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Fêter un "saint" dont le seul apport fut d'utiliser un art pour faire la promotion d'une religion, voila un autre débat.

Difficile de réduire l'action sociale de Bosco à cela. Qu'on soit ou non croyant, son engagement auprès des jeunes défavorisés ne peut que forcer le respect.

Il y a aussi des saints qui ont mouillé la chemise, comme des laïcs, athés, marxistes, polythéistes, etc. leur rendre hommage n'est pas forcément faire l'apologie d'une religion ou d'une idéologie, mais de l'action d'hommes pour le bien des autres.

"L'illusion au service de l'art, voilà notre culte." N.F.

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Fêter un "saint" dont le seul apport fut d'utiliser un art pour faire la promotion d'une religion, voila un autre débat.

Difficile de réduire l'action sociale de Bosco à cela. Qu'on soit ou non croyant, son engagement auprès des jeunes défavorisés ne peut que forcer le respect.

Il y a aussi des saints qui ont mouillé la chemise, comme des laïcs, athés, marxistes, polythéistes, etc. leur rendre hommage n'est pas forcément faire l'apologie d'une religion ou d'une idéologie, mais de l'action d'hommes pour le bien des autres.

Je plussoie. On pourrait rendre hommage à Jaurès mais pas à Bosco ? On pourrait rendre hommage à Emile Combes mais pas à l'abbé Pierre ? On pourrait rendre hommage à Jules Ferry mais pas à Mère Thérésa ? Tout cela parce que le côté catho des personnages chiffonne ?

Je n'ose penser qu'on puisse limiter une personne et son action en fonction de son orientation politique, religieuse, à sa race, à sa sexualité...

Ceci dit, dans ma proposition, l'idée n'était pas de polémiquer sur cette question, mais d'évoquer ce qui pourrait se faire... au-delà des clivages.

« La préservation de la vérité objective et de la capacité de chaque individu à former des jugements objectivement vrais est la condition première et absolument nécessaire d’une vie libre » (James Conant, in Orwell ou le pouvoir de la vérité, p. VIII).

Publié le (modifié)

Dans les premiers messages, ça parlait d'un grand saint, d'un saint patron, et même d'internat catholique (je fais pas bien la différence avec une école coranique, si ce n'est que c'est pas le même Dieu, enfin si, mais en fait non).

Enfin bref, on n'était pas dans l'obscurantisme, mais pas loin.

Reformulé comme vous le faites, je suis tout à fait d'accord avec vous.

Présenté et dit comme ça, c'est de l'histoire et de la culture, et ca me va :)

Modifié par KSoeze
Publié le

J'ai fait mes humanités au collège Don Bosco, je vais profiter de l'occasion pour faire un peu de prosélytisme pour Don Bosco, l'Eglise et un saint thaumaturge dont on parle peu mais qui me fascine: Saint Gérard Magella.

Soyez donc tous bénis en cette occasion unique, que Jésus, Don Bosco et la Vierge Marie protègent les magiciens catholiques et envoient les autres dans les flammes éternelles de l'Enfer. Avec un suppositoire aux piments népalais dans le fondement.

Publié le

internat catholique c'est un établissement d'enseignement privé sous contrat: difficile de comparer avec une école coranique. Mais catholique fait que je peux parler de Don Bosco (ou saint Jean Bosco) en étant écouté avec bienveillance. Et internat, ça veut dire que j'ai des élèves (collège-lycée) présents toute la semaine avec des mercredis après-midi libre pour des activités en petit groupe. Je peux alors proposer un atelier illusionisme en lien ave l'atelier théâtre. Et s'il y a un évènement national (pourquoi pas à la maison de la magie à Blois, je suis pas loin), j'ai un projet d'année idéal pour mes élèves.

Et ce ne sera pas du gospel-magic.

Donc si quelqu'un lance un projet à grande échelle, je suis intéressé.

cdmdu.

Publié le

ACTUALITE DE LA DEMARCHE EDUCATIVE DE JEAN BOSCO

Introduction

En Sciences de l’éducation, la pédagogie salésienne a été très longtemps un courant pédagogique peu connu. Guy AVANZINI en donne deux raisons principales : Don Bosco était un prêtre ; or la pédagogie a grandi dans un contexte de laïcité. Don Bosco était un saint ; on s’est méfié de la littérature hagiographique écrite sur Don Bosco. Pour de nombreux pédagogues aujourd’hui, dont Ph. MERRIEU, Jean Bosco a fondé un vrai courant pédagogique toujours très actuel.

Le contexte de ce courant pédagogique est la révolution industrielle ; Don Bosco fonde le Valdocco en 1846 ; c’est une grande période de mutation : on passe d’une société campagnarde à une société industrielle. Cet aspect est aujourd’hui un point de similitude pour nous qui passons de la société industrielle à la société post-moderne. Et le problème de la jeunesse se pose, au temps de Don Bosco comme aujourd’hui, d’une façon grave.

Le point de différence vient de la sécularisation. L’Italie du 19ème siècle était un pays chrétien ; nous, nous vivons dans un pays qui est traversé par la sécularisation qui prend en compte la médiation humaine, qui sépare pédagogie et théologie. Mais il nous faut savoir que Don Bosco a commis deux écrits sur le " système préventif " (sa méthode éducative). L’un, en mars 1877, à Nice qui est une version explicitement

chrétienne du système préventif. L’autre, en Février 1878, pour le Ministre de l’Intérieur de Rome, qui est une version sécularisée du système préventif. Aussi, me semble-t-il, quand on développe aujourd’hui cette version séculière, on n’est pas infidèle à Don Bosco.

Le mot évangéliser est, en effet, à comprendre dans deux directions. L’une nous invite à être porteur d’une bonne nouvelle ; dire aux jeunes : tu as du prix à mes yeux ; tu as un avenir. L’autre nous invite à témoigner de Jésus Christ. Cela est possible, même dans nos Institutions, quand on développe une laïcité positive, respectueuse des valeurs de chacun, où l’enfant a droit à une éducation religieuse ; et non une laïcité négative qui empêche toute référence religieuse et où chacun

s’interdit de parler de ses convictions.

Les sources de la pédagogie salésienne Les sources de la pédagogie salésienne La 1ère source est l’intuition salésienne révélée par le songe des 9 ans, premier événement fondateur pour Don Bosco : c’est par la douceur et non par la force qu’il faut éduquer. Cette intuition nous réfère aussi à la douceur mise en lumière par François de Sales. Comte Sponville nous dit que la douceur est : courage sans violence, force paisible, accueil, respect, ouverture, vertu du pragmatisme. Une

réflexion salésienne est toujours contre les " y-a qu’à, faut qu’on " ; quand la situation se tend, il faut prendre du recul et analyser, avec douceur, ce qui se passe.

La 2ème source est l’enracinement dans l’expérience, c’est le pragmatisme. Don Bosco a d’abord rencontré les jeunes et, au soir de sa vie, il a écrit son texte sur le système préventif. Don Bosco a vécu un 2ème événement fondateur dans les prisons de Turin où il allait rencontrer les jeunes, le jour où il comprit que le jeune détenu

n’en serait pas là s’il avait rencontré avant un adulte qui lui tende la main. La 2ème source naît donc du thème de la prévention : l’important, c’est d’agir avant ; d’où l’œuvre salésienne qui va offrir aux jeunes : accueil, formation, loisirs et accompagnement dans la quête de sens.

Le mode d’approche du jeune Le mode d’approche du jeune

La pédagogie salésienne se traduit d’abord par un style d’approche.

Trois adjectifs qualifient cette approche.

- C’est une approche " personnaliste ". Le jeune est sujet de son éducation, le jeune est une personne que l’éducateur accompagne sur le chemin éducatif. La qualité relationnelle dans la réciprocité est fondamentale. Pensons au 3ème événement fondateur vécu par Don Bosco lors de sa rencontre avec Barthélemy Garelli. Les quatre points forts de cette rencontre sont : le présupposé d’amitié de l’adulte pour

le jeune ; s’intéresser au monde du jeune, resituer le jeune dans son histoire personnelle, reconnaître les savoir-faire du jeune. Don Bosco distinguait toujours les actes de la personne et ne qualifiait jamais un jeune par ses actes. D’où la possibilité d’être tolérant vis à vis des personnes, mais pas vis à vis de certains comportements.

- C’est une approche " globale ". Don Bosco saisit le jeune dans l’ensemble de ses champs : loisirs, formation, accueil, quête de sens. Cette demande est toujours actuelle. Le jeune rencontre des adultes dans sa famille, à l’école, dans la rue ;

chaque catégorie aujourd’hui a tendance à critiquer les deux autres. Le premier travail éducatif est de mettre en cohérence tous les adultes qui accompagnent le jeune. Or souvent notre approche est cloisonnée.

- C’est une approche " joyeuse ". La joie est une caractéristique salésienne. Or actuellement, on parle des problèmes des jeunes, des jeunes à problème, mais jamais des jeunes comme chance pour notre société de demain.

Les grandes lignes de cette pédagogie.

La pédagogie salésienne est systémique ; sa spécificité se trouve dans le système et non dans l’une ou l’autre de ses composantes. Trois mots clefs sont à souligner.

Une approche " préventive ". Tout le monde fait de la prévention ; mais il y a deux sortes de prévention. La prévention dissuasive ; on fait peur pour éviter l’écart ; cf : la prévention routière et la peur du gendarme ; cette prévention met en avant la distance entre l’adulte et le jeune. Et la prévention persuasive ; on explique les raisons ; le jeune évite l’écart car il comprend où est son intérêt ; cette prévention est plus éducative et demande une proximité entre l’adulte et le jeune.

La confiance. " Sans confiance, pas d’éducation " disait Don Bosco. Le jeune est acteur de son éducation. Cette confiance se vit chez le jeune : il est un être raisonnable, doué de raison ; il a toujours ses " raisons " pour agir comme il le fait, à l’adulte à comprendre ces raisons. Elle se vit aussi chez l’éducateur : l’éducateur est un être raisonnable qui maîtrise ses comportements et ses décisions. D’où par exemple, dans le cas des sanctions, de ne pas agir sous la colère et de séparer le

temps du rappel de la loi et celui de l’énonciation de la sanction.

La pédagogie de " l’alliance " - faire alliance avec le jeune ; la confiance naît de l’alliance. Don Bosco, pour briser la méfiance des jeunes disait : il faut créer la " familiarita " (esprit de famille) qui conduit à l’amorevolezza (cordialité = affection bienveillante) qui développe la confiance. Le mot amorevolezza, difficilement traduisible, d’où les deux traductions de " affection " et de " cordialité ", faisait référence explicitement pour Don Bosco au mot grec " agapé " (relation réciproque)

(cf : 1Co13) à ne pas confondre avec le mot " eros " (pulsion amoureuse) ou " philia " (amour séduction). La cordialité chez Don Bosco créait une authentique relation ; ce n’était pas une technique éducative ; elle s’exprimait : " que les jeunes se sachent aimés " et elle demandait une grande maîtrise de l’affectivité de l’éducateur. Don Bosco a réhabilité l’affectivité en éducation (cf : l’émission " Don Bosco, éducateur "

sur la cinquième).

Des outils privilégiés. Des outils privilégiés.

Dans le domaine de l’animation, le jeu collectif. Don Bosco a réhabilité cette activité qui met en avant les trois " R " : le " rêve " qui développe l’imaginaire de l’enfant, le " rôle " qui apprend à faire équipe et les " règles " qui permettent d’éduquer au rapport à la loi : il n’y a pas de contradiction entre loi et plaisir : le respect de la règle

permet que dure le plaisir de jouer ensemble.

L’atelier, la formation professionnelle. C’est un outil éducatif avant d’être un lieu de sélection. L’enseignement technique sert de support concret à l’enseignement général.

L’internat qui met en avant l’importance de la dynamique de groupe. Don Bosco utilisait l’internat comme support de l’éducation à la sociabilité.

Conclusion

L’imagerie populaire nous montre Don Bosco sur une corde entre deux arbres. Jean

Bosco est devenu le patron des illusionnistes. Mais cette image rappelle surtout que l’art éducatif demande de l’équilibre ; c’est l’art de la bonne distance et de la bonne proximité. La pédagogie salésienne est l’art de l’équilibre.

La pédagogie salésienne ne peut être mise en œuvre que par une équipe, car la gestion de l’affectivité, utilisée pour la mise en œuvre du projet, demande une relecture en équipe et un solide travail d’équipe. Rappelons nous que le dernier écrit de Don Bosco à ses responsables comportait 12 pages ; 2 pages sur les relations éducateur/jeune (son message avait été bien compris) et 10 pages sur les relations

entre éducateurs (il y avait bien des progrès encore à faire !)

La pédagogie salésienne se réfère à : croire (je crois en toi) espérer (j’espère avec toi) et aimer (je t’aime). Le Chrétien qui met en œuvre cette pédagogie est invité à vivre l’éducabilité dans le registre de la foi, le projet dans le registre de l’espérance,

la relation dans le registre de l’agape. Je crois en toi à la manière dont le Christ croit en toi, j’espère avec toi à la manière dont le Christ espère avec toi et je t’aime à la

manière dont le Christ t’aime.

Jean-Marie PETITCLERC

Publié le

LETTRE DE S. JEAN BOSCO À SES CONFRÈRES

Avant tout, si nous voulons nous montrer les amis du vrai bien de nos élèves et les amener à faire leur devoir, nous ne devons jamais oublier que nous représentons les parents de cette chère jeunesse qui fut toujours le tendre sujet de mes occupations, de mes études, de mon

ministère sacerdotal, et de notre congrégation salésienne.

Que de fois, mes chers fils, dans ma longue carrière, j'ai dû me persuader de cette grande vérité : il est toujours plus facile de s'irriter que de patienter, de menacer un enfant, que de le persuader ! Je dirai même qu'il est plus facile, pour notre impatience et pour notre orgueil, de

châtier les récalcitrants que de les corriger, en les supportant avec fermeté et douceur.

Je vous recommande la charité que saint Paul employait envers les nouveaux convertis à la religion du Seigneur, et qui le faisait souvent pleurer et supplier quand il les voyait peu dociles et répondant mal à son zèle.

Écartez tout ce qui pourrait faire croire qu'on agit sous l'effet de la passion. Il est difficile, quand on punit, de conserver le calme nécessaire pour qu'on ne s'imagine pas que nous agissons pour montrer notre autorité ou pour décharger notre emportement.

Considérons comme nos enfants ceux sur lesquels nous avons un pouvoir à exercer. Mettons-nous à leur service, comme Jésus qui est venu pour obéir, non pour commander. Redoutons ce qui pourrait nous donner l'air de vouloir dominer, et ne les dominons que pour mieux les servir.

C'est ainsi que Jésus se comportait avec ses Apôtres, en supportant leur ignorance, leur rudesse et même leur manque de foi. Il traitait les pécheurs avec gentillesse et familiarité, au point de susciter chez les uns l'étonnement, chez d'autres le scandale, et chez beaucoup

l'espoir d'obtenir le pardon de Dieu. C'est pourquoi il nous a dit d'apprendre de lui à être doux et humbles de cœur.

Puisqu'ils sont nos enfants, éloignons toute colère, quand nous devons corriger leurs manquements, ou du moins modérons-la pour qu'elle semble tout à fait étouffée.

Pas d'agitation dans notre cœur, pas de mépris dans nos regards, pas d'injures sur nos lèvres.

Ayons de la compassion pour le présent, de l'espérance pour l'avenir : alors vous serez de vrais pères, et vous accomplirez un véritable amendement.

Dans les cas très graves, il vaut mieux vous recommander à Dieu, lui adresser un acte d'humilité, que de vous laisser aller à un ouragan de paroles qui ne font que du mal à ceux qui

les entendent, et d'autre part ne procurent aucun profit à ceux qui les méritent.

Publié le
internat, ça veut dire que j'ai des élèves (collège-lycée) présents toute la semaine avec des mercredis après-midi libre pour des activités en petit groupe. Je peux alors proposer un atelier illusionisme en lien ave l'atelier théâtre. Et s'il y a un évènement national (pourquoi pas à la maison de la magie à Blois, je suis pas loin), j'ai un projet d'année idéal pour mes élèves.

Bravo,

Vu comme ça, je trouve l'idée super.

Je pense aussi que tes élèves ont de la chance.

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    • Qu’est-ce que The Age of Disclosure, le documentaire qui dévoile des secrets sur les ovnis ? Dan Farah souhaite révéler au grand public des dissimulations vieilles de 80 ans. C’est une question qu’on s’est tous posée au moins une fois : sommes-nous seuls dans l’univers ? Si Dan Farah tente de convaincre dans son documentaire The Age of Disclosure (l’âge de la divulgation) que les ovnis sont bien à prendre au sérieux, il souhaite avant tout éveiller les consciences sur les différentes dissimulations mises en place par le gouvernement des États-Unis.  https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Qu-est-ce-que-The-Age-of-Disclosure-le-documentaire-qui-devoile-des-secrets-sur-les-ovnis-
    • Voici un extrait de la FISM : Le règlement est très vague et de ce fait, on peut arguer que la simple disparition d'un FP dans un foulard aurait compté. Maintenant comme on peut voir plus haut, Dani n'a pas été éliminé. A moins, de discuter avec les juges, il est donc difficile de savoir ce qu'il lui aurait permis d'avoir plus de points.
    • Bonjour, Plus frappant peut-être était surtout l'hommage final à René LAVAND, et ses trois boulettes de mie de pain dans la tasse, exécuté ici à quatre mains...ou plutôt à deux mains sur quatre - Rubi FEREZ étant la main droite et Fernando NADAL la gauche ; et sans récitation de poème non plus mais en musique. Le duo FEREZ-NADAL fonctionne ceci dit à l'opposé de celui de Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ - si je m'en réfère à leurs apparitions dans la série Magia Potagia. *** Pour Pepe CARROLL et Juan TAMARIZ la dramaturgie du numéro se nouait généralement sur une mise en compétition entre eux, se lançant des défis mutuellement, essayant de surpasser l'autre ; ou, parfois, le fantasque et farceur Juan TAMARIZ tendant un "piège" dans le dos de l'élégant et suave  Pepe CARROLL -modifiant par exemple avec un clin d’œil au public l'ordre de certaines cartes, ou mélangeant carrément le paquet à son insu. Mais immanquablement Pepe CARROL retombait sur ses pieds, comme si de rien n'était, l'embuche tendue par J.TAMARIZ effacée par magie... Dans ce dispositif-ci,  l'intérêt est que ce conflit narratif "extérieur" entre les deux magiciens agit à la manière d'une couverture pour leur collusion secrète bien réelle : le mélange de l'un destiné à compliquer la tâche de l'autre - récit apparent- a en réalité bien l'objectif par exemple d’amener secrètement l'arrangement voulu sur le dessus du paquet, arrangement qui permettra justement au second magicien de "briller" en dépit de l’apparente traitrise du mélange du paquet par le premier ( voir l'introduction du classique  "Magic and Showmanship" de H.NELMS pour un autre exemple de  conflit narratif apparent  comme couverture du modus operandi réel de l'effet, par complicité secrète entre les deux adversaires déclarés du récit). *** Le duo FEREZ-NADAL, lui, est soudé pour produire l'effet magique, soudé littéralement bien souvent, épaule contre épaule. La séquence intermédiaire du numéro à une main chacun sur la guitare, et à une main chacun sur la table pour y produire l'effet magique, illustre cette complète coopération. S'il y a bien une dynamique de (léger) conflit entre les deux personnages elle n'est pas sur la table mais sur leurs visages avec deux leitmotiv : les lunettes de Fernando ne cesse de lui glisser sur le bout du nez et c'est Rubi qui les lui remonte en place. Ce simple geste pose les deux personnages : Fernando est le "sérieux" du duo, soucieux des apparences, et Rubi est l’affectueux, le bienveillant. Fernando, par souci des convenances, ne cesse d'arracher un cure-dent d’entre les dents de Rubi, et le cure-dent malicieusement fait perpétuellement sa réapparition dans la bouche de Rubi. Mais aucune provocation de l'un par rapport à l'autre ici, non, c’est juste que Rubi est l'enfantin des deux -et son cure-dent, et bien, il ne peut juste pas s'en empêcher c'est tout. Avec son visage ovale illuminé de son franc sourire, ou même lorsqu'il fait fait son mystérieux - tel un petit enfant qui aurait caché un objet dans sa main et nous lancerait "Devine !"-, Rubi FEREZ a un charisme tel qu'il désamorce instantanément tout bras de fer magicien-public quant au secret : la magie advient, tout simplement. *** À noter qu'il y avait un autre duo en compétition de micro-magie, les suisses Omini et Nico qui ont vendredi matin fait l'ouverture de la 3e et dernière session de la compétition close-up/magie de salon, avec un numéro extrêmement soigné, bien construit, où des balles éponges vertes sont des virus qui se multiplient et infectent un des magiciens : bâtonnets de test dans la narine, thermomètre, masque sanitaire, tous les accessoires employés sont parfaitement justifiés, la progression dramatique comme la maladie passe de l'un à l'autre très claire. Le thème choisi qui ne rappelle  guère de bons souvenirs à quiconque les a-t-il desservi ? Sans doute, mais plus globalement il parait assez net que ce jury était sur une ligne "la magie avant tout", et s'est montré globalement très peu sensible à toute mise en contexte narrative de la magie* du moins c'est comme cela que je le perçois (seul au palmarès Starman et son numéro de dépressif après une rupture amoureuse peut être vu comme une légère exception)  (je m'en vais relire à ce sujet la section de L'Arc en Ciel Magique où J.TAMARIZ analyse longuement le mélange magie et narration). *C'est cette même ligne très arrêtée du jury qui a sans doute, comme pour Omini et Nico, compliqué la tâche aux numéros de Air One, Bertrand MORA et Robin DEVILLE puisque chacun à leur manière assumait des partis pris narratifs justement très marqués, assortis d'un travail sur les personnages et sur le conflit dramatique qui en découle. Je repense à l'excellent "Conspirations" spectacle de mentalisme donné la saison dernière au LUCERNAIRE et qui proposait par sa mise en scène astucieuse, levant et rabaissant virtuellement l'invisible 4e mur au gré des effets, comment une magie fortement théâtralisée est possible. Chauvinisme en passant : au contraire des délégations italienne, allemande, bulgare ou autrichienne (olalala l'Autriche pitié) qui nous ont toutes infligés au moins un numéro irregardable, tous les candidats français en magie de salon et close-up qu'on en ait apprécié ou pas le  résultat final, leur parti-pris artistique, leurs effets magiques, témoignaient d'un travail de mise en scène, sans doute perfectible, mais avec au moins à chaque fois une recherche de quelque chose. On ne pouvait vraiment pas en dire autant donc de bien d'autres pays. *** Ces six jours furent intenses, passionants, et totalement épuisants : épuisants par ces montagnes russes émotionnelles quand on passe d'un numéro où du fond de son siège on se sent en total empathie avec l'artiste, on croiserait presque les doigts pour que le numéro tienne jusqu'au bout, on vibre et on craint, puis l'instant d’après on aimerait se terrer sous son siège tant le numéro proposé tourne à la débandade complète, le numéro s'étire, la confusion embrume les esprits, les applaudissements s'étiolent, la gêne s'installe. Épuisants aussi car intellectuellement c'est une sollicitation constante, chaque choix thématique, choix de mise en scène, de musique, d’accessoires, de chorégraphie, de texte suscitent une foule d'interrogation, d'idées, on imagine des alternatives, on reconnait un principe plus ou moins bien employé, on s'interroge sur un texte,  peu importe qu'on adhère ou pas, c'est un bouillonnement de créativité qui vous lessive, qui parfois frise l’excellence, parfois sombre dans des approximations difficilement recevable côté public, mais qui toujours exige une concentration soutenue s'il on veut analyser à fond chaque numéro- et par analyser j'entends aller au-delà du "oulalala il a flashé" ou des conjectures quant à la méthode employée (après, le 3e jour des session de close-up et magie de scène, vendredi donc 5e jour de la FISM, on ne cachera pas que c'était visiblement et surtout bruyamment 😉 difficile pour beaucoup de suivre encore la compétition tant la fatigue était grande) . Admiration aussi pour ceux, tous ceux, qui s'y collent :  que de mains qui tremblent, que de voix qui déraillent sous le coup de l'émotion, que de gestes techniques qui dérapent sous la pression, mais ils y sont allés quand même, dans l'espoir de créer un moment magique.  Chapeau. L'aspect compétition, délégation des pays, avait été ici même discuté avant la FISM : très franchement ces questions une fois qu'on est dedans s’envolent instantanément, l'ambiance fabuleuse qui se crée autour de la compétition, le plaisir de voir les équipes soutenir avec un chauvinisme bon enfant leurs différents candidats vous emporte-on a souvent la standing ovation facile, mais qu'importe c'est le jeu. Au contraire même l'idée d'avoir des équipes qui soutiennent les artistes dans tous les domaines, créatifs, techniques, et pourquoi pas psychologique - la pression est telle- paraît assez évidemment la voie à poursuivre et amplifier. *** Et zut ... ce matin -après un retour dans la nuit homérique de quelque sept heures depuis TURIN pour PARIS- je me suis surpris à fredonner "Abracadabra"... arghhhhhh Lady GAGA sort de ce corps...  
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