pour joueurs de rôles. Vous y trouverez des tas de livres avec des tas d'idées, scénarios, décors et matériel à construire ou à acheter. En plus c'est presque aussi cher que du matériel de prestidigitation.

Je pense qu'il vaut mieux avoir une formation d'assureur ou de marchand d'aspirateur que d'être comédien, car ne faire que de la magie en ayant un premier prix de Conservatoire en poche c'est un peu castrer ses possibilités. Il faut (ou suffit de) savoir se vendre et vendre sa marchandise et non déclamer "Bleu ou rouge, that's the question"

Ils sont tous les deux indispensables pour celui qui veut réellement s’intéresser à l'art de la magie mentale. Je dirai que le "Corinda" est une encyclopédie survolant les nombreuses possibilités offertes (à cette époque) dans l'illusion mentale tandis que le Anneman est plus technique, c'est à dire qu'il décortique plus en profondeur les effets. Opinion personnelle bien sûr. Pour les bizarristes ou ceux qui veulent faire de la prestidigitation mentale sulfureuse, les deux ouvrages renferment des trésors pour celui qui ose manipuler un pendule, interpeler les ancêtres ou faire apparaître des messages d'outre tombe, sans se sentir obligé d'hurler ensuite "Ce n'est pas vrai, ce ne sont que des trucages ! Naïfs que vous êtes ! Je vais vous expliquer" Vu la mentalité "torquémadienne" de nos contrées je dois avouer que je regrette que ces ouvrages soit à la portée de ceux qui allument un bûcher dès qu'ils entendent le mot mentalisme, mais c'est la vie, tout a une fin, même la magie. Les méchants diront que ce sont les paroles de gourous effrayés de voir leurs fonds de commerce péricliter, mais ce ne sont que paroles de méchants. Apprenez l'anglais, c'est votre meilleur placement en magie.

C'est la rançon de la gloire, vous seriez sans intérêt vous ne seriez jamais parodié. Demandez-lui un dessin avec un autographe et payez-le 10 cents.

Leur conférence est un show en lui-même. Même les épouses seront heureuses.

Dessiner une boîte, ou un chapeau, en 3 D. Y plonger les doigts et en sortir une balle, foulard, lapin, ...