Je me suis remis à la prestidigitation en amateur, modestement, après plus de 40 ans d'abandon, pour exercer mon poignet après ma fracture. Et puis parce que j'aime ça.
La semaine dernière, nos amis Brigitte et Jean nous ont invités avec une dizaine d'autres amis, à partager la galette des rois. J'ai farci mes poches de jeux de cartes, des routines simples, et pris mon DD Wallet impeccable.
En bout de table, position propice s'il en fut, je profite d'un aparté avec le copain à ma gauche pour lui extraire une médaille de l'écran de mon smartphone "ouah !", dit-il ; puis mon svengali et le clouer sur place avec le roi de pique qui revient à chaque fois sur le dos du paquet. Ça me donne un peu l'attention de la bande, je surmonte mon horrible trac et j'amorce "l'imprimerie" (oui, je fais encore dans le facile à réaliser, poignet oblige...). Jean (un esprit fort), qui est à ma droite, un peu trop près, presque couché sur la table : "ah ouais mais c'est facile avec des cartes truquées, tiens celle-là il y a deux couleurs...". Bon, je termine mon tour, bon succès quand même. Brigitte (la femme de Jean), me défie "moi tu m'auras pas" , et je lui commence "Tempête sous un crâne" (je sais, c'est facile aussi) ; au moment ou je retourne son As de Pique pour lui montrer que c'est le seul dos rouge, elle attrape la carte à la vitesse d'une mangouste qui chope un cobra, je n'ai que le temps de la repiquer avant qu'elle l'examine. Je termine mon tour, bon succès aussi ; Brigitte "ouais mais ya forcément un truc, c'est sûr, sinon tu m'aurais laissé regarder la carte !". Ah bon, sans blague ?
Pour terminer, disparition de carte avec le wallet et réapparition dans le porte-monnaie (facile aussi, mais bien fait, ils n'ont rien vu...), et là, Jean conscient de s'être fait piquer la vedette par Brigitte : "bien sûr, tu rouvres pas le même côté du portefeuille, tu te rappelles Brigitte, chez Robert il y a un an, mais si, Robert, qui fait des tours de cartes aussi, il m'avait tout montré, les cartes bidon, le portefeuille en Z et tout ça...". Merci Robert, je te connais pas, mais je te hais quand même. Merci Brigitte et Jean, des potes comme ça, pas besoin d'ennemis, j'ai tout ce qu'il faut dans mes amis...Heureusement que ma femme et les autres aiment le merveilleux bien plus que savoir le "commankifé" !